J'ai connu l'HP pour la première fois à 18 ans, à la fin de la prépa - que j'ai validé quand même. Depuis je suis toujours en L2 à 25 ans. Ils m'ont drogué de toutes les façons :
AD innombrables (dont je me suis sevré),
neuroleptiques (dont je n'arrive pas à me sevrer et qui me donne des insomnies : le Solian), benzos que j'avais arrêté et que j'ai repris à l'HP.
J'ai bu et pris de l'
héroïne et de la
coke En
IV, pendant plusieurs années. Et j'ai bu. Mais j'ai arrêté. Je suis à 0.6 de
Subutex. Et je ne peux dire merci qu'à moi-même et Dieu. Malheureusement je n'arrive pas à arrêter Solian, ce poison, et le
Valium, 3x/jours - et mon père me dit, à moi qui suis fou d'anxiété chronique, de combat contre la dépression, après avoir atterri à l'HP pour tentative de suicide il y a 5 ans, où j'ai fini en réanimation, après avoir pris 2g de
came d'Amsterdam et une boite de
Valium (je me souviens plus exactement) : "Pourquoi t'es pas resté à la maison ? Pourquoi t'as fait des conneries ? T'aurais du nous en parler ! Là t'as atteint le fond du trou ! Puis tu sais la psychiatre elle sait de quoi elle parle, elle en a vu des cas". Il me dit qu'il m'a soutenu, il est allé me voir à l'HP, où je suis allé 8 fois de 18 à 21 ans. Qu'a t-il fait pour m'en sortir ? Pour ne pas que j'y aille ? Rien.
Psychiatre qui m'a diagnostiqué psychotique, après avoir eu des diagnostics de TOC, de bipolaire, de borderline, d'autiste, de phobie sociale... Que des trucs FAUX : je suis un intello paumé, solitaire, rejeté toute mon adolescence car trop différent pour les autres. Maintenant j'ai quelques amis mais bien peu...
J'en veux à mes parents. Ils n'ont aucune compassion pour moi. Le seul truc que désire mon père c'est que je sois le plus possible à mon appart et le moins possible chez lui pour qu'il passe sa retraite tranquille. Il ne s'est jamais demandé pourquoi quelqu'un comme moi se soit drogué, ait bu alors que je suis un intello gentil, studieux... Il ne me connait pas. Il me traite de feignasse parce que lire des livres 4h/jour en moyenne (à l'époque, maintenant avec le Solian, les insomnies... je lis 1h en moyenne) c'est bien mais c'est pour se divertir (il ne lit jamais sauf Téléstar, lui comme ma mère). Lui il a bossé dans le tertiaire, et aujourd'hui encore il s'occupe de sa maison, il tond la pelouse ! Il n'a aucune idée de ce que je suis, de ce que je traverse.
J'ai arrêté la clope et vapote à 3mg. Quand je fumais il me répétait sans cesse d'arrêter la clope. Avec tous les médocs que j'ai, il se dit pas que c'est le cadet de mes soucis ? Le pire c'est que même la vapote il dit que "c'est bien mais c'est malsain, quand tu fumes ça pue, puis le mieux c'est de ne rien prendre" dit-il alors qu'il a fumé de 14 à 50 ans. Et à chaque fois il te sort "C'est la VO-LON-TÉ". Il picole sans être alcoolo, mais me fait la morale quand je bois 3 verres au lieu de 2 parce que je veux me faire plaisir, sachant que je bois très peu. Alors qu'au repas de famille il boit facilement la bouteille de rouge - il n'est pas bourré mais pas à jeun. Par contre moi faut que je fasse gaffe "surtout que tu prends des medicaments" : oui vaut mieux que je picole seul dans mon appart plutôt qu'avec eux... J'ai droit à un verre, ou deux.
Il est toujours à me faire des reproches, ne me félicite jamais. Quand je suis heureux d'avoir diminué le
Subutex, il dit "ça fait longtemps que tu devrais avoir arrêté".
Bref, il a une responsabilité dans ce que je vis qu'il n'assume pas. J'ai 25 ans maintenant, je dois finir mes études (alors que j'ai peine à vivre normalement), et travailler. Il pense m'apprendre la vie alors qu'il vit dans un monde différent du mien. Quant à ma mère, c'est la boniche de la maison, qui n'a comme seul loisir que Hanouna et Bruel... J'ai pitié d'elle. Mais même elle est plus heureuse que moi.
Voilà, j'avais besoin de m'exprimer. Malgré tout, en bon catholique, j'aime mes parents. Mais ils me doivent des excuses. Moi je fais tout pour les honorer. Et je ne suis pas récompensé... De même qu'en travaillant d'arrache-pied pour mes études, je n'ai jamais été récompensé, tandis que certains ont la vie si facile... Je les envie. Je jalouse leur bonheur. Moi je voudrais juste vivre normalement.
Je sais que vous allez me dire que je suis un petit con, mais croyez moi, vous ne connaissez pas mon père. Vous ne connaissez pas l'ambiance à la maison. L'ambiance de merde que j'ai du traverser, mais c'est ça ou la solitude de mon appartement payé par l'AAH...
Je n'ai pas profité de ma jeunesse comme j'aurais voulu. C'est une des causes pour lesquels j'ai pris de l'
héroïne et de la
cocaïne en
IV. Parfois j'aimerais en reprendre, tellement j'en ai marre. Mais je sais que ça ne sert à rien... Moi j'ai juste envie de faire des soirées au pub avec les copains, me prendre quelques cuites avec les potes ; mais me piquer en écoutant Iggy Pop, c'est juste m'échapper du réel pour échapper à ma vie difficile...
Merci à vous.