[ Expériences ]

[TR] Alcool et THC: le cas du MIG21

Premier post, quoi de mieux qu'un petit TR pour commencer? ça fait pas mal de temps que je fréquente ce forum, et j'ai finalement décidé de m'y inscrire pour pouvoir partager mes expériences, et converser avec vous.  Allons moussaillon, embarque donc et laisse moi te narrer un de mes plus gros trips!

Préambule: Setup:

1. Quand et où?

Nous sommes en été 2016 dans les cantons de Fribourg/Vaud, sur le sol Helvétique. Plus précisément, le jour de la fête nationale de lutte qui se déroule alors sur l'aérodrome de la base militaire de Payerne. Il fait très chaud ce jour-là, aux alentours de 30-33 degrés Celsius (et ouais, ça tapait fort pour de la campagne suisse ).

2. Lieux importants:

- Le site de la fête de lutte, dans un premier temps. C'est énorme, il fait chaud, on est tous en chemise Edelweiss et la bière coule à flot

- Le bon spot des familles dans mon village. Je détaillerai l'endroit plus tard plutôt que de bâcler ça ici. On a la vue sur un lac, loin des gens, héhé

3. Protagonistes

- Irving (prénom d'emprunt) , mon meilleur pote et camarade de weederie/beuverie
- Pas mal d'autres gens sympathiques que sont mes amis. J'aime les mentionner même si ça ne sert à rien car ils sont vraiment cools.
- Moi, jeune freluquet de 19 ans (17 au moment des faits). Je consomme depuis maintenant 2 ans sur une base régulière et régulée (les études...)

4. Substances consommées:

- Alcool (bière, puis de la gnôle faite maison par des vieux papys suisse-allemands)
- Shit: Un pax 80 (8g) de de bonne qualité. Provenance non identifiée.
- Tabac: dans le joint

Récit

8h - 21h

C'est le Vendredi. Je me lève, je mange, prends le train et pars au gymnase comme d'hab. Aujourd'hui c'est un jour spécial, car tous les élèves de 1ère et 2ème vont faire du bénévolat pour la fête nationale de lutte, qui se déroule à deux pas en bus d'où j'étudie. Je passe la matinée à monter un grillage en compagnie de C et de B, deux gars de ma classe. Pour marquer l'occasion, on est tous en chemise traditionnelle suisse, et on porte des bretelles avec des Edelweiss dessus. Le gros cliché

Sur le coup des 10h, on bouge en direction de la fête. Une fois arrivé, pas de nos sommes sur le cul: c'est énorme. Juste énorme. Des stands à camelote un peu partout, des stands à bière, café "Lutz", etc...

Le travail est assez vite plié, du coup on demande à nos responsables ce qu'on peut faire. Leur réponse: "Bon attendez 5 minutes et si on ne vous dit rien vous êtes congédiés". Les 5 minutes passent et nous nous éclipsons, à la recherche de cette denrée tant recherchée en ce jour de canicule: la divine bière . Une fois notre saint graal trouvé, on va se poser à l'ombre d'une tente Heineken jaune. Là, il y a pas mal de gens que je connais. C'est la bonne ambiance. Et la bière coule à flot (en plus ils ne servaient que des demi-litres. damn son! ).

Le temps passe et moi je passe l'aprèm sous cette tente. Plus de temps passe, plus de gens s'cassent. Au bout d'un moment je vais voire la cérémonie d'ouverture avec la team, puis on retourne sous notre tente. Finalement Irving se pointe. C'est là que ça devient intéressant.

21h - 22h~

Après qu'Irving soit arrivé, la soirée suit son cours. On boit pas mal, mais on est pas bourrés, juste lancés. Cependant ça peut varier d'un moment à l'autre. A un certain moment, la faim se fait sentir, et Irving moi partons à la recherche de churros. On en trouve, on les mange, puis l'envie de rentrer se fait sentir. Sitôt hors de la fête, nous parvenons à chopper une navette en direction de mon village.

