alternative à  la métha?

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camille
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bonjour à  tous,

je vis depuis plusieurs années avec mon compagnon, héroïnomane substitué depuis plus de trois ans. après plus de 2 ans au subutex (injecté), il est passé à  un traitement méthadone;ce qui a été plutot positif au début. (plus de shoot et donc moins de contraintes et de risques  pour lui, une prise par jour etc...) petite lune de miel avec la métha pendant quelques mois puis le début de l'enfer.

ça fait maintenant un an qu'il suit ce traitement et tout deviens de plus en plus dur. outre tous les effets secondaires de la méthadone, son état de santé se dégrade de au fur et à  mesure. ayant atteint un dosage assez élevé au cours des premiers mois (180 mg) il s'est vite rendu compte que c'était difficile pour lui de prendre toutes ces fioles quotidiennement  qui lui bousillent le foie , étant donné qu'il a des antécédents hépatiques . bref, il a décidé de baisser et d'essayer de se stabiliser à  un dosage plus bas.
mais rien n'y fait, c'est devenu une vrai galère: des douleurs atroces  dès qu'il prend son traitement, une difficulté physique  pour se mouvoir dès le réveil , un état de fatigue important permanent qui l'empêche de vivre correctement et d'apprécier la vie.

il m'apparaît que ce traitement n'est pas adapté pour lui, surtout quand je lis le forum ou il est fréquemment évoqué que l'objectif de la méthadone est d'apporter "une bonne qualité de vie" aux usagers.
n'étant pas moi même usagère, j'ai du mal à  le conseiller sur ce sujet.

est il possible de trouver un traitement plus approprié à  ce genre de situation et peut on l'imposer à  son médecin?
merci

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Chris
PsychoHead
Inscrit le 14 Feb 2008
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Bonjour Camille !!!

Tout d' abord non la logique est que ce n' est pas au patient d' imposer au médecin le traitement qu' il veut, mais plutot au médecin de trouver en en parlant avec le patient le traitement le plus approprié, mais la France ayant un trés grand pas de retard sur les différents TT de substitution, il a le choix entre subbutex et méthadone, ayant échoué aux deux il peut peut-etre avoir droit après une demande de son médecin auprès du médecin conseil de la sécu' à  un TT aux sulfates de morphine ...

Ceci dit étant donné qu' il a des antécédents d' injecteurs, je ne pense pas que cela soit la bonne solution, je te dis ca pour l' avoir vécu , j' ai été obligé moi-aussi de repasser des sulfates de morphine en shoot à  la métha' et meme en étant moins dosé que ton copain je suis toujours fatigué, envie de rien, ne sort jamais, sauf pour mes examens et RDV médicaux ...

Le mieux serait pour lui qu' il prenne un RDV avec un addictologue spécialisé en toxicomanie, ou un Centre Spécialisé mais nous sommes hélas trés "restreint" au niveau des TT de substitution, mais il peut peut-etre rajouté à  sa méthadone, un autre traitement, ou lui faire faire une méthadonémie pour voir si son dosage lui correspond bien ...

Tiens nous au courant et si tu veux dis nous de quelle région, ville vous etes nous aurons plus facile à  vous conseiller sur certains centres parfois mieux que d' autres dans une meme région wink

Courage je sais que ce n' est pas facile, moi-meme actuellement n' aurait qu' une envie aller me foutre sous la couette et oublié tout, toutes ces années de galère mais voilà  il faut avancer du moins ne pas "reculer" ...

Amitiées Chris !

