Expliquer l'addiction aux opiacés à  un parent ou un novice.

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Bonjour tout le monde,

Je suis en demande auprès des professionnels qui circulent sur ce site, pour éventuellement qu'ils puissent faire un topo de ce qu'est l'addiction. Souvent nous expliquons qu'il serait bon d'aller au CSAPA en famille, pour que les proches comprennent la situation, mais pour ma part ce n'est pas possible et j'ai le sentiment que ma compagne ne mesure pas vraiment la réalité.

Que veut dire physiquement et psychologiquement être addict, dépendant à  un opiacé.

Je recherche un explicatif très clair pour le présenter à  ma femme ou la famille, les amis si besoin, pour qu'ils puissent bien comprendre la situation.
Car je me rend compte que ma femme ignore souvent, ce que cela veux dire psychologiquement et physiquement, d'être dépendant d'une substance qui sans elle, c'est la catastrophe dans tout les sens du terme.

Pourquoi est-il impossible d'arrêter du jour au lendemain, pourquoi est-il souvent nécessaire d'augmenter les doses pour ce sentir bien et que peut t-on espérer d'un TSO, comment agit-il...

Je ne sais pas si je suis bien clair sur ma demande, mais c'est un peu dans l'esprit d'expliquer pourquoi un diabétique à  t-il besoin impérativement de prendre de l'insuline.

A l'avance merci beaucoup.

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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away
Banni
Inscrit le 20 May 2013
2612 messages
Bonsoir Amarnath mon pote,
Ta requête est empreinte de bof bof non ?
Je te souhaite de trouver ce que tu cherches.

Amicalement
Away

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
12147 messages
Bonjour,
Il me semble que c'est surtout les usagers qui peuvent répondre valablement. Si necessaire les pros du forum pourront rajouter des commentaires  pour aider les novices à  bien écouter ce qu'ils doivent entendre, mais c'est un peu comme demander à  des gynecos hommes de faire un topo sur le vécu de la grossesse.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Dy-eyes homme
Banni
Inscrit le 15 Feb 2014
127 messages
Salut,

Je ne suis en aucun cas professionnel, mais je trouve la question très intéressante.
Malheureusement je pense qu'il est impossible de comprendre cette situation tant qu'on ne la pas vécu. C'est comme pour toute les situations de la vie. C'est impossible de se mettre a la place de son semblable si on n'a pas le même vécu.

On peux toujours donné des infos, tenter d'expliquer avec des mots etc.. mais j'ai l'impression que c'est quelque chose d'inexplicable
J'ai déjà  essayer d'expliquer des dizaine de fois a des amis ou autre et personne ne comprend réellement.

Souvent les gens ne comprennent pas que je me drogue au détriment de certaines choses, la santé notamment.
Alors j'utilise une petite métaphore quand j'essaye de faire comprendre l'addiction a quelqu'un:
L'addiction aux opis, c'est comme manger ! C'est un besoin vital, primaire même. Le manque c'est la faim. Et comme toute personne saine d'esprit on évite la faim par tout les moyen. C'est humain.

Mais tant qu'on ne l'a pas vécu cela reste quand même assez abstrait je pense, et je peux le comprendre

Amicalement
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la métaphore de la FAIM bien vu , Ziggy
 
La faim.. exactement WD2
 
Vraiment bien trouvé !

J'ai jamais fait d'overdose dans la baignoire de quelqu'un d'autre. Je considère que c'est le comble des mauvaises manières. (Keith Richards, The Rolling Stones)

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Merci les amis pour vos réponses, mais je pense que je ne me suis pas bien fais comprendre. Je parle à  un niveau physiologique surtout, que ce passe t-il dans le cerveau, qu'elles modifications le produit apporte t-il ? Pourquoi a t-on besoin de faire des prises régulières.
Que ce passe t-il en cas de sevrage brutal et pourquoi le syndrome PAWS arrive t-il... Etc.

Car bien évidement je suis capable d'expliquer de nombreuses choses mais ce ne sera pas assez scientifique, médical.

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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Recklinghausen homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut Amarnath,

La dépendance physique est " réglée " en deux semaines...Que le sevrage soit fait " à  la dure " ou " en sommeil ".

Ensuite, vient le psychologique... La perte de l'âme... Progressivement avec les semaines qui passent.

Quand la rechute arrive ( si elle survient ), la consommation augmente... Car elle engendre une telle culpabilité.

Ce n'est que mon opinion de profane... Car je n'ai pas trouvé d'étude sur des rats de laboratoire qui se sont fait " expertisés " leur cerveau sur quelques années... Pour trouver une réponse hypothétique scientifique à  la question " Pourquoi suis je un toxicomane ? " et " Puis je légitimer ? ".

Sinon, il y a bien les études du docteur Peter Witt qui a administré des drogues à  des araignées et qui a ensuite observé la formation des toiles. Et les a comparé par rapport à  une toile faite " à  jeun ". Donc sur l'étude des drogues sur le cerveau de l'araignée.

