Bonjour Alapz,
Tout d'abord désolé pour le temps de réponse mais je débute sur PA et je n'arrivais à retrouver le post!
Je vais tâcher de te répondre sur "réalité du boost et euphorie" comment reconnaitre et profiter de tout cela... Et c'est en répondant à cela que s'explique la décision ultime de vouloir sortir de cette engrenage.
Journée type de Ravenor, 5 ans de conso de trama:
En semaine debout 6h30, étant métboliseur rapide, même si la dernière prise de trama remonte seulement à 5-6h auparavant, déja raideur dans mes os, mal de dos intense (ma tumeur aussi...), mais surtout gros
craving. Si ma femme dort, je fonce cash (en fauteuil roulant hein ;-) sur ma boite à medocs et gobe 5 topalgic 50, voir 6. Ensuite je file sous la douche et attends patiemment 30-40 min pour ressentir la chaleur typique au trama m'envahir peu à peu, et me soulager. Quand ma femme est réveillée, je vais d'abord à la douche, lui ayant cachée par tous les moyens mon addiction pendant toutes ces années (elle m a connu 10 ans avant sous
ecstas et n'aurait pas supporté une nouvelle addiction, enfin je croyais...). Au ptit dej' juste un caf' ou un thé, jamais de solide, non pas que je n ai jamais faim mais je veux limiter'au max le mélange du trama avec d'autres choses dans l'estomac (chaque petit geste compte! Lol). Je finis de me préparer et prends la voiture pour aller au taf, j ai 45 min de route, et reprend 5 gélules en conduisant). En général j'arrive au taf "bien", apaisé, même au bout de 5 ans. Je reprends 4 gelules avant de manger le midi et c'est la que l'effet est au mieux. Je n'ai pas envie d'aller en pause, mes collègues ont faim et ont souvent le coup de barre, moi je tiens le cap et avale toujours plus de boulot. C'est la que tu vois que tu es "boosté", crois-moi. Tu sors des blagues à deux balles mais qui font rire, tu parles avec tous les salariés et surtout les écoute, quoi qu'ils disent, c est plaisant. Cela fais de toi un chef "à part" ;-). Et je suis bien vu pour ça... Mais crois-moi c'est le trama.
Dans la journée j'en reprendrais plusieurs fois, des doses de maintient. Cela varie rn fonction des jours. L'après-midi, malgré tout, les effets sont moins marqués, peut-être la fatigue physique ou le repas de midi...
Le premier "temps fort" dubproduit est donc entre 10h30 et va jusqu'à 14h. L'après-midi est beaucoup moins top, j'ai des sautes d'humeur, je suis irritable et fais des mini crises d'anxiété. Je hais les aprems sous trama. Et pourtant je continue à consommer.
Le deuxième temps fort, et mon preféré, intervient tard dans la soirée. Une fois les enfnts au lit, et ma femme devant la télé seule dans la chambre. 10 ans de vie commune, c est plus tous les doirs Dallas hein...
Le soir donc, vers 21h, je me rebalance une dose de cheval, 7 comprimés d'un pet. Et soit je me cale devant une série, le trama me mettant à fond dedans, ressentant chaque émotion à son paroxysme, je peux bouffer avec un immense plaisir une saison complète jusqu'à tard dans la nuit ou tôt le matin. Le trama me fait oublier la notion de fatigue, me rappelle les
ecstas ( action sur la
sérotonine). Des fois je joue en reseau sur mon PC ( à des MOBA pour les connaisseurs), je suis hyper concentré et enchaine parties sur parties, Les heures défilent et je me sent bien, trop bien... Le
stilnox pris en complément est jouissif !
Quand je reçois du monde, nul besoin d'
alcool, le trama, à très fortes doses joue parfaitement son rôle de desinhibiteur social. Je m'interesse à chaque discussion, aussi pathétiques soient-elles, j'ai un avis sur tout... Souvent ma femme me jette des regards assassins, j ai l'habitude.
Bref comme tu peux le lire, le boost est réel, le plaisir aussi, tout est question de dosage, élevé au bout de 5 ans... De phases de diet pour mieux assimiler le produit, d'interactions medicamenteuses judicieuses, de connaissance de son propre corps et de sa tolérance perso, de journées "cold turkey" difficiles pour rabaisser sa tolérance, de switch avec la codeïne pour aussi rabaisser son seuil trama etc...
Je précise que le récit de cette journée type date d'avant ma paralysie, car je suis maintenant en arrêt maladie, je prennais aussi de la
morphine depuis, donc cela a aussi chamboulé mes habitudes tramadolesques. Pour finir je suis depuis 2 semaines sous
methadone, et ai decidé d'informer ma femme de tout cela.
Bref la conso au long cours est possible, le boost et l'euphorie sont toujours présents au bout de plusieurs années, et cela sans aucun doute. Mais pour ce faire, comme tu as pu le lire, il y a un protocole propre à chacun à respecter, ce protocole c'est à chacun de se forger en fonction de soit. Et si un jour le tramadolomane cesse de ressentir les effets récréatifs, ne distingue plus la lune de miel de le réalité, alors soit il ne consomme pas assez, soit son protocole et son "hygiene " de vie ne sont pas à la hauteur, soit il est juste temps d'arrêter.
Le
tramadol est un medicament à part, un vraie drogue, et tu as raison de t'en méfier.
PS: je viens de me relire, désolé de ce pavé +++ , et des nombreux HS, par pitié pas d'étoile rouuuuuge! ;-)
Dernière modification par Ravenor (22 juillet 2015 à 13:27)