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Trois molécules, du zolpidem, du tétrazépam et du tramadol, ont été retrouvées dans le corps d’Alexia Daval lors de prélèvements sanguins et capillaires, a appris franceinfo mercredi 28 novembre de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien. Ces trois substances avaient été absorbées par la victime dans les mois précédant sa mort.
Prise "répétée" d'antalgique qui aurait entraîné des "crises" d'agressivité chez Alexia
Le zolpidem, utilisé comme somnifère, et le tétrazépam, un décontractant musculaire, avaient déjà été prescrits à Alexia Daval. En revanche, le taux de tramadol, un antalgique, retrouvé dans les analyses font penser à une prise "répétée", précise une source proche du dossier à franceinfo. Est-ce la prise de ce médicament qui a entraîné des "crises" d'agressivité chez Alexia ? Des "crises" dont seul Jonathann Daval a été témoin. D’autres expertises sont toujours en cours. Selon les proches de la victime, Alexia ne s'est jamais fait prescrire du tramadol.
Les parties civiles demandent à avoir accès au dossier médical de Jonathann Daval, pour vérifier les prescriptions le concernant et voir s’il n’y a pas une de ces molécules qui a été prescrite pour lui.
Par ailleurs, le suspect numéro un sera à nouveau entendu dans le bureau du juge jeudi matin à Besançon. Jonathann Daval, l’informaticien de 34 ans continue de nier les faits, mais devra s’expliquer sur les nombreuses contradictions qui ressortent de l'enquête. La dernière fois qu'il a été interrogé par le juge d'instruction en juin, Jonathann Daval est revenu sur ses aveux et a accusé son beau-frère Grégory Gay d'avoir étranglé Alexia.
Jonathann Daval à nouveau devant le juge pour s'expliquer sur ses trois versions différentes des faits
Jonathann Daval devra s’expliquer notamment sur son ADN qui a été retrouvé sur le corps de sa femme. Il y a également ce bouchon d’une bombe de produit inflammable découvert sur la scène de crime et qui pourrait appartenir à l’informaticien.
Jonathann Daval devra également donner des explications sur le cheveu de sa mère, retrouvé dans le coffre de son véhicule utilitaire, qui a servi à transporter le cadavre. La mère de Jonathann Daval nie de son côté toute complicité dans cette affaire. "Jamais les parties civiles n'accepteront que le dossier soit clôturé sans que la piste de la complicité n'ait été définitivement purgée", a indiqué Me Gilles-Jean Portejoie qui défend le beau-frère de Jonathann Daval, Grégory Gay.
Est-ce que cela vous inspire quelque chose? Soumission chimique et/ou abus de substances psychoactives? Le prétendu lien entre prise de ces substances et agressivité ou fausse-couche est-il crédible?
Merci.
"Il y avait un problème de prise de médicaments". Sur les traces de somnifère, de décontractant musculaire et d'antalgique retrouvées dans le corps d'Alexia, Samuel Estève, l'un des avocats de Jonathann Daval, estime que cet élément conforte les explications de son client sur "les crises de violence" d'Alexia.
Du coup, la partie civile veut vérifier que des médicaments ne lui ont pas été administrés à son insu.
On ne parlerait presque plus de cette affaire si il n'y avait pas eu autant de vidéos mettant en scène ce fait divers nous donnant une place de spectateur, presque de témoin.
Le problème de médicaments soulevé par la défense est un tentative pour minimiser l'acte, le meurtre d'un individu victime d'une junkie aux accès de colère.
Jonathan Daval se pose en victime, dit avoir été humilié pour son infertilité supposée depuis le départ.
Pas de rebondissement, on reste dans le "consternant" d'une défense à la Catherine Sauvage.
Pour le moins consternant.
La "drogue" est ici instrumentalisée pour nuire à la victime, même si elle bénéficiait d'une prescription, la défense s'empare de ce qu'elle peut pour sauver les meubles.
C'est particulièrement odieux, mais c'est aussi une facette de la justice où un accusé tente tout et puisse tout envisager pour se défendre.
C'est juste ce que je décrypte de cette affaire.
Dernière modification par Mister No (29 novembre 2018 à 16:42)
Hors ligne
Mister No a écrit
C'est juste ce que je décrypte de cette affaire.
C'est intéressant car spontanément je voyais plutôt cela venir des parties civiles ou de l'accusation (thèse de l'empoisonnement, mais il faudrait apporter des preuves supplémentaires), parce que d'autres articles mentionnent une absence de prescriptions récentes de benzos, ou de prescription tout court pour le tramadol.
L'article suivant va plutôt dans le sens de ton interprétation:
Paris Match a écrit
La présence de Tramadol, un antalgique opiacé dans le sang d'Alexia Daval, révélée par des analyses toxicologiques, n'est pas "anodine", a estimé jeudi Me Randall Schwerdorffer, l'un des avocats de Jonathann Daval. Me Schwerdorffer s'exprimait quelques minutes avant le début de l'interrogatoire de son client, suspect numéro un du meurtre de son épouse Alexia, par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Besançon.
Évoquant "les résultats de l'analyse toxicologique du sang d'Alexia, avec la présence manifestement de Tramadol", l'avocat a estimé devant la presse que ce n'était "pas anodin", relevant "les conséquences de ce type de produits sur la personnalité et les changements d'humeurs significatifs que cela provoque". Selon lui, cette question figurera parmi les "points importants" qui seront vraisemblablement abordés lors de ce second interrogatoire de Jonathann Daval sur le fond de l'affaire.
Comme on lui demandait si Alexia avait pu être droguée à son insu, Me Schwerdorffer a répondu: "Je ne vais pas faire d'hypothèse, mais ce qui me perturbe c'est que très clairement Grégory Gay (beau-frère d'Alexia), il y a deux jours, désigne la maman de Jonathann Daval comme étant complice", ce dont elle s'est ensuite défendue publiquement.
Et "hier, les parents d'Alexia désignent Jonathann comme étant potentiellement un empoisonneur", laissant entendre "qu'il aurait agi avec préméditation dans le but d'éliminer Alexia en lui administrant des substances à son insu pour provoquer des somnolences, un accident, ou pour provoquer son décès et, in fine, il l'aurait étranglée".
"Il n'a jamais été question de préméditation dans cette affaire, Jonathann Daval n'a jamais été soupçonné par la justice d'être un empoisonneur", a répliqué Me Schwerdorffer. L'émergence dans la presse de ces éléments "apparus un mois après le décès d'Alexia" vise "quel but ? Impressionner Jonathan ?", s'est-il interrogé. Le corps d'Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé partiellement brûlé début novembre 2017 dans un bois non loin de Gray-la-Ville, en Haute-Saône, où résidait le couple.
Après avoir affirmé qu'elle avait disparu lors d'un jogging, Jonathann Daval avait été arrêté en janvier et avait avoué en garde à vue avoir étranglé sa femme au cours d'une dispute, tout en niant avoir brûlé le cadavre. Au début de l'été, l'informaticien avait fait volte-face, assurant qu'il n'était pas responsable du meurtre et que sa femme avait en fait été étranglée par son beau-frère, Grégory Gay, au domicile des parents d'Alexia. Tous auraient ensuite conclu "un pacte secret" pour dissimuler les faits. L'autopsie avait révélé qu'Alexia Daval avait été victime de violences, rouée de coups et étranglée.