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
camille
il est vrai qu'on ne peut pas "imposer un traitement au médecin "car c lui qui détient ce pouvoir du fait d'un savoir...supposé!!après tout dépend de vos relations perso avec ce médecin; si elles sont bonnes, il n'y a pas de raison qu'il ne vs entende pas! surtout si ton copain va si mal!
a t il essayé de passer aux gélules?? (ainsi il n'y a plus l'alcool qui torpille le foie) (je parle de métha)
a t il fait un bilan hépatique récemment?si non, je le lui conseille fortement; ses symptomes évoquent à  premiere vue un probleme de ce coté; après il faut voir!
surtout qu'il ne reste pas comme cela, la substitution en effet est bien faite pour qu'on se sente bien, pas aussi mal que lui
est il bien dosé?

l angoisse est le vertige de la liberté

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camille
Nouveau membre
Inscrit le 09 Feb 2009
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merci à  vous
c'est vrai  que ce sont des bonnes pistes qui pourraient nous aider.
il est peut être bon de se reposer les questions depuis le début (dosage, faiblesse hépatique , contexte global...)
à  bientôt , je vous donnerait des nouvelles de nos avancées
merci encore

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prescripteur homme
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12147 messages
Manifestement il faut faire quelque chose mais quoi ??

Pour la methadone 180 mg est une dose tres élevée et même avec la diminution récente il serait bon de savoir si on se situe en sous ou sur dosage. Pour cela un dosage sanguin me parait indiqué.
Il est possible aussi qu'on puisse ameliorer les choses avec des traitements associés.
Donc voir un addictologue est en effet un bon conseil.

Il me semble que le premier temps doit etre de documenter les fait que la Methadone est vraiment mal supportée ou au contraire que c'est un pb de dosage. Eventuellement une hospitalisation peut etre utile.
Il est possible qu'ayant souffert dans le passé, toute modification de dose soit mal ressentie (et attendue avec anxiété) et qu'un mlilieu protecteur permette d'optimiser la dose.

Si la conclusion est que la Methadone est vraiment inutilisable, en effet le choix est difficile.
Le Moscontin ou Skenan peuvent etre autorisés sur dossier si l'intolérance au Sub et à  la Methadone sont bien documentés (ce qui devrait etre le cas si on essaie d'optimiser la Methadone et que cela echoue). Mais en effet le risque d'injection est élevé.
Bertrand (de ce forum) a obtenu les patchs de Durogesic et en est content mais je crois que c'est assez difficile de l'obtenir.

Pour tous ces projets il faut un medecin addictologue ou psychiatre (ou generaliste mais il risque d'etre bloqué dans la prescription) avec lequel une bonne relation soit mise en place. En particulier le medecin risque de ne pas prescrire ce qu'il faut s'il a l'impression que sa prescription peut etre detournée et qu'il est manipulé.
Par contre si on lui soumet la difficulté  de façon claire et franche (y compris en decrivant les eventuelles prises paralleles) il se concentrera sur le soulagement de la souffrance.
Amicalement.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Chris
PsychoHead
Inscrit le 14 Feb 2008
1138 messages
Merci une nouvelle fois Prescripteur pour toutes ces précisions big_smile
Amitiées Sincères Chris :)

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camille
Nouveau membre
Inscrit le 09 Feb 2009
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je laisse la parole à  mon compagnon, qui seras mieux vous expliquer les difficultés rencontrées...
Bonjour à  tous et à  toutes, je suis binbin je suis déjà  membre du forum je ne sais pas si vous vous souvenez tjrs de moi ? Pour mieux comprendre les difficultés que nous rencontrons je vous suggère de relire mes anciens messages... Comme vous l'avez suggéré sa fait déjà  un moment que je parle à  mon toubib du passage a la sulfate de morphine, mais il  esquive habilement le sujet depuis quelque temps... il est tellement content d'avoir put me faire accéder au prgrm méthadone, je crois qu'il pense que tout est fini depuis que je n'injecte plus... j'entretiens de bons rapport avec lui et on fait partie de la même association... pour ce qui est de la méthadone en gélules, on nous à  dit que c'est trop tôt... j'avoue que je ne sais plus vraiment comment m'y prendre, n'y quoi faire... merci de votre écoute, amicalement binbin et camille wink

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binbin
Nouveau Psycho
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voilou, j'ais retrouvé mon profil ouf! wink

Dernière modification par binbin (09 février 2009 à  22:03)

