Bonjour. J'ai besoin d'échanger sur ma seule vraie dépendance.
Pour la mini présentation, je suis une femme de 32 ans, je travaille (souvent dehors), j'ai une vie sociale active, je mange bien, j'aime faire la fête 2-3x par mois, explorer le monde des substances psychoactives, je fais du sport presque tous les jours. J'ai quelques problèmes de santé digestive, des problèmes de sommeils sur lesquels je m'attarderai beaucoup ici, et je me sens fatiguée au moins 3/4 du temps, ce qui devient dur à vivre et m'amène à cette discussion.
Ma relation avec le
cannabis a commencé tôt à l'adolescence. Vers 15 ans j'ai fumé mon premier
joint et j'ai adoré. J'ai ensuite fumé régulièrement des
joints, avant d'aller à l'école et en soirées. Premier fait intéressant : j'ai fait plusieurs crises de tachycardie, chaque fois après avoir fumé (pour ceux qui ne connaissent pas ce phénomène n'est pas de la tachycardie classique, c'est extrême, on tremble, etc) il y a probablement une composante génétique car mon cousin en a fait plusieurs aussi à la période où il fumait. Dans mon cas ça restait rare, ça a dû m'arriver 3-4x, je n'en ai plus jamais eue d'une telle ampleur depuis mais c'est à noter pour la suite.
A part ça, la
beuh me procurait toute la panoplie d'effets qu'elle est censée produire : bien-être, détente, rires compulsifs, paranoïa, concentration, créativité...
J'ai arrêté pendant une période, mais j'ai bien picolé pendant toute mon adolescence et j'ai pris beaucoup de
speed pendant plusieurs années (1-2x/semaine, des traces toute la nuit,
descentes de plus en plus horribles... j'ai finalement fait une pause de 10 ans avec lui).
Toujours durant mon adolescence, j'ai commencé à développer une insomnie sévère. Substances, mauvais rhytme de sommeil, dépression, troubles alimentaires et génétique y ont probablement tous contribué. J'avais d'énormes problèmes à m'endormir, je passais parfois des nuits blanches complètes, c'était horrible. J'ai donc consulté un médecin qui m'a prescrit des
benzodiazépines (lorazepam et
lormetazepam). Ceux qui connaissent savent que ce n'est pas un traitement efficace à long terme. L'accoutumance est vite arrivée et j'ai du augmenter les doses, ce qui affectait aussi mes journées, ce n'était donc plus possible de continuer. On m'a prescrit du
zolpidem, aucun effet (maintenant si, ponctuellement). Fallait que je sorte de là, et j'ai découvert je ne sais plus quand ni comment que la
beuh avait un pouvoir somnifère sur moi. J'ai donc réussi à sortir des benzo grâce à la
beuh. Je fumais une grosse
douille au
bang puis je dormais comme un bébé.
J'ai donc continué comme ça, remarquant que le
cannabis ne me provoquait pas d'accoutumance, je n'avais pas besoin d'augmenter les doses, youpie. Je fumais rarement en journée. Parfois beaucoup en soirée avec des potes.
Depuis quelques années, j'ai arrêté de fumer des
douilles pour passer aux
joints et désormais, j'ai réussi à diminuer au point de ne fumer en général qu'un demi
joint par soir.
On pourrait y voir une solution magique mais non :
- Je n'ai plus de "crises de tachycardie extrêmes" mais dès que je fume j'ai maintenant une tachycardie quand même assez forte, à laquelle je me suis habituée car ça fait des années, mais qui n'est quand même pas normale. J'ai aussi quelques palpitations (arhytmies). J'en ai parfois en journée également, mais moins.
- Je me réveille chaque matin sans exception en étant claquée, énormément de mal à sortir du lit, yeux explosés.
- Je me réveille régulièrement trop tôt le matin depuis quelques années, avant le problème était surtout de m'endormir
- Si j'ai le malheur de devoir fumer plus que d'habitude pour m'endormir ou si j'ose fumer quelques taffes pour me rendormir en pleine nuit, le lendemain c'est l'enfer : énorme fatigue, faiblesse physique, chutes de tens', déprime, ... Donc ça j'ai compris, j'évite, je prends un somnifère le soir quand mon
joint ne suffit pas mais pour les réveils précoces aléatoires, je n'ai pas trouvé de solution.
Je me pose plusieurs questions face à tout ça :
- Pourquoi ça me fait cet effet à ce point là ? Y a tellement de gens qui fument et qui n'ont pas ces symptômes, et moi avec mes mini-doses j'en suis là.
- Ma fatigue chronique pourrait provenir en grande partie de ma consommation de
cannabis, aussi faible soit-elle ? Ou c'est parce qu'il me donne seulement l'impression d'un bon sommeil alors qu'il est mauvais ?
- Pourquoi tant de tachycardie ? Autre fait intéressant : j'ai depuis +- 1 an des "fausses crises de froid" après avoir fumé. C'est à dire que mon corps réagit comme s'il faisait très froid, je grelotte et claque des dents, alors qu'il fait bon.
J'ai évidemment plusieurs pistes de réponses mais rien de certain.
J'ai déjà réussi à réduire ma consommation à 3-4 taffes avant de dormir dans de bonnes périodes, mais n'ai jamais réussi à dormir sans. Mes insomnies ne sont pas dues à des troubles psychologiques tels que le stress ou l'anxiété, j'y suis peu sujette. C'est probablement génétique + lié au mode de vie malsain de mon adolescence + lié à mes problèmes digestifs (qui sont en partie irréversibles).
J'ai déjà vu plein de médecins. C'est très, très dur de trouver un bon médecin, ils ne m'ont pas aidée. J'ai appliqué les règles de
bases : horaires de sommeil les plus réguliers possibles (pas évident d'appliquer ça parfaitement en gardant une vie sociale, professionnelle et festive satisfaisante cependant), peu d'écran avant de dormir, mélatonine et autres compléments... Oui ça aide un peu, mais je suis toujours aussi claquée finalement.
Si c'est la
weed qui me fatigue, j'aimerais en sortir (pas complètement, mais sortir de cette routine) mais je ne vois pas comment. J'aimerais aussi arrêter de fumer chaque soir, pour ma santé. J'ai préparé une teinture de
cannabis (extraction dans de l'
alcool) qui est en train de macérer et que je vais tester bientôt en sublingual. Mais je crains que ce soit +- comme le vapotage ou les comestibles : des effets qui arrivent trop lentement, donc pas cette "claque" qui m'aide à m'endormir, et surtout des effets qui perdurent plus longtemps et rendent mes journées encore plus compliqués.
Je n'ai pas envie d'arrêter complètement la
weed car c'est un effet que j'adore sur le moment et je ne lui connais pas d'égal, mais si je pouvais seulement ne pas en avoir "besoin", ou si seulement ça ne me fatiguait pas et ne niquait pas mes poumons ...
Merci à ceux qui m'auront lues, et encore plus à ceux qui répondront.
Je ne me repose évidemment pas que sur vous pour trouver des solutions, mais il était temps que j'en parle. N'hésitez pas à partager vos témoignages ici s'ils sont similaires, je me sens seule avec ce problème.
Dernière modification par Aurea (14 février 2025 à 22:17)