Salut tout le monde, je publie ici mon tout premier écrit sur mon expérience de la prostitution alors que j'étais accro aux
speedballs à Londres, suite à l'intérêt qu'ont semblé montrer certains d'entre vous. Niglo, Mikykeupon et Base95, c'est ici.
Voilà ! Je suis prêt. Je me regarde dans la glace, me demande à quoi le type s'attend. Je suis nerveux, évidemment que je suis nerveux! Je bouffe deux/trois
valiums 10mg, ces petits jardins d'Eden sous forme de cachetons bleus. Allez, il faut y aller maintenant.
Métro.
Descente à Earl's Court. Quarante minutes de trajet, putain, TFL (Transport For London) s'acharne vraiment chaque jour à offrir le pire service du monde!
111 Finborough Road... Putain c'est où? Eh ouais, j'suis pas de ceux qui ont Google Maps sur leurs putains d'I-phones; moi je fais ça à l'ancienne, du coup ça prend du temps. On en est arrivé à un point où les gens débloquent quand tu leur demandes les directions. Ah voilà ! C'est ici! Puuutain ç'a l'air friqué dis-donc!
Je me tiens devant la porte. MErde mais qu'est ce que je suis en train de faire? NE LE FAIS PAS!!! NE FAIS PAS CA!!! crie mon âme, PUTAIN FAIS LE ENFOIRE!!!, crient mes veines. Mon doigt appuie sur la sonnette sans même que je m'en rende compte. Merde.
Porte ouverte, un type banal, petites lunettes, un peu gras, grand, souriant et qui pue la thune, est debout devant moi, silence pendant quelques secondes.
"Oh t'es encore mieux que sur les photos! Magnifique! Entre!"
Je marche le long du couloir, lui derrière, m'attendant à chaque seconde à me prendre un coup de marteau/couteau/cuillère? et à finir en morceaux dans une baignoire pleine d'acide sulfurique. Mais non. On arrive dans le salon, effectivement l'oseille coule à flot ici...
"Tu veux boire quoi?"
Stress - putain je vais pas les laisser me droguer - ça je peux le faire moi-même ha! - putain j'kifferais bien un bon whisky... Non NON, vieux réflexes d'un alcoolisme passé: c'est fini ça.
"Eau du robinet s'il te plait"
Il me regarde avec surprise, puis se marre.
"Ah une bonne hygiène de vie! Et puis ce serait dommage d'abîmer un si joli corps, hein?..."
Eurk... J'ai vraiment envie de l'éclater comme le mec qui avait essayé de me violer quand j'étais sdf, lui avait pris cher! Mais j'ai pas le choix. Il me faut de la thune.
On se pose, lui me ramène mon verre d'eau (j'ai bien surveillé au cas où il foutait quelque chose dedans).
Il me parle, me pose des questions sur ma vie, rigole, toujours avec cet air super arrogant qu'inspire l'abondance de pognon et qui me donne envie de lui bouffer le visage. Je lui pose quelques questions, à peine conscient,
putain mais c'est juste des photos, relax! Tout ira bien! Plein de gens font ça! Il me dit qu'il est pihfîqrhuioehgiheriou dans une ijzrfjiojfoizphf, c'est ce que je parviens à comprendre. Tout du long, il ne me quitte pas des yeux, par contre les miens d'yeux ne semblent pouvoir se poser nulle part.
Au bout d'un moment, il lâche son regard et tourne la tête vers la chambre.
"Bon?"
Je lui dit d'y aller, je demande à aller aux toilettes d'abord. Une fois dedans, je m'enfile un autre 10mg de
valium et tape un rail de brune, bien que je ne la prenne jamais de cette manière mais que voulez-vous! Je sors des toilettes déjà bien apaisé et en fait, je m'en bats quasiment les couilles, vais dans la chambre où il m'attend avec son appareil photo dans les mains. Je n'attend même pas qu'il demande, je me fous à poil en moins de deux secondes.
"Ha j'aime ça!" Il aime ça, le con.
Je m'allonge sur le lit, et franchement, pendant une seconde j'essaie de m'imaginer en Marilyn Monroe. Il commence à prendre des photos, je fais ma pute sexy aussi bien que je le peux, je m'étends, mais après quelques minutes, il s'énerve et dit,
"Bon maintenant, tu fais uniquement ce que je te dis de faire, et tout ce que je te dis de faire, ok?"
...
"Touche toi le trou de balle"
A travers le nuage d'
héroïne et de
diazepam qui m'embrume la tête, un éclair. Sobre, j'aurais pleuré. Foncedé, je hausse les épaules et dit,
"Comme tu le veux"
Je me touche, fais ce qu'il dit. Il demande à ce que je me branle, ce que j'essaie de faire, mais vu les conditions - endroit inconnu, gros pervers avec un appareil photo - et mon état fonfon, c'est loin d'être facile.
"Putain, qu'est-ce qu'il se passe? T'es impuissant ou quoi? Allez, bande!"