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prescripteur homme
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Pour la methadone en gelule il vaut mieux en effet que la dose soit stabilisée.
Je pense toujours que le mieux est de voir quel est le pb avec la Methadone et s'il peut etre résolu dans le cadre de la Methadone.
(nb= bien entendu quand il y a des douleurs "associées à  la prise de methadone" il faut vérifier que ce ce ne sont pas des douleurs liées à  d'autres problemes. Donc examen medical eventuel).
De toutes façons les raisons d'un eventuel echec total de la Methadone seront utiles pour piloter un eventuel Tt Moscontin/Skenan.(c'est quand même la même classe de traitement).
Amicalement.

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binbin
Nouveau Psycho
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merci pour ces précisions, le "Durogesic" dont vous nous avez parlé plus tôt à  l'air d'être une alternative intéressante... pourrions nous avoir un peu plus d'info ? merci d'avance j'en parlerais plus tard sûrement dans  une discussion, mais le cannabis m'aide énormément à  surmonté les douleurs et l'envie quasi-perpétuel de fixer... est-ce une solution envisageable sur le long termes ? et comment je pourrais faire pour en cultiver tranquillement sans me faire emmerder par police et voisins( un ami séropositif à  eu une autorisation officielle pour cultiver...) voilou ! et encore merci pour votre soutient
amicalement wink

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Alain Will homme
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binbin a écrit

merci pour ces précisions, le "Durogesic" dont vous nous avez parlé plus tôt à  l'air d'être une alternative intéressante... pourrions nous avoir un peu plus d'info ?
...
mais le cannabis m'aide énormément à  surmonté les douleurs et l'envie quasi-perpétuel de fixer... est-ce une solution envisageable sur le long termes ? et comment je pourrais faire pour en cultiver tranquillement sans me faire emmerder par police et voisins( un ami séropositif à  eu une autorisation officielle pour cultiver...) voilou ! et encore merci pour votre soutient
amicalement wink

Salut binbin et camille,

Pour le durogésic :

C'est un antalgique puissant qui contient un dérivé de la morphine. Il combat la douleur en agissant directement sur le cerveau. Le dispositif transdermique permet une diffusion progressive et constante du médicament pendant 72 heures.
Il est utilisé dans le traitement des douleurs chroniques sévères, qui ne sont soulagées que par les antalgiques dérivés de l'opium.

Extrait du vidal ; ça ne se cultive pas évidemment. Je pense que tu parlais du cannabis à  cultiver wink

La législation actuelle est en cours d'évolution d'après les dernières infos que j'aies en ma possession. Peut-être que Pierre ou Sativa pourront te répondre exactement. Perso je ne saurai être qu'approximatif (tolérance de 5 plants par appartement sans risquer une condamnation pour traffic ou recel)...

Bon courage pour le traitement. Perso, j'envisagerai, outre des examens pour voir si tout va bien et si la métha est seule en cause, un essai des gélules (ça représente bcp d'excipients lourds à  supporter au niveau hépatique en moins) et on a pu remarquer d'après plusieurs témoignages ici que les gélules semblaient mieux couvrir ; donc il y aurait peut-être la possibilité pour toi de te stabiliser, voir même de baisser ton dosage ; mais je doute qu'un doc te fasse une prescription pour 180mg de métha gélules hmm


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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prescripteur homme
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Le Durogesic n'est pas non plus une garantie contre l'injection puisque certains recuperent le produit pour l'injecter.
Je l'ai cité pour mémoire mais je ne pense pas , pour des raisons multiples, que ce soit autre chose qu'une solution vraiement en dernier ressort.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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pierre
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POur le fentanyl, tu peux voir l'article de Bertrand, à  l'adresse : http://www.psychoactif.org/puntal2.1/in … -durogesic

J'ai déja entendu parler de terribles douleurs lors de la prise de métha. Est ce qu'il peut y avoir des explications ? Est ce que c'est marqué dans la notice ?

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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pierre a écrit

... Est ce que c'est marqué dans la notice ?

