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Dernière modification par prescripteur (05 juillet 2020 à 11:13)
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Dernière modification par Mister No (05 juillet 2020 à 09:06)
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La prison est la plus criante expression des échecs des politiques en matière de drogues:
échec quant à la réduction de la demande de stupéfiants, malgré l’exigence d’en punir la consommation adop-tée il y a trente ans déjà par les États;
échec quant à la réduction de l’offre de stupéfiants et la répression des organisations criminelles, malgré la mise en place depuis plus d’un siècle d’un régime international de contrôle des drogues.
La prison est surtout le concentré du coût humain de ces politiques.La population carcérale a explosé au cours des dernières trente années notamment à cause de la répression instaurée par le régime de contrôle international des stupéfiants et des législations nationales qui en découlent.
Il nous semble que la privation de liberté est une mauvaise réponse, tant à l’usage de stupéfiants qu’à la petite criminalité non violente engendrée par le marché noir.
C’est la raison pour laquelle la Commission globale de politiques en matière de drogues plaide, depuis sa création, en faveur de la dépénalisation de la consommation de substances psychoactives illégales, ainsi que pour des alternatives à l’incarcération des délinquants poussés dans des activités illégales, que ce soit par l’absence d’autres perspectives existentielles ou sous la contrainte d’organisations criminelles.
La prison est une réponse vouée à l'inefficacité parce qu’elle est indifférente aux causes psychologiques et sociales d’une consommation problématique ainsi qu’à la marginalisation économique et sociale des paysans qui cultivent la coca, le cannabis ou le pavot, des femmes engagées dans la contrebande de petits volumes, des vendeurs de rue et de guetteurs.
Mauvaise elle l’est encore, car celles et ceux qui y sont rassemblés forment une population particulièrement vulnérable, exposée à des risques spécifiques et mal armée pour y faire face, en situation de dépendance par rapport à celles et ceux qui les surveillent et gèrent leur vie quotidienne.
C’est là le grand paradoxe de l’incarcération :
la privation de liberté entraîne, par définition, la perte de la capacité de prise en charge de sa propre vie, de sa compétence de décider pour soi-même et de s’occuper de ses proches.
Et cela dans un milieu où le risque de violence est élevé, où l’on vit dans la promiscuité et isolé de ses parents et amis.
La présence en prison de diverses drogues illégales et d’autres substances psycho-actives qui y sont en principe interdites est une réalité.
Or, si les moyens de les consommer à moindre risque sont également interdits et plus difficiles à se procurer que les substances elles-mêmes, les détenus qui en consomment sont exposés à des risques sanitaires bien plus importants que s’ils se trouvaient à l’extérieur.
Il est donc impératif de mettre en place toute la batterie des thérapies de la dépendance, y compris les traitements de substitution aux opiacées, et de rendre accessibles les dispositifs d’une consommation à moindre risque.
Toutes les mesures qui se sont révélées si utiles et si efficaces pour protéger la population contre la transmission du SIDA, de l’hépatite C et de la tuberculose doivent être déployées dans les lieux de détention, eux-mêmes devenus « pathogènes », une situation aggravée par la surpopulation.
Une attention particulière doit aussi être accordée aux risques encourus après le retour dans la vie hors les murs, marqué par un taux d’overdoses supérieur à celui qui prévaut dans la population vivant en liberté.Les lieux de détention sont multiples : prison préventive ou d’exécution des peines, centre de réfugiés en attente de décision ou de renvoi et milieux fermés de « traitement » de l’addiction sous contrainte.
Les droits humains doivent y être respectés tout autant qu’hors des murs : la protection contre tout traitement cruel, inhumain ou dégradant et, dans le domaine médical, l’accès aux soins, le bénéfice des traitements les plus efficaces, avec le consentement du patient et le respect du secret professionnel. Garantir ces droits des détenus relève de la responsabilité à la fois des professionnels de la santé, du personnel et de la direction des prisons et des acteurs de l’État, qu’ils légifèrent, jugent, allouent des budgets ou des subventions. Aucune décision de privation de liberté ne saurait les radier.
La Commission globale, tout en appelant à l’adoption de réformes plus durables et plus profondes, ne peut ignorer plus longtemps l’état actuel de l’incarcération et les violations des droits de la personne dont elle est le théâtre. C’est pour placer les autorités politiques, médicales et pénitentiaires face à leurs responsabilités que la Commission Globale de politiques en matière de drogues appelle à l’action. Il y a urgence
Ceux qui envoient les détenus en prison pour une "simple" consommation (et ne dites pas que ça n'existe pas en France) sont TOUS co-responsables de ce qui s'y passe.
