Hello
Je sais c’est un peu bizarre comme titre pourtant c’est bien ce que je suis en ce moment
J’ai trouvé ce forum il y a un petit moment, et après avoir lu et lu et relu pas mal de sujets, j’ai décidé de m’inscrire, et de donner un peu ma contribution
Je pense que tout ceux qui sont venus ici ont déjà eut ou on un problème avec une quelquonque addiction, bon moi c’est l’alcool
Je sais même plus vraiment comment tout a commencé, mais je sens déjà comment ça va se terminer
C’est pas que j’ai plus envie de vivre, mais là je suis dans la limite, et j’arrive pas a m’en sortir
Et pourtant je pourrais, j’ai 26 ans, j’ai une petite fille de 7 ans, parait même que je suis jolie
Bon là avec un bouteille de vodka par jour voir plus, hier soir je me suis arrêtée à presque deux, ben je passe plus de temps la tête dans le gaz que dans la réalité
Je vais commencer par la.
Avant j’avais une amie, on a fait une colocation histoire de ce soutenir entre filles, l’idée avait l’air géniale, girl power tout ça, nos soirées sushis rosé dans le cliché complet. Sauf qu’en vivant ensemble les soirées occasionnelles sont devenues tout les soirs. Sorties en boîtes, même en semaine, j’aimais ça, j’avais besoin de me rattraper du temps perdu avec mon ex, et d’être mère aussi jeune. Petit à petit nos super virées se sont transformées en cauchemar. On allait de plus en plus loin, de plus en plus profondément, et on était incapable de s’arrêter. Surtout moi, et au fur et à mesure mes amis m’en ont voulus. D’être trop bourrée, de devoir me porter, d’être insupportable parceque j’arrivais pas à m’arrêter et à faire n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Une fois j’ai meme embrassé le barman alors qu’il me demandais juste ma cb. Alors j’ai arrêté les sorties, et aussi de voir du monde. Parceque j’avais peur de moi même, et peur qu’on me dise encore que j’étais allée trop loin. Sauf que, ben chez moi a tourner en rond, à avoir que le travail pour moi même, et mon ordi et mes jeux, et ma fille. Je buvais quand même, histoire de me gazer la tête, et faire comme si j’étais heureuse. Du vin, une bouteille de rosé le soir arrivait à me coucher. Le but était d’arriver à me lever pour emmener ma fille, puis aller au boulot, pour rentrer le soir de nouveau, en passant par carrefour, prendre ma bouteille et aller sur YouTube essayer de profiter un peu. Des fois même je dansais seule dans ma chambre la musique à fond, en regardant des vidéos de
festival, et j’étais presque persuadée d’y être. Burning man, hellfest, tomorrow land, les hadras, je voulais vraiment faire parti de ces gens dans la foule, mais j’étais juste moi, à me dandiner comme une tarée seule face à mon clavier.
Petit à petit j’étouffais, la colocation malsaine m’épuisait, elle voulait m’aider, et moi je voulais m’enfoncer. Donc je cachait, mes bouteilles, mes pensées, je mentais de plus en plus, à mes collègues, mes parents, tout le monde. Le jour où j’ai vidé mon placard on a trouvé 42 bouteilles, et 4 cubi de rosé. J’ai donc voulu déménager, et j’y suis arrivée. Nouveau départ, nouvelle vie, motivée, j’ai trouvé des collègues géniaux pour m’aider à tout emmener. Je recommençais à sourire, et à voir du monde, mais .. ben j’avais toujours ma bouteille le soir, et au final le rosé s’est transformé en vodka, parceque jarrivais plus à le supporter mon corps en voulait plus et j’étouffais quand j’en buvait. Vodka Coca Zéro parceque voyez vous je suis une fille, et que pour plaire il faut rester mince, sauf que ben l’alcool ça fait grossir. Et j’y arrive, mais je suis obligée de ne pas manger pour compenser. Donc je prenais ma bouteille de vodka bon marché à 9 euros, et la demi bouteille arrivait à me calmer, et à m’endormir.
Et là.
Gueule de bois tout les matins. C’est sur que ça avait pas le même effet que le rosé
pamplemousse. J’ai commencé à plus arriver à me réveiller, et donc l’idée de rester chez moi la journée est devenue tentante. Au pire j’allais poser des arrêts, tant pis. Genre j’ai attrapé la gastro. Puis la grippe. Puis une sinusite sauf que non rien de tout ça, je suis très rarement malade en vrai. Ils ont vu que quelque chose n’allais pas. Donc ils m’ont pris dans le bureau pour me dire que ça commençait à bien faire, c’est vrai que ça commençait vraiment à bien faire.
Ce taf représentait tout ce que j’aimais, je voyait du monde, beaucoup de gens, normaux - pas comme moi. Il me maintenait en vie, il me forçait à me dire qu’il fallait que j’arrête, que bordel force et honneur j’ai quand même ça. Mes deux fiertés, ma fille et ça.
Un soir, je suis rentrée, comme d’habitude j’ai commencé à sortir la vodka, ma fille était pas là donc hop c’est la fête pouet pouet. J’ai oublié deux jours au complet, mais visiblement quelque chose de très grave s’est passé, le genre de chose que j’ai même pas envie de raconter ici.
On m’a dit - arrête de boire. Et va voir un psy. Je note quand même dans un coin de ma tête. Mais au fond je savais que c’était fini.
Par la suite donc même si j’arrivais encore à aller au boulot, même si je mettais un arrêt par semaine, j’avais ma vodka et voilà. J’en voulais pas plus. Les pauvres livreurs d’alcool, oui parce qu’en centre ville on peux ce faire livrer, n’importe quelle heure n’importe quel jour. Et donc même quand j’avais plus rien, j’en avais quand même encore, si j’arrivais à me lever pour ouvrir la porte. La journée je buvait pas, et j’attendais le soir désespérément, de rentrer. On me proposait de sortir de temps en temps, des fois j’acceptais, des fois je refusais parceque j’avais pas envie qu’on me voie. Et d’être exhibée bourrée comme une sorte d’animal de foire à qui on dira encore une fois que je craint.
Je sais même pas comment mon corps arrive à soutenir une telle quantité, je fais 1m59 - 57 kg donc j’ai pas vraiment la carrure d’un viking quoi. Et pourtant je bois bien plus qu’eux. Enfaite je bois bien plus que n’importe qui que je connais ou que j’ai pu croiser.
A un moment le boulot m’a dit - tu vas te faire virer. Oups, je suis allée trop loin ça y est.
Et depuis ben j’en suis là, dormir la journée et vivre la nuit, j’ai plus d’amis, plus rien. A part mon ex revenu parceque j’arrive plus a me gérer, et qu’il faut bien emmener la petite à l’école. C’est mes parents qui m’ont dit de faire ça, comme un jour je me suis réveillée chez eux parceque j’avais encore une fois été trop loin et que mon ancienne colocataire a fini par les appeler. Je pouvais demander qu’à lui, comme j’ai plus personne. A part ma fille et la vodka, mais un jour l’un des deux me lâchera. J’aimerais bien que ce soit la vodka.
Je sais pas si je fais une crise existentielle, si je suis alcoolique ou juste une gamine pourrie gâtée un peu trop abîmée. Une chose est sure, je suis perdue.
Et j’ai mis toutes mes tripes dans mes mots donc peu importe qui vous êtes et qui le lira, mais j’en avais besoin.
Dernière modification par mikykeupon (13 janvier 2018 à 18:47)