Témoignage bien trop long conduisant à EST-CE QU'ON PEUT S'EN SORTIR ?

Publié par ,
3190 vues, 4 réponses
avatar
Spotted
Nouveau membre
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Apr 2018
8 messages
Salut à tous,

Ça risque d'être un peu long, je m'en excuse. J'suis juste en détresse totale et fallait que je lâche un peu tout ça, et savoir si quelqu'un aurait une réponse à ma question: est-ce qu'on peut vraiment sortir des drogues?
J'parle plus de crack que d'autre chose, mais pour mon compte, j'ai été dans une espèce de descente aux enfers.
Ça fait longtemps que j'suis les forums, sans jamais vraiment oser dire quoi que ce soit. Honte je pense. Mais si ça peut aider des gens à ne pas faire les mêmes conneries que moi, alors, au moins, ç'aura été utile.

Remise en contexte, partie longue, pardon.
J'ai commencé tôt. Premiers joints peu après mes 13 ans, puis peu après, tout part en vrille.
J'étais une gamine un peu perdue, j'me sentais pas à ma place au bahut et j'avais besoin de me sentir acceptée quelque part. Je trainais pas mal dans les catas à cette période, en m'enfuyant par ma fenêtre quasiment tous les soirs (habitant au premier, je me cassais souvent la gueule, mais jamais j'me suis faite spotted, thank the Lord). J'm'étais faite un p'tit groupe de potes là-bas, tous aussi duper les uns que les autres, plutôt adorables à leur manière. Mauvaises fréquentations qui font du bien.
Ai été alors initiée à quelques trucs sympathiques comme le LSD, la kéta, le vrai bon speed, et à peu près tout ce qu'on aime bien en teuf. Sans vraiment réfléchir au fait que j'étais peut-être un peu jeune. Qu'est-ce qu'on s'en fout quand on se sent mal de savoir si ce qu'on fait est bien ou non.

Spoiler

  Et puis j'ai rencontré C., qui était adorable, jolie comme un cœur et complètement toxico. On se rapproche, et on finit par sortir ensemble. Différence d'âge de 5 ans, osef, c'était la seule qui avait réussi à me redonner un peu d'espoir. AHAHA que c'est mignon...

C. avait cette particularité de vouloir faire de moi un mini elle. Elle m'initie à la coke, et petit à petit, chaque rendez-vous se transforme en séance de défonce.  J'teste pas mal de trucs, me tape un nombre de bad pas possible avec le L, mon amour pour la kéta grandit.
Puis j'ai 14 ans. Elle m'explique qu'il faut que je teste un truc, parce que la coke c'est sympa, mais qu'il y a mieux. Toujours.
C'est à peu près deux semaines après mon anniv que j'ai eu le bonheur de tester le kek pour la première fois.
Je ne sais pas trop comment est-ce que je peux résumer ça. Euphorie et bien-être je présume? On passait du temps à fumer, sur des nuits entières parfois, à se taper des grandes barres, à se dire qu'on allait BIEN. Et qu'on pouvait arrêter quand on voulait. Comme je le disais : qu'est-ce qu'on est mignon quand on est naïf.
14 balles. C'est pas cher la défonce. J'avais pas de thunes, mes parents sont l'exact opposé des gens blindax. J'me suis mise à voler dans les sacs des gens de mon bahut, puis à bicrave à droite à gauche, histoire de pouvoir payer notre dope.
On continuait à priser de la C et de la kéta, mais de moins en moins. On allait acheter des pipes déjà utilisées, toujours plus de kek, toujours toujours toujours.
Et puis après c'est parti en couilles.
J'ai fait de la merde, un peu manipulée sans doute par ma copine. Beaucoup même. On avait toujours besoin de thunes. Rembourser un dealos. Acheter notre dope. On s'est engueulées. Réconciliées.

Et C. s'est jetée sous un RER, une semaine après le Bataclan. 0 explication. Un message de la Loutre, une amie en commun : "C. est morte. Dsl .__. si t'as besoin de quelque chose, tu me dis"

Suis partie en vrille. Je voulais plus prendre de kekra, j'avais plus envie de faire comme avant.
J'teste tout. Tout ce que je pouvais trouver. Benzos, tramadol, subutex, méthadone, meuh (ça aussi c'est terrible. Tu beuges tes tripes au début, mais putain. Qu'est-ce que c'est bon.) Et pis je rechute. Avec la meuh en sniff en plus. Mais mon frère capte que ca va pas, suis envoyée en desintox, en disant aux parents qu'il me prend pour les vacances. Il me couvre, il est passé par là aussi. (Coucou à ceux qui ont eu la chance de fréquenter les CSST. )

Je sors,  en dépression, mais je me dis qu'au moins ça va mieux. A-ha. Grosse erreur.
À peine un mois plus tard, je retrouve ma pipe, bien planquée dans un carton de Playmobils. Et bim, j'retombe.

On va dire que c'est la fin de l'inutile témoignage ci-dessus

Je sais pas si vous voyez ce que je voudrais dire si je disais que c'est quelque chose d'incroyablement plaisant que le crack. La sensation que ça procure. Bien-être et tout. Mais trop trop court, toujours. Et le putain de manque qui arrive aussi rapidement.

