Bonjour,
tous les consommateurs de
cannabis le savent bien, aucun d'entre nous ne réagit de la même manière quand nous en consommons. Le Pr Mechoulam s'en était déjà rendu compte lors d'une expérience qu'il avait effectuée dans une soirée avec des amis. Sa femme, Dalia, avait préparé un
space cake qu'elle avait distribué entre les invités et il avait alors été surpris de constater que les réactions au
cannabis n'étaient pas les mêmes. Certains étaient morts de rire, d'autres totalement euphoriques et parlaient sans arrêt, d'autres encore ne s'étaient rendu compte de rien. Il y en avaient aussi qui disaient se sentir dans un monde différent. Mais, par contre, une des invités n'avait pas réagi positivement à l'expérience et avait vécu un moment très désagréable.
The Scientist L'extrait en question commence à la minute 8 et 40 secondesBeaucoup plus tard, ce problème de réaction personnelle au
cannabis a intrigué la chercheuse Marie-Odile Krebs du Centre de psychiatrie et neurosciences de l'INSERM. Elle se posait la question de savoir si la génétique expliquait pourquoi certains consommateurs de
cannabis sont euphoriques ou simplement détendus, alors que d'autres font des crises d'angoisse, voire présentent des hallucinations ?
En 2014, elle publie dans la revue Molecular Psychyatry une étude intitulée
Psychotomimetic effects at initiation of cannabis use are associated with cannabinoid receptor 1 (CNR1) variants in healthy students qui montrait que la tendance à ressentir des effets psychotiques en consommant du
cannabis semblait dépendre de notre ADN.
L'équipe de chercheurs s'est intéressé au gène CNR1, qui code pour le récepteur cérébral aux cannabinoïdes, sur lequel agit le
THC. Ils ont analysé les variations dans la séquence de ce gène et les effets ressentis par des jeunes lors de leur consommation de
cannabis. Et ils ont trouvé qu'une forme particulière de ce gène, présente chez environ 30 % des sujets, semble moins souvent associée aux effets psychotiques que les autres formes.
"Cela suggère l'existence de facteurs génétiques qui prédisposent à ce type de symptômes, indépendamment des habitudes de consommation", explique Marie-Odile Krebs.
Reste à savoir si ces variants modifient le risque de schizophrénie. C'est la grande question, puisque plusieurs études ont déjà montré que la consommation de
cannabis augmentait le risque ultérieur de survenue de la maladie psychiatrique. Pour tenter d'y répondre, les chercheurs étudient maintenant de jeunes patients suivis au C'JAAD (consultation spécialisée du service hospitalo-universitaire de l'hôpital Sainte-Anne à Paris) pour des symptômes annonciateurs dans 10 à 30 % des cas d'une évolution vers une schizophrénie.
En attendant d'en savoir plus,
"ces travaux interpellent sur la sensibilité individuelle à l'usage du cannabis", conclut Marie-Odile Krebs, pour qui ce message doit passer auprès des jeunes.
"Ils doivent apprendre à reconnaître ces effets délétères qu'ils peuvent être les seuls à ressentir." Mais en tiendront-ils compte ?
Avec l'ouverture de plusieurs pays et états américains au
cannabis médical et récréatif, ce sujet est devenu primordial dès lors qu'on l'aborde sous l'angle de la
réduction des risques. Avoir la possibilité de savoir si on risque de développer une schizophrénie ou de tomber dans une dépendance sévère, est vital pour tout futur consommateur.
C'est là qu'entre en jeu la société canadienne de biotechnologie AnantLife qui vient de commercialiser le premier test génétique qui permet de prédire la réaction au
cannabis de chaque individu selon son ADN.
Je vous copie-colle l'article paru à ce sujet dans le blog Sensi seeds:
LE PREMIER TEST GÉNÉTIQUE AU MONDE A DÉTERMINER NOTRE RÉACTION AU CANNABIS
Nous sommes tous différents, notre ADN en est la preuve, et nos organismes réagissent tous différemment, entre autres, au
cannabis. Aimeriez-vous savoir ce que votre ADN dit au sujet de votre réaction au
cannabis ?
C’est dans notre ADN que sont inscrites les particularités génétiques qui nous rendent uniques. Le fonctionnement de l’organisme diffère d’une personne à l’autre, tout comme la manière dont il réagit au
cannabis. Grâce aux avancées qui ont marqué le domaine de la génétique et de ce que l’on appelle la « médecine personnalisée » ou la « génomique », il est aujourd’hui possible d’identifier nos traits génétiques et les causes des maladies qui nous affectent – ou pourraient nous affecter dans le futur – dans le but d’administrer les meilleurs traitements selon des marqueurs biologiques spécifiques. On peut maintenant appliquer cette science à la consommation de
cannabis. Il sortira bientôt sur le marché le premier test génétique qui pourra déterminer comment notre corps réagira à la consommation de
cannabis, en fonction de ce qui est inscrit dans notre ADN.
Analyse génétique appliquée au cannabisLes consommateurs – réguliers ou occasionnels, médicaux ou récréatifs – peuvent bien se demander quelle est l’utilité de ce test, puisque leur expérience première leur a déjà montré comment leur corps réagit au
cannabis. Pourtant, il faut savoir que cette analyse qui informe les non-consommateurs s’ils réagiront mal à la substance peut aussi révéler s’il existe une probabilité qu’un problème se développe à la suite d’un usage régulier.
