Philippines : Guerre "contre la drogue" ou crime contre l'Humanité ?

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Gilda
Banni
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Aux Philippines, la guerre contre la drogue est un show

Les douze coups de minuit ont sonné et les opérations antidrogue à grand spectacle orchestrées par le président philippin Rodrigo Duterte battent leur plein. Les policiers abattent une "personnalité de la drogue", une de plus.

La victime est extirpée du bidonville de Manille où elle a été tuée et transportée jusqu'aux pompes funèbres. Le jeune homme rejoint d'autres cadavres criblés de balles qui gisent sur des tables ou sur le sol ensanglanté.

Chaque mort arbore un numéro en chiffres romains inscrit au marqueur sur le bras ou la jambe car il ne faut pas que les employés des pompes funèbres se perdent dans le défilé de cadavres qui transitent chaque nuit. L'un d'entre eux porte le numéro VI.

Cette vision macabre qui s'offre aux regards aux petites heures vendredi a été orchestrée à l'intention du président de l'archipel. En campagne l'année dernière, il avait conseillé aux électeurs d'ouvrir des entreprises de pompes funèbres pour faire des bénéfices.

"Les pompes funèbres vont être pleines à craquer", avait-il promis. "Je fournirai les corps". Ces déclarations avaient été applaudies par des Philippins lassés de la criminalité et séduits par son charisme d'homme du peuple.

C'est dans un fauteuil que M. Duterte avait remporté la présidentielle, après une campagne sécuritaire outrancière. Il s'était engagé à éradiquer le trafic de drogue dans les six mois au moyen d'une campagne dans laquelle des dizaines de milliers de trafiquants et de toxicomanes présumés seraient abattus.

En 14 mois, la police a confirmé avoir abattu plus de 3.500 personnes qualifiées officiellement de "personnalités de la drogue".

Banalisation

Des inconnus ont tué au moins 2.000 suspects, selon les chiffres de la police. Selon les défenseurs des droits, ces meurtres sont le fait de miliciens ou de policiers agissant officieusement.

Jusqu'à récemment, M. Duterte balayait les critiques de ceux qui estiment que non seulement cette campagne est peut-être un crime contre l'humanité mais qu'en outre elle est vouée à l'échec.

L'ancien avocat de 72 ans martèle que ses tactiques sont les bonnes. Il alterne propos outranciers --il serait "heureux de massacrer" trois millions de toxicomanes-- et démentis indignés sur le fait qu'il aurait incité les policiers à se mettre hors la loi.

Mais, ces derniers jours, le président a commencé à laisser entendre qu'il est peu vraisemblable qu'il parvienne à ses objectifs avant la fin de son mandat, en 2022.

Il a accusé des forces de police corrompues d'être partiellement responsables de cet état de fait.

Coïncidence ou non, la police de Manille et des provinces avoisinantes a lancé cette semaine de nouveaux raids qui se sont soldés par des bilans parmi les plus meurtriers de la guerre antidrogue.

Ces opérations font partie d'une campagne baptisée "One Time Big Time", un nom qui semble banaliser la situation et qui fait référence à une séquence éponyme d'une émission télévisée aujourd'hui défunte, regardée par des dizaines de millions de Philippins pauvres. Dans cette séquence, sorte de "Roue de la fortune" à la philippine, les candidats pouvaient gagner d'énormes sommes d'argent.

'Tuer 32 personnes par jour'

Dans la première grosse opération du genre lundi soir, la police de la province de Bulacan, voisine de la capitale, a annoncé avoir tué 32 personnes.

Tandis que les défenseurs des droits dénonçaient le raid, M. Duterte a félicité les policiers concernés et appelé leurs collègues à les imiter.

"Si on pouvait tuer 32 personnes par jour, on pourrait peut-être réduire ce qui va mal dans ce pays".

A la suite de quoi, la police avait annoncé avoir abattu 25 personnes. Une équipe de l'AFP a vu dans la nuit de jeudi à vendredi neuf corps criblés de balles dans des entreprises de pompes funèbres, dans les bidonvilles ou sur des routes avoisinantes.