Ça va faire bientôt 9 mois que j'ai pas retouché au crack. Mais pas un matin sans que j'y pense.
J'prod en vrac, toujours. Je peux plus sans. Plus de C en revanche, plus d'opiacés non plus.
Et j'ai cette putain de peur au bide de me dire que je risque de retomber. C'est tellement tentant. Suffit de prendre le métro pour en trouver, de trouver le mec qui en vend dans ton tieks, à côté du CAARUD.
Tout me donne envie. L'odeur dans les couloirs des gares, les potes qui en prennent devant toi, parce que t'oses pas leur dire, le souvenir d'extase absolue quand t'en prenais.

Est-ce qu'on peut vraiment s'en sortir ? Est-ce qu'on peut vraiment abandonner les prods en général?

Pardon. C'était long. Si quelqu'un a lu jusqu'ici, merci beaucoup.

J'avais besoin de dire ça, à des gens qui me connaissent pas. Ou juste pour moi. Peut-être que ca ira mieux une fois que c'est sorti.

Et merci aux gens des Narcotiques Anonymes, c'est eux qui aident le plus, finalement.

Dernière modification par Spotted (09 juin 2018 à  02:32)

Hors ligne

 

avatar
FunkyHunk homme
Banni
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 28 Sep 2017
987 messages
Blogs
'soir,

D'abord, tout dépend de la définition que tu donnes à "s'en sortir",

Arrêter toutes consommations, maitriser la quantité et la fréquence, etc...

Il y a beaucoup de façon d'arrêter, et la méthode sera, à mon sens, toujours en fonction du contexte/de la personne.

Toi, tu sembles être un peu dans le même schéma que moi, à savoir: une polyconsommation. Et je pense que ce ne sont pas les cas les plus simples à gerer.

En temps normal: on identifie le produit, on réduit gentiment, on met en place un sevrage tout en cherchant des causes psycho à la consommation/entamant une thérapie par la parole, et "basta" si j'ose dire.

Toi, tu consommes plusieurs produits, tous plus différents les uns que les autres.
Tu penses qu'il y a un mal être derrière cette prise de produits.. ? Si oui, ce sera la première voie dans laquelle s'engager, bien avant la partie physique (privation du produit, sevrage, eventuel TSO...)


:)

Dernière modification par FunkyHunk (10 juin 2018 à  02:43)


Powered by Me®

Hors ligne

 

avatar
DeviantX homme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 08 Jun 2018
25 messages
salut, salut

Déjà désolé pour ce qui t'est arrivée c'est malgré tout un schéma qui n'est pas rare a voir.

j'aurais une question avant de réellement commencer : Consomme tu toujours quelque chose ?

En ce qui concerne la possibilité de sortir de la drogue en effet c'est possible mais si c'est aussi dur c'est qu'il faut bien se dire que la drogue c'est de la drogue ce que je veut dire c'est que le but d'une drogue est d'être addictive ce pourquoi il est si dur d’arrêter toute consommation.

Pour toi qui souhaiterai arrêter faut que tu te pose les bonnes questions exemple.
-pourquoi tu a commencée car tu n'a probablement plus aucune raisons de continuer.

Après en ce qui concerne ton envie permanente , et c'est le plus dur , il faut que tu reste forte pense a tout ce que tu a perdu .

En espérant t'avoir aidé. smiley-gen013

Comme si l'on pouvait se passer de cette drogue cruelle de l'espoir quand on a le malheur d'aimer plus qu'on n'est aimé !

Hors ligne

 

avatar
Spotted
Nouveau membre
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Apr 2018
8 messages
Hey à Funky, d'jà merci pour ta réponse. Par arrêter, j'entendrais plus le fait de pouvoir vivre sans. Contrôler les doses, fréquences mais surtout pouvoir se faire une pause de 15 ans sans avoir le moindre symptôme de manque.
Le problème du sevrage, c'est que vu que je ne peux pas tout arrêter d'un coup, je dois arrêter peu à peu. Et avec les cours, c'est complexe. Va gérer le non sommeil et les crises de manques pendant les moments importants de l'année. Alors j'ai du mal. Beaucoup.

Hors ligne

 

avatar
Spotted
Nouveau membre
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Apr 2018
8 messages

DeviantX a écrit

j'aurais une question avant de réellement commencer : Consomme tu toujours quelque chose ?

Salut Deviant,
Malheureusement je ne peux pas ne plus rien consommer. Pour le moment je fume et je bois régulièrement, je prise toujours un peu, notament kéta et MD. Et je change relativement souvent de benzos, parce que je m'accoutume très rapidement (valium, Xan, tout ça).

Merci d'avoir  pris le temps de me lire :)

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Sniffer - Temps qu'on peut s'en envoyé
par FADW, dernier post 27 août 2015 par FADW
  11
logo Psychoactif
[ Forum ] Addiction - Comment sortir de la
par Malefique, dernier post 20 novembre 2019 par Bootspoppers
  4
logo Psychoactif
[ Forum ] Cacher qu’on est sous coke
par Lek345, dernier post 22 juillet 2024 par Gabigabi
  4

Pied de page des forums