Bonjour à tous,
Je me permets de remonter ce topic... ça faisait longtemps que je ne participais plus à psychoactif...
Bernie-noel, j'imagine que ton problème est résolu. Comme toi j'ai choisi de ne pas parler de mon
TSO à la médecine du travaille... ça ne les concerne pas, et ça n'a pas d'impact sur mon boulot, au contraire ça me permets de travailler...
Bref je remonte ce fil malgré que j'ai l'impression que beaucoup de choses ont changé sur psychoactif et ceux qui ont suivi ce fil ne sont peut-être plus aussi présents sur PA... Enfin c'est pas grave, besoin de m'exprimer, c'est le seul lieu où je peux me le permettre, et l'écriture me fait du bien et me permets de poser les choses...
Concernant la
méthadone, j'ai diminué doucement mais connement mon dosage (commencé à 80mg il y a environ 3 ans) à 35mg. Certes c'était à une période où ça n'allait pas si mal que ça. J'avais qu'une idée en tête me sevrer de la métha pour pouvoir faire mon voyage en Asie du sud est... Mon addicto est au courant de mes conso d'hypnovel, mais que je minimisais certainement.
J'ai vécu par la suite une
descente aux enfers...
Suite à de lourds problèmes familiaux, une vie amoureuse catastrophique et une dégradation considérable de mes conditions de travail, mes envies de consommer qui n'avaient jamais complètement disparu, sont devenues de plus en plus fort...
J'ai petit à petit augmenté mes consommations d'hypnovel.... ce qui augmentaient ma culpabilité, mon sentiment d'être nulle et du coup mon syndrome dépressif... Bref une spirale infernale...je consommais de plus en plus, jamais avant ni sur mon lieu de travail, mais avec cette accumulation dans mon sang j'avais forcément des répercussions sur mon taf surtout à la fin...
Bref j'en suis arrivée au point où mes jours de repos se résumaient à ça : injections d'hypnovel, flash euphorie, je m'endors, je me réveille, injections d'hypnovel, flash euphorie etc etc.. Une vraie junkie... Putain j'étais loin d'imaginer quand j'ai commencé mon boulot que je deviendrais à ce point là ... Je m'isolais complètement. Sauf quand j'avais plus d'hypnovel la c'était l'angoisse extrême... du coup j'ai recontacté mes anciens "potes" pour compenser avec la cam... Donc voilà j'alternais hypnovel et cam( de bonne qualité) du coup forcément mes 35mg c'étaient du pipi de chat... j'arrivais à me démerder car quand je prenais de la cam je prenais pas ma métha et j'ai une pote qui me dépannait de l'
oxy qu'elle se faisait prescrire...
ça faisait des mois que ça durait je comprenais bien que je ne pouvais plus continuer comme ça... Enfin titulaire j'avais enfin le droit de postuler pour d'autres services. j'ai essayé à plusieurs reprises, soit ça ne me convenait pas, soit le poste était déjà pourvu ou j'étais pas choisie... Je commençais à désespérer... J'ai enfin pris la décision de prendre une disponibilité fin juin (en gros je quitte mon poste de 6 mois à 3 ans pour convenances personnelles et à la fin de cette dispo je peux réintégrer le chu en tant que titulaire sans perdre mon ancienneté acquise)
Donc bon j'étais contente de moi d'avoir pris cette décision qui m'éloignerait de l'hypnovel... même si ça me paraissait encore loin cette dispo...
Puis j'ai eu des vacances. 2 semaines. Je flippe forcément car qui dit vacances dit pas d'hypnovel... mais je me rassure en me disant que ça allait le faire, j'avais un petit stock de
valium, et j'avais prévu d'aller à la campagne rejoindre de la famille. je me suis dis que ça me permettrait de penser à autre chose et que ça me ferait du bien...
Je fini donc mon petit stock d'hypnovel que j'avais... l'angoisse commence à monter. j'étais sensé prendre le train le lendemain...
