Bonjour,
A force de lire les témoignages différents de ce forum, sur des drogues que je connais comme sur d'autres jamais prises il y a au sujet des
descentes et de la culpabilisation un trait commun.
Je vais essayer d'être le plus clair possible.
Moi par exemple j'ai énormément culpabilisé sur la
coke, ses
descentes, là où elle m'a entrainé (où JE surtout) me suis entraîné. Bref cette déchirure de savoir que tu allais te vautrer, tu le savais depuis le début de la défonce et quand tu t'es vautré tu rumines comme un malade cette morgue d'être soi avec souvent un discours assez obsessionnel puisque qu'il y a discussion entre toi... et toi.
T'es Gollum du seigneur des anneaux quoi, tu te parles à toi-même, une conversation entre sa conscience (donc un espoir quelque part) morale, solide, forte et réelle, puis l'autre plus dynamique, donc la grosse merde qui pleurniche d'en être dans un état déplorable, mais surtout dans une souffrance réelle.
J'ai accusé la
coke de m'avoir ouvert les portes de ce va et vient douloureux, puis de souvenirs en souvenirs, avec l'
alcool, j'ai le même rapport. La superbe cuite du lendemain qui te rend tellement mal et te fais vomir ta bile, douleurs abdominales en cadeaux et posture du pénitent (oui, il faut se mettre à genoux et vomir !!) . Sauf qu'une murge est socialement acceptée.
Mais paradoxalement des amis eux n'avaient pas ce problème-là, soit la culpabilité. Ils éludaient. Ca ne veut pas dire qu'ils géraient, mais contrairement à moi, ils refusaient de s'interroger.
Bizarrement j'ai "combattu" mes addictions en combattant aussi la culpabilité ou plutôt en acceptant.
Puis en gérant aussi l'envie, par exemple au lieu de la faire fuir de mon cerveau (quand le fameux désir commence à chauffer ton corps) je l’accepte, je me vois entrain de taper par exemple, je respire, et attends que le fort désir qui est aussi physique, psychique, avec des palpitations etc, redescende.
Bref, au lieu de tenter d'effacer le truc, je me vois virtuellement entrain de le faire.
J'ai déjà craqué, mais chaque jour qui a passé aura gagné en confiance de faire redescendre l'envie. Chacun ses délires tu me diras.
Parfois, je l'ai fait avec le produit sous les yeux. La
coke. Elle "était là", grave, j'avais juste à saisir un billet et de me farcir le pif...
Forcément, la culpabilité qui aurait pu exister le lendemain si j'avais craqué c'est transformé en sourire.
Quand j'ai cédé, je n'ai pas virer vers le chaos, soit les mêmes délires qu'avant, par contre je ne me suis pas culpabilisé outre mesure.
En lisant ici donc, je vois que d'autres ont exactement les mêmes problèmes indépendamment du produit.
Attention je ne relègue pas l'envie, l'addiction à quelque chose de neutre, une envie de
mdma est plus puissante qu'une envie d'
hero (avec tous les autres paramètres autours), car dire cela reviendrait à tomber dans le cliché du "ça n'est qu'une question de volonté".
Mais je cherche plus justement à comprendre comment on peut, si on le peut, s'opposer au désir de la drogue, comprendre cette culpabilité, et au final se sortir des addictions quand elles deviennent un calvaire pour soit et les autres.
Je crois que les TCC travaillent en ce sens, plutôt que fuir le monstre, ils t'apprennent à découper tous le processus, d'approcher la bête.