Aider un heroinomane (famille), beaucoup de questions

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Watchd0g homme
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Bonsoir a tous.

Voila je ne suis pas usagé d'heroine, je fais cette démarche en attendant d'avoir le temps d'aller dans un centre de RdR/Addictologie, en effet j'aimerais aider une personne majeur qui fait partit de ma famille a reussir a se sevrer de l'heroine et reconstruire sa vie, trouver des objectifs, un emploi, etc.

Je vais nommer cette personne Eric pour que cela soit plus simple.

Il a 45 ans, il a commencé l’héroïne vers 17-18ans (en IV), il a réussi a se sevrer vers la trentaine pendant plus ou moins 10 ans avant de rechuter suite a des soucis personnelles (rupture, perte d'objectif de vie, retour chez ses parents).

La situation est assez critique, en effet il vit chez sa mere, c'est elle qui l'emmene voir ses dealers et cest elle qui doit payer étant donné qu'il n'a plus d'emploi. Sa seul source de revenu est le RSA, actuellement il n'a pas de mutuelle mais une demande de CMU est en cours.

Il était sous subutex les derniers mois, puis Metadone mais il jonglait entre meta et héroïne pour finir par ne plus prendre de traitement du tout.
Je precise qu'il consomme en voix nasale (pas d'IV)

Il y a quelque jours il est arrivé au pied du mur, pendant une crise de manque il a mis un couteau sous sa gorge en menaçant sa mere de mettre fin a sa vie si elle ne l'emmenait pas chercher une dose d'heroine pour ne plus subir le manque.
Je suis intervenu avec un autre membre de ma famille, nous avons fait appel au SAMU (+Police sur les conseils du samu). Il a passé quelques heures a l'hopital avant d'etre relaché avec le numero d'un CMP proche de chez lui.

Actuellement il attend d'avoir accès a la CMU pour aller en cure, nous avons des doutes car c'est une personne qui manipule beaucoup (comme n importe quelle humain en manque j'imagine).
Aujourd'hui il a vu son addictologue qui lui a demandé de faire une analyse d'urine avant de pouvoir lui prescrire de la metadone, il doit faire le test urinaire dans quelques jours, je trouve ca bizarre qu'un addictologue n'ai pas des kits urinaires, je n'ai jamais vu d'addictologue mais je trouve ca bizarre de laisser repartir une personne en manque sans substitut, si quelqu'un peut donc m'indiquer si cest courant ou non (cela me permettra de jauger un peu si Eric a menti ou non). Surtout qu'il a deja eu de la meta et du sub donc pourquoi il n'a pas renouveler l’ordonnance ou  quelques choses dans le genre vu que ce n'est pas une première prescription

Je sais que en réalité l'entourage ne peux pas trop aidé, cest a Eric d'etre motivé, il m'a contacté apres lincident en me demandé de ne pas l'ignorer car cela ne l'aiderait pas, donc jaimerais laider lui et sa mere car elle souffre elle aussi beaucoup surtout qu'elle n'est plus toute jeune.

Que me conseillez vous?
Je pars du principe qu'il est motivé et que dans peu de temps il ira en cure. Quelles sont les démarches pour la cure?

D'ailleurs est-ce que la cure est le meilleur choix dans son cas?

En attendant j'imagine que cest son addictologue qui va pouvoir géré son cas avant la cure, il va lui prescrire de la metadone ou un autre traitement si la meta ne convient pas a Eric. Cest bien ca? Y a t-il des conseils a donner a quelqu'un qui prepare une arrivé en cure?

Imaginons qu'il sorte de cure, avec un traitement, j'imagine qu'il continuera a voir son Addicto pour discuter, suivre ses progres, renouveller ses ordonnances.

Apres la cure, comment lui redonner gout a la vie, trouver un objectif tel quun emploi et l'envi de quitter le domicile familiale.
Retourner dans le monde du travail est tres dure quand on n'y a pu était pendant des dizaines d'années.. Comment faire pour facilité son retour a l'emploi? Surtout qu'il est devenu très asociale, presque une phobie social a force d'etre dans sa bulle.