Je ferme les yeux et pense à Laura, ma petite amie avec qui je vis depuis deux ans, que j'aime follement et à qui je fais tellement de mal avec toutes ces conneries. Je pense à son corps parfait, ses jambes infinies, ses seins fermes, à quand je lui fais l'amour en levrette et qu'elle jouit de la façon la plus exquise qui soit, sa voix comme une berceuse à mes oreilles.
Incroyable, j'arrive à bander, devant ce vieux pouilleux, et malgré la
came qui flotte dans mon sang. Je commence à comprendre la méthode. Ce sera glauque dans tous les cas, donc autant le faire à fond et essayer d'avoir ne serait-ce qu'un minimum de plaisir. Je me masturbe comme un maniaque, et le gros porc prend son pied, prend des centaines de photos,et lâche,
"Ouais, p'tite pute, vas-y, joue avec ta queue, ma petite salope!"
Je vois qu'il a une gaule énorme, et qu'il est de plus en plus frénétique. Tout à coup, je commence à craindre qui'l va peut-être me violer. Comment me défendre? Mais non; l'abruti ne fait rien - enfin, rien à part prendre ses putain de photos et me traiter de chienne. Il se masse le paquet, et, c'est vraiment bizarre, se rendre compte que c'est MOI qui lui fait cet effet là , MOI qui stimule ses hormones. Je suis attirant, je suis son fantasme. Wow. Pas du tout érotique, non; mais j'ai un pouvoir. Tout se déroule, plus d'insultes et de bave, et en fait, je ne suis pas vraiment là , comme si je n'étais plus dans mon corps, j'observe toute cette scène de plus haut. Toutes ces poses, à quatre pattes, exhiber son trou de balle au plus grand plaisir du gros obsédé, à genoux suppliant...
Je ne vois même pas le temps passer. Il me demande d'éjaculer. Merde. Comment faire?
Opiacés et benzos sont l'ennemi du sperme. Bon, si j'ai réussi à bander, je devrais bien réussir à juter, non? Une fois encore, je pense au joli petit cul de Laura, à son visage sublime quand elle me suce, ou les extatiques 69 que nous pratiquons constamment...
Tout disparait, je ne sais même plus si je suis là , si cela est réel...
Vient une explosion; j'éjacule et mon ventre est soudain couvert de perles blanches.
Le mec applaudit. Il applaudit!!!! Il prend une centaine de photos de plus de ma bite ramolissante et de mon sperme.
Ensuite, il me tend une serviette et je m'essuie. Il pose son putain d'appareil photo, et, les mains sur les hanches, il gazouille,
"Maintenant promène-toi dans l'appart, c'est juste un plaisir de voir ce corps se mouvoir. Vas-y!"
Je me lève et attrape mon froc, prend mon
tabac, roule une clope bien mérité, et me balade un peu partout, un peu perplexe mais pas mécontent, de la danse dans mes pas, et le vieux cochon grognant, gémissant, probablement crevant d'envie de se taper une queue ou de me sodomiser sur le champs.
Pendant un instant, une pensée flotte dans ma tête; en fait, pourquoi me suis-tellement stressé, c'est super facile! Rien de trop mauvais. La vie est cool!"
Il faut bien finir à un moment, donc le mec, après un certain temps à me mater marcher comme un con, dit,
"Bon, t'as bien travaillé. Je pense que tu peux partir."
"Ok"
"Vraiment, tu es magnifique, tu sais? Ton corps, je pourrais le regarder, l'embrasser toute la journée. Et pas que ça ha ha.... Et j'aime beaucoup ton pénis aussi, tu sais certains en ont un trop gros et ç'a juste l'air ridicule, le tien est juste bien, ni trop gros ni trop petit, belle forme..."
"Euh... Ok"
"Bon, ça fait... deux heures que tu es ici. Vu que tu as été très bon, je te donne 150 livres, ça ira?"
Il me tend la liasse de billets, que je saisis trop brusquement. Il se marre, l'enculé, évidemment qu'il se marre, la thune c'est son groupe sanguin. Il regarde vite fait mon bras et dit,
"Ne le dépense pas trop vite, hein?"
en hochant la tête vers mes traces d'injection. Putain je croyais que ça se voyait pas! Merde, ça commence à craindre ce que je fais. Bon tant pis. Rhabillé, 150livres dans ma poche, je suis dans le couloir prêt à sortir.
Avant d'ouvrir la porte, il me dit,
"Tu sais, je t'aime vraiment beaucoup Daniel. J'te rappellerai bientôt!"
Me fait la bise, je dis merci, et je me casse.
Putain, QU'EST CE QUE C'ETAIT QUE CA????
Je marche avec hésitation vers la station de métro, je sais pas quoi penser. J'ai de la thune. Je devrais acheter un truc cool pour Laura. Mais avant même que je ne développe cette pensée, ma main droite tient mon portable, mes doigts appuient sur les touches, et là
"Yo Jay how's it goin' bruv, you good? Cool. Can you do me a 50 dark and a 50 light please? Yeah? Cheers mate, I'll see ya in half an hour at the graveyard then!"
Dernière modification par Jeef (04 juin 2014 à 00:56)