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Dernière modification par nokkloom (13 septembre 2015 à 21:40)
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Bonsoir,
Ton titre m'a tout de suite interpellé et j'ai, je pense, saisit de suite le sens de tes propos.
En fait, je pense être comme toi à ce niveau, mais je n'en ai jamais parlé, je vais tenter de t'expliquer pourquoi, dans mon cas, j'ai ce sentiment de malaise lorsque, comme toi, dans ma vie, je rencontre des consommateurs de drogues (excepté également le cannabis entre autre).
En fait cela concerne uniquement les consommateurs de drogues avec lesquelles j'ai eu de gros souci donc héroïne, free-base/cocaïne.
C'était il y a quelques années un sentiment très marqué chez moi. De nature, comme je me sentais très différente du commun des mortels si je puis dire, j'avais un complexe d'infériorité mêlé à un sentiment de supériorité (du fait que je ressentais une richesse intérieure en moi et que la plupart des gens eu, me paraissaient ce que j'appelle aujourd'hui encore "fades").
Lorsque j'ai commencé l'héroïne et ce durant des mois, je l'ai fait seule sans en parler à quiconque si ce n'était mon dealeur, forcément. En fait, je trouvais même qu'intérieurement, je "dénigrais" ou bien peut-être une forme de jalousie malsaine, les autres consommateurs, surtout de mon âge. J'avais un rapport très particulier à Hélène, né de mon obsession pour ce produit deux ans auparavant qui me laissait penser naïvement que personne ne pouvait comprendre tout cela. Hélène était si vitale pour moi, j'avais l'impression d'avoir une relation unique et exclusive (oui oui je parle bien d'une poudre) avec elle.
Ensuite, il y a le fait que j'ai longtemps recherché mon identité avec elle, et que, comme tous les jeunes qui cherchent leur identité, je cherchais à me démarquer des autres. Donc, lorsque je croisais d'autres consommateurs, cela me ramenait très certainement à ce que je voulais fuir: la banalité, le commun.
Les autres étaient également un miroir, comme tu l'as dit toi-même, qui me ramenait à ma propre solitude, à ma vie que je trouvais si glauque et triste, et je ne voulais pas que les autres s’immiscent dans mon univers, que je m'étais créé, comme une sorte de cocon.
Je voulais l'exclusivité car dans ma tête, elle me valorisait, je cultivais sans cesse la différence, jusqu'au jour où je me suis rendue compte qu'Hélène ne faisait pas de moi cette personne.
C'était très dur également pour moi de rencontrer des personnes qui prétendaient vivre la même chose que moi, en même temps je voulais qu'on me comprenne, d'un autre côté, cela me semblait voué à l'échec. Au final, je crois que je souhaitais juste qu'on me fiche la paix, qu'on me laisse dans un bocal, tel un poisson rouge qui tourne et tourne à l'intérieur. Je n'avais aucune envie de voir à l'extérieur de ce bocal...
Cette sensation de jalousie est partie au fur et à mesure du temps que j'ai appris à savoir ce que je valais, que j'ai appris à me connaître, à rationaliser la consommation de drogues.
J'ai aussi longtemps été touchée, et encore dernièrement sur ce forum avec une personne qui souhaitait s'initier au shoot d'héroïne, et ai eu le mythe du sauveur, 'ai longtemps voulu empêcher les autres de se plonger dans une telle merde que j'avais moi-même connu. Aujourd'hui je sais qu'on ne peut empêcher quelqu'un de plonger, et je sais aussi que mon histoire n'est pas celle de tout le monde, nous avons tous des parcours différents et des dispositions différentes à être dépendant. Nous cherchons tous quelque chose de différents là -dedans, nos comportements divergent, et c'est dans la nature humaine, l'expérience empirique, que de faire ses propres erreurs, de les comprendre et de rebondir ensuite. C'est d'ailleurs là -dessus je pense que repose la réduction des risques, puisqu'on ne peut empêcher, autant éviter les dégâts...
Ta réflexion évoluera en même temps que toi, ne t'inquiète pas et j'espère avoir répondu à quelques uns de tes questionnements
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Dernière modification par skpad (17 juillet 2016 à 12:22)
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bighorsse a écrit
La douleur n aime pas être reflétée dans le regard de l autre
JE suis pas d accord certains aiment se victimiser pour positionner autrui en sauveur afin de le manipuler et une fois pressé comme un citron le sauveur devient boureau et la victime change de sauveur etc
Le triangle de Karpman ça s appelle (peut etre 2 "n"?). bourreau victime sauveur quand un part un autre arrive et les roles changent mais c'est malsain comme un caniche nain.
PS)dimanche matin pardon si la nuit blanche se lit... pourtant je fais attention.
Dernière modification par skpad (17 juillet 2016 à 12:09)
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