Donc existe-il des formations, des aides pour les personnes ex-toxicomane ou simplement avec tres peu de moyen?
La possibilité d'etre hebergé pour rapidement le remettre dans un rythme de vie classique?

Connaissez vous des structures adaptées?
Faites moi part de vos expériences ou même celle de vos proches histoire de voir ce qui est possible.

Merci d'avance et bonne soirée

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Rick
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Salut!

Il était sous subutex les derniers mois, puis Metadone mais il jonglait entre meta et héroïne pour finir par ne plus prendre de traitement du tout.
Je precise qu'il consomme en voix nasale (pas d'IV)

Il y a quelque jours il est arrivé au pied du mur, pendant une crise de manque il a mis un couteau sous sa gorge en menaçant sa mere de mettre fin a sa vie si elle ne l'emmenait pas chercher une dose d'heroine pour ne plus subir le manque.
Je suis intervenu avec un autre membre de ma famille, nous avons fait appel au SAMU (+Police sur les conseils du samu). Il a passé quelques heures a l'hopital avant d'etre relaché avec le numero d'un CMP proche de chez lui.

Alors voici MON avis personnel.

Soit Eric a des troubles psychiatriques, donc il faudra qu'il prenne un traitement adapté (benzodiazépines, neuroleptiques) avec sa méthadone donc un suivi avec un psychiatre (CMP=gratuit).

Soit il est simplement un consommateur qui était stabilisé pendant longtemps mais en ce moment cela ne va plus et il faut prendre rdv en CSAPA et qu'il aille en CAARUD parler un peu, se faire du bien.

Dans le premier cas, cela n'a RIEN à faire sur psychoactif , cela mais alors pas du tout le thème du forum (la psychiatrie).

Dans le second cas , d'après les donnés que tu me donnes :
- il se fait des extra d'héroïne (arrêt de la méthadone?)
- il est en manque, ce qui signifie qu'il ne prend pas assez de méthadone. De plus avec une dose de méthadone adapté (ex: 120mg, 140mg..au hasard) il ne ressentira probablement pplus l'héroïne (car elle est trop peu forte ou concentré en france) donc il faudrait qu'il voit son addicto pour adapter le bon dosage pour arrêter cette souffrance et ces tentations.
- Maintenant si il a envie de se droguer, il trouvera toujours un moyen, donc il vaut mieux attaquer la racine du problème et ça se fait avec des Pros. Nous, on ne discute pas de ça avec les familles des usagers, il faut qu'ils viennent eux même.


Actuellement il attend d'avoir accès a la CMU pour aller en cure, nous avons des doutes car c'est une personne qui manipule beaucoup (comme n importe quelle humain en manque j'imagine).
Aujourd'hui il a vu son addictologue qui lui a demandé de faire une analyse d'urine avant de pouvoir lui prescrire de la metadone, il doit faire le test urinaire dans quelques jours, je trouve ca bizarre qu'un addictologue n'ai pas des kits urinaires, je n'ai jamais vu d'addictologue mais je trouve ca bizarre de laisser repartir une personne en manque sans substitut, si quelqu'un peut donc m'indiquer si cest courant ou non (cela me permettra de jauger un peu si Eric a menti ou non). Surtout qu'il a deja eu de la meta et du sub donc pourquoi il n'a pas renouveler l’ordonnance ou  quelques choses dans le genre vu que ce n'est pas une première prescription

c'est très étonnant en effet, mais vu qu'il y a 10 ans d'arrêt.........

vu qu'il a eu de la métha autant lui en remettre ou du sub, ce qu'il veut LUI.

pour l'urine, des addicto font ça j'imagine que c'est pour le plan légal pour la primo prescription de metha ...??? a verifier
negatif àtout dont metha/hero..etc..= mytho= suicide avec metha (??? j'en sais rien) ya des kits resultat direct et sinon labo en quelques heures c fait.
bref

sinon pour le sub il peut s'en faire prescrire chez un généraliste et quand on mélange opiacé et sub (surtout suboxone je crois) ça provoque crise de manque donc pour se faire des "extra" d'opiacé de temps en temps ça demande de la patience...


Je pars du principe qu'il est motivé et que dans peu de temps il ira en cure. Quelles sont les démarches pour la cure?

D'ailleurs est-ce que la cure est le meilleur choix dans son cas?