Sur une route isolée, un jeune homme sans chaussures git, avec des blessures par balles à la tête et au ventre, un pistolet à portée de main.

Un policier dit qu'il s'agissait d'un trafiquant de drogue connu et que la police a été contrainte de l'abattre en état de légitime défense.

Comme dans la plupart des meurtres de "personnalités de la drogue", aucun policier blessé n'a été signalé.

Les enquêteurs sont restés moins d'une demi-heure pour faire leurs constatations avant que le corps soit emmené.

Même si leur enquête démentait la version des policiers, M. Duterte a maintes fois promis de gracier les officiers reconnus coupables de meurtres dans le cadre de sa guerre antidrogue.

Source : Le Point - AFP à Manille, 18 août 2017

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Philippines : la police abat trente-deux personnes soupçonnées de trafic de drogue
article du Monde du 16 août 2017

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La position d’Amnesty International sur la situation aux Philippines :

Philippines. La police mène une guerre meurtrière contre les pauvres  (janvier 2017)

Agissant sur ordre des plus hautes sphères du gouvernement, la police des Philippines a tué et payé des personnes pour tuer des milliers de trafiquants de drogue présumés, dans le cadre d'une vague d'exécutions extrajudiciaires susceptibles de constituer des crimes contre l'humanité, écrit Amnesty International dans un rapport publié le 31 janvier 2017.

Le rapport d'Amnesty International, intitulé “If you are poor you are killed”: Extrajudicial Executions in the Philippines’ “War on Drugs”, rend compte du fait que la police prend systématiquement pour cibles des personnes en général pauvres et sans défense à travers le pays, et fabrique des « preuves », recrute des tueurs à gages, dévalise les victimes et rédige des rapports d’incidents mensongers.

« Ce n'est pas une guerre contre la drogue, mais une guerre contre les pauvres. Bien souvent sur la base de preuves fragiles, les personnes accusées de consommer ou de se livrer au trafic de stupéfiants sont tuées pour de l'argent dans une économie du meurtre, a déclaré Tirana Hassan, directrice du programme Réaction aux crises à Amnesty International.

« Sous le régime du président Rodrigo Duterte, la police nationale viole les lois qu'elle est censée faire respecter, tout en tirant profit du meurtre de personnes appauvries que le gouvernement est censé aider. Les rues que Rodrigo Duterte a juré de débarrasser de la criminalité sont aujourd'hui jonchées des cadavres de citoyens tués illégalement par sa propre police. »

« Ce n'est pas une guerre contre la drogue, mais une guerre contre les pauvres. »
(Tirana Hassan, directrice du programme Réaction aux crises à Amnesty International)

Encouragés par la rhétorique du président Rodrigo Duterte, la police, des tueurs à gages qu'elle emploie et des individus armés non identifiés ont tué plus d'un millier de personnes par mois sous couvert d'une campagne nationale visant à éradiquer le trafic de drogue. Depuis que le président Rodrigo Duterte est entré en fonctions il y a sept mois, plus de 7 000 personnes ont été tuées dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, la police étant directement responsable d'au moins 2 500 homicides de trafiquants présumés.

L'enquête d'Amnesty International présente en détail 33 affaires dans lesquelles 59 personnes ont été tuées. Les chercheurs ont interviewé 110 personnes à travers les trois principales régions géographiques des Philippines, révélant des exécutions extrajudiciaires dans 20 villes de l'archipel. Amnesty International a examiné des documents, notamment des rapports de police.

Homicides de personnes non armées et rapports de police mensongers
Dans son rapport, Amnesty International révèle que la police, travaillant à partir de listes non vérifiées de consommateurs ou de trafiquants présumés de stupéfiants, a fait irruption dans des logements et abattu des personnes non armées, dont certaines s'apprêtaient à se rendre.

Suite à lire sur le site d'Amnesty International

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Thx. Gentle

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Recklinghausen homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
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Un beau pays où il fait bon vivre gerbe

Pour tuer une personne, il suffit de prêtendre qu'elle est en relation avec la consommation ou le trafic de drogue...

Et que font les responsables en France... Silence radio.

C'est inadmissible !!!


