Sous bupré depuis de longues années, le médecin qui me suit depuis le début part à la retraite

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PetiteSourisEnEquilibre femme
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Bonjour,

Durant ma jeunesse, j'ai été dépendante à l'héroïne pendant 3/ 4 ans.. Je ne sais plus exactement car cette période est tellement loin pour moi, et j'ai tellement cherché a l'oublier.. J'étais tombé amoureuse d'un homme qui en consommait et qui a même fini par en vendre, et forcément, je suis tombé dedans.. C'est une des pires période de ma vie, je ne travaillais plus, je ne fréquentais que des gens "comme nous", je vivais principalement la nuit.. Bref, j'ai fini par avoir un déclic, car avant cette période j'étais une fille "normale", et j'avais honte de ce que j'étais devenu, je savais au fond de moi que ce n'étais pas "moi" que je ne voulais pas passer ma vie la dedans..

J'ai réussi a sortir de tout ça en allant voir un docteur qui m'a beaucoup aidé, il m'a mise sous subutex au début, je prenais des 8mg, je me souviens plus si j'ai commencé par 2 cachets de 8/jour ou un seul, mais quoiqu'il en soit, j'ai réussi a descendre la dose petit a petit. Aujourd'hui, cela fait 14 ans que je travaille pour la même société, j'ai une vie "équilibrée" , à part que cela fait plus de 15 ans que je suis sous buprénorphine, quand le générique est sorti j'ai bien senti que c'était un peu moins fort, mais je me suis dit que c'était pas plus mal pour moi, car mon objectif était à la base de diminuer jusqu'à ne plus prendre de substitut du tout.

Sauf que cela doit faire 6 ans que je suis bloquée a 1.2mg /jour (en 3 cachets de 0.04). J'ai essayé de descendre en dessous mais chaque fois je sens que je suis en manque (transpi, bâillements envie de...) si je n'en prends que 2 sur les 3 le soir je suis obligée de prendre le 3ème ou au moins la moitié car sinon les symptômes m'empêchent de dormir et travaillant a temps plein, je dois être en mesure de me lever le matin et d'assurer au boulot.. Mon problème aujourd'hui est que mon médecin va prendre sa retraite le mois prochain, et cela me terrifie de devoir aller en voir un autre, devoir tout lui expliquer alors que cela fait si longtemps que je m'emploie a oublier cette période de ma vie, en plus est ce que je vais trouver un médecin qui acceptera de me suivre? Avant de trouver le mien j'avais rencontré 2 ou 3 médecins qui m'avaient clairement dit qu'ils refusaient ce "genre de patients"... Ce serait tellement dur aujourd'hui de m'entendre dire ça, juste j'ai besoin de mes 1.2mg de bupré /jour... Est ce que vous avez déjà du faire face a ce problème? Comment avez vous fait?
Quand mon médecin m'a annoncé qu'il prenait sa retraite y a 4 mois, je me suis dit que ça allait me motiver à baisser et arrêter, mais non, j'y suis pas arrivé.. Au mieux je peux tenir avec 2 cachets et demi, mais en dessous je suis pas bien, et je compense avec du lexomil et de l'izalgi que l'on me prescrit à cause de mes 2 hernies discales et de ma nevralgie cervico brachiale.. Je ne veux pas tomber sous l'emprise d'autres médocs, mon traitement actuel de bupré me convient, j'ai peur de me retrouver sans rien et de souffrir de pas pouvoir assurer au boulot...
P.S : Désolée si je n'ai pas posté au bon endroit, c'est mon premier message, je viens de m'inscrire

“Le bonheur est un délicat équilibre entre ce que l’on est est ce que l’on a.”

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Zazou2A homme
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Yop,

Je peux comprendre tes craintes, et il est vrai que parfois certains médecins sont loins d’être bien veillant dès qu’il s’agit de conso de prod; mais en 14 ans les choses ont quand même beaucoup évolué, et en arrivant avec ton historique d’ordonnance, il ne devrait y avoir aucun problème à ce que le/la nouveau doc prennes simplement le relais des prescriptions.