Dans ma ville une fois j'ai demandé à mon médecin de faire une cure, il m'a ris au nez et m'a dit "on verra dans 6mois" ^^

ça dépend des places, du médecin, ça peut prendre des mois... la cure ce n'est pas magique il faut qu'il y ait une alliance therapeutique sinon... bref pourquoi ne pas le stabilisé et qu'il reste à la maison, qu'il soit bien dans son corps, puis dans sa tête grâce à ça (un problème en moin) et enfin là il s'ouvrira des perspectives...
donc bon dosage TSO + suivie&gestion conso avec Pros (pas besoin cure forcement) => ça va l'aider. Après il a besoin d'un suivi psy aussi il a fait qqchose de grave là quand meme avec sa moman.

sinon la confiance ça va dans les deux sens :) on ment quand on a peur (de ne pas pouvoir choper sa dose, du manque etc).
Peut être que meme si il a tenu 10 ans sevrage après arrêt opiacés, là il a besoin reprendre TSO.


Cordialement.

Dernière modification par Rick (16 mai 2019 à  02:43)

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Anonyme 218797
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Watchd0g a écrit

nous avons des doutes car c'est une personne qui manipule beaucoup (comme n importe quelle humain en manque j'imagine).

Euh non, ça c'est une idée reçue.
On est nombreux a avoir connu le manque, c'est pas pour autant qu'on a manipulé, volé, menacé de suicide...
Et pourtant j'ai eu des manques hardcore, genre à en perdre connaissance et emmenée par les pompiers a l'hosto.
Donc même au plus mal, le fait de menacer sa mère et de faire du chantage pour qu'elle paye / emmene voir le dealer  ÇA TIENT DU CHOIX.

Je ne dis pas ça pour accabler Eric, ou que tu cesses de l'aider.
Mais il faut avoir en tête que ce ne sont pas des comportements classiques / habituels, mm pour des consommateurs d'héroïne fortement addict.

Je ne nie pas : l'heroine m'a parfois fait mentir (surtt par ommission) mais c'était dans le but de cacher ma conso pour ne pas inquieter / faire souffrir ma famille.
Du coup, hors de question de leur faire porter mes choix.

Bon je pense qu'il y a un gros bagage psychologique qui fait aussi que Eric n'est pas bien / se laisse submerger / a abandonné.
Tu evoques une phobie sociale, les menaces de suicides, un laisser aller administratif... plusieurs signes laissent penser qu'une prise en charge médicale est nécessaire.

Il y a aussi la dynamique sociale qui s'est installée :
Le huis clos avec la maman a 45ans.
Le mécanisme dans lequel s'est engagé sa mère : en acceptant certaines choses (payer la dope, emmener son fils chez le dealer...) elle s'est peu a peu enfermée dans un schéma. Son fils connait les cordes sensibles sur lesquelles jouer et c'est la fuite en avant.
Tant quon ne lui dit pas stop, je crois qu'il en demandera tjrs plus, poussant le bouchon plus loin chaque fois. (Pour moi c'est limite plus un problème de cadre et de rapports familliaux que de drogue sur ce point precis...)

De mon point de vue, le mieux pour casser ce fonctionnement serait qu'il quitte le domicile familial.
Il y a des post cures de plusieurs mois qui existent.

Il faudra un accompagnement psycho- social, du temps et bcp d'énergie pour se réinsérer, mais c'est possible.
Après il ne faut pas etre trop ambitieux, impatient.
Il a consommé un gd partie de sa vie d'adulte. Son parcours est un peu chaotique, il n'a pas travaillé depuis longtemps...
Donc se réinsérer, ça va commencer par etre autonome avec un logement social et son rsa : assumer sa vie quotidienne (courses, administratif, ménage, budget...).
Déjà c'est un pas enorme.
Peut etre qu'il ne reintegrera pas le milieu du travail «classique». Cela va dependre de sa santé, se possibilités... du marché du travail aussi....
Mais si par exemple il s'occupe par des activités, du benevolat... deja il se reconstruira une vie sociale, un mieux etre....

Petit pas par petit pas..