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Anonyme 473 non binaire
Banni
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Ce gars est une sombre merde.

Sans déconner, quel genre de connard faut être pour faire preuve d'aussi peu d'humanité ?

Je sais que tout ces meurtres, c'est politique, c'est des sacrifices à sa puissance, ça lui permet d'assoir son cul dans un confortable fauteuil de président...

À aucun moment, ce chacal a du se demander ce que ça doit faire d'être là cible d'un système qui veut ta mort inconditionnelle, qui se propose d'échanger ta vie contre un "symbole" sans que tu n'y ai ton mot à dire...

Échangez les places, il changerait vite d'avis, cette ordure.

C'est typiquement ce genre d'individus abjects qui fait se dire qu'au final, une guerre nucléaire globale, ça serait pas une si grosse perte...

Désolé pour le déferlement de haine, mais ce gars me répugne au plus haut point.
C'est un meurtrier, pas un politicien. Aucun doute possible.

(Question bonus : Est-il possible d'être politicien qui réussit sans avoir, à un quelconque degré, du sang sur les mains ? Vous avez 4h)

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Gilda
Banni
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[Philippines, suite...]


Philippines : les funérailles d’un adolescent tournent en vaste manifestation contre Duterte

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Des milliers de Philippins ont réclamé samedi la fin des exécutions extrajudiciaires lors des funérailles d’un jeune homme tué par la police, qui ont tourné à la plus grande manifestation contre la guerre brutale anti-drogue du président Rodrigo Duterte.

Le meurtre la semaine dernière de Kian Delos Santos, âgé de 17 ans, a déclenché des protestations - chose rare - contre la campagne controversée mais populaire de Rodrigo Duterte pour éradiquer les drogues. Pour les manifestants, la mort du jeune homme met en lumière les violations répétées des droits de l’homme perpétrées par la police.

Depuis que Duterte est arrivé au pouvoir il y a 14 mois, la police a signalé avoir tué 3.500 personnes lors d’opérations anti-drogues. Des milliers d’autres sont mortes dans des crimes reliés à la drogue et aux circonstances inexpliquées. Duterte et sa guerre anti-drogue sont soutenus par une large majorité de Philippins, exaspérés par une forte criminalité et un système judiciaire au ralenti, selon des sondages nationaux.

Indignation

Mais le meurtre de Kian Delos Santos, fils d’un vendeur ambulant et d’une mère immigrée, femme de ménage, a fait la Une de tous les médias et a déclenché l’indignation de la population.

Selon la police, l’adolescent était un trafiquant de drogues qui a tiré sur des policiers lors de son arrestation. Cependant, des images de vidéosurveillance montrent deux policiers traînant le jeune homme non armé avant qu’il ne soit tué. Après une veillée avec la famille au domicile du jeune homme, environ 3 000 personnes - des camarades de classe, des voisins, des nonnes, des prêtres et des activistes des droits de l’Homme - ont défilé sous un ciel couvert pour protester contre son meurtre, a constaté un photographe de l’AFP.

«Nous allons poursuivre ce combat. Ce qui lui est arrivé était tellement injuste», a déclaré à l’AFP sa cousine de 21 ans Jhai Delos Santos, présente à la marche.

«Empêcher la vérité de mourir»

«Nous avons des droits aussi. Ils ne peuvent pas juste faire une guerre anti-drogues contre des personnes qui n’ont pas d’antécédents de drogues et ne prennent pas de drogues», a-t-elle dit, ajoutant également que le père et le grand-père du garçon avaient depuis reçu des menaces de mort anonymes.

«Kian est le nom et le visage de la vérité. Nous devons empêcher la vérité de mourir avec le meurtre de Kian», a déclaré le père Robert Reyes, un des prêtres catholiques qui a célébré samedi une messe pour l’adolescent.
Sillonnant les rues étroites, les participants à cette lente procession portaient sur eux des rubans noirs et brandissaient des affiches aux slogans protestataires comme «Justice pour Kian» ou bien «Stop aux meurtres des pauvres». Le cortège s’est brièvement arrêté pour se recueillir devant le bureau de police des trois policiers qui ont arrêté le jeune homme. Ces trois policiers ont depuis été suspendus.

