Bonjour Ben,
La croisée de ton chemin de vie, ressemble beaucoup à celui que j'ai vécue quand j'ai commencé un médicament, qui a la réputation d'accrocher très fort, car il est d'une qualité presque pur, puisque le garant du dealer qui le distribue, c'est l'état. (Mouais, quoi que…)
Je l'ai commencé pour des douleurs, récurrentes et épuisantes et puis comme toi, dans mon couple s'était loin d'être la fête du slip, alors cette molécule, fut la bienvenue, car comme toi, les problèmes paraissaient plus simple à accepter.
La dépendance est arrivée en quelques semaines et c'est bien installée en quelques mois.
C'est dans cette période que tu commences à ressentir qu'il est temps d'arrêter, mais cela fait vite peur car les symptômes de manque sont insupportables physiquement, mais surtout moralement.
C'est là que ce pose bien en évidence, la balance du pour et du contre. Le contre l'emporte très vite, mais l'inconscience (bien voulue) fait perdre les bonnes raisons d'arrêter ou de limiter la consommation.
Tu connais l'accoutumance.
En ce moment j'ai entamé un début de
sevrage, avec baisse progressive des doses, ce que je trouve vraiment très difficile. Et pourtant ce ne sont pas des baisses énorment, mais le corps est tellement équilibré, comme par le poids d'une seule plume, que l'édifice ne tient pas à grand chose.
Te voilà donc à la décision d'un arrêt, qui peut paraître difficile, malgré qu'il soit très simple encore en ce moment, par rapport à ce que tu pourrais/devrais vivre après plusieurs mois supplémentaire de consommation.
Franchement Ben73, c'est l'enfer (pour moi), en plus en ce moment, tout ce que je n'ai pas voulu/vu pendant ces presques trois années de consommation, apparaissent bien en évidence, au première lueur du jour, par le manque de la nuit.
Les
opiacés te plongent dans un état cotonneux, qui crée une façon de percevoir, aussi illusoire, mais différente de l'a "normalité". Car dans les deux cas, le mensonge existe, par le truchement de voiles, apparaissant dans le mental.
Le scénario pour toi, pourrait devenir pire que le mien, car tu consommes de la
rabla, ce qui comporte toute une synergie existante et supplémentaire autour de ce produit, à savoir, l'avidité, l'égoïsme, le meurtre, l'esclavagisme et même le viol ! Ce qui crée un égrégore négatif puissant, auquel tu ne peux *échapper, car ces ingrédients sont une partie intégrante de cette drogue. De plus, ça coûte très très cher.
*je sais bien que tu ne vas pas te faire violer, assassiné et voler ton argent,(quoi que le prix est du vol) mais la vie, le corps, répond à un état vibratoire permanent et la
rabla, s'imprègne de ce qui l'a fait exister. Voir tests et expérimentations scientifiques, sur la fréquence vibratoire des molécules d'eau. Donc à moins que ton
héroïne soit fabriquée par un cultivateur d'
opium biologique avec une transformation chimique pleine de savoir faire et d'amour….
Bon sans m'égarer non plus et pour faire plus court, rassemble toute tes forces, parles éventuellement avec ta femme de ce que tu ressens et risques de vivre si tu ne te reprends pas en main et que pour cela, tu as besoin de son soutien, pour les prochaines semaines.
Le pochon de 0,5 gr à la poubelle ou tu l'offres à ta belle mère, si tu ne l'aime pas.
Aller une petite métaphore pour la route : Tu es partie en balade dans la montagne et tu n'avais pas, au bout de nombreux efforts d'ascension, mesuré à quel point la redescende pourrait être difficile, mais tu t'entêtes quant même, car tu ne voudrais pas rater le magnifique levé de soleil, prévu au sommet de la crête. Le problème, en continuant la marche, c'est que tu n'avais pas présagé, qu'en réalité, tu étais face, à un faux sommet… Et là , ce n'est plus la même, car redescendre te parais vraiment pas simple et que de continuer, vue comme le temps tourne, serait du suicide. Du coup tu paniques un peu, tu hurles ta colère, en plus tu as craqué tout ton fric dans du matériel qui s'abîme trop vite.
Tu es maintenant face à un choix délicat, soit tu tentes la désescalade en sachant que tu vas ramasser un peu, ou alors tu peux appeler l'hélicoptère (TSO) mais cela va t'endetter sur plusieurs années et avec le vertige, le vol pourrait être inconfortable.
Ce choix est encore possible à cette hauteur de l'ascension, mais il deviendra caduque au prochain col.
Donc c'est comme en montagne, il faut faire des choix rapide et mesurer, prenant en compte tout les paramètres. Encore faut-il être montagnard !
Tout ce que je t'exprime, "m'appartiens" et tu pourras recevoir de nombreux avis différents, (de ma part aussi d'ailleurs) même si je pense que l'expérience d'une grande majorité des consommateurs de longue date, se plaindront de la difficulté permanente avec les
opiacés, pour au bout du compte, peu de plaisir. Le ratio n'est même pas de 1:1.
Certains sur ce site essayent aussi de se prouver le contraire, avec beaucoup d'insistance et qui se mettent facilement en colère, lorsque l'on dit que la
came et vraiment hard à maîtriser. Bon après il y a aussi des extra terrestres, bien évidement. Coucou Ziggy.
Si tu te sens déprimé, il vaut peut-être mieux se tourner vers un
cannabis, qui stone moins que celui que tu fumes habituellement et te détourner, le plus rapidement possible, de ce qui pourrais devenir ta futur grosse galère, galère qui feras pâle figure à ce que tu ressens en ce moment. Il existe des degrés d'expériences dans la souffrance et là franchement, avant de connaître vraiment les
opiacés, la vie était parfois difficile, mais ce n'était pas Beyrouth ou Bagdad.
Le produit éveil et endort, tout en même temps. Il éveil la perception consciente, mais endort la clarté du raisonnement. C'est comme de faire du saut en
parachute, à force de réitérer l'expérience, la raison finirait par croire que tu peux voler par toi même et oublie que cela n'est uniquement possible, avec un
parachute. Le jour ou tu sautes sans, c'est là que tu comprends la terrible erreur !
Tu aimerais tellement que l'on puisse te dire, que tu peux consommer, que tu ne risques rien, que tout va bien et pour toujours. Ce doit être vraiment chiant de me lire d'ailleurs.
Je me souviens, qu'à chaque fois que je lisais les posts/réponses à mes questions, comme ceux de Topmax, cela me soulevait le coeur, car il ne prenait pas de gants pour m'écrire la stricte réalité. Il avait raison, ce n'est pas en masquant une partie des vérités qu'il est possible d'être éclairé.
Donc voilà le message récurant, arrêtes de consommer ce que tu appels "cette merde", car nous ne sommes pas compatible avec, dans le récréatif, il faudrait pour cela, être sans problème dans la vie… Ahahaha pas possible, c'est un euphémisme.
Le plus dur avec tout ça, c'est de voir dans les yeux de ta famille, la transformation de ton morale et de ton corps, d'être devenu irritable, impatient, voir même parfois con ! Ou alors de faire une sorte d'allergie au produit et de ne pouvoir l'arrêter, tant l'accroche est ultra puissante de sa mère, de la race de son grand-père !
Barre toi en courant Ben, pendant qu'il est encore temps. Va faire du ski, c'est une poudre mille fois moins dangereuse.
Porte toi bien et bon courage pour la suite des évènements.
Amarnath