Une fois à bord de la navette, nous nous retrouvons à côté de 3 vieux suisse-allemands. Alors qu'ils se font passer une gourde de gnôle (de la p*tain de bonne prune), l'un d'entre eux engage la conv avec nous. Très vite ces types deviennent nos potes et réciproquement. C'est alors qu'un d'entre eux nous passe le tord-boyaux, et ça commence à faire des tours. Au début, je crois que c'est du "café lutz" (café + gnôle) froid, du coup je leur dit en Stüh: "hey, c'est du café lutz ton truc?"

Là le visage du gars s'illumine: JAJAJA KRAFE LUTZ ! Il m'explique que c'est de la prune pure, et non du café lutz froid (50 % gnôle, 50 % café). Irving et moi nous regardons: on en a bu comme des porcs, sans broncher. Faut dire que c'était bon. Et surtout, on est fin chiés, complètement bourrés. Bref.  Une fois arrivés on quitte le bus, saluons nos vieux amis et mous dirigeons chez Irving pour chopper la carg. La carg en question est un 8g de shit, du bon.

22h – 22h45

Une fois la cargaison acquise, nous nous dirigeons vers LE SPOT : un banc au sommet d'une colline, avec vue sur le lac de [nom de lac suisse]. On voit le lac en entier ainsi que les lights de toutes les villes se situant aux abords du lac. En face de nous,le Jura, grand et sombre se dresse dans la nuit. Le ciel est clair. il fait 25 degrés.

Irving commence à rouler. Selon notre nomenclature, nous allons fumer ce qu'on appelle un Witchking (joint bien dosé, élaboré par un mage noir dans les terres du Mordor, à l'aide de shit démoniaque). Irving coupe le shit au ciseau et pose les morceaux dans le tabac du ouinj. Si on n'avait pas été autant pété, on aurait fait gaffe au dosage, mais là... on était loin avant même d'avoir fumé. Plus d'un doivent se tirer les cheveux en lisant cette recette pour bad trip garanti, je les comprend. Si la RDR le pouvait, elle m'insulterait.

Au moment où le joint est finalement roulé, Irving et moi sommes dans un état d'ébriété très avancé: on a vraiment bu comme des trous et cette gnôle prise dans le bus commence gentiment à monter. Si c'était aujourd'hui, je n'aurais probablement pas allumé le bed. Et pourtant c'est ce qu'on a fait.

Du coup hop, on allume ce stick des enfers et on apprécie. La vue est top, une légère brise vient nous rafraîchir, c'est des conditions de rêve. Du bon son blast sur la box. Pendant un moment, rien de notable si ce n'est que les effets de relaxation classiques : meilleure compréhension du monde ou de certaines situations, développement de théories foireuses qui finissent en fou rire, etc.

22h45 – 1h00 : voyage en jet et climax

Environ 15 minutes après allumage, le pétard commence à sérieusement m'éclater : c'est le gros rush. Assis sur le banc, je ferme les yeux. Une sensation étrange emplit mon corps : c'est comme si la gravité se déplaçait en moi. Je peux la faire bouger vers mes pieds, ma tête, dans mes bras… Toujours sur le banc, j'ai l'impression que nous sommes sur un plateau qui commence à basculer vers l'avant. J'ai l'impression d'être précipité dans le vide, mais la chute ne commence jamais, c'est comme si j'étais collé à cette plate-forme imaginaire. Me vient alors une idée : « Et si je m'imaginais des trucs ? Genre piloter un avion ? »

