Bonsoir Pauline,
Ce que tu es aujourd'hui, qui tu es aujourd'hui, c'est le résultat complexe des interactions entre ton hérédité et les environnements dans lesquels tu t'es développée, in utero, au cours de ta première année de vie et au cours des suivantes...
Peut-être, si tu disposais de toutes les informations avec précision, pourrais-tu attribuer telle ou telle particularité ou trait de caractère à ceci ou cela avec un niveau de confiance élevé, mais dans les circonstances que tu présentes c'est trop flou pour dire quoi que ce soit avec certitude.
Si tu as une idée plus précise des consommations et du mode de vie de ta mère biologique, tu pourras trouver des informations sur les conséquences sur le foetus de telle ou telle substance et vérifier si tu t'y retrouves. Je pense que de nombreuses études scientifiques ont été menées sur ces sujet et que tu pourras te faire une idée, au minimum sur le plan statistique.
Mais si tu prends, par exemple, l'
alcool, son action est si mprévisible qu'on recommande aux femmes enceintes de ne pas en consommer du tout pour éviter tout risque : apparemment des enfants pourraient naître avec un syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) sans que leur mère ait bu abusivement, voire même en ayant très peu bu d'
alcool au cours de la grossesse, et inversement des bébés en pleine santé naissent de femmes qui en consommaient plus que modérément. Alors, une forme marquée de SAF sera reconnue par les médecins, mais une forme mineure pourra passer inaperçue si l'on ne se pose jamais la question. J'ignore comment cela se passe avec les autres drogues ou médicaments et si les effets sont aussi aléatoires, ou s'ils sont aisés à identifier et attribuer.
Ceci dit je n'ai jamais entendu que l'anorexie (si c'est cela dont tu parles et non d'une maigreur ou faiblesse extrême dont tu ignores la cause) pouvait être le résultat de la vie utérine. Je connais une personne née et restée très chétive suite à l'anorexie de sa mère au cours de la grossesse.
Si jusqu'à présent tu t'es toujours aimée sans te poser de questions et si tu t'en poses aujourd'hui doutant d'être vraiment toi, en te demandant si tu n'avais pas le potentiel de tout autre chose mais que ton développement a été dévié de son cheminement naturel, si tu as l'impression de rencontrer plus de difficultés que les autres dans la vie en raison de handicaps multiples, alors je ne sais pas si l'injonction de t'aimer telle que tu es peut t'aider.
Si au contraire tu ne t'es pas suffisamment aimée, ou si tu t'es culpabilisée de différences, qui ne sont que le résultats de tes premières années d'existence, ta démarche d'essayer de comprendre et de faire la part des choses peut t'aider c'est certain. Reconnaître qu'on a démarré dans la vie avec des handicaps, certains que l'on n'a pas su dépasser, d'autres avec lesquels a fait du mieux possible ou que l'on a surmonté, peut faire prendre conscience de sa propre valeur.
J'ignore qui serait le plus apte à t'apporter l'information que tu recherches. Peut-être un pédiatre? Mais les médecins sont souvent pressés... Certains ici sauront sûrement t'orienter vers des ressources documentaires ou témoigner. Si tu as très peu d'informations sur le mode de vie de ta mère biologique au cours de la grossesse, le plus simple reste de partir de tes troubles et de rechercher les causes possibles qui pourraient en être à l'origine.