Non ces douleurs suite à  la prise du traitement dont tu parles et qu'a évoqué Camille et dont est victime binbin ne figurent pas dans la notice de la métha quelque soit la présentation, pas plus que dans le Vidal (où ne figure que le sirop en ce qui me concerne sur l'édition 2008 ; mais je n'ai pas les feuillets de mise à  jour s'ils ont été édités).

Mais prescripteur me rattrapera si je me trompe en disant qu'il peut y avoir une réaction allergique au produit. Cela aurait plutôt tendance à  entraîner un choc anaphylactique plutôt que des douleurs violentes, mais sait-on jamais ? Reste l'intolérance globale au produit. A étudier et suivre de près en milieu hospitalier comme l'a dit prescripteur auparavant...


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bighorsse femme
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je constate aussi tous les jours que la métha provoque des douleurs, mais comment savoir si elles sont vraiment liées à  la métha???

l angoisse est le vertige de la liberté

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binbin
Nouveau Psycho
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salouté je suis bien d'accord, je commence à  vraiment me demander si ces douleurs sont provoqué par les effets secondaires de la méthadone... les plus  ennuyeux  sont ceux provoquant de violante migraine et inflamation mammaire ( la glande que les hommes ont aussi sous le sein...)pour ma pare des espèces de membrane ce développe le long de la cage thoracique jusque sous l'aisselle, c'est pas mal gênant sur le long terme ... je ne vous cache pas que la prise de poids et tous les soucies localisé sur le ventre( et ils sont nombreux) peut être très déstabilisant psychologiquement, quand la personne et habitué et bien dans sa peau à  60 kg et qu'il prend 20 kg en quelque mois...
la liste peut être encore bien longue malheureusement , je suis maintenant dans un état semi-anémique, et après les moultes test que je me suis tapé ces derniers jours, nous somme sur que sa vient des effets nocif de la méthadone..
je confie que je suis de jour en jour de + en + épuisé, je me sent comme vidée dès que je bois avec dégouts ces saloperies de fioles... Il me tarde que l'on me permette de passé à  autre choses...

amicalement   wink
binbin

Dernière modification par binbin (19 février 2009 à  05:24)

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binbin
Nouveau Psycho
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pierre merci pour l'article, je le montrerais a mon toubib sa le fera sûrement tiké,  comme vous pouvez voir l'heure ou je vous écris , je ne dort plus !!!
merci à  tous de votre soutient
amicalement
binbin wink

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prescripteur homme
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Bien sûr la Methadone peut toujours donner des effets secondaires "personnalisés" chez certaines personnes. Mais il faut aussi considerer la possibilité qu'il y ait d'autres raisons à  la douleur, surtout quand ce sont des symptomes peu courants avec la Methadone.
Notamment l'hepatite C (s'il y a une infection bien sûr) peut donner des symptomes "bizzarres" par la cryoglobulinémie qu'elle peut entrainer.
Un bilan medical complet me semble donc necessaire.
Amicalement.

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bighorsse femme
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cryoglobulinémie? et qu'est ce que la cryo.....?

l angoisse est le vertige de la liberté

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CRYOGLOBULINEMIE MIXTE

D.Fries, mise à  jour mars 2004



Les cryoglobulinémies se définissent par la présence dans le sérum d'immunoglobulines qui précipitent à  froid et se dissolvent lors du réchauffement. On distingue 3 types :