Une autopsie de la police a conclu que le jeune homme a été abattu de deux balles à la tête alors qu’il gisait au sol.

Payés pour tuer

Duterte, qui a par le passé établi des parallèles très controversés entre sa campagne anti-drogue et l’extermination des juifs par Adolf Hitler, a promis d’amener les tueurs de Kian devant la justice. «Le président a clairement déclaré que la guerre contre la drogue n’est pas une licence pour violer la loi», a déclaré le porte-parole de Duterte, Ernesto Abella, dans un communiqué publié vendredi.

Amnesty International a accusé en février la police philippine de tuer des gens sans défense, de monter des preuves de toutes pièces, de payer des assassins pour abattre des trafiquants, de voler les victimes ou leur famille.

L’ONG a ajouté que les policiers sont payés par leur hiérarchie pour tuer, et a identifié des victimes très jeunes, certaines étaient âgées de huit ans.


souce : AFP - Libé - 26 août 2017

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Gilda
Banni
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[Philippines, suite encore...]

Un cas de conscience pour Duterte père ?
Info ou intox ?

Le fils Duterte nie des accusations de trafic de drogue

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Le fils de Rodrigo Duterte et son beau-fils ont démenti aujourd'hui devant une commission d'enquête sénatoriale faire partie d'une bande de trafiquants de drogue, des accusations explosives en pleine guerre controversée contre le narcotrafic menée par le président philippin.

Rodrigo Duterte est arrivé au pouvoir en juin 2016 en promettant d'éradiquer le trafic de drogue. Des milliers de trafiquants et de toxicomanes présumés ont été abattus par la police et des milliers d'autres personnes sont mortes dans des circonstances non élucidées. Le Sénat avait ouvert une enquête en juillet sur l'importation d'une cargaison de méthamphétamine en provenance de Chine d'une valeur de 6,4 milliards de pesos (105 millions d'euros).

Au cours des auditions, un courtier en douane a raconté avoir entendu les noms de Paolo Duterte, 42 ans, et du beau-fils du président Manases Carpio, en cherchant à organiser le transfert de la cargaison. Il laissait entendre que les deux hommes pourraient avoir facilité l'importation de la drogue contre rémunération.

Le témoin s'est ensuite rétracté, disant avoir évoqué une "rumeur". Mais la commission sénatoriale a souhaité entendre Duterte fils, qui est le vice-maire de Davao, la grande ville du sud du pays dont son père fut pendant longtemps le premier magistrat, ainsi que M. Carpio, époux de Sara Duterte, l'actuelle maire de Davao.

Le sénateur de l'opposition Antonio Trillanes, critique féroce du président philippin, menait la charge jeudi, déclarant que Paolo Duterte avait un tatouage dans le dos prouvant qu'il était membre d'une triade (mafia chinoise) trafiquant la drogue. Paolo Duterte a reconnu avoir un tatouage tout en expliquant qu'il refusait de répondre à des accusations infondées.

source : AFP/Figaro - 7 septembre 2017

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splinK homme
PsychoHead
Inscrit le 31 Oct 2014
1116 messages
Ah ben tiens ! Quand c'est des pauvres on cherche pas on va direct les tuer, que les faits soient fondés ou non, et quand c'est le fils du président que dalle ?
Si il mène sa politique au bout, alors, puisqu'il y a suspicion, qu'il mette une balle dans le crâne de son fils ce fumier !

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Gilda
Banni
Inscrit le 16 Apr 2017
352 messages
They Are Slaughtering Us Like Animals
(Ils nous abattent comme des animaux)

Photos et textes de Daniel Berehulak en reportage aux Philippines pour le New York Times (décembre 2016)

"Au cours des 35 jours que j’ai passés sur place, j’ai photographié 57 victimes de meurtres dans 41 lieux. J’ai été témoin de scènes sanglantes presque partout : dans la rue, sur une voie ferrée, devant une école pour filles, une épicerie, un McDonald’s, sur un matelas dans une chambre, un canapé dans un salon. J’ai vu une femme se couvrir les yeux devant l’une de ces scènes macabres, puis elle a entrouvert ses doigts pour jeter un dernier regard sur l’homme tué au beau milieu d’une rue passante. Un peu plus loin, j’ai découvert Michael Araja, abattu devant un kiosque «sari-sari» par deux hommes à moto, un mode opératoire fréquent connu sous le nom de «virée en tandem». Dans un autre quartier, une poupée Barbie ensanglantée était couchée à côté d’Erika (17 ans) et de son petit ami (23 ans). «Ils nous abattent comme des animaux», m’a lancé un passant, trop effrayé pour me donner son nom."