Mais à  mon humble avis, si tu décides de montrer cette étude, ta famille va... S'inquiéter beaucoup plus wink

Prends soin de toi.


Reckling.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Snoop' femme
Modératrice à  la retraite
Inscrit le 09 Jul 2012
2280 messages
qu'est ce que cela apporte t'il au cerveau ? les hormones du bonheur, et de la recompense (serotonine), qui fait que tu te sens bien (mieux) quand tu en prends, et qui te fais deprimer, entre autre choses, l'orsque tu arretes.........

pour un sevrage brutal, ton cerveau, habitué a recevoir la seroto de facon reguliere (par tes prises) se trouve completement dereglé car ne sachant plus produire de seroto par lui meme, et en quantité raisonnable et reguliere

se qui dfait qu'on se sens si mal pendant un sevrage brutal, et que souvent on rechute, pas pour le produit en lui meme, mais pour recuperer son moral, etre mieux dans sa tete etc.......

si malgres tout tu tiens bon apres un sevrage brutal (ou normal d'ailleurs), comme expliqué dans le wiki, ton cerveau devra attendre plusieurs mois avant de s'auto reguler a nouveau seul (le PAWS), ce qui te donnera des insomnies, des coups de deprimes et j'en passe......

c'est un peu succinct comme reponse, mais il est tard et n'arrivant pas a dormir, j'ai les neurones qui surchauffent, excuses moi par avance

amicalement,

snoop'

Born by accident, Bastard by choice, just...Bad seed...

"Si chaque personne savait ce que les uns disaient sur les autres, il n'y aurait pas deux amis au monde"

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
12147 messages
Amarnath,
C'est pas pour te titiller mais on manque réellement d'explication sérieuse. J'ai deja posé la question sur ce forum et la seule réponse a été "on se drogue parce que c'est bon".
Il y a evidemment des tas de gens qui "expliquent" la toxicomanie par la Dopamine (circuit de la récompense), la sérotonine etc.. mais pourquoi certains et pas d'autres ?
Je te renvoie au Parc aux Rats
http://www.stuartmcmillen.com/comics_fr/parc-aux-rats/

Il est clair qu'on peut trouver des équivalents dans la vie humaine et notamment la prison qui pousse à  une conso effrénée.
Voir aussi l'étude de Dunedin (NZ) qui montre que le contrôle de soi avant 5 ans est corrélé à  la consommation de drogues, la délinquance, l'echec scolaire. Donc ça remonte loin.
http://www.pnas.org/content/108/7/2693.long
en français http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a … -34108.php


Dans mon CSAPA on est plutot sur l'avis d'une souffrance psychique liée à  des événements de vie et à  un ressenti personnel et à  un soulagement lors de la consommation, mais quand on interroge nos clients ils nous livrent rarement ce genre d'informations. C'est plutot "je ne sais pas pourquoi mais je suis tombé dedans".
C'est pourquoi en l'état j'ai du mal à  répondre à  ta question légitime.

En écrivant un wiki sur l'alcool je suis tombé sur une analyse qui me parait pertinente qui décrit 3 mécanismes, évidemment souvent associés chez une même personne mais avec une prédominance de l'un ou de l'autre.

le renforcement positif = "je me drogue parce que c'est bon"
le renforcement négatif = "je me drogue parce que cela soulage une souffrance psychologique"
la difficulté à  dire non = "je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive pas à  éviter la conso"
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 mai 2015 à  06:26)

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Merci pour ce post très intéressant! Plaisir
 
Merci Prescripteur d'avoir donner de ton temps précieux. Merci beaucoup. Amarnath

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
Inscrit le 24 Jul 2013
981 messages

Amarnath a écrit

Je recherche un explicatif très clair pour le présenter à  ma femme ou la famille, les amis si besoin, pour qu'ils puissent bien comprendre la situation.

salut Amarnath

tout ce que je peux te répondre pour ma part, c'est une tirade d'Edward WELLES :

"entre ce que je pense,
ce que je veux dire,
ce que je crois dire,
ce que je dis,
ce que vous avez envie d'entendre,
ce que vous croyez entendre,
ce que vous entendez,
ce que vous avez envie de comprendre,
ce que vous croyez comprendre,
ce que vous comprenez,
il y a 10 possibilités qu'on ait des difficultés à  communiquer.
Mais essayons quand même"

ça s'applique bien à  nos chères addictions je trouve

à  plus


psychodi


il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

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nokkloom
Psycho junior
Inscrit le 27 May 2015
358 messages
Hello Armanath,

Je peux pas t'aider directement en te proposant un texte tout prêt sur la réalité de l'addiction. Par contre j'peux te donner des pistes, si jamais t'y as pas pensé.

Tu peux leur expliquer brièvement, sans trop partir dans le ressentiment personnel, en restant assez axé sur la chimie des choses (ce qui semble le plus concret aux gens en général - après je ne sais pas comment est ta famille mais il me semble que beaucoup de gens ne se sentent rassurés que par la science et pas spécialement les théories qui relèvent du domaine de de la psychologie ou à  un niveau plus spirituel -).