Ce premier test génétique de
cannabis au monde se retrouvera sur le marché en octobre. Pour l’instant, il ne sera vendu que dans les dispensaires et les cliniques de consultations de
cannabis médical des Etats-Unis et du Canada. Les coûts onéreux associés à ce test – pouvant aller de 699 à 900 $ – pourraient être non couverts par les assurances médicales.
Cet outil a été développé par l’entreprise de biotechnologie canadienne AnantLife, laquelle se spécialise dans le conseil et la réalisation de tests génétiques conçus pour détecter une gamme de troubles et maladies, notamment le cancer, les maladies auto-immunes et les problèmes diététiques. Le Dr Rahul Kushwah, directeur scientifique et cofondateur d’AnantLife, s’est exprimé ainsi à la presse : «
ce test procure le profil complet de la manière dont le corps réagira au cannabis ».
Il est très facile et pratique de passer le test, sans quitter la maison, comme un test de paternité. Il ne suffit que de se procurer la trousse et d’envoyer à l’entreprise un échantillon de salive qui sera ensuite analysé à l’aide des dernières technologies de séquençage de l’ADN de nouvelle génération.
Notre séquence d’ADN est unique et irremplaçableGrâce aux dernières avancées dans les domaines de la biologie moléculaire et de la bio-informatique, il est possible d’identifier les « polymorphismes » ou « marqueurs génétiques » de notre ADN qui peuvent indiquer le type de réponse que déclenchera le
cannabis, et si un individu est plus enclin à une réaction négative, ce qui augmente les risques de complications, par exemple, de troubles mentaux ou de problèmes de dépendance.
Chacun de nous possède une séquence unique d’ADN. Les polymorphismes sont des variations de séquence à un endroit spécifique de l’ADN propres à chaque individu d’une population. En d’autres mots, ils se produisent dans un gène en particulier et varient d’un individu à l’autre. Le test d’AnantLife sert à détecter les variations génétiques qui peuvent influencer notre réaction au
cannabis et identifier les marqueurs qui révèlent une prédisposition génétique à la dépendance au
cannabis, mais aussi, aux déficits cognitifs et aux maladies cardiovasculaires qu’entraîne la consommation de
cannabis.
Toutefois, soulignons que ces variations génétiques sont peu fréquentes.Les dernières recherches démontrent qu’environ 10 % des consommateurs de
cannabis finissent par développer une dépendance psychologique.
Le cannabis médical pour mettre fin à la crise des opiacés
Selon le Dr Rahul Kushwah, l’entreprise veut, grâce à ce test, «
aider la communauté du cannabis médical à ce que la situation du cannabis continue à progresser » après avoir découvert qu’il y aurait une demande pour ce genre d’outil.
Durant des années en Amérique du Nord on a traité la douleur à doses massives d’opiacés ce qui a éventuellement mené à une énorme crise sanitaire. Aux Etats-Unis en 2016, les surdoses d’opiacés ont causé plus de décès que les armes à feu ou les accidents de la route. D’après les chiffres fournis par le gouvernement, on estime à plus de deux millions le nombre d’Américains aux prises avec un problème de dépendance aux
opiacés.
Le
cannabis médical s’avère une alternative efficace aux
opiacés dans le traitement de la douleur, de même qu’un excellent substitut pour d’autres médicaments comme les antiépileptiques et les antipsychotiques. Le Dr Rahul Kushwah croit que si les professionnels de la santé pouvaient connaître la réponse d’un patient au
cannabis, ils seraient beaucoup moins hésitants à en prescrire. C’est ici que le test génétique devient pertinent car il permet «
d’identifier, lorsque l’on veut remplacer un opiacé par le cannabis médical, les meilleurs et les pires candidats. »
Comme la génétique évolue à un rythme effréné et les connaissances dans ce domaine augmentent aussi rapidement, le Dr Kushwah affirme que le test génétique sera revu et actualisé toutes les deux semaines, au fur et à mesure que l’on découvre plus de marqueurs associés à l’expression de phénotypes relatifs à la consommation de
cannabis.
Médecine personnalisée avec le cannabisA l’aire dans laquelle nous vivons, où la
légalisation du
cannabis ne cesse de prendre de l’ampleur, particulièrement à des fins médicales, le système endocannabinoïde est le point de mire de la science. L’évolution des techniques de séquençage de l’ADN et de la médecine personnalisée nous permet de comprendre mieux que jamais la génétique et la régulation dudit système.
Actuellement, on peut traiter les patients adéquatement en leur administrant un ou plusieurs médicaments à des doses déterminées en fonction de leur profil chimique et génétique. La médecine personnalisée se
base autant sur la connaissance de la nature moléculaire des maladies que sur l’individualité chimique de chaque patient. Le diagnostic moléculaire permet une administration précise – en dose et en durée – pour chaque médicament, à chaque patient. Bien sûr, cela peut aussi s’appliquer au
cannabis médical.
Edit modération : le lien avec s...is...s n'est pas compris par tous car site de commerce aussi comme a......a. Mais l'article est très bien.
Dernière modification par Tikalmaya (09 janvier 2018 à 15:24)