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On entend une scène de crime avant de la voir : les cris de désespoir d’une nouvelle veuve, les sirènes stridentes des voitures de police, le bruit sourd de la pluie qui martèle la chaussée dans une petite rue de Manille et ruisselle sur le dos de Romeo Torres Fontanilla.

Tigas, comme il était surnommé, gisait sur le ventre quand je suis arrivé vers une heure du matin. Il avait 37 ans. Abattu, selon des témoins, par deux hommes masqués à moto. L’averse entraînait son sang dans le caniveau.

Cette ruelle détrempée du quartier de Pasay à Manille était ma dix-septième scène de crime depuis mon arrivée dans la capitale philippine onze jours auparavant. J’étais venu couvrir la sanglante et chaotique campagne contre la drogue lancée par le président Rodrigo Duterte dès son arrivée au pouvoir le 30 juin 2016. Depuis, plus de 3 000 personnes ont été tuées par la police seule.


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Voir la suite du reportage sur le site du New York Times

Dernière modification par Gilda (10 septembre 2017 à  14:15)

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Merci pour le partage. - Snx

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Gilda
Banni
Inscrit le 16 Apr 2017
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Pardon d’insister sur le sujet des Philippines, mais je ne crois pas qu’aucun pays n’ait jamais connu une guerre contre la drogue d’une tournure aussi monstrueuse. Et c’est loin de faire la une des infos. Comme ailleurs, dans des pays qui n’intéressent plus l’opinion ni les médias, des pays où les vies ne pèsent rien aux yeux du monde, le génocide suit son cours dans l’indifférence de la "communauté internationale" (il faudrait revoir le sens du mot communauté...). Un petit rappel à l’ordre de l’ONU par ci, un rapport d’Amnesty International par là, aucun écho, cette ordure de Duterte continue de massacrer son peuple. Au nom de la drogue, ou de la pauvreté, ou juste de sa folie meurtrière.



NB : Impossible de modifier ma publication précédente #7, il doit y avoir un bug. Ma modif apparait bien en HTML et en Prévisualisation, quand j'envoie "Dernière modification par..." apparait bien, mais la modif n'est pas envoyée. D'où ce petit post en plus.

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groovie
Adhérent
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5107 messages
Non mais c'est bien ça fait un fil conducteur, cette guerre va évoluer très rapidement. Duterte a le potentiel d'être un nouveau dictateur , sinon moi aussi j'avais beaucoup apprécié le travail de Daniel Berehulak. Son article et ses photographies redonnent une certaine noblesse au journalisme 2.0.  ; il m'a fait penser à l'un de mes articles préféré de 2016  " Ici, on brûle des sorcières… " / They burn Witches here (Rédaction: Kent Russell Illustrations: Alessandra Hogan) http://highline.huffingtonpost.com/arti … ches-here/

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Gilda
Banni
Inscrit le 16 Apr 2017
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groovie a écrit

cette guerre va évoluer très rapidement. Duterte a le potentiel d'être un nouveau dictateur

C'est clair. Et l'éternelle question, rabachée par l'Histoire, c'est encore et aussi celle de l'obéissance à ce genre de personnage, les éxecutants et autres petits lieutenant qui font le travail.

C'est monstrueux, rien à rajouter. A part des lieux communs sur l'aptitude illimitée du genre humain à la cruauté et à la destruction, et sur la chance qu'on a de vivre dans des pays en Paix.

J'ai regardé le lien Ici, on brûle des sorcières c'est immonde.