Tu peux comparer ton addiction à  autre chose. La cigarette si certains d'entre eux fument par exemple.

C'est toi qui disais avoir vécu des TCA ? je peux me tromper, excuse-moi si c'est le cas. Et à  ce moment-là , si je me trompe pas et s'ils ont vécu ça avec toi (et l'ont plus ou moins compris), tu peux comparer l'addiction et le "systeme" des TCA. Pour avoir vécu les deux, je trouve ça totalement comparable et même similaire au niveau du systeme de fonctionnement. Je ne sais pas ce que tu en penses.

Bonne soirée et bon courage.

Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages

Amarnath a écrit

Bonjour tout le monde,


Je ne sais pas si je suis bien clair sur ma demande, mais c'est un peu dans l'esprit d'expliquer pourquoi un diabétique à  t-il besoin impérativement de prendre de l'insuline.

A l'avance merci beaucoup.

Tres bonne question Amar, et pas des moindres...  moi j'ai eu le soucis il y a quelques années. J'avais réussi tant bien que mal à  dissimuler mes années de fracture à  mon entourage et puis de toute façon j'avais décroché grace à  une diminution metha. Donc je n'avais pas eu besoin d'en passer par là , à  mon grand soulagement, devoir faire comprendre à  l'entourage car effectivement extrêmement complexe de faire comprendre la dépendance surtout à  un proche.

Mais quand plusieurs long mois après, j'ai remis les couverts - ce coup là , en IV - ca n'a pas été la meme - et c'est clair qu'une fois, j'ai déconné à  plein tubes. Bien croché au sken, j'avais du passé le weekend chez ma mere. Je me souviens être resté dans son salon pour squatter la telé le soir et avoir enchaîné pas mal de shoot et j'ai piqué du blaire en m'endormant dans le fauteuil, mal assis évidemment limite torticolis... puis sans m'en rendre compte je suis parti me coucher dans un pieu dans la chambre toujours en piquage... laissant sur la table basse, un gros garrot, un steribox usagere, des pompes ensanglantées, des cups et coton etc...

le lendemain, en me levant, vers 11h, je comprends que j'ai laissé tout le bordel dans le salon - et évidemment ma daronne avait déjà  fait le ménage... et jetté le tout.

Sérieux ca a été un sacré choc pour elle, et elle a décidé de m'en parler.... elle y comprenait rien, elle avait beaucoup de clichés en tete : évidemment la vue des aiguilles, du sang, des pompes usageres n'est pas un spectacle à  offrir à  sa mere...  je sais qu'elle l'a grave mal vécu.

De ce jour la, son regard à  changer elle ne m'a jamais regardé pareil (enfin si) mais il aura fallu pas mal de temps pour revenir à  la norme : entre inquiétude, vision caricaturale de la défonce, peur d'un danger, etc etc... elle m'aura saoulé longtemps à  suspecter constemment à  chaque fois que je la croise "mais la tu en as pris.."

Elle a fini par carrément rejoindre un espece d'asso de parents mais je dois avouer que le mec a bien son taff. De ce jour la, elle m'en a plus reparlé et son regard est revenu "normal".

Moi j'ai pas cherché à  expliquer grand chose mais j'ai parlé de la méthadone comme d'une nécessité biologique - que la consommation induit une "adaptation du corps" et qu'ensuite il y a des regles qui sont médicales pour que cela marche.

Le fait d'etre suivi par un centre etc... a pas mal aidé.


Life on Mars ..........................................

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages
TCA ? Troubles comportementaux autistiques ?

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
Amarnath,

Chacun est prêt à  croire ce que nous disons si nous le disons avec conviction et quelques mots scientifiques sur la dopamine. Le problème principal à  ta communication, c'est que tu as tellement été comme nous tous (donc tes auditeurs aussi) victime d'une désinformation sur l'héroïne et les drogues, que tu pars perdant (en anticipant que tu auras tort quoi qu'il arrive). Reste fidèle à  ta propre conviction, explique-là , en utilisant un peu le vocabulaire scientifique, mais pas pour te cacher derrière, juste pour aider la pilule à  passer. Pas besoin de faire croire que tu sais tout, mais dire des choses simples comme : "mon expérience c'est que toute tentative de sevrage ou de diminution des doses trop brusque mène à  une reconsommation rapide et parfois encore plus importante, ce qui me fait occasionner de forts risques d'OD, je ne sais pas pourquoi mais pour la plupart des addicts c'est pareil ; ce produit agit sur la dopamine et sur d'autres circuits, il modifie en profondeur le fonctionnement du cerveau. Mon expérience c'est que je n'arrive à  avoir une relation équilibrée avec le produit qu'en suivant un TSO avec un dosage suffisant. Les écarts à  l'occasion n'influencent pas vraiment tant qu'ils ne sont pas quotidiens, ils ne font pas non plus remonter ma dose de tso. Pour la plupart des addicts il se produit un moment où ils arrivent à  baisser les doses doucement et à  faire moins d'écarts, pour finalement se sevrer complètement ou partiellement. Pour ma part je n'y suis pas prêt. Là  non plus je ne sais pas tout expliquer scientifiquement, la psychologie n'est pas une chose si simple qu'il suffit de décréter "aujourd'hui je veux" : voyez les fumeurs. Certains peuvent, d'autres non. Avec l'héroïne, le plus souvent, on ne sait pas. Il existe une théorie des "PAWS", le "syndrome prolongé de sevrage" qui explique cela. En tout cas cela correspond à  mon expérience. Cela fait longtemps que j'essaye de toutes mes forces de mettre fin à  cette addiction, et je ne trouve -comme la plupart des addicts- un équilibre qu'en arrêtant de trop forcer, j'ai de meilleurs résultats en adoptant une approche compréhensive de mon addiction, et de la bienveillance avec moi même. Cette idée qu'il faut souffrir n'est pas si bonne que vous croyez." Balance quelques chiffres sur le taux de rechute en sevrage sec (plus de 90%) et dis-leur que tu es très renseigné depuis tout ce temps (tu reçois de l'aide d'un addictologue spécialisé et de toute l'information disponible sur le net, donc tu n'as pas tellement besoin des conseils de gens qui ne connaissent pas le sujet).