type I, où la cryoglobuline est faite d'une immunoglobuline monoclonale, le plus souvent de type IgM. Ce type est observé au cours de la macroglobulinémie de Waldenström ou au cours du myélome multiple (à  distinguer de l'amylose primitive et de la maladie à  dépôts de chaînes légères)
type II, où la cryoglobuline contient des immunoglobulines de classes différentes: une IgM monoclonale dirigée contre une IgG polyclonale. La plupart des cas sont dus à  une infection chronique par le virus de l'hépatite C (VHC), quelques cas en rapport avec le virus de l'hépatite B ou le virus Epstein-Barr.
type III, où les immunoglobulines de classes différentes, l'IgG et l'IgM, sont polyclonales. Elles surviennent au cours de maladies chroniques inflammatoires ou autoimmunes (endocardite, LED, polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Sjögren, périartérite noueuse),des prolifération malignes lymphocytaires, et également de l'infection à  VHC.
Les cryoglobulinémies II et III, seules envisagées ici, constituent les cryoglobulinémies "mixtes". Dans le type II, l'IgM monoclonale est habituellement de type kappa, avec une activité facteur rhumatoïde, c'est à  dire anti-IgG; dans le type III, l'activité facteur rhumatoïde de l'IgM n'est notée que dans la moitié des cas. Lorsque aucune maladie sous-jacente ne peut être mise en évidence, elles sont dites "essentielles".

Signes cliniques :

    La symptomatologie est due au dépôt de complexes antigène-anticorps dans les vaisseaux de petit et moyen calibre.

L'atteinte rénale est surtout fréquente au cours de la cryoglobulinémie de type II, notée dans 40 à  60% des cas, beaucoup moins fréquente, environ 15% des cas, dans le type III. L'atteinte rénale peut révéler la maladie dans 20% des cas. Il s'agit d'une néphropathie de type glomérulaire, de présentation variable : protéinurie et hématurie asymptomatique, souvent syndrome néphrotique, parfois syndrome néphritique, hypertension artérielle sévère dans 1/3 des cas, rarement insuffisance rénale rapidement progressive. Plus rarement on notera un tableau d'insuffisance rénale chronique, en général modérée.

Les signes extra-rénaux sont constants, évocateurs du diagnostic, du type vascularite sytémique leucocytoclasique atteignant les vaisseaux de petit et moyen calibre, principalement au niveau de la peau associés fréquemment à  des thrombi très caractéristiques de cette affection.

purpura non thrombopénique (85%) , le plus souvent inaugural, récidivant, prédominant aux membres inférieur; évoluant vers des ulcères de jambes dans 1/3 des cas.
syndrome de Raynaud (30%)
arthralgies (50 à  70%), souvent précoces et récidivantes, surtout mains et genoux, parfois arthrites.
autres manifestations de type vascularites dans les formes graves : neuropathie périphérique avec polynévrite, gastro-intestitnale avec douleurs digestives, cardiovasculaire avec cardiomyopathie.
signes d'atteinte hépatique avec hépato-splénomégalie (45%) et tests hépatiques perturbés (70%)
La recherche de la cryoglobuline sera faite en suivant certaines précautions : prélèvement à  jeun, sur un tube sans anticoagulant, en maintenant l'échantillon à  37°C jusqu'à  son arrivée au laboratoire; le sérum est séparé par centrifugation à  37°C, puis placé dans un réfrigérateur à  4°C, et on note si la précipitation s'effectue dans un délai de 2 à  3 jours. Le taux de cryoglobuline est en général compris entre 0,5 à  10 mg/ml. Les autres signes biologiques importants sont la baisse du complément total CH50 et des fractions C4 et souvent C3 (activation de la voie classique), la présence d'un facteur rhumatoïde, et chez environ 80% des sujets des signes d'atteinte hépatique avec élévation des transaminases.

Les lésions rénales, objectivées par la biopsie rénale qui sera faite systématiquement, sont celles d'une glomérulonéphrite membrano-proliférative avec accentuation de l'architecture lobulaire : épaississement de la membrane basale glomérulaire avec image en double contour sur les imprégnations argentiques, prolifération endocapillaire et mésangiale faite de monocytes et lymphocytes, surtout thrombi intracapillaires composés de cryoglobulines. L'étude en immunofluorescence montre des dépôts diffus endomembraneux d'IgM, IgG, et C3. En microscopie électronique, les dépôts sous endothéliaux sont d'aspect amorphe, parfois avec une structure granuleuse ou fibrillaire plus évocatrice d'une cryoglobuline. On peut noter des lésions associées : souvent une inflammation interstitielle, parfois des lésions de vascularite (nécrose fibrinoïde, infiltration périvasculaire) très suggestives.