Je ne dit pas ce qu'il faut faire ou ce qu'il va se passer.
Mais je préfère te préparer a ce que peut etre la «réinsertion».
C'est long. Il y a des hauts, des bas... Des avancées fulgurantes parfois, mais aussi des retours en arrière...
Ce n'est pas mathématique, c'est de l'humain avec ses complexités (psychologique, medicales, sociales...).

Soutenir quelqu'un qui nous est proche, ce n'est pas simple. C'est pourquoi les pros sont les plus indiqués pour travailler avec l'usager : il y a une distance emotionnelle qui permet de «mieux» avancer.

C'est vraiment du soutien de longue haleine, donc laisser une equipe pro en premiere ligne.
Restez la pour lui, mais trop s'investir dans la «guérison» peut apporter son lit de deceptions.

Lui indiquer les lieux de soin adaptés, rester joignable et present, a lecoute... C'est déjà beaucoup.

A lui de se saisir des outils a disposition.

Bon courage a lui et a vous.

Dernière modification par Anonyme 218797 (16 mai 2019 à  05:01)

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Que dire de plus, c'est quasi parfait. Mas

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Anonyme 218797 a écrit

Donc même au plus mal, le fait de menacer sa mère et de faire du chantage pour qu'elle paye / emmene voir le dealer  ÇA TIENT DU CHOIX.

Je ne dis pas ça pour accabler Eric, ou que tu cesses de l'aider.
Mais il faut avoir en tête que ce ne sont pas des comportements classiques / habituels, mm pour des consommateurs d'héroïne fortement addict.

Je ne nie pas : l'heroine m'a parfois fait mentir (surtt par ommission) mais c'était dans le but de cacher ma conso pour ne pas inquieter / faire souffrir ma famille.
Du coup, hors de question de leur faire porter mes choix.

Exactement! La drogue ne métamorphose pas un individu en monstre sans foi ni loi. Le manque, c'est une situation de crise extrême (comme la famine, la guerre etc...), dans ces situations, chaque personne a ses propres limites à ne pas dépasser, quoi qu'il arrive, et certains ont des limites plus élastiques que d'autres...

Au sujet du mensonge, même chose pour moi. J'ai menti pour protéger mes proches ou qu'on me foute la paix (garder mon boulot par ex), mais jamais pour les manipuler.

Et au sujet du mode de fonctionnement d'Eric avec sa mère, effectivement, ça risque d'être compliqué si il reste chez elle. C'est une trés mauvaise idée que de faciliter l'accès à son produit (argent ou autre) à un toxicomane addict de la part de sa famille (et c'est un ex toxico qui vous le dit). Autant, l'aider, l'héberger, lui fournir le gîte et le couvert ok, autant tout ce qui a trait au produit, c'est à la personne de se démerder pour gérer, sinon, on risque d'en arriver à des situations dramatiques comme celle que tu nous contes, avec chantage, menace et manipulation à l'affectif...( pour Eric, hélas, le mécanisme est déjà enclenché, mais le conseil peut servir à d'autres parents peut être...).

Amicalement

Le vieux, qui après en avoir fait voir de toutes les couleurs à ses parents jusqu'à l'âge de 30 ans,les aide maintenant en retour...Comme quoi, rien n'est jamais perdu wink )


Qui pète plus haut que son cul, fini par se chier dessus!
Le pire con, c'est le vieux con, car on ne peut rien contre l'expérience!
Ce qui est bien chez les félés, c'est que de temps en temps ils laissent passer la lumière!

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Je suis tout à fait d'accord avec Marla et Mascarpone.

Je n'ai jamais été consommatrice d'héroïne mais accro à la codéine pendant des années. C'est aussi un opiacé très accrocheur.

J'ai beaucoup menti pendant mon addiction mais pour protéger ma famille, mes amis et pour me protéger moi même des jugements. Je n'ai  toutefois pas changé  sur les fondamentaux de ma personnalité. J'achetais la codéine en vente libre, je n'en ai jamais obtenu par prescription (sauf en CSAPA) parce que j'en étais incapable.

Quand elle a cessé d'être en vente libre et bien c'était fini, direction le CSAPA car je n'aurai pas pu faire une tournée des médecins pour m'en procurer. Ce n'est pas un jugement de valeur pour ceux qui font cela, c'est juste que moi je ne peux pas.