C'est là que je m'imagine dans un cockpit de MiG21 (d'où le titre chiadé du ce TR). Je vois le tableau de bord vert fluo/turquoise devant moi. Je sens le casque sur ma tête, le siège sous mes fesses, les palonniers sous mes pieds ainsi que le manche à balais dans mes mains. Je décide de tourner la tête à droite et à ma grande surprise j'aperçois les nuages qui défilent à travers le plexiglas du cockpit. C'est un truc de ouf. Rien de ce que j'imagine n'est interrompu, c'est en continu et avec des sensation décuplées. Et surtout, il y a toujours cet effet de gravité qui se fait sentir. Dans ma rêverie, je décide de mettre ma post-comb' et à ma grande surprise, je me sens écrasé dans mon siège (ou plutôt le banc). Je tire le manche de mon avion imaginaire et j'amorce un looping : mes pieds, puis ma tête deviennent ultra lourds, comme si je prenais des G. Lors des virages, ma tête dodeline de gauche à droite. Quand je plonge, je sens l'absence de gravité, puis suis à nouveau écrasé lorsque je redresse l'avion de la défonce. Pour achever le tout, de la Trance bien sale sort de l'enceinte portable. C'est grisant, le son me malaxe comme un boulanger malaxe sa pâte. Je suis un cobra qui se fait charmer par la flûte d'un vieil hindou.

Au bout d'un moment, je propose à Irving qu'on se couche pour mieux apprécier le trip. Lui aussi est cramé au-delà de tout ce qu'il avait expérimenté jusque là. Chose étonnante, aucun de nous deux n'a ressenti de nausée jusqu'ici, nous sommes vraiment bien. Une fois couché parterre, j'abandonne mon MiG pour changer la zic. Une fois un autre son violent choisi (The Tesla Effect – Darren Porter & Gareth Weston), je ferme les yeux et me concentre sur les effets. Je ne suis dans l'avion, mais l'effet d'inertie exacerbée est toujours présent. Ce même effet change et se mute en quelque chose d'assez dur à décrire. Une sorte d'énergie circule en moi, comme de l'électricité. Je la sens parcourir mes tripes, ma tête, le bout de mes doigts. En fonction des choses auxquelles je pense, je peux déplacer cette force dans mon corps. Un bien être enivrant s'empare de moi, des rushs de plaisirs inatteignables autrement. Toutes ces sensations sont nouvelles pour moi, je suis comme Indiana Joint dans le royaume du bong de crystal.

Le trip commence à prendre une autre dimension. C'est bestial (au sens humain du terme, je ne parle pas de trucs sale avec des animaux hein), brutal. Les effets sont d'une intensité que je n'ai jamais revécue jusqu'à ce jour. Je sais que je me répète, mais imaginez vous pouvoir visualiser une situation quelconque, et ressentir les sensations inhérentes à cette même  situation, mais en dix fois plus intense. Si dans ma tête je me saisi d'une arme, je la sens dans mes mains. Si je tire, je sens l'onde de choc qui me claque dans la bouche et la cordite qui anesthésie mes narines de son odeur âcre. Et toujours ces visus d'une ne netteté inégalable, en continu. C'est la 4K ultra-HD 60 fps en stream continu, saupoudré de THC et d'alcool.

Après avoir tripé comme des gros sales pendant plus de 2h, nous nous réveillons et nous dirigeons vers nos maisons respectives. Et nous sommes encore très loin d'être sobres. Une fois chez moi, les mêmes effets précédemment décrits continuent encore pendant une durée indéterminée.

Nirvana.

Le lendemain, le réveil n'est pas trop difficile, juste la flemme classique qui suit une grosse défonce. Irving passe boire un café sur le coup des 11h. On a l'impression de revenir du front.

Conclusion

C'est sans doute une des meilleures expériences que j'ai eu avec le cannabis. Je me rends aussi compte que j'ai eu énormément de chance de ne pas partir en crise de parano ou en BT. Il faut dire que toutes les conditions étaient réunies : un joint sur-dosé et état d'ébriété plus qu'avancé sont la recette parfaite pour gerber et finir sa soirée à s'imaginer qu'on va finir à l'hosto.

Merci à tous de votre lecture !

Dernière modification par Wesker (06 mars 2018 à  11:09)