Bonjour,
Je suis contente d'avoir de tes nouvelles.
Le
sevrage dégressif n'est pas une partie de plaisir quand on s'approche de la fin. Quand on lit partout que bien fait on ne souffre pas du manque, c'est une bonne blague car nécessairement, plus on s'approche du dénouement et plus les manifestations deviennent gênantes, même si elles sont temporaires.
Pour te confirmer mon exemple, je suis passée de 24 codoliprane que je prenais depuis 10 ans à un arrêt total le 25/12/2017. J'ai commencé seule en 2016 et s'il est vrai qu'au début il ne s'est rien passé du tout, les difficultés ont commencé pour moi très exactement à la moitié de ma consommation initiale, dont 12.
J'ai fini en
CSAPA et c'est là que j'ai fait le plus dur, sachant de la vrai tension est arrivée à 6 cachets avec des impatiences nocturnes démentes (toutes les nuits, 6 heures par nuit, même en laissant passer 40 jours entre 2 réductions...), de l'insomnie et 4/5 jours de douleurs modérées dans le corps (ça c'était le moins gênant).
A un moment donné, la vitesse de réduction ne change plus grand chose car nécessairement ça va tirer pendant un temps. Une fois que mes impatiences ont été couvertes avec du
lyrica et que j'ai fait avec l'insomnie sans rien prendre pour la régler car je ne voulais pas, les douleurs n'ont jamais duré plus de 4/5 jours jusqu'à la fin.
La question que tu dois te poser c'est soit de tenter une stabilisation le temps qu'il faut si tu n'a pas de
craving ou alors à un moment donné de sauter le pas en anticipant la difficulté et en te faisant aider par un médicament qui va réduire le manque physique plus fort qui viendra au moment de l'arrêt.
J'ai fait le second choix et j'ai connu un mois difficile même aidée. Maintenant, je suis dans l'après et je viens de terminer mon "sevrage du
lyrica" passant de 300 à rien (franchement par rapport à la
codéine, c'est du pipi de chat, même si pour les 2 derniers ça a un peu tiré sur les bras et les jambes). L'étape suivante c'est l'aide directe que j'ai prise pour la fin du
sevrage c'est à dire 10mg de
valium. Sans lui, je pense que ça aurait été très dur, surtout que je travaille. S'il ne m'a jamais aidé à dormir, il a calmé le manque physique et quand celui-ci a disparu, il m'a aidé à m'apaiser et me préparer au sommeil, puisque la peur d'avoir envie de
codéine m'empêche de dormir dans mon lit. Je m'endors toujours sur mon canapé devant la télé.
Je vais arrêter la
valium avec plus de lenteur et je vois un psychologue au
CSAPA avec lequel je fait une thérapie comportementale et cognitive qui, je l'espère, va m'aider à gérer mon anxiété, soigner un peu mon TAG et qui je pense peut aider efficacement dans cette transition de la fin du
sevrage.
Comme le dit Trippi, le plus dur c'est l'envie, le
craving. Je n'en ai plus depuis que je suis sous
AD, c'est une chance énorme mais j'ai la peur d'avoir envie qui cadre bien avec ma nature anxieuse et me bouffe un peu. J'espère que le temps aidera même si je reconnais que 4 mois après j'ai encore tendance à fuir toute situation qui pourrait créer cette envie de bouffer du cachou.
Je te souhaite bon courage et à vrai dire je nous souhaite tous de nous accrocher à ce que nous voulons réaliser, s'arrêter, réduire, ne pas flancher ou je ne sais.