Pour Eric, il n'est pas impossible qu'un arbre cache la forêt d'un trouble psychologique ou psychiatrique. Je l'ai constaté pendant des années lorsque je faisais des permanences aux comparutions immédiates ou des commissions d'office. Les consommateurs d'héro ayant fait une grosse bêtise avaient toujours un trouble psychiatrique, ce qui m'a conduit à réviser ce jugement qu'on a toujours sur les consommateurs d'héro qui seraient prêt à tout pour leur dose. C'est bien plus compliqué que cela et je ne crois plus que le manque peut faire basculer une personne vers des comportements violents ou délinquants (je laisse de côté le caractère illicite de l'héro car perso je n'ai jamais vu en justice un simple consommateur n'ayant rien fait d'autre).

Eric a l'air d'avoir un grand besoin d'aide pour sortir de son huis clos familial et de sa dépendance. Un CSAPA, un autre type de centre, un suivi social et l'aide de son entourage quand il sera prêt...

En effet, pour ce qui est d'aider un proche, c'est une chose terriblement compliquée car tant qu'on est pas prêt ou au bout du rouleau, on ne peut pas vraiment être aidé et soutenu.

Ma mère était la seule personne à connaitre mon addiction et j'ai tant de regrets de lui avoir dit car pendant 10 ans elle a essayé de m'aider en vain. Je n'ai pu faire un sevrage dégressif que le jour où j'ai été prête, puis que la codéine a cessé d'être en vente libre. C'est seulement quand j'ai été en CSAPA que l'aide de mes proches à qui j'ai tout raconté a été un soutien formidable dans les moments physiques les plus durs car pour moi la difficulté n'a été que physique mais bon sang, quelle aventure !

Après la fin de mon sevrage,  j'ai essayé d'aider une jeune fille bipolaire alcoolique et prenant de la cocaïne (la fille d'une amie). Je lui ai parlé de mon addiction, du CSAPA, j'ai parlé avec elle des heures et des heures, mais elle n'était pas prête et j'ai échoué, tout comme sa mère a échoué.

Je garde le fil avec elle en espérant qu'un jour elle sera prête. Souvent je me demande si on va encore la retrouver errant dans la rue sans plus savoir qui elle est et où elle est. Quelqu'un va-t-il un jour profiter d'elle, je suis effrayée à cette idée, mais je ne peux rien faire d'autre que prendre un taxi une fois de temps en temps en pleine nuit parce qu'elle m'a appelée en détresse. Je la ramène chez moi, elle se douche, elle dort, elle mange, on parle et elle repart. Je suis là pour elle parce que sa mère ne le peut plus. Ah, elle ne m'a jamais demandé d'argent ni fait les poches, comme quoi...

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Je plussoie ce que disent Maria Singer et Mascarpone, il faut séparer le soutien qui relève de la solidarité familiale du "soutien à la consommation" qui doit etre son problème à lui et pas celui de sa famille. Evidemment il peut y avoir des périodes de crise (manque par exemple) où il faut intervenir mais il faut impérativement limiter cette aide dans le temps, juste le temps pour lui permettre d'accéder à une prise en charge (TSO notamment).

Pour le TSO, c'est vrai que souvent les addictos ne voient pas d'urgence, sachant que la demande de TSO vient après des années de conso et que quelques jours de plus ou de moins n'ont pas d'importance. C'est pourquoi il faut insister et bien expliquer  quand il y a urgence, par exemple grossesse,  sevrage imposé ou autres événements.
Le test d'urines est obligatoire pour la méthadone et doit être positif (y compris à la Méthadone). On ne peut pas prescrire de Methadone à quelqu'un qui ne prend pas d'opiacés.

Pour son état psychique, qu'il soit lié à un problème psychiatrique, à sa désocialisation ou à ses consommations passées, il faut bien sûr une prise en charge psychologique, que la plupart des CSAPA fournissent (mais il faut parfois le demander).

