Bonjour,
Je suis moi aussi suivie pour un trouble anxieux généralisé qui a été diagnostiqué en juillet dernier lorsque je me suis rendue en addictologie pour terminer le
sevrage dégressif de la
codéine que j'avais débuté toute seule depuis un bon bout de temps.
Pour le trouble anxieux, je prends un antidépresseur, la Venlaxaxine (Effexor) à 150mg (j'ai démarré à 37,5) et il marche très bien sur mes angoisses qui ont régressé fortement assez vite, me permettant d'ailleurs de terminer mon
sevrage dégressif de la
codéine avec une relative sérénité en décembre 2017 (j'étais devenue dépendante à la
codeine à cause de mes angoisses. Je la prenais uniquement le soir, d'un coup pour les étouffer la nuit et dormir).
J'ai pris du
lyrica pendant mon
sevrage mais pas pour l'anxiété généralisé. C'était une coïncidence car en fait je l'ai pris à cause d'impatiences nocturnes dans les jambes qui étaient épouvantables arrivés à un certain point de mon
sevrage. Toutes les nuits, 6 à 7 heures de de décharges électriques dans les jambes, c'était franchement très difficile car je devais rester debout tant c'était désagréable (pas douloureux mais allongée ou assise, je devais gigoter frénétiquement les jambes pour que ça se calme un tout petit peu, alors que debout tout s'arrêtait).
Il s'avère que le
Lyrica est efficace sur les impatiences même si ça n'est pas mentionné sur la notice et c'est donc pour cela que je l'ai pris d'octobre 2017 à avril 2018 (certaines rares personnes en
sevrage d'
opiacés, dégressif ou
TSO, ont des impatiences qui débordent totalement pour finir par durer quasiment toute la nuit pendant des mois, c'était mon cas).
J'ai commencé à 50mg, mais très vite, le dosage s'est avéré insuffisant. Plus je descendais en
codéine et plus je montais en
Lyrica pour finir à 300 Mg. Là j'étais bien couverte, je le prenais le soir vers 23 heures et je n'ai plus eu d'impatiences, sauf pendant 10 jours quand j'ai fini mon
sevrage (ça a débordé sévère mais je n'ai pas augmenté la dose).
Le
lyrica ne m'a jamais fait dormir, sauf au début. Il ne m'a jamais mis dans un état second non plus ni procuré la moindre sensation qui puisse se rapprocher de la
codéine. Par contre, il m'a procuré une détente réelle la nuit car même si je n'avais plus d'impatiences, je faisais de l'insomnie et je l'ai supportée avec un zen total grâce à l'
AD et au
Lyrica.
Un mois après la fin du
sevrage, j'ai fait des tests pour voir si les impatiences avaient disparu et finalement j'ai commencé à réduire le
lyrica en février. Je suis passée de 300 à 200 d'un coup et je n'ai rien remarqué. Ensuite, quand j'ai compris que les 10 kilos pris en 8 mois provenaient du
Lyrica, j'ai décidé d'accélérer et j'ai retiré 50mg pas semaine en mars/avril.
Je n'ai ressenti de manque que sur les 2 derniers cachets de 50mg et en toute franchise, ce n'était pas grand chose (pendant 10 jours environ, un petit retour d'anxiété plus forte, plus d'insomnie et un peu de douleurs dans les muscles, les genoux, les épaules...) par rapport au manque de la
codéine. Je n'ai pas trouvé le
sevrage du
lyrica difficile du tout mais c'est vrai que je n'ai eu aucune envie de ce produit (contrairement à la
codéine), que je ne l'ai pris que pendant 6 mois et dans les limites prescriptibles.
Je pense que si j'avais pris plus mon temps, les effets du
sevrage auraient peut être même été nuls en dehors sans doute du petit retour anxieux. Mon addicto m'a laissée gérer le
lyrica comme j'ai gérée à ma sauce la réduction et l'arrêt de la
codéine. Dans les 2 cas, j'ai été trop rapide à la fin car j'en avais marre. Par contre, pour l'antidépresseur, c'est elle qui "a la main" comme elle dit et là pas touche pour l'instant.
Je ne veux pas minimiser le manque éventuel que tu pourrais ressentir en arrêtant le
lyrica car si j'ai abusé de la
codéine pour masquer mes angoisses, tu as pour ta part tenté de prendre trop de
lyrica pour la même chose et dans les 2 cas ça n'a pas marché. Pour la
codéine c'est normal car elle ne guérit rien, elle masque temporairement, pour le
lyrica, c'est peut être que ce n'est pas le bon traitement pour toi.
Tu ne dois surtout pas perdre espoir et te résigner à rester avec ton TAG. C'est trop dur à vivre et la souffrance entraine vite vers l'addiction donc il faut que tu essaies encore jusqu'à trouver ce qui marchera pour toi.
J'ai eu la chance que le 1er
AD testé soit le bon mais tu n'as peut être tout simplement pas encore trouvé le bon, celui qui fera baisser ton niveau d'anxiété suffisamment pour que tu puisses envisager de guérir.
Maintenant que mon niveau d'anxiété est acceptable, j'ai commencé à voir un psychologue formidable au
CSAPA où je continue d'aller même si mon
sevrage est fini car je suis encore fragile. Avec lui, j'ai rempli un questionnaire sur l'anxiété et on a commencé une thérapie moitié en discussion et moitié avec des exercices de relaxation (la
méditation sera la 2ème étape). Je suis très réceptive lorsque je fais les exercices avec lui mais c'est un peu plus dur toute seule. Toutefois, ça marche parfois sur des pics anxieux ou des pensées récursives que je suis incapables d'arrêter.
Pour l'instant, tes propos laissent à penser que tu es encore bien trop anxieux pour voir les choses sereinement. Ne prends pas de décisions hâtives à cause de tes angoisses. Laisse toi encore la possibilité de trouver un traitement adapté et évite d'arrêter le
lyrica d'un coup car ce n'est pas raisonnable. Il faut que tu en parles à ton médecin ou à un autre si le tien ne comprend pas.
Bon courage à toi. Je sais que c'est très dur car j'ai vécu près de 10 ans avec ce TAG sans savoir ce que c'était. J'avais l'impression d'être en équilibre sur un fil en penchant à chaque pas, soit vers "la folie", soit vers la "normalité". Quelle absurdité. Il n'y avait ni l'un ni l'autre, juste moi et ma nature que je n'acceptais pas avec un TAG greffé dessus comme un parasite.
Pour finir sur du positif, je suis intimement persuadée que ce n'est pas une "malédiction" et que dès que dès que tu aurais trouvé un apaisement suffisant, tu verras clairement qu'il y a plein de choses à faire pour aider à réguler son anxiété naturelle (un TAG n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, il touche des gens déjà anxieux de nature). Thérapie comportementale et cognitive, yoga, autres méthodes (fais gaffe à ceux qui vendent des chimères à prix d'or car entre les dérives sectaires et la poudre de perlimpinpin, il y a de l'escroc sur les rangs de la guérison de l'anxiété). Un bon psychiatre, un psychologue clinicien, oui, un fondu qui va faire de l'apposition des mains en se prenant pour un chaman à 200€ la séance, non !