Bonjour, c'est l'une des premières fois que je poste sur le forum, toutefois depuis bien longtemps je le consulte et j'ai suivis de nombreux topics et discussions.
Je prends de la
méthadone depuis quatre ans et demi, je n'ai jamais pris d'
héro ou d'
opiacés autre que le
tramadol et un tout petit peu de
codéine.
Pour moi, les
opiacés m'ont permis de transformer ma vie, de ressentir de la joie, de l'enthousiasme, de la motivation et du plaisir après des années de mal-être qui n'ont su être apaisés par aucune substance médicamenteuse,
AD, thymos, benzos, AP.
J'ai pris du
tramadol quelques mois à dosage variant entre 37.5 et 400mg, avec quelques extras ou j'ai pris bien plus que la dose limite autorisée.
Je suis allé en consultation au
CSAPA le plus près de mon domicile et au bout de quelques consultations, l'addictologue m'a prescris de la
methadone à 5mg.
J'ai monté les doses jusqu'à arriver à une dose qui me convenait de 40mg part jour, elle me tenait toute la journée, pour moi la
méthadone est quelque chose d'essentiel dans ma vie de tous les jours, elle occupe la plupart de mes pensées nuits et jours.
La
méthadone me donne la force de me lever le matin et d'être dans un état fonctionnel pour étudier voir travailler quand cela s'y prête, bien que je sois très isolé ne sortant que très peu pour voir des amis, je fais cependant du sport en club et beaucoup de course à pied, ce qui semble, quand fait très régulièrement, avoir un réel impact sur mon état émotionnel quotidien.
Je n'ai jamais consommé d'autre
opiacés depuis que je suis sous
méthadone, je ne fume pas, je ne bois plus car je ne tolère pas l'
alcool quand sous
méthadone.
Pour moi, la
méthadone est une béquille chimique que je ne considère pas comme une drogue, malgré la
stigmatisation dans ma famille, qui me traitent de "toxico" ou de "drogué" dés que l'on se dispute ou qu'on soit divergent sur un point de vue.
Elle m'aide et me soutient tous les jours, et m'aide à tenir le coup et à dépasser la douleur morale que je ressens, douleur que thérapies et traitements classiques peinent à canaliser, encore moins à l'apaiser totalement.
En septembre, mon addictologue m'a fait monté de 40 à 45 puisque mon moral n'était pas bon, j'ai alors découvert que la dose de 45 ne m'était d'aucun secours.
Le plaisir ressenti autrefois s'est transformé en un détachement émotionnel total, en une torpeur intense, je ne pensais qu'à dormir toute la journée dans ma chambre.
J'ai décidé sous conseil de ma thérapeute de baisser à 42mg.
J'ai passé les cinq premiers jours à me tordre de douleur et à agoniser moralement, j'ai ressenti une tristesse et un désespoir que je ne souhaite à personne.
Cette légère baisse m'a vraiment affecté pendant quelques jours puis s'est tassé au fur et à mesure, chose étonnante, j'avais baissé de 40 à 35 il y'a deux ans et je n'avais senti que peu de douleur provenant de la baisse, cependant j'étais sous métha depuis deux ans et demi, et maintenant ça fait plus de quatre ans, la tolérance...
De 42, je suis passé à 41, sans trop de mal, si ce n'est une gêne morale constante pendant quelques jours, puis à 40 sans quasiment rien ressentir.
Je me suis senti beaucoup mieux à 40, je suis resté à 40 trois semaines, ce qui fait jusqu'à dimanche dernier, j'ai décidé de baisser à 39, il me restait des 1MG.
J'ai fais l'effort de baisser, subit un peu d'inconfort mais que j'ai gérer.
Je suis allé aujourd'hui au
CSAPA tout content, en leur disant que j'avais baissé de mon initiative à 39, je leur ai donc demandé qu'on me donne 39mg au lieu de 40.
La médecin addictologue, nouvelle puisque l'ancien qui me suivait, qui était top, vient de quitter le
CSAPA, je précise que je n'ai vu qu'une fois cette médecin en entretien il y'a quelques mois, elle ne m'a jamais demandé que l'on se voit en RDV.
Elle a commencé à me faire la morale comme quoi c'était une attitude puérile de vouloir jouer à baisser d'1MG, je lui ai dis que j'avais eu une mauvaise expérience en baissant trop vite, et je lui ai donc dis que je pensais qu'une baisse par 1MG me semblait une bonne option puisque me permettant de ne presque pas en souffrir.
Elle a une attitude condescendante et peu sympathique, en refusant sous prétexte que cela n'existait pas de baisser comme ça sauf à la fin de l'arrêt.
Elle m'a dit qu'elle n'était d'accord pour baisser que de 4MG d'un coup, ce que j'ai refusé, car ne me sentant pas pour l'instant de baisser autant mon traitement.
J'ai été je dois le dire assez écoeuré par son attitude, j'avais fais l'effort par moi même de commencer à baisser le jour précédent, et elle a refusé de me laisser baisser à mon rythme. J'estime que si la
méthadone gélule existe en 1MG, ce n'est pas pour rien, j'ai trouvé son attitude assez pathétique et peu professionnelle.
Elle a voulu avoir le dernier mot tout simplement, je lui ai dis que je souhaitais baisser d'1MG, puis si tout allait bien encore 1MG au fur et à mesure, elle a refusé.
La psychiatre qui me suit ailleurs m'a bien dit que baisser par 1MG toutes les quelques semaines était la meilleure façon de baisser sans
sevrage douloureux.
J'attends vos avis face à cette situation qui me laisse un
gout amer dans la bouche, j'ai du reprendre 40mg aujourd'hui et je ne peux pas baisser comme j'avais prévu.
Je trouve ça scandaleux, que je ne puisse pas pouvoir diminuer mon traitement comme je l'entends, autre que de vouloir en prendre trop, je veux essayer d'en prendre moins au fur et mesure car j'aspire, je l'espère de pouvoir vivre sans ce traitement un jour, puisque mon problème à la
base n'est pas une addiction à proprement parler, mais une grave dépression et anxiété, ne réagissant qu'avec les
opiacés en somme, un médecin m'a dit que cela devait venir d'un disfonctionnement dans mon système opiode que la métha rectifiait en agissant dessus.
Je me sens impuissant dans ma volonté de pouvoir diminuer MON traitement selon ma volonté. J'ai dis à ce médecin que si elle connaissait les douleurs du manque d'opiacé, c'était sur le plan théorique, mais qu'elle ne connaissait pas les cris de douleurs lorsque on était à cours de ces substances, et je n'ai jamais fait de cold turkey ou de baisse aggressive, je ne peux même pas imaginer ce que certain d'entre vous sous métha ou
héro ont pu ressentir à ces moments.
Peace!
Dernière modification par Hedonistic31 (12 mai 2020 à 00:17)