Pour ce qui vous concerne il faut évidemment fournir la solidarité familiale et c'est très important (toute solidarité qui serait fournie en l'absence de problèmes psy ou de consommation)  mais, comme je l'ai dit, ses consommations et ses prises en charge psychologiques relèvent de lui et il ne doit pas vous en imposer la charge, ou du moins service minimum.
En particulier n'intervenez pas dans la prise en charge, sauf  pour la favoriser (transport ou payer la consultation) mais sans imposer.
Et s'il choisit de consommer ce sera son choix mais alors qu'il assume (finances etc..).
Evidemment ce n'est plus totalement vrai s'il a un problème psychiatrique qui entrave son jugement mais là encore votre rôle doit être de l'orienter vers le soin et de laisser faire les soignants.

En intervenant vous allez créer des résistances s'il ne veut pas de prise en charge et entrer dans une interaction où vous êtes facilement manipulables. En renvoyant aux soins vous le responsabilisez et lui laissez sa liberté (même de les refuser) et vous êtes moins manipulables.
Pour prendre un exemple proche quand un fils est marié, il est important de séparer la vie de couple d'un côté et les relations parentales de l'autre. Si le fils va régulièrement chercher chez sa mère un appui pour des conflits conjugaux, il y a confusion des relations, qui est un "piège relationnel" et cela peut se terminer mal.
Ce qui vaut pour la femme vaut autant pour l'héroine !

quelques lectures qui pourront aider

http://www.caat.online.fr/toxicomanie/famtoxico.htm

celle ci concerne la maladie psychiatrique grave et donc ne s'applique pas à ce cas, mais à connaitre
http://www.unafam.info/87/img/UAR_2009_ … le0001.pdf

celle ci montre que quand je parle de manipulation c'est dans plusieurs sens. La consommation peut etre un moyen de ne pas s'autonomiser, avec parfois la complicité inconsciente de la famille.
https://www.psychaanalyse.com/pdf/APPRO … _JEUNE.pdf

celle ci concerne surtout l'alcool mais à la fin les auteurs parlent de la toxicomanie en précisant que ce qu'ils disent pour l'alcool s'applique aussi à la toxicomanie.
https://www.maieusthesie.com/nouveautes … olisme.htm



Amicalement

Dernière modification par prescripteur (16 mai 2019 à  16:19)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Merci beaucoup pour toutes vos réponses très complètes!

Je reviendrais vers vous des que la situation a évolué pour vous tenir au courant, encore une fois merci pour votre aide!!

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Je reviens vous tenir au courant.
Il va commencé le subutex pendant le weekend, des que le manque se fera sentir.
Il va continuer de voir régulierement son addicto, une assistance social etc.
Il a pour projet de trouver rapidement des demarches pour se réinsérer professionnellement et trouver des aides au logement pour les personnes dans le besoin.

Les prochains jours vont être décisif je pense pour son avenir.

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Les prochains jours vont être décisif je pense pour son avenir.

Mais s'il fait quelques erreurs et allers et retours dans les semaines qui viennent il ne faudra pas desesperer. La vie n'est pas un fleuve tranquille. Amicalement

Dernière modification par prescripteur (18 mai 2019 à  16:15)

Reputation de ce post
 
Important de le dire, les rechutes font partie du sevrage Mas

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Petite mise a jour, malheureusement il na pas commencé le subutex, il a volé de largent pou sacheter de lheroine...
Tres decu.
Sa mere compte le mettre dehors dans les jours qui suivent, je ne sais pas comment laider, si il refuse les soins je crois que je ne peux rien faire a part le regarder echouer..

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Sa mere compte le mettre dehors dans les jours qui suivent, je ne sais pas comment laider, si il refuse les soins je crois que je ne peux rien faire a part le regarder echouer..

Tu ne peux rien faire malheureusement. Il faut attendre que lui même cherche de l'aide. Mais, en attendant, en effet il faut le renvoyer à sa responsabilité personnelle. Insister serait créer des résistances.

Est ce que tu serais d'accord avec les avis d'une personne qui te critique et qui te dévalorises, même si tu penses quelque part qu'il a raison (à propos de tout, cuisine, relations etc..).
Par contre si la même personne montre qu'il prend ton avis en compte mais qu'il persiste dans son opinion pour certaines raisons (et qu'il respecte la tienne), tu l'écouteras plus volontiers.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (19 mai 2019 à  07:56)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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