En tout cas tu n'as pas besoin d'une base scientifique plus large que ça, c'est inutile. Sois simple, mais sûr de toi. Si on conteste, tu peux laisser les gens dire ce qu'ils pensent, pas besoin d'argumenter, laisser couler et parler d'autre chose sans te laisser perturber. Mais ne pas modifier ta conviction : la prochaine fois que le sujet arrive sur la table, tu redis la même chose sans sourciller. A force de ne pas te laisser perturber par les objections, les gens finiront par penser que tu sais peut-être finalement de quoi tu parles. Il n'y a pas de raccourci pour dealer avec les préjugés des gens : fermeté et régularité. A la fin on progresse vraiment, parfois plus vite qu'on aurait cru.

Par contre dès qu'on se met sur la défensive, cela revient à  les inviter à  sortir tous leurs arguments et à  nous frapper discursivement (par cruauté ou ignorance?) jusqu'à  la victoire totale sur nous. C'est un instinct, comme le chat est forcé de poursuivre une souris, un discutailleur fera chier jusqu'à  la fin une personne qui pense avoir besoin de se justifier. C'est un instinct primaire aussi compulsif pour lui que l'héro pour toi. Lui non plus ne peut pas décrocher, donc faut pas lui en vouloir. Faut juste pas lui donner l'occasion.

Cordialement.

Dernière modification par Syam (09 juillet 2015 à  08:17)

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Je vois les choses de la même façon, nrock
 
Bien dit. /Nokk
 
Excellente réplique! ;)

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Tu peux toujours leurs proposer de lire Psycho, sans dire ton pseudo si tu préfère. J'ai rencontrer des non-usagers qui lisent régulièrement le forum car ils arrivent ainsi à  mieux comprendre certains comportements.
C'est vrai que c'est compliquer à  expliquer, c'est pour ça que de lire des récits de votre permet aux non-initiés d'entrevoir une paire de ce que nous vivions.

Après pour ce qui est des raisons qui nous on pousser à  consommer, au fur et à  mesure de ma présence sur Psycho plus ma formation en Prévention des conduites à  risques, j'aurait une théorie à  développer,  mais je le ferais plus tard car il me fait du temps.

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2027 messages
Je dirais que oui, on se drogue parce que c'est bon. Mais pas que. On se drogue aussi parce que l'on est doté d'une psychologie particulière. La meilleure preuve c'est que ceux qui n'ont pas une "psychologie de drogués" qui se trouvent obligés de prendre de la morphine à  la suite d'un accident, arrêtent sans trop de problème une fois qu'ils ont réglé leurs pépins physiques.
Une psychologie particulière et aussi des situations particulières (contact avec le produit, problèmes sentimentaux, professionnels etc.).
Le problème c'est que quand tu essaies d'expliquer ça à  un non-drogué, il (ou elle) est persuadé(e) que tu te cherches des excuses. Qu'il suffirait que tu "te secoues" un peu pour "en sortir". Il ne comprend pas que tu puisses préférer la vie avec came que sans.
Il suffit de regarder la réaction du voisinage quand on leur dit que l'on va installer une salle de shoot dans leur quartier... Même les plus tolérants oublient leurs beaux discours. Franchement, je ne suis pas très optimiste quant à  la possibilité de parvenir à  faire comprendre ce qu'est la came à  ceux qui n'en ont pas fait l'expérience. Et encore, c'est un peu comme ceux qui ont arrêté de fumer, certains sont encore de pires ayatollahs que d'autres qui n'ont jamais clopé.
Pour ce qui me concerne, ma femme sait que je suis mon traitement mais on en parle jamais, ou en tout cas le moins souvent possible : il y a un gouffre d'incompréhension. Et pourtant comme je l'ai déjà  expliqué sur le fofo, je suis un cas léger. D'ailleurs moi-même, je dois m'obliger parfois à  oublier certains a priori quand je lis des témoignages de gens qui ont plongé grave.
Des potes qui carburaient de plus en plus, j'essayais de leur expliquer qu'il fallait lever le pied, que ça allait forcément mal se passer lorsqu’ils se mettaient dans une logique (illogique plutôt) d'escalade. Mais rien à  faire, nan t'inquiéte je me calmerais demain là  je profite. Et le lendemain, ils ne se calmaient pas, ils retournaient chez le dealer. Faut avouer que les comportements dans la came sont pas tout le temps faciles à  saisir.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2027 messages

