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France Info a écrit
L'alcool va-t-il faire son retour dans les stades ? Des députés de la majorité et de l'opposition ont déposé des propositions de loi en ce sens, au grand dam des addictologues qui dénoncent des textes sous l'influence de lobbies, jeudi 8 août.
Cent cinq députés LREM (un tiers du groupe) ont déposé, fin juillet à l'Assemblée, une proposition de loi "visant à faire de la France une nation sportive" dans laquelle ils proposent "d'assouplir de manière encadrée" la loi Evin "dans les stades en étendant l'octroi d'autorisations temporaires de vente d'alcool aux sociétés sportives". La loi Evin de 1991 contre le tabagisme et l'alcoolisme interdit en effet la vente, la distribution et l'introduction de boissons alcoolisées dans tous les établissements d'activités physiques et sportives.
La proposition de loi est bien planquée, je file un carambar à celui qui la trouve, je n'ai pas réussi (j'aurais bien aimé avoir la liste des signataires):
http://www2.assemblee-nationale.fr/docu … itions-loi
Mais le rapport sur la France future grande nation sportive (en partie grâce à l'alcool) existe bien: http://sports.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_v11.pdf
France-Info a fait au moins 3 articles sur le sujet:
L'annonce tout d'abord:
https://www.francetvinfo.fr/sante/drogu … 69805.html
La réaction outrée sur twitter de la ministre de la santé ensuite:
https://www.francetvinfo.fr/sante/sport … 70985.html
La ferveur n'a pas besoin d'alcool pour s'exprimer dans nos stades.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 9 août 2019
Et enfin l'interview de Benyamina:
https://www.francetvinfo.fr/sante/drogu … 68259.html
franceinfo : Les députés en faveur du retour de l'alcool dans les stades avancent comme argument que l'alcool coule déjà à flot autour des stades et dans les loges VIP. Est-ce que ce sont des arguments recevables ?
Amine Benyamina : Je suis ahuri par ce raisonnement. Si ces parlementaires avaient le souci de la santé publique, je les invite à légiférer autour des stades et dans les carrés VIP. Ce n'est pas parce qu'il fait froid à l'extérieur qu'il faut refroidir l'air d'une maison. C'est absolument ridicule comme argument.
Ce texte qui veut faire de la France une grande nation sportive est influencé par le lobby de l'alcool qui encore une fois frappe en plein mois d'août et qui a pour effet de mettre d'accord un attelage de parlementaires venus d'horizons différents. Parmi le triumvirat qui est à la manoeuvre, il y a des gens qui siègent à la fois dans des associations de défense de la ville, et certains qui font partie de groupes d'études sur les addictions. Le point commun, c'est la soumission au diktat du lobby, qui, encore une fois, prépare son tournoi d'alcool sous couvert de tournoi sportif et qui veut faire du chiffre. Les Français ne sont plus dupes.
Ambiance, ambiance. VIP.
Du coup je boude le lobby et reste au déca. Na!
Dernière modification par Hilde (09 août 2019 à 23:55)
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Dernière modification par Vivel (10 août 2019 à 16:35)
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Vivel a écrit
Et ça n'a rien à voir avec le fait de refaire de la France une grande nation sportive, mais bel et bien une question d'argent, d'intérêts et de lobby, comme toujours.
Oui, il s'agit de maximiser les profits de certains. Et qui est-ce qui paiera la note? Comme d'hab.
Vivel a écrit
De toute façon tout ce que créer l'interdiction de picoler dans les stades c'est de créer du binge drinking aux abords du stades avant le match, tout comme quand les conso en boîtes de nuits ont augmenté les parkings de boîtes de nuits sont devenues des endroits à tiser avant d'y rentrer plein à tituber.
Dans le cas précis, la question n'est pas seulement celle de la problématique sanitaire de l'incitation à la consommation d'alcool et du volume d'alcool consommé au sein d'un périmètre centré sur le stade, avant, pendant et après le match, mais bel et bien d'exclure l'alcool de l'enceinte des stades pour éviter que des personnes (trop) alcoolisées s'y expriment à leur façon, en générale imprévisible, et constituent une menace pour les autres personnes présentes.
Après je suppose que les forces de sécurité peuvent interdire l'accès au stade à quelqu'un qui serait en état d'ivresse manifeste, non?
Qu'ils aillent se bourrer la gueule après le match limitera déjà les dégâts.
Vivel a écrit
En tout cas la skyzophrenie et le fossé créer entre l'alcool et les drogues faites par l'état et les autorités compétentes m'épatera toujours.
Y'a pas de complexe, le macronisme est dé-com-ple-xé, il assume TOUT!
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Dernière modification par prescripteur (15 août 2019 à 09:50)
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Dextro a écrit
Hello!
Scusez j'ai du louper un chapitre, mais.. depuis quand l'alcool est interdit dans les stades..?
J'ai travaillé de 2014 à 2015 au stade Ernest Wallon à Toulouse pour les rencontres de rugby et il y avait un bar interne au stade qui vendait de la bière ( chère et certainement coupée à l'eau), mais des gars bourrés il y en avaient à chaque match!
