Mon histoire en bref.

Kao · **Kao** ça s'en va et ça revient Inscrit le 12 Apr 2007 384 messages

J'ai vingt ans, j'ai commencé la came un peu avant mes dix-huit ans, pratiquement tout de suite je l'ai shootée, pendant huit mois j'en tapais tous les jours.
A force de galères et d'engueulades avec mes amis (on était une dizaine à vivre dans le même appart, la plupart tapaient de la rabla et un se mettait à fond de coke), j'ai décidé d'arrêter. je voulais pas entendre parler de substitution, je suis montée à la campagne chez mes parents avec juste un gramme pour quand le manque était trop fort, je pouvais plus descendre en ville sinon le manque revenait, comme quoi c'est vraiment pas mal psychologique, mais au bout de deux mois ça allait mieux.
Pendant six mois j'ai déprimé énormément, j'avais plus le goût à rien. Puis j'ai repris mais je voulais pas retomber dedans, alors je me suis modéré. Depuis c'est resté occasionnel mais toujours régulier, une fois, deux fois par mois.
A côté de ça j'ai plus beaucoup d'énergie, c'est comme si quelque chose était mort en moi, j'ai vingt ans mais je me sens comme un petit vieux fatigué, j'ai horreur de ça. Et puis même avec une conso aussi occasionnelle je ressents presque plus l'effet, c'est terrible. Je me dis des fois qu'il faudrait vraiment que j'arrête, mais j'arrive pas à me faire à cette idée...

pierre · **pierre** Web-Administrateur Inscrit le 15 Sep 2006 17505 messages

Bonjour Kao et bienvennue sur le forum.

Il faut plusieurs mois voire plusieurs années pour reprendre une vie sans produits avec la meme énergie que lorsqu'il y avait les produits.
Ce qui m'interpelle, c'est que tu ne sentes plus rien maintenant que tu consommes peu ?
Autre question, sans vouloir te convertir : pourquoi n'as tu pas choisi l'option substitution ? Quels ont été tes arguments à l'époque ?

Pierre

Kao · **Kao** ça s'en va et ça revient Inscrit le 12 Apr 2007 384 messages

Ben non, même en consommant si peu, il me faut vraiment de sacrées doses pour ressentir la défonce, et puis j'ai l'impression (mais peut-être n'est-ce qu'une impression...) que ça me rends beaucoup plus irracible ou dépressive qu'avant, peut-être parce que je consomme beaucoup plus pour ressentir le même effet, et que du coup la redescente est plus marquée... Je ne sais pas...

Mes raisons de ne pas avoir choisi la substitution ? Je sens que je vais me faire des ennemis sur ce forum, où vous avez l'air tous plus ou moins satisfait de cette solution. Mais je vis dans une ville où l'UTDT est géré par un véritable irresponsable à moitié fou, et du coup la substitution chaque année tue autour de moi tellement de gens... Cet irresponsable distribue des doses énormes à des gens qui n'ont sans doute pas besoin d'autant de méthadone, refuse de baisser les traitements... Et puis il y a ceux qui en profitent pour revendre la méthadone...et qui d'ailleurs viennent parfois de très loin. Aucune écoute, aucune aide psychologique... Prends ta métha, ferme ta gueule et casse-toi. Que tu ais vingt ans ou douze, d'ailleurs...
Et puis à l'époque je ne voulais pas m'engager dans un traitement qui aurait duré longtemps, longtemps... Je voulais me débrouiller seule, je ne voulais pas que quelqu'un m'assiste d'une manière ou d'une autre, et puis j'ai peur des médecins, des travailleurs sociaux, des batiments, des administrations et des inconnus en général...

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