1p-lsd 130 microns
Voilà, nous sommes en aout, et je rendre d’une pause d’un long mois…je me suis mise en off, aux abonnés absents, j’étouffais, j’en avais besoin. La planète brule aux quatre coins, désormais tout le monde le sait et communique sur la fin probable de la vie.
Je m’abandonne le corps et l’esprit au vent, au soleil et à la mer.
Nous sommes dimanche, c’est le matin. La veille j’ai extrait mon compagnon d’une soirée trop arrosée et il récupère de sa cuite au whisky.
Je sors nos
buvards de
1p-lsd et j’en prends un peu plus d’un complet.
Je me pose dans l’univers violet de ma chambre, la montée commence doucement aux sons vikings de Heilung. Je suis donc tranquille quand je sens un verrou sauter au niveau de ma respiration, comme un point d’équilibre qui se débloque. Ce point sera primordial pendant les 13 hrs de trip. J’ai la sensation que ma capacité pulmonaire a triplé, que toute ma vie se concentre au niveau du plexus solaire. Mon compagnon se lève, je tripe déjà depuis 1h30, la montée n’est pas terminée mais je me sens bien. Il n’est pas très frais…mais on discute, je lui dis que je trouve le trip très aérien, aéré, que j’ai l’impression de le chevaucher. Puis je lui demande de me laisser car je veux monter tranquillement.
J’ai très soif, mes pensées s’accélèrent, se superposent…mes sens s’emballent… j’ai la sensation que mes pensées, mes émotions et mes sensations ne forment qu’un tout.
Un ami arrive sur messenger, on discute. Mes propos sont décousus mais il sait pourquoi. Je vais me poser sur un autre matelas avec un de mes chats. Sa présence me rassure…j’éclate de rire.. si la présence de mon chat est rassurante c’est que je suis bien perchée quand même.
Je la regarde et tous les visages qu’elle pourrait avoir se superposent simultanément : je vois le félin dangereux, le chat mignon, son visage maladif, son crâne…c’est éprouvant, les visuels arrivent en masse. Je commence à avoir de la bouillie entre les neurones. Je trippe depuis 2 heures.
Je reste là, je regarde le ciel, la lumière est très vive.
Je descends à la salle de bains et je m’assois entre deux sur le sol, je fais des mouvements de respiration, lents, je prends conscience de tout ce souffle qui passe par mes poumons. Ce ne sont pas les choses, objets qui coulent vers moi mais c’est moi qui me fonds dans les différents espaces. Chaque lieu je le ressens comme un espace mental, un plateau de mise en scène, de vie, de couleurs.
Tout mon mental semble être en état de scintigraphie. Chaque pensée déclenche une émotion, une sensation, le tout ne se distinguant plus. Les échelles sensorielles, mentales et émotionnels forment un mille-feuilles à l’acide. Je remonte, je voudrais sortir sur mon toit mais je juge ça imprudent.
Je sens que la montée est en train de se terminer, je suis à + 3hrs.
Je décide de descendre rejoindre mon compagnon et j’entends qu’il est au téléphone avec la maman de son fils. On a connu une grosse tempête quand ce dernier est parti en psychiatrie il y a deux ans. C’est une situation très compliquée et je sens qu’ils ont besoin de parler, je ne me sens pas de les interrompre. Je remonte donc, dans tous les sens du terme, me poser dans une autre chambre. Les visuels m’assaillent de toute part. Je reste là 2 heures (je suis à +5 h). J’écoute de la musique et à un moment je sens toutes les émotions que j’ai pu avoir se concentrer et devenir respiration, je respire littéralement les émotions.
Je me dis que l’équilibre tient en un point de respiration.
Je rejoins enfin mon compagnon, j’ai soif et j’ai besoin de sucre. Mais je ne le veux pas dans l’eau, ni dans de la nourriture, juste en poudre dans une cuillère. Je prends un fou rire inarrêtable... il pose sur notre table basse, une cuillère, le sucre, de la pâte à tartiner et un verre d’eau. Je ris à en perdre haleine mais je finis par trouver le moyen de verser le sucre dans la cuillère ^^.
J’ai très envie de sortir, nous partons au parc. Je suis à +7h.
C’est ma première sortie sous acide, c’est fascinant, j’ai l’impression d’avoir 8 ans et de découvrir mon environnement. Les arbres viennent vers moi, ils bruissent, je me roule dans l’herbe. Nous faisons du canoé même si je pagaye peu^^. C’est amusant, la nature me parait bienveillante et douce tandis que je trouve que les gens sont en plastique… mon compagnon me dit que ça vient de moi. Le vent est délicieux, frais, tendre et câlin. Les nuages se déclinent en autant de dragons et animaux fantastiques. Marcher me semble étrange. Nous rentrons, je trippe depuis 9 hrs. Mon compagnon me fait à manger, nous écoutons de la musique, et je passe 3 heures à échanger, à profiter de la
descente, et à regarder des séries dont je vois très peu de choses au final.
Voilà, c’est un premier récit d’un trip que j’ai eu hier et que j’ai énormément aimé.
Au plaisir d’échanger.