On peut le comparer à ceux qui, parce qu'ils sont moralement contre l'avortement, n'hésitent pas à envoyer des femmes en prison pendant des années , voire à les condamner à mort (sous Pétain)... et tout ça au nom du Christ !!!
Et il s'agissait autant des politiques, des membres de l'administration, dont la Police, des voisins qui dénonçaient etc..
On ne peut pas se défausser de sa responsabilité morale quand on participe, d'une façon ou d'une autre, à une action néfaste de la société !
ça me rappelle l'histoire des soldats allemands qui refusaient d'executer les juifs et les communistes en Russie pendant la dernière guerre. Tous leurs camarades les accusaient d'être des lâches et des traitres, alors qu'en fait c'est bien eux qui étaient courageux. (et d'ailleurs il semble qu'il y ait eu peu de sanctions contre eux).
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (05 juillet 2020 à 13:23)
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prescripteur a écrit
On ne peut pas se défausser de sa responsabilité morale quand on participe, d'une façon ou d'une autre, à une action néfaste de la société !
C'est très vrai.
Et c'est pour ça que ces temps-ci, le mot "systémique" me gave parce qu'il occulte les responsabilités individuelles. Exemples à propos de la police, la "répression systémique" même si elle a un sens, ne parle pas vraiment des comportements déviants, le "racisme systémique" ne parle pas des racistes. Etc
Donc l'allusion à la responsabilité morale est très juste car elle incombe intimement à chacun.
D'où l'utilité du micro-dosage de désobéissance éthique dans la police, qui peut s'exercer sans aucune incidence sur la sécurité publique. Il y a des lois, certes, mais la première "opportunité des poursuites" (de la compétence du proc dans les textes) appartient bel et bien au flic, tout au début de la chaine pénale.
Le PCP recommande de l'utiliser sans modération avec la non-répression de l'usage de stups.
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Bravo de dénoncer cette politique du chiffre qui pousse à "résoudre" des affaires faciles....en dépit des conséquences dramatiques pour le consommateur de substances encore illégales.
Salut à tous.
J'avais envie de dénoncer, non pas une action de police, mais une de la gendarmerie qui en dépit de conséquences graves pour les consommateurs, favorise le trafique organisé.
"On ne devient pas flic en rêvant de courir après les fumeurs"
On ne devient pas gendarme pour donner des parts de marché au réseaux structurés sur le dos des usagers, j'imagine aussi.
Surveillance des growshops : près de 120 cultivateurs interpellés
https://softsecrets.com/fr/2020/06/27/s … terpelles/
120 personnes qui consomment 150 à 200 euros par mois, c'est une belle victoire pour le crime organisé dans ce coin.
C'est ça aussi en fait la politique du chiffre...
Dernière modification par Mister No (06 juillet 2020 à 13:13)
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Activité moins variée
« La lutte contre les trafics de stupéfiants est devenue une des principales activités de la Bac ces dernières années », remarque Laurent, chef de la Bac. « Par le passé, les affaires et les flagrants délits couvraient des domaines de petite et moyenne délinquance d’atteinte à l’intégrité physique des personnes ou d’atteintes aux biens. »
En 2020, la brigade anticriminalité de Belfort a interpellé 271 suspects. Parmi eux, 187 d’entre eux étaient impliqués dans des infractions à la législation sur les stupéfiants, neuf dans des vols aggravés, treize dans des délits routiers et 20 dans des ports d’arme prohibés. Parmi ses autres activités, elle renforce d’autres unités du commissariat sur des interventions, effectue du maintien de l’ordre, des escortes de détenus, des présentations à magistrat ou des interpellations de personnes recherchées.
Pour illustrer la deviation massive de le BAC vers l'interpellation des petits fumeurs de cannabis, au détriment de la lutte contre le vol aggravé et le port d'armes prohibées.
Merci Mr Sarkozy ! Mr Darmanin est aujourd'hui à Belfort probablement pour féliciter les policiers de Belfort pour leurs résultats exceptionnels dans la lutte contre la criminalité.
Vous allez dire que c'est parce que la criminalité violente est quasi absente à Belfort. Pas vraiment !
https://www.interieur.gouv.fr/Interstat … alyse-N-32
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (22 février 2021 à 17:18)
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