Etiologies : 

    1. Hépatite C : le fait important a été la démonstration, au début des années 90, que 80% des cryoglobulinémies mixtes dites "essentielles", et même 95% pour celles de type II, étaient dues au virus de l'hépatite C (VHC), dont le rôle est attesté par un ou plusieurs critères :

anticorps circulants anti VHC
VHC ARN dans le plasma et le cryoprécipité, l'ARN viral étant mis en évidence par PCR (polymerase chain reaction)
la présence dans le cryoprécipité d'IgG polyclonale ayant une activité anti VHC
De plus, l'utilisation d'anticorps monoclonaux dirigés contre l'antigène spécifique VHC a permis de détecter l'antigène VHC sur les membranes basales glomérulaires et le mésangium. Cependant, si beaucoup de patients ont une atteinte hépatique évidente cliniquement (hépatomégalie) et biologiquement (transaminases élevées), ceci n'est pas une règle absolue, une fonction hépatique normale n'exclue pas la présence du virus. La prévalence d'une cryoglobulinémie au cours de l'infection chronique à  VHC a pu être récemment chiffrée à  54%, dont un quart des patients présentent une séméiologie caractéristique.

     Le mécanisme exact de la production de cryoglobuline est mal élucidé, si ce n'est que le VHC agit comme l'antigène déclenchant le processus. Il est également possible que l'atteinte hépatique,  en diminuant l'élimination des cryogobulines, favorise leur   accumulation et leur dépôts tissulaires.

    2. Autres étiologies  : une cryoglobulinémie mixte peut être observée dans d'autres atteintes hépatiques : hépatite B, cirrhose biliaire primitive, hépatite autoimmune. L'infection à  HIV est également possible, prouvée par la mise en évidence d'anticorps anti-HIV dans le cryoprécipitat.

Evolution : le pronostic de la néphropathie est variable. Dans environ 1/3 des cas, on observe une rémission partielle ou complète de tous les signes; chez les autres patients, la situation reste en général stable, malgré les multiples poussées extrarénales qui dominent le pronostic, en particulier les infections et les accidents cardio-vasculaires, et surtout l'évolution hépatique. Avant l'introduction de l'interferon, on observait 50% de survie à  15 ans, et l'évolution vers l'insuffisance rénale chronique, dans un délai de 10 ans, n'était notée que dans 10% à  15% des cas.

Traitement : 

Dans les cas non liés au VHC, le pronostic et le traitement dépendent de la maladie sous jacente : les plasmasphérèses, en diminuant le taux de cryoglobulines, obtiennent une diminution des signes cliniques, et une amélioration du taux de créatinine dans les 2/3 des cas. Les plasmaphérèses peuvent  être associées aux corticostéroïdes ainsi qu'au cyclophosphamide pour diminuer la production d'anticoprs.

Dans les cas liés à  une infection à  VHC, le traitement actuellement recommandé de l'hépatite VHC est bien codifié : 3 millions d'unités d'interferon alpha 2 (Viraferon ®), 3 fois par semaine en injection sous-cutanée, pendant un minimum de 6 mois; le titre de l'ARN viral doit être régulièrement suivi, et le traitement doit être prolongé aux mêmes doses sur 12 à  18 mois chez les "répondeurs", c'est à  dire les patients qui ont eu une chute de l'ARN viral au 3° mois. L'efficacité de l'interferon alpha sur la cryoglobulinémie semble prouvée : une amélioration des signes cutanés, une diminution de la protéinurie et de la créatininémie, ont été notées chez les sujets ( environ 60%) qui ont eu une chute du taux de VHC ARN. A l'arrêt du traitement, on note à  nouveau un taux élevé de virémie, associé à  la réapparition des signes cliniques, confirmant le rôle directement pathogène du virus.

