Le bohneur sous Subutex

:) je savais bien que je ne serais pas prise au sérieux..
Mais c est vrai Laura,
Je suis up tout le temps, et je sais que le sub n est qu une petite béquille.. Le travail introspectif que je fais porte enfin ses fruits..
Ou peut être.. Et il est vrai que devant tant de changements, je me demande parfois si je ne serais pas.. en phase d hypomanie;)
Non..non.. ça ferait trop plaisir aux psy.. Tu connais, la psychiatrie, qui fait de nous des malades, qui les fabrique, qui a oubliée que nous sommes sujets..

Non, Yourlaterstick,
Je ne pouvais plus poursuivre avec le tramadol aux doses croissantes que je prenais, sous AD en plus.. J étais tout le temps épuisée..j ai fini par choper du Sub de rue, et la, tout s est équilibre.. Puis je suis allée voir un généraliste, et lui ai clairement exposé la situation, sans retenue, sans complexe.. Il m a prescrit de la Bupre a 2 mg,le plus simplement possible. Me disant que ça marchait très bien.. Sans jugement.. Je snif encore le Sub qui me reste car je ne sais pas trop encore le dosage qui me convient.. En tout cas je n éprouve plus de honte, ni de regrets. Le fait d être passée du tramadol au subutex était pour moi inexorable et ça ne me pose pas de problème de conscience. J ai un super rythme de vie, plus aucun problème pour me lever, plus aucun coup de pompe dans la journée.. Et pourtant, je bosse, gére mes enfants, et tout le reste.. Alors oui, c est une bonne béquille, et encore une fois, je pense, car combinée aux AD que je prends depuis des années. Maintenant, la raison, et peut être la vraie, enfin j espère, de mon bien être actuel, se trouve dans le travail analytique que je pratique depuis 8 mois.. Les nœuds se défont les uns après les autres.. Et je me dis..
Bienvenue k.. dans ma vie.. heureuse de te connaître.

Anaka a écrit

:) je savais bien que je ne serais pas prise au sérieux..
Mais c est vrai Laura,
Je suis up tout le temps, et je sais que le sub n est qu une petite béquille.. Le travail introspectif que je fais porte enfin ses fruits..
Ou peut être.. Et il est vrai que devant tant de changements, je me demande parfois si je ne serais pas.. en phase d hypomanie;)
Non..non.. ça ferait trop plaisir aux psy.. Tu connais, la psychiatrie, qui fait de nous des malades, qui les fabrique, qui a oubliée que nous sommes sujets..

Nop je ne connais pas trop la psychiatrie, à  vrai dire plus j'en suis éloigné mieux je me porte je dirais !

Je ne connaissais pas le terme d'hypomanie, c'est vrai qu'il est pas mal pour définir l'état dans lequel on se trouve quand on découvre une nouvelle drogue, ça nous motive de ouf !

Alors vivre une lune de miel dopée avec une réflexion introspective, c'est clair qu'il y a de quoi se motiver à  vivre :) rien de tel que de se sentir bien grâce à  la drogue pour voir le bon côté des choses et prendre plein d'assurance en se rassurant sur le moment présent, mais perso à  force d'enchainer les prods et de me redécouvrir positivement sous un jour nouveau, j'ai compris que chaque découverte annonçait une future chute...et un constat très négatif en me rendant compte que plus je me découvrais grâce à  la drogue et aux nouveautés qu'elle me faisait vivre, plus je m'enfonçais dans une dépendance qui ferait bien mal à  l'arrivé. Surtout que je savais très bien que j'étais du genre à  toujours augmenter les doses pour kiffer de plus en plus, mais bon je me fichais du fait que j'allais être dans le mal une fois que je serais accoutumé à  ma nouvelle drogue, puisque sur le moment je kiffais assez pour me dire que j'étais vivant et que rien ne m'arrêterais dans ma lancée !

Comme tu l'as dis, quand on se sent enfin soit même, que l'on se reconnait sous l'influence du produit, on veut partager sa bonne humeur, on est plus créatif et donc plus motivé, et surtout on sait où on en est parce que tout parait si simple vu de là  haut, le cerveau est stimulé et la lucidité prime sur l'ennui qui nous égare à  force d'attendre que la vie vienne à  nous. En pleine montée de drogue on est scénariste de sa vie, pas un simple acteur pour ne pas dire un vulgaire pantin...et cette renaissance transcendantale peut durer plusieurs mois si on ne se crame pas les réserves de séroto et de dopamine trop vite !

