[ Social ]

A Lignières les “ teufeurs ” ont du cœur

Le Ligniérois Valentin, à droite, ici en compagnie d’Aurélien, deux amateurs de musique techno ayant organisé, il y a peu, une soirée techno au profit des Restos du cœur.

C’était le 20 janvier dernier. Quelque 400 amateurs de musique techno, aussi appelés « teufeurs », se sont retrouvés près de Marchenoir sur un terrain privé, pour une soirée musicale légale à la résonance particulière puisqu’elle s’est tenue au profit des Restos du cœur.

« Nous avons collecté 850 kg de produits non périssables. Nous les avons livrés au centre de Blois et avons même reçu une lettre de remerciement ! » Valentin et Aurélien ne cachent pas leur satisfaction.
Il faut dire que les jeunes gens ont davantage l’habitude de recueillir des signes de défiance. Ils organisent, avec une bande de copains de longue date, des soirées techno. « Depuis six ou sept ans, je fais partie d’un sound system et on organise deux ou trois soirées par an. » Valentin, 25 ans, ligniérois et soudeur de métier, se heurte régulièrement aux réticences induites par la terminologie « techno ». Lorsque l’annonce de l’organisation d’une soirée se propage, pressions des riverains comme des pouvoirs publics ne se font pas attendre et la fête se voit souvent contrainte à l’illégalité. « Il y a pourtant un bon état d’esprit. Aucun teufeur n’en abandonnera un autre, même s’il ne le connaît pas, dans une situation de détresse sans intervenir. Quant à nous, côté organisation, on laisse les lieux souvent plus propres qu’en arrivant. » Passionnés de musique, de mix et de rythme… les electros ne sont pas des enfants de chœur. Et les consommations illicites ou abusives existent comme dans d’autres types de soirées.
Un état de fait connu par Valentin, Aurélien et leurs potes qui ont mis en place un partenariat avec une autre association, Caarud (*), pour la prévention des risques liés aux drogues, alcools, pratiques sexuelles, mais aussi du bruit avec la distribution de bouchons d’oreilles.
Pourtant, très au-delà de ces considérations logistiques, ce qui fait vibrer ceux qui se sont réunis en association depuis l’été dernier sous le nom de L’asso’tise, c’est toute la dynamique artistique autour de ces événements. « Il y a la musique, bien sûr, avec de véritables créateurs, mais aussi des graffeurs, des sonorisateurs, des metteurs en lumières, des vidéastes… C’est un mouvement artistique bien plus large et porteur de sens que le “ boum boum ” auquel la techno est trop souvent réduite. »
Ainsi, les jeunes gens qui ont commencé pour s’amuser sont désormais les promoteurs convaincus d’une tendance artistique indéniable même si elle demeure underground.
(*) Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues.


Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/loi … 52008b456a