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Tuxy homme
Nouveau membre
Inscrit le 30 Jun 2015
13 messages
Pour le côté psychologique, il est assez difficile de répondre à  la question "pourquoi se droguer ?". Il y a bien sûr la réponse habituelle du "parce que c'est bon", mais ce n'est pas seulement ça.
Cela rend plus intelligent, cela permet de voir, comprendre, ressentir des choses que l'on aurait jamais pu sans cela. Je pense que c'est cet accès à  un univers nouveau, pratiquement impossible autrement, qui fait que l'on se drogue. Les émotions sont décuplées, et je crois que cela est plutôt simple de comprendre pourquoi on refuse de vivre sans ce plaisir là , du moins pour ma part. Alors, de mon point de vue, je dirais que c'est cela, être dépendant psychologiquement. Ne plus vouloir vivre sans cet univers dont la drogue ouvre les portes, parce que c'est unique et que l'on s'y sent bien, et parce que la vie sans paraît fade, mais encore une fois, peut-être faut-il l'avoir vécu pour comprendre.
Comme l'a écrit Charles Duchaussois "Il me faut des épices sacrément fortes depuis que j'ai arrêté la drogue" (pour quelqu'un qui ne s'est jamais vraiment (je n'aime pas ce mot..) "drogué", le livre qu'il a écrit, Flash, peut permettre de comprendre un peu mieux les choses.

Pour le côté physique/physiologique, il me semble que cela est plutôt bien expliqué sur le wiki. En fait, c'est le principe de régulation d'une constante biologique qui déclenche les crises de manque. Le cerveau, quand il régule les taux de production des différentes hormones, met du temps à  revenir à  la normale parce que cela ne fait pas une courbe qui régresse et se stabilise. En fait, lorsque que tu prends de la drogue, on peut dire que les niveaux des hormones de récompense passe au dessus de x (qui sera la norme dans mon exemple). Pour stabiliser les niveaux autour de x, le cerveau fait descendre le taux, qui va arriver en dessous, puis remonter au dessus, comme un sinusoïde. Et comme tout le monde dit, cela met beaucoup de temps avant de se stabiliser.

Je ne sais pas si je réponds correctement à  la question, mais j'avais envie de donner mon avis de profane (je n'ai jamais touché aux opis), et de donner les quelques informations que je pense détenir. :)
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Participation contenant une réflexion/approche TRES intéressante. /syam
 
Bel avis,ça sonne juste ...Majama

J'en veux Joe, J'EN VEUUUUX !

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nokkloom
Psycho junior
Inscrit le 27 May 2015
358 messages
Totalement d'accord avec Syam.

Comme il le donne en exemple, je te conseille de parler de tes propres expériences. Ca devrait les aider à  plus s'ancrer dans la réalité, surtout si tu donnes quelques exemples pertinents (ou bien mentis si tu veux pas qu'ils en sachent trop, à  toi de voir). C'est là  qu'ils devraient se dire : "Ah mais en fait, concrètement, il reste humain." Ca a rien de péjoratif mais tu vois, quand on (c'est un on impersonnel, j'inclue personne dedans) commence à  voir quelqu'un par une étiquette, on ne voit plus que l'étiquette.

J'te donne l'exemple tout con : Souvent, quand on est élève, on a du mal à  comprendre que son professeur puisse avoir une vie comme tout l'monde parce que pour nous, c'est un prof et rien d'autre.
Ben pareil avec les gens qui se droguent : Pour quelqu'un qui ne connait pas (et qui ne peut donc pas forcément délier le cliché du vrai) la drogue, un drogué est un drogué et n'a pas forcément de vie en dehors de la came et tous les soucis que c'est censé entraîner.

Montre leur donc bien que tu es clairement vivant et que tu ressens encore les choses comme n'importe qui, que malgré les soucis que la came a pu t'apporter (et je ne les connais pas donc j'vais rien inventer) tu es bel et bien comme eux. A partir de là , si tu réussis à  détruire un peu ce principe d' "étiquette", leur esprit devrait s'ouvrir plus facilement.

Dernière modification par nokkloom (09 juillet 2015 à  18:38)


Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.

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wastedreamor2 femme
coz I've Wasted a Dream or 2
Inscrit le 01 May 2015
190 messages
Il y a malheureusement aussi des gens qui n'auront jamais envie d'essayer de comprendre...

L'amour peut aider à  ouvrir les horizons de certains à  mon sens, mais il faut que l'interlocuteur ait envie de comprendre, de marcher dans tes pompes.. De comprendre pourquoi c'est tombé sur toi, sur vous...
Il y a quand même des gens très braqués...à  droite!

