L'Uruguay vendra son
cannabis légal 0,75 euro le gramme.
AFP 22 octobre 2013 à 13:05
Lors de la «Cannabis Cup», en juin à Montevideo. (Photo Andres Stapff. Reuters)Montevideo, qui prévoit de placer sous contrôle de l'Etat la production et la commercialisation du cannabis, envisage le démarrage du système au deuxième semestre 2014.Une fois légalisées par le Sénat, la culture et la vente de cannabis par l’Etat en Uruguay pourraient démarrer dès 2014, au prix public d’environ 0,75 euro le gramme, a annoncé un haut fonctionnaire. (soit 1$)
Julio Calzada, secrétaire général du Bureau national des drogues (JND), a indiqué dimanche au journal local El Pais que l’expérience démarrerait «sûrement au deuxième semestre de 2014». «Cela donne le temps de cultiver et récolter», a-t-il ajouté.
Bien que la loi légalisant la culture et la commercialisation du
cannabis doive encore être votée par le Sénat, normalement en novembre, l’exécutif travaille déjà aux règles d’application, a expliqué Calzada. La Chambre des députés a approuvé le 31 juillet un projet de loi qui, s’il est ratifié par le Sénat, ferait de ce petit pays sud-américain le premier au monde où l’État contrôlerait la production et la vente du
cannabis.
Le prix annoncé par Julio Calzada est basé sur celui du
cannabis paraguayen, le plus courant dans le pays. Dans la rue, celui-ci est vendu «autour d’un dollar (0,75 euro) le gramme: ainsi, nous allons mettre la
marijuana produite sous contrôle de l’Etat environ au même prix». «Le marché illégal est très risqué et de mauvaise qualité», a-t-il ajouté, raison pour laquelle l’Etat «va offrir un lieu sûr pour acheter un produit de bonne qualité, et en plus, il va le vendre au même prix». Il suffirait selon lui de 20 hectares de cultures pour couvrir la consommation du pays.
Couper l'herbe sous le pied des trafiquants
Le texte prévoit trois modes d’accès au produit : l’auto-culture (six plants maximum), la culture dans des clubs de membres (comprenant un maximum de 45 personnes et 99 plants) et la vente en pharmacie, sous contrôle public (40 grammes maximum par mois). Tout cultivateur ou usager devra s’inscrire sur un registre national et la vente sera réservée aux personnes majeures résidant en Uruguay. La consommation de
cannabis n’est pas pénalisée en Uruguay mais les peines encourues pour la culture sans inscription au Registre seront durcies par la loi.
L’objectif du gouvernement du président Jose Mujica est de couper l’herbe sous le pied aux narcotrafiquants, la lutte contre le trafic de drogue coûtant environ 60 millions d’euros par an au pays, et de détourner les consommateurs de la pâte-base, un dérivé ravageur et bon marché de la
cocaïne. «Il est prévu que le projet de loi soit approuvé d’ici les deux prochaines semaines» en commission au Sénat, ce qui laisse imaginer un vote courant novembre, a indiqué lundi à l’AFP le sénateur de la majorité Luis Gallo.
Ce dernier a assuré que le texte «sera promulgué cette année et entrera en vigueur pratiquement au 1er janvier de l’année prochaine». Le Bureau national des drogues estime que l’Uruguay, avec 3,3 millions d’habitants, compte environ 120 000 consommateurs de
marijuana mais les associations d’usagers évoquent elles le chiffre de 200 000.
«C’est une expérience, avait souligné au moins d’août le président Mujica lors d’une interview exclusive à l’AFP. Naturellement, comme pour toute expérience, il y a un risque et nous devons avoir l’intelligence de dire que si elle nous dépasse, nous enclencherons la marche arrière. Nous ne devons pas nous braquer.» AFP.
Source :
http://www.liberation.fr/monde/2013/10/ … mme_941433Extrait télévision en Amérique Latine.