L'interdiction aurait-elle eu lieu après 2015?
Normalement l'alcool est interdit dans les stades de par la loi Evin.
Mais uniquement pour les plus pauvres.
En gradins latéraux et dans les virages des stades c'est interdit -> loi Evin
En loges et carré VIP c'est autorisé -> loi sur la restauration
C'etait censé limiter la violence des supporters pendant les matchs de foot. (Oui parce-que seuls les plus pauvres se battent, c'est bien connu)
Puis on s'est rendu compte que les gars n'avaient pas besoin d'alcool pour se mettre sur la tronche, seule la connerie humaine suffit, mais on a pas trouvé le moyen de l'interdire.
Perso je pense qu'on devrait aussi interdire l'alcool en loges et carré VIP.
Comme ça pas de jaloux.
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prescripteur a écrit
Hilde, j'ai lu le rapport sur la France future grande nation sportive et je ne trouve rien sur l'alcool. A moins que, entre les lignes, la proposition de conventions communes-associations oriente vers cette solution.
mais, sur le fond, voir
https://www.francetvinfo.fr/sports/foot … 74391.html
Amicalement
Merci prescripteur, je reconnais que je n'ai pas lu le rapport. Je regarderai la proposition dont tu parles.
L'article de France info expose bien la situation, il reste le mystère autour de la proposition de loi...
Si je suis honnête avec moi-même, je ne peux pas d'une part m'exprimer avec virulence contre les interdictions de fumer au motif que certains parmi les fumeurs ne savent pas gérer leurs mégots, et en même temps m'opposer à la liberté de consommer de l'alcool au motif que certains parmi les usagers ne savent pas gérer leur consommation et leur ivresse...
Quoiqu'il en soit il est évident ici que ce n'est pas l'extension des droits civiques des spectateurs qui motive le législateur.
Dextro a écrit
Scusez j'ai du louper un chapitre, mais.. depuis quand l'alcool est interdit dans les stades..?
J'ai travaillé de 2014 à 2015 au stade Ernest Wallon à Toulouse pour les rencontres de rugby et il y avait un bar interne au stade qui vendait de la bière ( chère et certainement coupée à l'eau), mais des gars bourrés il y en avaient à chaque match!
L'interdiction aurait-elle eu lieu après 2015?
Si tu lis l'article mis en lien par prescripteur tu trouveras la réponse à ta question. Comme en grammaire, il y a toujours l'exception qui confirme la règle...
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Hilde a écrit
Vivel a écrit
Et ça n'a rien à voir avec le fait de refaire de la France une grande nation sportive, mais bel et bien une question d'argent, d'intérêts et de lobby, comme toujours.
Oui, il s'agit de maximiser les profits de certains. Et qui est-ce qui paiera la note? Comme d'hab.
Du coup j'aimerais bien savoir qui payera la note, car je ne suis pas sûr de comprendre.
Peace
Albatros
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Albatros a écrit
Du coup j'aimerais bien savoir qui payera la note, car je ne suis pas sûr de comprendre.
Je ne te promets pas de répondre de façon exhaustive.
L'idée sous-jacente est qu'on se retrouve dans un cas de figure classique de privatisation des profits et de mutualisation des pertes, et que ce sera la collectivité qui paiera les frais de l'encouragement à l'abus d'alcool, si l'on croit que cette révision de la loi Evin aura pour conséquence non-seulement de booster le chiffre d'affaires des clubs et de renforcer leur santé financière, mais aussi de favoriser les alcoolisations à risque et d'accroître les violences commises sous l'emprise de l'alcool dans l'enceinte et aux abords des stades.
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Pendant l'été 2019, les alcooliers et leurs relais parlementaires ont décidé de lancer une offensive contre un des derniers remparts de cette loi Evin qui depuis 1991 pose des limites à un marché complètement dérégulé de l'alcool : l'interdiction de vente d'alcool dans les enceintes sportives (sauf dérogations) et surtout l'interdiction du sponsoring sportif (et culturel) par le secteur économique de l'alcool. Cette entreprise de destruction progressive de la loi Evin devait compléter les attaques antérieures, toutes couronnées de succès malgré l'opposition des acteurs de santé, voire des ministres de la Santé.
Pourtant, rien ne s'est déroulé comme prévu. Pour la première fois depuis 1991, le lobby de l'alcool a dû, pour l'instant, reculer à intégrer, avec le cynisme pourtant habituel, une attaque contre la loi Evin sous prétexte de construire "une nation sportive". Même si le lobby reviendra à la charge, tellement le potentiel de profits est important, le déroulement de cet affrontement d'août 2019 entre alcooliers et acteurs de santé publique (en premier lieu l'ANPAA) mérite analyse en raison même de son issue favorable (provisoirement) à la protection de la santé des jeunes.
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RandallFlag a écrit
Sérieusement Hilde, tu as déjà regardé un match de foot ?
C'est un plaisir pour les yeux, et pas seulement, mais je n'en abuse pas pour ne pas exploser ma tolérance...
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