Et d'autres qui font semblant de ne rien voir. Il est important d'avoir un discours construit et argumenté, mais il y a des gens qui préfèrent le déni. C'est juste "too much"...

"We obey people we don't trust, to buy things we don't need, to impress people we don't like, using money we don't have, for gratifications that don't last, killing animals we don't hate, for pleasures that don't satisfy, dreaming of a life we don't deserve, and praying for an afterlife that doesn't exist : we are a stupid species"   Philip Wollen

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Leaf homme
Psycho sénior
Inscrit le 31 May 2014
844 messages
Pour ma part je dirais que les opiacés ont amené une "envie de vivre" qui manquait à  l'appel à  une certaine période, un élan que je ne trouvais pas, un boost pour m'amener à  faire des trucs normaux, taffer, sortir, etc, sans les opiacés je n'en avais aucune envie. J'en ai déjà  parlé à  pas mal d'autres personnes dépendantes aux opiacés et un certain nombre d'entre elles disaient comme je le dis, que les opiacés les faisaient se sentir comme des gens "normaux" après avoir passé des années à  se sentir étrange comparé aux autres ou comme un intrus partout, ce soulagement de ne plus se sentir comme hors-normes ou comme un pariah. Qu'en pensez vous?
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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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1935 messages

Leaf a écrit

Pour ma part je dirais que les opiacés ont amené une "envie de vivre" qui manquait à  l'appel à  une certaine période, un élan que je ne trouvais pas, un boost pour m'amener à  faire des trucs normaux, taffer, sortir, etc, sans les opiacés je n'en avais aucune envie. J'en ai déjà  parlé à  pas mal d'autres personnes dépendantes aux opiacés et un certain nombre d'entre elles disaient comme je le dis, que les opiacés les faisaient se sentir comme des gens "normaux" après avoir passé des années à  se sentir étrange comparé aux autres ou comme un intrus partout, ce soulagement de ne plus se sentir comme hors-normes ou comme un pariah. Qu'en pensez vous?

tu voudrais dire que tu as utilisé la came comme produit de normalisation sociale ? c'est intéressant...
pour moi perso, c'était assez différent mais un peu dans la meme veine que toi (mais pas par rapport aux autres) à  savoir que l'hero me donnait beaucoup la peche, de motivations, d'envies sur l'instant de l'endophornisation (mais hélas ca ne s'est pas souvent traduit par des passages à  l'acte en terme d'action) et me donnait l'impression de mettre fin au poids du fardeau corporel, si je peux l'exprimer ainsi..


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Caïn homme
PsychoAddict
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Je me retrouve aussi dans le témoignage de Leaf. D'ailleurs si l'on y réfléchit il n'est pas contradictoire avec cette psychologie particulière dont je parlais plus haut. Si c'est avec came que l'on se sent "normal" et sans que l'on se sent "anormal", c'est bien que l'on est doté d'un caractère différent, singulier...
Mais je parlerais pour ma part de "normalité augmentée", avec les opis on se sent à  la fois normal et bien. C'est à  dire plus ouvert, plus déterminé, plus actif, plus proche des autres. Et les autres le sentent, si bien que, souvent sans s'en rendre compte, ils t'apprécient d'avantage quand tu es sous opis.
C'est plus un cercle vertueux que vicieux en fait, en gros je suis bien, j'apprécie les autres et donc ils m'apprécient. J'avais déjà  remarqué ça quand je tournais à  l'héro, j'avais tendance à  en prendre plus quand je me trouvais au contact des autres, parce que quand tu es de nature plutôt introvertie, les opis t'aident à  casser certaines barrières, l'alcool aussi mais l'alcool rend plus lourd à  mon avis.
Du coup les bons moments passés avec les autres, tu les associes à  l'héro, et ça devient problématique quand tu n'en as plus ou quand tu as décidé d'arrêter.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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ziggy homme
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Caïn a écrit

Mais je parlerais pour ma part de "normalité augmentée", avec les opis on se sent à  la fois normal et bien. C'est à  dire plus ouvert, plus déterminé, plus actif, plus proche des autres. Et les autres le sentent, si bien que, souvent sans s'en rendre compte, ils t'apprécient d'avantage quand tu es sous opis.
C'est plus un cercle vertueux que vicieux en fait, en gros je suis bien, j'apprécie les autres et donc ils m'apprécient. J'avais déjà  remarqué ça quand je tournais à  l'héro, j'avais tendance à  en prendre plus quand je me trouvais au contact des autres, parce que quand tu es de nature plutôt introvertie, les opis t'aident à  casser certaines barrières, l'alcool aussi mais l'alcool rend plus lourd à  mon avis.
Du coup les bons moments passés avec les autres, tu les associes à  l'héro, et ça devient problématique quand tu n'en as plus ou quand tu as décidé d'arrêter.

Tres bonne analyse. Oui c'est pertinent, et ce fut le cas pour moi aussi. Avec les opiacés, une désinhibition plus subtile et moins grillée que l'alcool... mais effectivement une question problématique apres des années d'usage dans ce sens là , l'heroine socialisante..