Après selon les villes, trouver un nouveau médecin traitant est plus ou moins simple, ce que je te conseillerais, c’est d’appeler, et d’expliquer ta situation au téléphone, tu verras de suite à la réponse que tu as, si ça vaut le coup ou non de prendre un rdv et d’en faire en suite ton nouveau médecin traitant

Et c’est bien plus simple en cas d’accueil un peu froid de gérer ça au tel qu’en face à face

Pour ta seconde problématique, qui est de baisser de tes 1.2mg à 0, ce n’est absolument pas rare que les derniers palliers soit les plus durs.
Et pour cause, retirer un cachet, c’est 30% de ta dose journalière, ce qui est bcp en une fois
Il y a le temgesic, qui est un dosage de bupre ayant l’AMM anti douleur, à 0.2mg qui pourrait t’aider peut être
Mais surtout, il faut que tu choisisses, et c’est très perso; tu peux décider que ce petit mg, chaque matin, tu le gardes, après tout, c’est un rdv tout les 28j, et un cachet chaque matin, ta vie est équilibrée, et ces 2 petites contraintes ne justifie pas forcément de toucher à cet équilibre
Si tu étais diabétique, et devait prendre de l’insuline chaque jour, tu ne te poserais pas la question d’un éventuel arrêt
Tu peux donc décider de le voir de cette façon

Ou bien, tu tiens à descendre puis arrêter, et tu en as tout à fait le droit, dans ce cas je pense que passer par le temgesic pourrait te permettre des palliers plus petit, et donc moins éprouvant.
Il y aurait aussi l’option d’un switch vers la metha, juste le temps de t essayer à ce qu’on appelle la « methode chinoise » qui permet une baisse très progressive et de décrocher en douceur, d’autant que le switch pourrait être bénéfique, et l’effet sur la douleur de la méthadone étant plus prononcé que celui de la bupré, tu supprimerai l’izalgi, qui même si c’est à un dosage minime, contient d la poudre d’opium
Ou encore tu peux baisser au maximum chez toi, et demander une hospitalisation d’une à 2 semaines pour le passage à 0, ça te permettrait de faire ça sans avoir la pression du travail et de la vie quotidienne en même temps que l’inconfort du sevrage, et tu serais en plus accompagné médicalement, ce qui généralement peut aider.

Si c’est une de ces 3 dernières options qui t’intéresse, c’est plutôt vers un csapa, ou un addicto hospitalier que vers un généraliste que je te conseillerais de te tourner, ça permettra d’avoir une équipe plus spécialisée, et donc sans doute plus apte à t’accompagner
Ça a aussi l’avantage de proposer une prise en charge pluridisciplinaire (et psy notamment) qui est généralement important pour un arrêt.
C’est en plus gratuit, et anonyme si tu en fais la demande

Je rajouterais que je te conseille de lire le psychowiki sur le PAWS, afin d’être informer dès possible répercussion d’un arrêt.
Ça n’arrive pas chez tout le monde, mais ça reste une éventualité, qu’il serait bon de mettre dans la balance avant de prendre ta décision.


Dans un 1er temps, appelle les médecins de ton coin, en expliquant que ton médecin prenant sa retraite, tu cherches quelqu’un pour te suivre, que tu es sous bupre à 1.2mg, et comme je disais, selon l’accueil que tu auras reçus, tu prendras ou non rdv, mais au moins en arrivant tu sauras où tu mets les pieds, et le doc saura également pour quoi tu viens le voir.

C’est dommage qu’il faille ça, alors que la question ne devrait même pas se poser, et qu’on est en droit d’attendre de n’importe quel doc qu’il t’accueille correctement, peu importe ton traitement ou ta vie passée, malheureusement médecins ou non, les préjugés restent présent (bien moins qu’il y’a une quinzaine d’année, encore plus sachant que tu es stabilisé, que ta vie est équilibrée  et ton dosage très bas); les coups d’fil préalables permettront un premier « tri » je dirais

drogue-peace

Zaz

Dans un monde qui va si mal, ce serait de ne rien prendre que d être malade..

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Zopi7.5
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Salut à toi !

