Merci les pompiers!

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Stan Grozny
Banni
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On est dans un bar avec Ivan, Igal, Sarah et Victoria. Ivan et moi, on est complètement bourré, les autres le sont moins. Nous très vite insupportables, on dit plein de conneries, on provoque tout le monde. Puis Dan me répète qu´il veut prendre de l´héro. Il insiste. Je lui ai parlé de la grosse Sophie, une copine à  moi qui connaît un dealeur. Mais l´héro, j´en ai pas repris depuis Barcelone 2001, je suis partagé, d´un coté je sais qu´on tombe vite dedans, qu´il y a des risques, d´un autre, j´ai trop envie d´avoir un plan, comme quand j´étais à  Barcelone, parce que ça défonce, c´est tellement bon, mais je refuse d´appeler Sophie. En même temps Dan la connaît, il peut trouver son numéro facilement. Je l´ai fait saliver, j´aurais du fermer ma gueule, Iban, parfois est si excessif. Il demande le numéro de Sophie à  tout le bar, tout le monde la connaît ici la grosse Sophie. Il finit vite par le trouver, son numéro. Il l´appelle. Sophie est un peu blasée que j´ai parlé de son plan. Elle file le contact du dealeur, en prévenant : « Fais gaffe, souvent il te fait tourner tes traits énormes, t´es pas obligé de tout prendre d´un coup, s´il t´en file, fais toi un keps ». Dan appelle le gars. On est tout excité. Le dealeur habite à  coté du bar, il nous dit qu´il passe nous prendre. On est tout content, on saute de joie, on chante des chansons débiles de supporters de foot « De l´héro, de l´héro, de l´héro... » On recommande à  boire, on tient à  peine debout. Le gars entre dans le bar, il nous avait dit qu´il était très grand. On voit un géant qui se pointe. Il s´appelle Marco, son nom de code, c´est un roumain, il mesure au moins deux mètres. Il nous dit qu´il vend 5 grammes minimum pour 150 euros. On décide, Igal, Ivan et moi de partager les 5 grammes, les filles en veulent aussi un peu. On sort du bar, on traverse le boulevard Richard Lenoir, le type habite rue des 3 bornes. On monte au 6ème étage par les escaliers. Marco habite deux petites pièces mansardées. Il nous file les 5 grammes, un gros pochon bleu. On l´éclate sur la table basse et on le partage en trois. On se fait chacun un petit trait. C´est de la marron bien foncée. Je fais un trait pour Marco. Il regarde la trace et explose de rire. Il se lève et va dans la pièce voisine en disant : « C´est quoi cette petite ligne de merde ? ». Je prends le trait qu´il a refusé, je fais trois keps et Marco revient. Il tient dans sa main un pochon énorme, une balle de tennis, il doit y avoir 200 grammes à  l´aise. Il s´assoit, prend une carte de crédit et pioche dans son pochon trois quatre fois, à  grande louche. Nous, on regarde ce géant faire sept traits démesuré, pire que des massives line, au mois 15 cm de long et épais, à  l´aise un gramme par trait. La came commence a monté, déjà  qu´on était complètement bourré, tout parait disproportinoné, la taille et le corps de Marco, son pochon et ses poutres. On se regarde étonné, défoncé, un peu gêné, à  moitié envie de gerber… Marco sniffe une première massive… Un vrai aspirateur… Puis une deuxième. De ma vie, jamais j´avais vu quelqu´un se collait une telle quantité. En plus cette came est forte, enfin on n´est surtout pas habitué… Ivan prend sa paille. J´interviens timidement : « Ivan y en a beaucoup là , vas y mollo »… J´ai pas fini ma phrase que Ivan répond bêtement, comme pour un défi : « c´est bon, moi aussi, je la sniffe… » Et bim, il se colle le gramme-trait d´un coup, difficilement mais jusqu´au bout. Les filles sont moitié impressionnées, moitié écoeurées. Igal, plus prudent ne sniffe qu´un quart. Sarah et Victoria idem. Moi je sniffe un tiers. Ah ! J´ai des frissons partout… Déjà  une dose de cheval… Ivan part chercher des bières dans le frigo. Marco commence à  parler de sa vie. On discute. Je me sens complètement défoncé. Elle est bonne cette came, et y en a plein ! Je reprends un autre tiers. Je sens que je pars, mais je résiste pour rester là . Sarah se demande soudain où est Ivan, le terrible? « Dans la cuisine …» Pourquoi il n´est pas revenu, c´est vrai ? Sarah va voir. A peine elle entre dans la cuisine, elle hurle. « Ivan, il est tout bleu ! » On se lève, on court. Ivan gît sur le carrelage de la cuisine, à  plat ventre, le visage tout bleu, tourné vers nous, les yeux fermés. On le retourne, il ne respire plus. Marco entre dans une colère noire. Il devient fou. Il hurle « Le con, il est en train de faire une OD chez moi ! Enculés de merdeux, je pensais que vous étiez de vrais tox ! » Il court dans le salon, il va dans les toilettes. Il est en boucle : « Putain de merde ! A merci Sophie ! » Malgré le tragique de la situation, je me sens bien, déchirés mais heureux. Je ne réalise plus ce qu´il se passe. J´éclate même de rire. Je trouve tout ça délirant ! Quelle aventure ! Sarah, Victoria et Igal essayent de réveiller Ivan. Rien à  faire. Il est comme mort. Moi je me marre, je suis sur une autre planète, je retourne vers le Salon, je finis ma grosse trace, je prends un peu de celle des autres dans mon keps. Je sais qu´il va falloir partir. « Ah putain merci Sophie ! » Marco déboule des chiottes, il est furax, il m´empoigne, il me soulève littéralement, ouvre la porte d´entrée et me jette dans le couloir. Je vole sur 3, 4 mètres et m´écrase par terre. Marco hurle : «  Allez Barrez vous tous ». Il nous vire un par un. Il nous lance. On atterrit tous dans le couloir. Il ferme la porte, saute par-dessus nous et s´en va en courrant. Je me relève, titubant, je commence à  tanguer, je ne tiens plus bien sur mes jambes. Je n´y vois plus très net, j´ai un voile devant les yeux, mes oreilles se bouchent. Ivan est par terre, son visage a viré au violet, il ne bouge plus. Sarah, Victoria hurlent et essaient en vain de le tirer. Tous ces escaliers… Impossible de le porter du 6ème jusqu´en bas, il est trop lourd. Igal est en train de vomir ! Puis c´est au tour de Victoria qui gerbe dans le couloir. Tout le monde a la gerbe. La tête me tourne, je ne tiens plus sur mes jambes et m´écroule à  mon tour. J´entend la voix de Sarah au loin « Non Stan tu ne vas pas t´y mettre toi aussi, aux secours aidez moi ! » Elle est en panique. Elle est la seule à  peu prêt claire. Qu´est ce qu´elle peut faire ? Maintenant qu´on est tous tombé comme des mouches, elle se retrouve toute seule avec des cadavres. J´essaie de résister, de rester là  mais je me sens trop bien quand je ferme les yeux, au chaud, je m´enfonce, comme si j´avais très sommeil et que je m´endormais, c´est comme dans « Trainspotting » je suis aspirais par le tapis, mes yeux se ferme malgré moi, je perds connaissance.
Je me réveille plus ou moins 10 minutes après. Sorti violement du fin fond d´un rêve, je suis plus bas dans les escaliers. Je vois un pompier face à  moi qui me parle. La poitrine me chauffe. « Respirez Monsieur, Ouvrez les yeux, gardez les ouverts, c´est bien »… J´ai un masque à  oxygène accroché devant ma bouche, il y a plein de vomi sur ma chemise et autour de moi. Je m´évanouis à  nouveau. En fait, ce sont les voisins qui ont été réveillés, ils ont appelé les pompiers en nous voyant dans le couloir. Je me réveille, je viens de prendre une grosse claque, la joue me picote, je n´y vois presque rien, tout est blanc, puis ce même pompier qui me demande de garder les yeux ouverts. Il me gifle chaque fois que je les referme. Je suis allongé sur une civière. On descend les escaliers. Dans la rue, il y a deux gros camions de pompier stationnés, il bouche la rue, c´est Sarah qui m´a raconté, je n´ai que de vagues souvenirs. Puis je suis dans un des camions, toujours allongé, le pompier me parle sans arrêt et me gifle dès que je m´endors. L´oxygène dans le masque m´aide à  respirer, c´est agréable, j´aime bien ça. Les pompiers s´occupent bien de moi.
Je me réveille un peu plus tard, je suis dans un lit, à  l´hôpital, j´ai une petite bassine en plastique sur le ventre avec un fond de bile jaune. J´ai le hoquet, des gros renvois, mais je n´ai plus rien à  vomir. Isl m´ont enlevé le masque, je suis moins défoncé, mais quand même d´une humeur joyeuse, malgré le tragique de la situation. Je comprends qu´il est tard, que j´ai du dormir. Ivan est dans un lit à  coté, il se réveille lui aussi. Il ne réalise pas ce qui s´est passé. Je lui explique. Puis on rigole, on est encore bien déchiré, on ne mesure pas la situation. Un médecin arrive, l´air grave. « Ah vous êtes réveillé… Bon écoutez moi, vous deux, vous avez fait une overdose, une infirmière en psy va venir vous posez des questions, ensuite vous viendrez me voir, j´ai deux mots à  vous dire, surtout vous !» Dit-il en regardant Ivan. Il s´en va. On attend un peu. Puis on se lève, on peut marcher normalement. Ivan a mal à  la poitrine. Il ouvre sa chemise. « Putain regarde » Il me montre son torse. Il a été rasé et on voit un petit trou de piqûre au niveau du cœur et une grosse trace rouge virant au bleu, comme un hématome. Des traces de défibrillateur à  mon avis et de piquouse. « Putain Ivan, t´as failli y passer » je lui dit et il me répond avec des yeux tout rond, l´air naïf « Putain ben si j´ai failli crever, j´ai rien senti, j´ai rien vu, pas de tunnel tout ça… » Moi aussi ma poitrine me brûle, je regarde, j´ai pas de trous de piqure, mais la peau est rouge et j´ai mal aux cotes.
Finalement on s´est cassé sans attendre les rendez vous. On ne saura pas ce qu´ils nous ont fait aux urgences. Ils nous ont sauvé la vie, ça c´est sur. On a foncé chez Victoria on ils étaient tous là , à  nous attendre, et le pire, c´est qu´on a retapé toute la nuit des traits ! C´était en Novembre 2004, et c´est comme ça que j´ai replongé dans la came ! Ca allait durer trois ans…

