Bonjour,
Je peux témoigner de la fin du
sevrage dégressif de la
codéine puisque je suis passée par là le 25/12/2017.
Comme toi, j'ai débuté mon
sevrage seule passant de 24 codoliprane (le codo a 20mg de
codéine et il était en vente libre) par jour à 10 (en plus d'un an, tranquille) et j'ai consulté ensuite en addictologie depuis fin juillet 2017 pour passer de 10 à zéro à mon rythme qui a donc mis 5 mois.
Ma situation est un peu différente de la tienne car en fait mon addiction avait pour origine de fortes angoisses et du coup, l'addicto m'a prescrit un
AD tout de suite, de la venlaxyne, car elle a diagnostiqué un trouble anxieux généralisé chez moi.
Je suis passée de 37,5 à 150mg (ce n'est pas encore le maxi pour cet
AD) en 2 mois et il a fait régresser puis disparaitre mes angoisses. L'envie de
codéine est partie avec, c'était un peu dingue.
A la fin, j'étais comme toi, j'en avais marre et j'ai été un peu vite (trop pour mon addicto) sur les 4 derniers cachets. J'ai notamment décidé de retirer les 2 derniers ensemble.
Même si mon trouble anxieux est sous contrôle avec l'
AD, j'ai constaté sur la fin un retour de stress et d'angoisses qui n'a pas été énorme mais qui l'aurait été sans
AD. Le souci avec les angoisses c'est qu'elles risquent de générer une envie de plus de
codéine pour les calmer car elles sont bien plus dures à supporter que le manque physique léger du
sevrage dégressif.
Quand j'ai sauté le pas, j'ai ressenti un état entre un manque physique et un stress un peu particulier car pendant plus de 3 semaines, j'avais une tension physique et nerveuse énorme en moi, comme si j'étais branchée sur le courant. Je pense que sans cette dose d'
AD, j'aurai fait des crises d'angoisse de malade mais du coup ça s'est limité à cette tension intérieure si forte que j'ai fait de l'insomnie totale sans m'effondrer le lendemain tant c'était tendu (pas de douleurs, de tremblements, de problèmes de boyaux.
L'addicto m'a prescrit du
valium 10 à prendre le soir puisque c'est à ce moment que la tension était à son maxi (accessoirement je prenais le codo en 1 seule fois, le soir en me couchant, ce qui explique sans doute mes difficultés nocturnes actuelles pour partie). Je ne voulais pas prendre au début pour ne pas passer d'une addiction à l'autre mais j'ai fini par comprendre que j'en avais besoin pendant quelques temps pour apaiser ce "manque" un peu particulier, puis débuter l'après une fois passé.
Je pense que l'addicto a craint que cette phase de quelques semaines, puis la période d'insomnie chronique dont je souffre maintenant (qu'on peut classer maintenant dans le
PAWS) risquait de me conduire à rechuter, du moins à avoir de nouveau cette folle envie de
codéine (craving) qui a disparu.
Voilà, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de cette aide médicamenteuse temporaire dont le but est finalement d'éviter le risque de rechuter et d'envie vers la toute fin du
sevrage dégressif. S'il n'ai rien à voir avec un
sevrage brut, la fin n'est quand même pas une partie de plaisir et un peu d'aide pour éviter les angoisses n'est pas scandaleux.
J'ai peur effectivement d'une addiction secondaire avec le
valium mais l'addicto m'a garantit que pour moi l'arrêter en douceur ne sera rien à côté de l'arrêt de la
codéine d'autant que je n'ai aucune appétence pour ce produit. On le diminuera en douceur et je verrai bien.
Pour avoir déjà arrêté un
AD dans le passé, franchement parler de
sevrage me parait toujours un peu abusé. Soit on arrête trop tôt et il faut le reprendre parce qu'on déprime ou on angoisse, soit on ressent quelques manifestations temporaires mais elles sont sans commune mesure avec un
sevrage de la
codéine, surtout quand on réduit dégressivement. C'est mon avis, je sais que certains parlent d'un vrai
sevrage pour les
AD.
Bon courage à toi et ne crains pas l'après, c'est une autre aventure avec ses obstacles mais aussi ses grands bonheur et avec l'aide de ton addicto, tu vas gérer.