(je précise que par exemple mes vacances de l'été dernier, je prenais 1 ou 2
valium 10mg et ça passait à peu près à part un syndrome dépressif....)
et c'est là la
descente aux enfers. je me prends un
valium mais j'ai sérieusement cru que j'allais crever. Pour moi pire que le manque d'
héro... un mal de crâne mais juste insupportable, photophobie, confusion, j'arrivais pas à réfléchir, angoisses et surtout dépression puissance dix avec idées suicidaires etc... j'ai cru que j'allais crever. J'aurai eu un flingue je crois que je n'aurais pas hésité... Un mal être indescriptible... j'ai cru devenir folle... je prend un 2ème
valium mais pas d'amélioration. En plus de ça j'avais pris que 40mg de métha donc sous dosé en plus...
Bref la je regarde sur internet et en effet j'avais les symptômes d'un arrêt brutale aux benzo... du coup j'hésite pas je me reprends 4
valium d'un coup... Après quelques temps enfin je me sentais un peu mieux, mon mal de crane à se taper la tête contre le mur s'était enfin calmé...
Bien sur j'ai raté mon train et de toute façon j'avais pas trop la forme pour confronter la famille... J'épuise rapidement mon petit stock de
valium et je prends vite rdv avec mon addictologue.
La première chose qu'il me dit c'est "putain t'as une sale gueule ça va pas toi" (j'ai de la chance d'avoir un très bon feeling avec lui et j'ai de la chance qu'il ait de l'humour, il m'a fait sourire) Donc la je lui dévoile tout. Mes vraies conso d'hypnovel, mes extra fréquents de cam, et le manque à l'arrêt brutale d'hypnovel que je vous ai décris.... là il me dit mais merde pourquoi tu ne m'en a pas parlé avant??? Le truc c'est qu'avec la loi assez récente, et pensant que j'étais stabilisée, je ne le voyais qu'une fois par mois et encore, souvent j'oubliais de prendre rdv du coup il me faxait l'ordonnance à la pharmacie, donc en faite mon addicto je le voyais très peu...
Bref il a pris le taureau par les cornes. arrêt maladie jusqu'à ma disponibilité. J'étais pas trop pour, je lui dis qu'il me reste plus que 3 mois à tirer je vais mettre toute l'équipe dans la merde...Bref il me l'impose et avec du recul il m'a surement sauvé la vie. Je mets peut-être mes collègues en difficulté mais en reprenant le taf c'était les patients que j'aurais pu mettre en danger, et ma carrière...
Je me rends compte que j'ai eu énormément de chance de ne pas avoir fait de boulettes avant, et de ne pas mettre fait prendre la main dans le sac....
Du coup il a appelé l'hôpital Marmottan à paris (bien évidemment je refuse de faire une cure dans ma région)
je les ai appelé aussi et rdv mercredi avec un médecin pour envisager une cure de benzo....
En attendant je suis au
valium 10mg, 2 cp x3/j et il m'a augmenté ma métha à 60mg...et ça va... un fond dépressif mais que j'ai depuis maintenant très longtemps.... insomnies et le manque de la seringue qui me trotte bcp dans la tête...
J'ai hâte et en même temps j'appréhende ce premier RDV à marmottan...
J'ai tappé "mamottan" dans le moteur de recherche mais je n'ai pas trouvé de vrai témoignage... Je vais rechercher dans la rubrique
benzodiazépines pour voir s'il y a des témoignages de
sevrage (peu importe que ce soit à marmottan ou pas). De ce que j'en ai compris c'est 3 semaines hard...
Mais bon je me suis mise toute seule comme une grande dans cette merde pas possible, à moi d'être forte pour m'en sortir... mais le truc c'est que je me sens tellement faible en ce moment... Je suis ultra motivée pour me sevrer des benzo qui me détruisent le cerveau, je voudrais retrouver les idées claires.... mais d'un autre côté j'ai peur de l'échec, de ne pas être assez solide...
Bref ja vais m'arrêter là , désolée pour le pavé... et merci pour ceux qui ont eu le courage de me lire, mais je comprends ce fil est long et pour ceux qui n'ont pas suivi le début c'est peut-être difficile à comprendre.
En tous cas faites gaffe aux
benzodiazépines, les médecins généralistes en prescrivent à tout va, mais au delà de 2 ou 3 semaines il me semble l'addiction s'installe... loin de la vouloir faire la morale mais c'est simplement que je ne souhaite à personne ce que j'ai vécu et peut-être ce que je vais vivre...
MissTrip