Après une bonne dizaine de trip au 1p sur 5 ans, un pote nous a donné y a un an deux bonbons au
LSD(posés sur un bureau à la lumière du jour) en nous disant qu’il a essayé un mais bof. Je les ai mis dans une boîte en rentrant chez nous.
Et ce samedi mon mec me dit de les prendre, donc un chacun, on ouvre et une fois mis dans la bouche, goût amer sur le bas du bonbon, alors je dis on recrache, on remet dans le plastique, je vérifie sur internet et je lis
LSD goût amer. Ok c’est bon on le reprend, par contre si dans une heure ça fait rien on prend un 1p entier. Au fait quand j’y pense le 1p n’a pas de goût lui. Bref
Le bonbon avalé à 18h, vers 18:40 je vois les couleurs changer un peu, le plâtre blanc de la salle de bain sort un peu rose, mais j’ai peur de rien sentir et je décide qu’on prenne le carton de 1p.
Le trip a duré jusqu’à 6h du matin, on a dormi jusqu’à 9h, réveillés en pleine forme, on a bouffé, maté la tv et dodo de 16h dimanche jusqu’à 07h lundi pour ma part.
Alors pour le trip, trop de fois plus fort que mes petits trip habituels, j’ai répété plusieurs fois c’est trop quand il était 22h, minuit.
J’avais l’impression de pas être en sécurité, qu’on nous voyait dans notre appart, un sentiment d’être à nue et exposée.
Je sentais aussi que j’essayais toujours de me raccrocher à la réalité et que je me ramassais sur l’inconnu mais ce sentiment se répétait à la vitesse d’un tambour d’une machine à laver, je savais qu’il fallait que je lâche prise pour partir tranquillement et ne pas paniquer mais pas évident.
Toujours est-il que les 4 premières heures étaient pleines de rires et orgasmiques, enfin plus pour moi que pour mon conjoint alors qu’en temps normal, je suis bloquée et inhibée et lui (signe du scorpion) toujours débridé et en demande.
Je confirme que le
LSD est un puissant aphrodisiaque, même le 1p m’a fait découvrir une ejac féminine (c’est gênant mais c’est pour la science) à 28 ans.
Ça c’était les premières heures, ensuite il y’a eu cette sensation d’être perdue dans les méandres, je partais TROP LOIN. Alors évidemment tous les sens mélangés, la musique se transforme en queue rayée de noir et colorée, en forme de vague et se terminant par une pointe recroquevillée, tout ça les yeux fermés.
Les leds rouges de la tv et du décodeur me regardaient en prenant la forme d’une grosse tête de panthère noire mécanique et dans ma tête je me disais
C’est complètement skunk (va savoir pourquoi ce mot) en saccade en m’imaginant le dire avec un œil fermé et la langue qui dépasse sur un côté de ma bouche comme pour faire comprendre que c’est complètement... fou
Ah je me souviens que la fin de cette phrase signifiait le moment où ma tête s’écrasait sur l’inconnu, d’où la grimace. Rho putain le truc de fou quand même.
Alors là la folie je la côtoie de très près, je confirme que c’est un putain de psychomimetique
Je regarde mon copain qui fait aller ses mains sur un son imagé invisible, comme un fou, et il me voit et dit : tu peux pas comprendre. S’en va dans une autre pièce
Je le rattrape pas mais je pense en souriant si il savait comme je l’aime fou ou pas.
Mais je constate que le trip ne te retire pas ce sentiment d’être gêné c’est même exacerbé mais je sais quand même que défoncés comme on est, on ne peut paraître que fous, c’est normal tout va bien.
Plus tard on s’est retrouvé dans nos bras et je sentais que même si je pars dans un monde inconnu où toute ma vie et mes souvenirs n’ont plus aucune valeur, si je pars vers la mort ou l’hôpital psychiatrique, l’essentiel c’est qu’il soit près de moi.
Je n’ai pas peur de rester bloqué car je sais que tout ce qui monte redescend, grâce à vous les psychonautes, j’en suis certaine mais mon copain garde trop cette légende en tête.