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Caïn homme
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Marc Rioufol explique dans son bouquin "Toxico" qu'il réussit à  trouver, après s'être sevré, ces états de bonheur et de communication sociale naturellement. le problème c'est qu'il était d'avantage selon moi dans l’auto-persuasion que dans la vérité.
D'ailleurs le mec est mort clean, deux ans après son sevrage définitif. Alors qu'il s'était sorti des pires excès !!!

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Leaf homme
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Caïn a écrit

Mais je parlerais pour ma part de "normalité augmentée", avec les opis on se sent à  la fois normal et bien. C'est à  dire plus ouvert, plus déterminé, plus actif, plus proche des autres. Et les autres le sentent, si bien que, souvent sans s'en rendre compte, ils t'apprécient d'avantage quand tu es sous opis.
C'est plus un cercle vertueux que vicieux en fait, en gros je suis bien, j'apprécie les autres et donc ils m'apprécient. J'avais déjà  remarqué ça quand je tournais à  l'héro, j'avais tendance à  en prendre plus quand je me trouvais au contact des autres, parce que quand tu es de nature plutôt introvertie, les opis t'aident à  casser certaines barrières, l'alcool aussi mais l'alcool rend plus lourd à  mon avis.
Du coup les bons moments passés avec les autres, tu les associes à  l'héro, et ça devient problématique quand tu n'en as plus ou quand tu as décidé d'arrêter.

Putain c'est exactement ça, j'ai l'impression que tu racontes mon histoire! Sauf que tu l'exprimes mieux que je ne l'ai fait! Pareil ces moments où tu assures grave en termes de sociabilité quand tu es sous opi, et où donc tu te fais plus d'amis, plus de bons plans, etc, tu te fais cette image du "moi idéal" et évidemment ton "moi idéal" devient indissociable de la prise d'opiacés. C'est ça qui est chaud. J'ai tout de même ce souvenir de la seule fois où j'ai passé longtemps sans opiacé depuis le début de ma dépendance: j'avais arrêté le traitement sub, et je ne sais plus trop comment mais j'arrivais à  retrouver ce "peps" et cette sociabilité que j'avais sous opiacé, en fait j'étais encore plus "performant". Du coup je suis convaincu qu'on a pas forcément à  dire adieu à  cette partie de soi le jour où on arrête les opiacés.

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Leaf homme
Psycho sénior
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844 messages

ziggy a écrit

me donnait l'impression de mettre fin au poids du fardeau corporel, si je peux l'exprimer ainsi..

Spot on. C'est carrément ça, t'as trouvé l'expression parfaite "le fardeau corporel" dont on a l'impression de se débarrasser lorsqu'on se met à  la came, cette sensation de légèreté, que tout est possible et qu'il y a des milliers d'opportunités possibles, tellement de possibilités et tellement de choses à  voir & à  faire que tu en es limite ému... Ca m'est arrivé souvent... Et pas qu'au début; même à  des stades avancés d'addiction où je ne comptais plus les taquets quotidiens cette sensation continuait à  revenir de temps en temps. D'ailleurs depuis que j'ai arrêté la came, le sub me donne parfois ce même sentiment. C'est beau et c'est probablement ce qui me manquera le plus si/quand j'arrête un jour les opiacés définitivement, encore plus que la foncedé qui a quelque peu perdu de son attrait à  mes yeux au fil du temps.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Leaf a écrit

C'est beau et c'est probablement ce qui me manquera le plus si/quand j'arrête un jour les opiacés définitivement, encore plus que la foncedé qui a quelque peu perdu de son attrait à  mes yeux au fil du temps.

clairement... la fonfon est de plus en plus secondaire... autant avec les années qui passent, l'idée de me passer de shoots fait son bout de chemin, ou je peux plus facilement faire plusieurs semaines sans rien taper (alors qu'il y a encore quelques temps apres 4 ou 5 jours sans rien c'était la crevardise à  courrrir sur une boule en grillant tous les feux) ... par contre la stabilité du traitement me parait de plus en plus nécessaire et j'imagine de moins en moins m'en priver... et j'ai souvenir qu'en post-sevrage, j'avais l'impression de revenir en plein moyen age sans opis et hop en un trait de subu ca me renvoyait dans le confort du monde moderne... et ça c'est le plus important, ce calme musculaire...


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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wastedreamor2 : "Il y a malheureusement aussi des gens qui n'auront jamais envie d'essayer de comprendre..."

Oui c'est pour cela que j'ai parlé de simplement répéter notre position simple et solide, sans se soucier de savoir si les gens nous croient ou non. Quand on accorde de l'importance au fait de les convaincre, ce genre d'individus en tire profit pour nous pousser à  nous justifier toujours plus et à  contester tout et n'importe quoi. Il vaut mieux en rester à  : "ceci est mon expérience et elle est confirmée par de nombreuses personnes et des études médicales". Si notre expérience ne leur plait pas, parlons d'autre chose au lieu de nous justifier. Ca n'ira peut-être pas beaucoup mieux tout de suite mais au moins ça n'ira pas encore plus mal. Par la répétition, notre point de vue finira par leur paraître plausible sans qu'on ait eu besoin de se mettre sur la défensive. Se mettre sur la défensive est le meilleur moyen de convaincre tout le monde qu'on a tort et le fait d'avoir éventuellement raison n'y change rien.