Chez les non répondeurs, on a pu proposer l'utilisation de doses plus élevées d'interferon alpha, tout en tenant compte de ses effets secondaires ( syndrome pseudo-grippal, asthénie, neutropénie, thrombopénie, syndrome dépressif). La meilleure solution semble d'associer la ribavirine (Rebetol®, gélules de 200mg), 1000 mg/j , dont les premiers résultats apparemment favorables ont été rapportés (le produit ne doit pas être utilisé chez les sujets ayant une clearance de la créatinine < 50ml/min). La posologie et la durée du traitement pourront être adaptées au génotype (le génotype 1 ayant de moins bon résultat) et à  la charge virale plus ou moins forte.

Par contre, l'interferon alpha ne doit pas être utilisé dans les formes sévères, avec manifestation neurologiques ou insuffisance rénale aigue, qui sont redevables de plasmaphérèse pour diminuer le taux circulant de cryoglobulines, associée aux fortes doses de méthylprednisolone et cyclophosphamide pour prévenir la formation nouvelle d'anticorps, avec le risque potentiel de faciliter la replication virale.

L'utilisation d'un anticorps monoclonal anti-CD20 (rituximab), dirigé contre  les cellules B est en cours d'évaluation.

L'épuration extra-rénale, hémodialyse ou dialyse péritonéale, ne semblent pas poser de problèmes particuliers. Par contre, après transplantation rénale, les récidives sont fréquentes, notées dans 50% à  70% des cas, posant à  nouveau le problème du rôle facilitant de l'immunosuppression vis à  vis du virus; mais la récidive de néphropathie est peu évolutive, et ne constituerait pas une contre-indication à  la greffe. Une étude récente a montré que chez les transplantés rénaux HCV+ une cryoglobulinémie était notée chez 38% des sujets, mais que chez les greffés VHC- une cryoglobulinémie mixte (type III dans 75%) était également notée dans 27% des cas, il est vrai à  un taux faible, posant néanmoins le problème de l'intervention d'autres facteurs viraux à  l'origine d'une cryoglobulinémie.

Misiami R., Bellavita P., Baio P., et al : Successful treatment of HCV-associated cryoglobulinemia glomerulonephritis with a combination of interferon alfa and ribavirin. Nephrol.Dial.Transplant. 1999;14/1558
Wu M.J., Lan J.L., Shu K.H. et al : Prevalence of subclinical cryoglobulinemia in maintenance hemodialyses patients and kidney transplant recipient Am. J. Kid. Dis. 2000; 35:52
Zaja F, de Vita S, Mazzaro C, Sacco S : Efficacy and safety of rituximab in type II mixed cryoglobulinemia. Blood 2003;101:3827

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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bighorsse femme
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ok je vois...il me semble important de prévenir les tox des suites graves engendrées par le vhc!! et surtout sur la necessité quasi obligatoire de se faire traiter!! or cet aspect là  me semble bien souvent déficitaire! les substitués devraient d'ailleurs se voir proposer ce traitement et parler de sa necessité; je me rends compte seulement "maintenant" du temps que j'ai perdu par à  la fois "ma propre peur du traitement occultant la gravité des effets de l'hepatite" et par "le silence des professionnels de santé à  ce sujet"!!

l angoisse est le vertige de la liberté

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prescripteur homme
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Un medecin de Saint Dizier en flêche sur ce pb a proposé la notion de transdisciplinarité. En clair l'interdisciplinarité c'est des médecins de specialité différente qui travaillent ensemble = par exemple medecins de CSST et d'hepatologie travaillant en reseau. La transdisciplinarité c'est (encore mieux) le médecin de CSST faisant le bilan initial de l'hepatite C pendant la prise en charge methadone par exemple, et renvoyant au specialiste pour avis. Ce specialiste de l'hepatite etant lui même capable d'adapter un Tt methadone s'il le faut.
Tout ceci faciliterait considerablement la prise en charge precoce et adaptée des Hepatites C.
Amicalement.

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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