Dernière modification par Stan Grozny (17 juin 2009 à  04:33)

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Stan Grozny
Banni
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222 messages
Tout ça pour dire qu'il ne faut jamais prendre un gros trait quand on est pas habitué ca peut conduire direct à  la tombe. Et encore bravo aux pompiers et aux urgences, ils assurent vraiment! Les pompiers ont dissuadé les flics de nous fouiller en disant que c'était pas le moment, et tout... ensuite les flics sont allés dans l'appart du dealeur avec Igal et les filles, ils ont trouvé des pochons en plastique vides dans les chiottes, ils en ont déduis qu'on avait consommé ce qu'on avait acheté alors que j'avais les 5 g sur moi tout le temps!... Peut-être qu'ils voulaient nous intéroger après? Car avant on était pas en état... Respect pour les pompiers!

Dernière modification par Stan Grozny (17 juin 2009 à  04:57)

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xetubus homme
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Inscrit le 15 Nov 2007
1831 messages
putain d'histoire ! oui les pompiers respect, y sont super cool.

Une fois j'ai fais un tonneau avec ma R6, j'etais tout seul sur une route vers cghez moi en provence, vers besse ça s'appelle, donc, j'ai fait un tonneau, j'étais bourré grave méchant et j'avais gobés deux batons de lexomil, c'est pas fort mais avec l'alcool ...

je me suis révéillé sur le brancart des pompiers y avait les gendarmes, j'étais pres de ma voiture, pliée, en contrebas dans un champ de vignes.

un pompier vient vers moi et y me dit
- les gendarmes vont vouloir te faire souffler dans le ballon, t'as qu'a dire que t'as tres mal aux cotes que tu as du mal à  expirer et que la tete te tourne.

- ok, j'y dis, merci.
le gendarme est venu j'y ai fait mon baratin et c'est passé;
Ce jour là  si y avait eu une voiture en face, y aurait eu du pet.

on dit qu'y a un bon dieu pour les ivrognes moi je dis aussi pour ceux qui viennent en face.
cette histoire m'a bien calmé sur le coup, c'etait en 91.

maintenant ça fait 5 ans que  j'ai pas bu une goutte et je me sens bien.

Dernière modification par xetubus (17 juin 2009 à  14:03)


"Le monde ne sera pas detruit par ceux
qui font le mal, mais par ceux qui les
regardent sans rien faire" - Albert Einstein.

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Stan Grozny
Banni
Inscrit le 15 Mar 2008
222 messages
Deux batons de Lexo ca commence a te faire piquer du nez...
C'est l'alcool qui nous fait faire des conneries, quand on pense que c'est légal. Finalement Alcool et Tabac sont les drogues les plus toxiques...

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
17505 messages
C'est l'histoire typique d'une OD : mélange avec l'alcool, pas de conso d'opiacés depuis longtemps... je la met dans le best of.

En conclusion, toujours gouter sa came avant de prendre des poutres et attendre une demi heure, et ceci surtout quand on a pas consommer depuis longtemps, quand on change de dealer, quand on fait des mélanges, ou quand on a une nouvelle came !!
De plus, il serait peu etre important d'apprendre à  faire les gestes qui sauves : massage cardiaque et bouche a bouche.
Enfin, j'ai toujours chez moi, une petite fiole de narcan au cas ou...

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