Ah et je me souviens aussi qu’à un moment à chaque fois que j’essaye de comprendre ou d’analyser ce qu’il se passait dans ma tête, c’était impossible, chaque sentiment et ressenti était immédiatement remplacé par un autre inconnu que j’essayais de comprendre d’analyser et j’essayais j’essayais j’essayais (comme si j’essayais de me rattraper à un rebord alors que je tombe dans un tourbillon d’eau) et je me ramassais ramassais ramassais, c’est là que je sentais que c’était trop, avec la peur que ça dure une éternité, je pense que c’est là qu’il faut lâcher prise mais je me répète c’est pas facile.
C’était éprouvant mais je ressentais un bien-être, plutôt un plaisir intense mais paradoxalement pas la paix, j’arrivais pas à être paisible et tranquille. Je me disais et si je ressentais ce bien-être effrayant pour l’éternité. En effet je me répète beaucoup, j’ai du mal à trouver les mots pour expliquer quelque chose qui est indescriptible.
Cette nuit là j’avais envie de tout et de rien, frustration mélangé à la satiété, j’avais faim soif envie de fumer mais difficile de faire un choix, au final on a bien bouffé bien bu ( la bonne badoit) et même fumé du
shit alors que j’ai arrêté depuis juin 2019 mais le
joint me semblait copain du
LSD ce soir.
La sexualité a été omniprésente dans ma tête et dans mon bas ventre mais sans aller jusqu’à chercher un rapport j’étais bien comme ça, c’est tellement rare.
La gêne elle aussi omniprésente dans les trips, j’ai noté sur un cahier ce que je retenais pour laisser une trace un souvenir comme par exemple :
LSD Les Souvenirs Durables ,manque de confiance en soi, impression de mieux voir un tableau inconnu, besoin de se retrouver avec nous mêmes, l’intimité se protège, qu’est ce que j’attends du
LSD, comment exprimer l’indescriptible, à travers l’art?
Ah et aussi, la sensation dérangeante que j’ai eu (ben en fait c’est pas la première fois que je l’ai dans un trip) c’était que tout ce que je voulais pas se concrétisait, comme si c’était inévitable qu’on nous voyait, comme si c’était inévitable que tout ce que je redoutais se réalisait et quand j’essayais de penser à autre chose, ça continuait dans ce sens. J’ai du mal à comprendre comment ce type de pensée peut se débloquer et j’avoue que ça m’angoisse un peu pour les futures prises. J’ai lu qu’un excès de
sérotonine pouvait devenir anxiogène mais là c’est au-delà de l’angoisse, c’est une hallucination d’une crainte qui se concrétise obligatoirement alors que c’est complètement faux et irréel, et chaque nouvelle idée incontrôlable devient une massue qui me frappe, la punition la gêne la honte. Des attaques contre mon égo, moi qui attendait du trip une mort de celui-ci, finalement il est toujours bien présent voir plus.
J’ai aussi conclu à voie haute qu’on vivait un sentiment de non-existence, à cause de l’effacement de la mémoire.
Et aussi qu’il faut attendre 4 heures pour être sûr que ça fait rien et qu’il faut
redrop haha
Je serais vraiment curieuse de savoir quelle dose contenait le bonbon.
J’ai déjà pris en une fois 2 cartons de 1p, j’ai eu des pertes de mémoire et aussi cette impression qu’on nous regarde mais c’était pas aussi puissant et plaisant (le trip, pas le fait de se sentir épié)
Ce dimanche matin j’étais gaie heureuse amoureuse enchantée mais crevée et j’avais du mal à rester debout.
Ce lundi tout est fini je retrouve tout mon naturel, pas malheureuse mais sans plus, avec des jolis souvenirs de cette intense nuit.
Ah je rajoute (mardi) que depuis deux jours mon transit intestinal fonctionne à merveille, alors que ça faisait des mois qu’il me jouait des tours et m’empêchait d’aller à la selle (toujours pour la science)