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Snx homme
Chat Sushi
Inscrit le 21 Aug 2017
140 messages
C'est monstrueux, j'ai l'impression que ça date de 50 ans, pourtant c'est bel et bien récent. Dégouté de voir tant d'années d'évolution, pour au final en arriver là... neutralneutral

Dernière modification par Snx (11 septembre 2017 à  10:31)

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Gilda
Banni
Inscrit le 16 Apr 2017
352 messages
Aux Philippines, le budget annuel des droits de l'Homme est fixé à 16 euros


Pour mener sa guerre controversée contre la drogue, Duterte entend museler l'opposition.

Un pas de plus vers la dictature, selon l'opposition. Les parlementaires philippins ont voté une réduction drastique du budget de la Commission des droits de l'Homme qui enquête sur la guerre controversée contre la drogue du président Rodrigo Duterte depuis son élection en 2016, en le ramenant à une somme dérisoire. Ils ont aussi fait un premier pas pour destituer la cheffe de la Cour suprême, Maria Lourdes Sereno.

Ces deux votes à la Chambre des représentants montrent aux yeux de ses critiques que le président est en train de museler toute opposition pour mener sa guerre controversée contre la drogue. Celle-ci s'est traduite par la mort de milliers de personnes et les défenseurs des droits jugent qu'il s'agit peut-être d'un crime contre l'Humanité.

Les fonds alloués à la Commission des droits de l'Homme ont été réduits à 1000 pesos (16 euros), dans le projet de budget 2018 de 3 800 milliards de pesos qui a été voté en deuxième lecture mardi soir. «Cela nous place sur une trajectoire directe vers la dictature», a dénoncé dans un communiqué le sénateur Francis Pangilinan, chef du Parti libéral, principal mouvement de l'opposition. La Commission des droits de l'Homme est l'un des organes indépendants inscrits dans la Constitution pour surveiller le travail de l'exécutif.

3 800 toxicomanes ou trafiquants présumés abattus

La commission enquête notamment sur quelques-uns des 3 800 décès de toxicomanes ou trafiquants de drogue présumés abattus par la police et les forces de sécurité dans des opérations «légitimes» selon ces dernières. Cette «guerre contre la drogue» a déclenché une importante vague de violences dans le pays, qui a été marquée par la mort dans des circonstances inexpliquées de milliers d'autres personnes.

Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent les autorités de laisser des milices faire leur basse besogne, ce que le gouvernement dément. Le budget doit encore être voté par le Sénat et le chef du Parti libéral a promis une très forte opposition à cette loi à la chambre haute. «Nous ne permettrons pas que cela passe au Sénat, même si cela signifie que le budget 2018 n'est pas voté» a-t-il dit.

La présidente de la Commission des droits de l'Homme en prison

Le sénateur indépendant Panfilo Lacson, un ancien commandant de police, a indiqué dans une interview à la radio DZMM que la version préliminaire du budget préparée par le Sénat préconisait une allocation de 678 millions de pesos à la Commission des droits de l'Homme. Si les deux chambres diffèrent sur leurs versions du budget, elles doivent se réunir pour rédiger une version commune qui est ensuite soumise au vote des deux chambres, avant d'être signée ou censurée par le président.

Une des principales opposantes du président et de sa «guerre contre la drogue», la sénatrice Leïla de Lima, a été arrêtée en février pour des raisons qualifiées de «politiques» par une résolution du Parlement européen. Cette ancienne ministre considérée par l'ONG Amnesty International comme une prisonnière d'opinion était auparavant présidente de la Commission des droits de l'Homme.


Souce : Parisien / AFP / 13 septembre 2017

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ElSabio homme
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"Celui qui règne par les armes périra par les armes, en vérité, en vérité..."


« La liberté des autres, étend la mienne à l'infini ».
Mikhaïl Bakounine

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ElSabio homme
Antifa...narchiste
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DUTERTE : «  À 16 ans, j’avais déjà tué quelqu’un »




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Rodrigo Duterte, le président philippin, s'est vanté d'avoir poignardé quelqu'un à mort quand il était encore adolescent. | Photo : Reuters




«  À 16 ans, j’avais déjà tué quelqu’un. Une vraie personne, une baston, des coups de couteau. J’avais seulement 16 ans. C’était pour un simple regard ». Ces mots sont ceux de Rodrigo Duterte, le président philippin, lors d’un discours prononcé ce jeudi.