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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nokkloom
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Pas besoin de se justifier quand on a confiance en ce qu'on dit.
Mais dans un cas où les personnes à  qui on en parle sont totalement hermétiques à  tout ce qu'on peut leur dire, on n'a de toute façon pas de raison de se soumettre à  leur jugement. Il vaut mieux juste accepter qu'elles ne veulent pas s'ouvrir et prendre en compte le fait qu'on a au moins essayé;

En tant qu'individu, si on a vécu une ou plusieurs expériences, on l'a vécu, c'est tout, concrètement personne ne peut contester ça. On peut le justifier en parlant effectivement des choses qu'on a vécues si la personne en face refuse de nous croire ou d'admettre quoi que ce soit.

Mais logiquement, si on croit en ce qu'on dit et que c'est la personne qui n'y croit pas ; c'est du côté de l'autre personne qu'il y a un souci.
Si une personne veut rester sur ses positions, elle restera sur ses positions. Généralement, les gens qui nous demandent de nous justifier demandent une certaine maturité de notre part - maturité qu'ils n'ont pas forcément. A partir de là , ils devraient aussi avoir cette maturité pour savoir que la justification n'est pas forcément nécessaire et qu'il suffit simplement de s'ouvrir à  l'autre et de l'écouter. Ca fonctionne dans les deux sens.
Ca arrive souvent que les gens exigent plus qu'ils ne sauraient donner. Notamment dans ce genre de cas.

Pour Armanath, je pense qu'il est indispensable que tu parles un peu de toi dans l'explication, sinon il va être difficile pour ta famille de faire un lien concret entre les expériences qu'on peut vivre avec la came, et ta propre expérience avec la came. Si tu ne t'ouvres pas suffisamment ils risquent de s'arrêter aux clichés.

Le déni y est pour beaucoup aussi. Il faut aussi comprendre que c'est très compliqué pour certaines personnes d'accepter des choses qui pourraient leur rendre la vie plus compliquée - on se sent souvent investi d'une mission quand une personne proche a un souci et c'est difficile de comprendre que la personne en question ne demande pas forcément à  ce qu'on l'aide mais seulement à  ce qu'on la comprenne et qu'on accepte simplement.  Et ils réagissent différemment. Certains se braqueront et joueront les cons, certains réagiront par la colère ou l'agressivité, certains seront hypocrites et feront semblant de te comprendre etc. Ca dépend de la nature de la personne et de sa façon naturelle de se défendre.
Il ne faut donc pas le prendre mal si la personne réagit sur la défensive parce que c'est assez naturel en fait, c'est un mécanisme de protection parmi tant d'autres.

Après, je dis ça mais c'est sûr que je ne connais pas ta famille, c'est pour ça que je ne fais qu'émettre des hypothèses, et j'ai pas le savoir absolu non plus sur les différentes façons dont ils peuvent réagir.

L'important reste d'avoir confiance en ses propos. Si tu sais ce que tu dis, que tu considères l'avoir assez vécu pour ne pas te perdre dans tes propos, le problème ne devrait pas se situer de ton côté - si problème il y a.

Je continuerai à  suivre le sujet si je peux continuer à  donner des conseils.

Bon courage à  toi.

Dernière modification par nokkloom (15 juillet 2015 à  18:26)


Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.

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Caïn homme
PsychoAddict
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2027 messages
Leaf :

tu te fais cette image du "moi idéal" et évidemment ton "moi idéal" devient indissociable de la prise d'opiacés. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/viewt … 69#p189669

Oui, et j'ajouterais que en plus ce "moi idéal" est parfaitement naturel, les opis agissant comme révélateur de ce qui est en toi profondément. Alors que les non-usagers associent à  la came un comportement artificiel. C'est encore un élément qui creuse l'impossibilité de se comprendre.
J'ai parfois l'impression que seuls les toubibs en contact avec les usagers, les addictologues sont capables, à  force de les fréquenter, de comprendre les usagers sans les condamner moralement (mais peut-être est-ce parce que je suis bien tombé).
Je l'ai malheureusement éprouvé encore ce week-end, j'ai eu une terrible discussion avec ma femme qui me reproche de continuer mon traitement (pour elle c'est de la came légale, ça ne vaut pas mieux que l'héro). Je ne parviens pas à  lui expliquer quoi que ce soit et ça ne crée que de la tension. Pourtant elle est venue une fois avec moi chez le toubib qui lui avait bien expliqué que c'était une démarche positive. Comme le dit Nokklom, il vaut mieux constater l'impasse du dialogue que le maintenir à  tout prix.
Tu vois Armanath, je sais pas si ça te consolera, mais tu n'es pas tout seul à  connaître ce problème...


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