A ta place moi j'aurai fait ça :
Inscris toi à deux trois associations de ton quartier, fait du bénévolat (3h par semaine pour commencer jusqu'à 3h par jour par ex.) et tu vas rencontrer pleins de gens super chouettes qui vont avoir autre chose à te parler que des produits et des drogues. Fait une formation en alternance ou un truc qui te permet de bosser au quotidien sans qu'on parle de drogues, sans que tu sois tentée... tu as envie de tourner la page, tu peux le faire, et même si tu vas encore trébucher quelques fois c'est rien! Tu vas y arriver
Pour certains, les drogues et la conso c'est toute leur vie, tout tourne autour de cela (en mode monomaniaque, sans forcément consommer énormement...c'est peut être à eux que pensaient les scientifiques qui ont pondus le terme merdique de "toxicomane" fou des drogues, perso je préfère toxicophiles). Toi visiblement tu veux éviter ce type de personnes alors c'est à toi de faire des démarches pour participer à la vie citoyenne de ta commune, t'émanciper des dealers, esquiver les usagers instables (contrairement à toi qui prend son ttt metha). Tu peux t'entourer de personnes "straight edge" et n'hésite pas à le faire si tu en as besoin maintenant dans ta vie.
Tu vois sur un de mes billets de blog, une personne m'avait reproché de ne pas vouloir sortir avec une injectrice. Car je ressortais d'un énième tentative de
sevrage. Mais à ce moment là de ma vie , j'en avais besoin. Et à ton âge on est nombreux à avoir repris le contrôle de notre "boulimie de consos", à avoir réappris à se contrôler etc. Je ne sais pas où tu en es actuellement mais continue de progresser "pas après pas", baby step. perso c'est la stratégie qui a fonctionné pour moi.
Tu as les capacités pour rebondir, avoir une nouvelle vie et tourner la page sur l'ancienne. être plus heureuse, équilibrée. Après si tu vois que cela ne te réussis pas, n'hésite pas à te permettre quelques écarts. Moi j'ai compris que la vie sobre c'était pas fait pour moi et que pour mon équilibre je dois m'encadrer des extras au moins une fois par mois sinon je rechute très lourdement.
Tu sais , la plupart des usagers de drogues ont une vie bien rangée, une famille et ceux qui sont "précaires", "pauvres" etc sont une minorité. Donc oui, la plupart, la très grande majorité des usagers de drogues ont une "vie normale".
Qui rentre dans la norme de notre société. Car la majorité ça se résume à une prise de
mdma mensuelle, quelques
joints, quelques litres de vin et d'
alcools... ils n'ont aucune difficulté à reprendre le train train de leurs vies habituelles. Le fait que tu ais eu un passé roccambolesque, avec injections, prostitution, trafic, délits,
sevrages etc. ne te condamne pas à vivre comme celà toute ta vie. On peut toujours retrouver une vie "ordinaire" et socialement acceptée. C'est un mythe que l'addiction reste "à vie" et que l'on ne peut plus oublier ces expériences riches en plaisirs.
Sur psychoactif , on représente la population générale car on ne choisit pas qui s'inscrit ou pas. On a peut être plus d'injecteurs que la population générale, vu qu'ils ne sont pas jugés ici alors ils s'y sentent bien (j'en fait partie). Mais on reste une toute petite minorité face aux fumeurs de
joints et consommateurs de "taz" (mdma).
Au final, une infime minorité consomme beaucoup, quelques rares membres sont addicts à leurs produits au point de ne plus pouvoir travailler, vivre à la rue, foyer, rsa, etc. Mais la très très grande majorité, ils consomment sans coté "problématique", "pathologique". C'est l'un des plus gros stéréotypes liés aux addictions, comme quoi dès qu'on se drogue on ne peut pas avoir une vie rangée.. Par exemple avec le
cannabis, beaucoup sont addicts et ne peuvent pas se passer de leur
joint du soir (bédo dodo) mais ça ne va pas plus loin. Ils ne se considèrent même pas comme UDs ou comme addicts ! (voir certains méprisent les injecteurs de
kétamine,
morphine etc. comme moi... et font vivre la dichotomie drogue dur vs drogue douce)
D'autres fument toute la journée mais chez les fumeurs, c'est une minorité car beaucoup réagissent comme moi : "ça donne la flemme, ça donne faim, ça ramollit" et on se retrouver dès 8H du matin à se fossiliser sur le canapé à manger des chips. Mais cette vie là , avec nos responsabilités, on ne peut pas la mener au quotidien (quelques arrêts maladies par ci par là.. mais pas plus) donc au final on est obligé de se "contrôler" pour continuer de participer à une vie sociale ordinaire.
moi et mes amis on jongle beaucoup entre "le plaisir de consommer , se faire plaisir, glander, s'amuser" et "les responsabilités de la vie adulte". La
méthadone est excellente pour ça , car au lieu de pécho, au lieu d'économiser pour s'acheter l'
héroïne ou la
morphine, on a qu'à passer à la pharmacie et comme ça ce n'est plus une préoccupation. On peut travailler sans y penser, la molécule m'empêche d'être en manque 3/4jours donc c'est vraiment la tranquillité. La
méthadone c'est un luxe incroyable, en plus je ne paie rien pour en avoir. Alors que le
kratom, la
codéine, la
morphine je devais l'acheter sur le marché noir ou sur internet.. La police pouvait intercepter mon produit , je vivais dans l'illégalité. C'est vraiment un confort les T.S.O et on souhaite que ce fonctionnement existe pour toutes les drogues : qu'on puisse avoir du
cannabis à la pharmacie, de l'
héroïne, que chaque personne ait accès à la molécule dont elle a besoin pour vivre heureux et de manière fonctionnelle...sans finir en taule ou précaire
Comme te l'a dit marvin, personne ne peut deviner que tu as de la métha, donc tu peux te présenter comme une personne lambda, voir qui n'a jamais testé aucune drogue si tu n'assume pas ton passé. Essaye et tu verras que personne ne te verra plus comme une usagère, si cette étiquette de gène.
Ainsi tu vivras incognita. Moi je suis fière de cette étiquette, j'aimerai la portée avec fierté et j'espère que d'ici 5 ans je pourrais le faire.
Cette étiquette qui te colle à la peau, c'est surtout toi qui l'entretient. c'est vraiment ton choix personnel. Nous dans notre association, on combat l'idée qu'être Usager de drogues (UD) c'est être un malade, précaire, pauvre, voleur, délinquant, instable financièrement ou psychiquement. Au contraire, la plupart des UDs sont vraiment solides et ne demandent rien à personne. Donc on demande, nous , à ce qu'on arrête de nous discriminer, on veut juste vivre comme les autres. Par exemple, à cause de ton traitement, si un jour tu veux être hospitalisée en psychiatrie, certains établissement vont tout simplement te refuser... c'est dingue ,non?
Et ce n'est pas parce qu'on a une prescription de
tramadol, de
méthadone, de
buprénorphine, qu'on cultive deux plantes qu'on mérite d'avoir de la prison ferme (comme un couple récemment).
https://www.ouest-france.fr/grand-est/a … on-6831459Si tu trouves que c'est un beau combat, n'hésite pas à adhérer à notre association (10€)
https://www.psychoactif.org/forum/adhes … oactif.phpOn est l'une des seules associations de consommateurs de drogues (de stupéfiants, de médicaments sur ordonnances etc), indépendante. On est tous bénévoles et même si on ne pèse pas grand chose face aux Etats, aux lobbies etc.. on tente de faire valoir nos droits pour ne pas être des citoyens de seconde zone.
Dernière modification par Rick (12 mai 2020 à 13:39)