...mais c'est en me reconnaissant une nouvelle fois dans un rush que je me suis rendu compte qu'après chaque lune de miel des différents prods que j'ai testé --> la routine succède au bonheur chimique, puis de la prise conscience cette routine débarque le désespoir de se dire qu'on est de nouveau dépendant d'un produit, et qu'on a juste fait un tour sur nous même sans avoir avancé d'un pas en fait vis à  vis de sa consommation...enfin si on a rajouté une drogue et une dépendance au compteur...bref je dirais même plus que des fois on recule...c'est le problème des révélations introspectives, elles nous font croire que l'on gère alors que pas vraiment, parce que bon, c'est quand ça va mal que l'on sait qui on est vraiment, pas quand ça va bien parce que justement on peut s'imaginer tout et n'importe quoi sur soi.

Pour moi l'être humain se ment constamment, on se ment pour ne pas voir la dure réalité et j'aime pas trop ça le mensonge. Donc après quelques réflexions introspectives dans lesquelles j'ai cru m'être reconnu, avec un peu plus de maturité et surtout du temps écoulé entre deux bilans personnels, je me suis rendu compte que je m'étais fourvoyé ---> au travers de défonces jouissives je m'étais raconté ma vie comme je voulais la voir, avec les bons et mauvais côté certes, mais la façon de voir mes mauvais côtés, notamment face à  la dépendance, me dédouanait en quelque sorte de toutes responsabilités...oui la drogue c'est trop bien, et j'en ai trop envie pour me dire que c'est mal ! (enfin non même mieux, je m'en suis fait un besoin, va trouver un argument qui pourra contrer ça hein !!)

Bref après avoir bien tourné en rond plusieurs fois avec les douilles, les psychés, les stims et très vite fait les opiacés/médocs, j'en suis revenu aux drogues dissociatives.

Maintenant que j'ai compris que la drogue me trompe en me faisant croire que je gère et que je me sens bien quand je suis défoncé, il est temps de voir si je me mens toujours, et pour ça je n'ai pas trouvé mieux que de faire ce que je me suis toujours dis en me défonçant : arrêter de me droguer...aller au delà  du besoin que je me suis crée pour exister...la drogue n'est pas une fatalité, et je ne demande qu'à  me le prouver parce que je veux retrouver ma liberté d'antan, j'ai bien voyagé avec la drogue, j'ai ouvert tout un tas de portes dans mon esprit, mais cette maitresse m'a assez fait souffrir pour que je lui dise au revoir, une sauterie de temps en temps me conviendra amplement...je préfère ne pas gâcher ma santé à  en jouir tous les jour, surtout qu'au final c'est d'une banalité ennuyante..

Bref quand tu sors de ta masturbation intellectuelle et que tu te confrontes à  la dure réalité qu'est le manque, les envies, les pulsions...ba tu changes de point de vue sur la drogue, tu te rends comptes qu'avec elle tu n'es premièrement pas libre de vivre comme tu le souhaites, deuxièmement que tu te mens, et que troisièmement tu en souffres parce que ta santé y passe et tu culpabilises dessus.

Donc je me sers de ces trois arguments pour réduire ma conso, je suis encore loin d'avoir atteint mon idéal mais j'y vais à  petit pas parce que j'aime pas trop faire des efforts, et surtout c'est se faire du mal pour rien, j'en ai assez chié comme ça à  vouloir arrêter cash, maintenant je me respecte et j'y vais de façon naturelle pour ne pas me faire violence sans non plus me laisser aller comme je sais très bieeeeen le faire. Aussi vis à  vis de la culpabilité, j'arrête de faire mon parano à  croire que tout le monde me juge, j'arrête de transposer mes peurs sur autrui, la seule personne qui me juge c'est moi même et je me sers de cette culpabilité pour me rendre compte de qui je suis en regardant d'où je suis parti et où j'en suis arrivé...dorénavant je fais en sorte de constater que j'ai avancé face à  la drogue plutôt que de me dire que j'ai progressé dans mon introspection. Je ne dis pas que c'est des conneries, au contraire l'analyse est pour moi un outil merveilleux, mais comme pour la drogue, parfois c'est notre pensée qui nous manipule quand on croit la maitriser..