Rodrigo Duterte a franchi un nouveau palier effrayant sous prétexte de défendre sa politique de lutte contre le trafic de drogues. Ce jeudi, le président philippin s’est vanté d’avoir poignardé quelqu’un à mort quand il était encore adolescent, dans un discours destiné à promouvoir cette guerre contre les trafiquants.

«  À 16 ans, j’avais déjà tué quelqu’un », a-t-il lancé à la foule. « Une vraie personne, une baston, des coups de couteau. J’avais seulement 16 ans. C’était pour un simple regard. Combien de plus maintenant que je suis président ? »





Il menace de « gifler » une représentante de l’ONU

Devant la communauté philippine de la ville vietnamienne de Danang, Rodrigo Duterte a également menacé de « gifler » Agnès Callamard, rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions sommaires ou arbitraires qui a plusieurs fois critiqué les méthodes employées dans cette guerre contre la drogue. Il a aussi qualifié de « fils de pute » ceux qui dénoncent sa campagne de répression.

Son entourage demande fréquemment aux journalistes de ne pas le prendre au pied de la lettre, soulignant qu’il aime plaisanter et que c’est un adepte de « l’hyperbole ». « Je crois que c’était une plaisanterie. Le président utilise toujours un langage fleuri quand il est avec des Pinoys (Philippins) à l’étranger », a confié cette fois-ci son nouveau porte-parole, Harry Roque.


Il avait promis d’abattre 100 000 trafiquants et toxicomanes présumés

Mais la répression qu’il a entreprise se fait bien dans la terreur. Depuis son arrivée au pouvoir il y a 16 mois, la police a annoncé avoir abattu 3 967 personnes. Des inconnus ont tué 2 290 suspects dans des affaires de drogue. Des milliers d’autres personnes ont été abattues dans des circonstances non élucidées, selon les chiffres de la police.

Pendant sa campagne, Rodrigo Duterte avait promis d’abattre jusqu’à 100 000 trafiquants et toxicomanes présumés. Ses opposants l’accusent d’orchestrer des meurtres extrajudiciaires en masse, perpétrés par des policiers corrompus et des miliciens. Mais Rodrigo Duterte balaie ses accusations.

Le président philippin se trouve actuellement à Danang à l’occasion du sommet annuel du forum de l’Asie-Pacifique auquel sont attendus en particulier les présidents américains Donald Trump et chinois Xi Jinping. Le président américain avait chanté les louanges de la politique antidrogue de son homologue philippin, saluant en avril dans un échange téléphonique son « travail incroyable sur le problème de la drogue ».


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Source : ouest-france
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« La liberté des autres, étend la mienne à l'infini ».
Mikhaïl Bakounine

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groovie
Adhérent
Inscrit le 13 Feb 2016
5107 messages
Je me demande si parfois, Duterte n'est que le resultat d'une masculinité toxique.

Le vrai mec,
un cowboy

Il met des gnons aux meufs, il tue un pélo, il fait bouffer la cigarette d'un touriste dans un espace non fumeur... il dézingue les dealers et ces rats de toxicos. Bref il en a quoi. C'est un grand leader, il pourra atraper des ours ssans pokéball avec Vladimir et tirer des tomahawks avec Donald.
Il pilotera un avion avec Macrotte et soumettra Merkel dans un jeu SM façon 50shades of grey.

Finalement ce qu'il faudrait aux phillipins, c'est l'accès à l'éducation...non?

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Nah3Na3 homme
Banni
Inscrit le 26 Mar 2017
24 messages
Au début j'avais une certaine admiration pour son franc-parlé mais en effet, selon un ami qui vit la-bas c'est bel et bien une grosse ordure, c'est plus un ado de 16 ans qu'il à sur le dos la, lui aussi le monde va commencer à lui chercher la merde... Il ferait tout aussi mieux de faire fermer les petits bordels ou des gros dégeulasse viennent se vider les couilles sur des mineures

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