Bravo Anaka, c'est ça !

Gardes cette réalité au-delà  des souillures de la pensée, car le mental viendra toujours te mentir et te faire croire qu'il faut changer, devenir. Mais sur quelle base ? Quelle est la base du jugement, la définition de qui je dois être. Et si en vérité nous n'étions rien de ce qui pourrait être imaginé, fantasmé. Et si la profondeur de l'être était vacuité, où se situerait l'accroche, le point de départ, de référence ?

Nous sommes déguisé par les pensées qui passent et leur donner du crédit, reviens à  brader une tonne d'or contre un petit bonbon.
Ce que je redécouvre chaque jour, c'est ce que je suis et non pas ce que je pense.
Indescriptible, bouleversant et parfois effrayant, car aucune prise ne permet de se retenir.

Je suis conscience, plus mystérieuse que le big bang. Partout ou le regard se porte, l'auto contemplation à  lieu, non pas celle des pensées sur le monde, mais bien celle de la perception silencieuse. Nul être humain n'est moins ou plus que ce que "je" suis, car la conscience ne se dimensionne pas, ne se mesure pas, elle est tout ce qui existe, sans différence autre que la forme des objets, qui se contiennent en elle. Le corps en fait partie, le mental et les pensées aussi, nous sommes ce qui permet à  tout cela d'exister, mais aucunement dépendant de cela.

La vie est extrêmement simple, seuls les concepts lui donne une apparence compliquée.

Laisses les choses se continuer ainsi, tu es dans l'équilibre, ne laisse pas le doute venir tout gâcher.

Amarnath

Anaka a écrit

Moi, Anaka, trop longtemps dépendante au tramadol,
ne désirant plus me sevrer, car persuadée d avoir trouvée auprès des opiaces, un moyen, le moyen, la solution enfin..le voici le cocktail miracle, la potion,
L ultime remède a mon ennui.. Antidépresseurs et buprenorphine. Je suis Moi, pour la première fois, ou la deuxième, alors que c est bon de se (te)trouver..
Je ne laisserai la place a personne. Je suis sur le podium du bonheur. La vie m appartient, je la croque enfin. Le sens est la, ma vie s articule miraculeusement. Les mots viennent, je les goutte, les écoutent, ils gestes sont fluides, précis. Je suis pleine, de sens, sans doute. Le rayonnement est constant.. Avide d échanges, de partage, je vais et je viens sans jamais me perdre. Je peux donner et recevoir. Créative comme jamais.. J attends chaque matin, impatiente de découvrir, de me découvrir encore, d accomplir. Tant de choses, de rencontres nous attendent.
J ai trop attendu..
Le bonheur sous opiaces, ou le bonheur tout court..

Whooa ! Ca me rappelle mes premiers mois avec la came...

Caïn a écrit

Whooa ! Ca me rappelle mes premiers mois avec la came...

Tiens pour une fois, je serais moins d'accord avec toi. Pas complètement en désaccord non plus, on reste sur des opiacés donc les effets bien-être entre came et tso, on en retrouve un fond commun avec une différence d'intensité quand même.
Mais le tso à  mon avis, même s'il est moins intense, il a quelque chose que n'a pas la came, en tout cas pas à  long terme. Au fond de toi même quand t'as touché une super came, que tu es super bien après ton pain ou ton rail, tu as cette pensée que la galère n'est pas finie. Tu es tranquille pour six heures maxi. Après il faut trouver la thune, le plan pour recommencer. C'est très chiant. Avec ton ordo dans la poche, c'est tranquille pour un mois. Sachant que tu auras une autre ordo le mois suivant et etc. Pas du tout la même chose dans la tronche. Et aussi dans le corps qui n'a pas à  subir ce qu'il subit dans l'illégal.
Pour moi cette tranquillité là , elle "vaut" pratiquement les meilleures cames sur le marché.

je suis tout à  fait d'accord c'est pourquoi j'ai parlé de "mes premiers mois" ceux ou la galere n'est pas encore institué ou le manque pas présent pendant la conso et ou le temps passe tres vite.... Car sinon moi cette éclat de "joie" tel que décrit par Anaka je n'ai jamais eu tel effet avec des substits... pas autant c'est clair.