Alors moi pour tout t’expliquer, je suis tomber dans la morphine après avoir été opérer des deux épaules, j’étais devenus tellement addict que je faisais vraiment des choses malsaines afin d’en avoir de manière « gratuite », je me déboîtais les épaules et comme ça j’avais ma dose de défonce à l’hôpital chaque semaine le problème c’est que au bout d’un moment tu en veut toujours plus, sauf que expliquer à un médecin que t’es épaules ce déboîtes naturellement et que ça t’oblige à aller à l’hôpital au moins 3x par semaine, c’est très dur et puis le médecin n’est pas dupe..
J’avais réellement un puissant mal à admettre mon addiction de peur du jugement d’autres.
Après pas mal d’aller retour à l’hôpital un jour en y allant après qu’on met remis l’épaule en place on me dis que je vais voir un psychiatre, j’étais assez stressé parce que je sentais que ma magouille a été trouver et j’avais extrêmement peur de sa réaction.
Mais tout au contraire il m’as rassuré et à compris.
Après avoir pas mal discuter il m’a donné l’adresse d’un psy, j’y suis aller le lendemain et mon TSO n’as pas été mis en route directement, j’ai commencé par des anxiolytiques, hypnotiques, et antidépresseurs.
Quelques semaine après j’avais de puissantes envie de retourner à l’hôpital pour avoir ma defonce mais j’ai réussis à résister jusqu’à mon prochain rdv.
Au final il m’a mis sous subutex 8 mg/j puis par la suite montée jusqu’à 14mg/j.
Disons que le subutex a été à la fois mon meilleur amis mais aussi mon pire ennemie.
Il m’a énormément aider à faire disparaître ces pulsions de déboîtement d’épaule ce qui est une chose remarquable, mais cependant je vivais pour le subutex, je surdosais mes cachets pour avoir une defonce plus puissante mais bref je me retrouvais donc avec 1 mois de prescription fini en 1 semaine.
Pour ça j’en ai parlé à mon médecin et il m’a fais un chevauchement d’ordo, le fais est que j’ai terminer ce qui m’étais prescrit pour les 3 semaines restantes en 1 semaine.
Et donc je suis rester dans subu pendant 2 semaines car je ne voulais pas dire au médecin que je l’avais pris pour un imbecile.
Bref les deux semaine passe (très dur) et je le revois pour une nouvelle prescription, mais la j’ai ma petite idée c’est que pour éviter de faire le con je propose à ma pharmacienne qu’elle me le délivre quotidiennement et ça a plutôt bien marché.
Après tout ça j’ai fais environ 2 ans de subu ( un moment j’ai réussis à gérer mon stock moi même) et puis un jour je me suis rendu compte que ce dernier me ruinait la vie, je n’avais plus de motivation, plus trop de vie sociale et j’avais un gros détachement scolaire.
Du coup j’ai entamé un sevrage ou j’ai réussis progressivement à descendre jusqu’à mon seuil critique de 4 mg, j’ai arrêté d’un coup alors et quelque jours après le revoilà partir pour 14 mg .
J’ai suivi ces 14 mg encore quelque temps avant de prendre la décision radicale de l’arrêter d’un coup et de rendre mon traitement à la pharmacie.
Sûrement meilleur idée que j’ai eu mais à la fois la pire, là meilleur car je pense très probablement que si je n’aurai pas fais ça j’aurai été encore sous subu à ce moment où je t’écris, mais là pire car le sevrage a été ultra hardcore je ne peux même pas compter le nombre de symptôme physique et psy que ça m’a fais.
Bref maintenant ça fais quelque moi que j’ai tout arrêter et je me sens la flamme en moi se raviver et j’en suis très fière !

Donc je comprend tout à fais ton problème de baisser ce seuil des 1,2 mg, on n’as chacun nos difficultés certains vont réussir à arrêter rapidement et d’autre ça peut prendre des années, mais j’avou que je trouve ça étonnant qu’en trois ans tu as du mal à baisser le dosage, tu as essayer 1 mg ou 1,1 mg ?
Mais dans ce cas ne t’inquiète pas c’est pas une fin en sois dit toi que tu pourrai être à des dosages bien supérieur et là c’est déjà super le travail que tu fais sur toi !
Si tu as des questions hésite pas j’essayerai de pouvoir te réponde !

La piraterie n’est jamais finie

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Mister No homme
Pussy time
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Je compatis pour les deux problèmes qui se posent.
Trouver un nouveau médecin généraliste.
Trouver un nouveau médecin généraliste quand on est substitué.

Pour le reste, heureux que tu aies pu trouver un super équilibre en ayant le luxe de prendre le minimum de sub pour ne pas que ta vie soit altérée par les syndromes de sevrage ou d'un sous dosage.

Rien à rajouter à ce qui a été dit plus haut, prends le temps de peser le pour et le contre, si l'étape sevrage ne te faisait pas prendre le risque d'altérer durablement ta qualité de vie, je te dirais ne te pose pas de questions pour te détacher de la contrainte d'une prescription.

Pour le toubib, bon courage, déjà sans la stigmatisation, c'est difficile dans certains coins d'accéder aux soins.

Pour le reste, il n'y a pas le feu au lac, ça va pas forcément t'aider en quoi que ce soit mais bon courage parce qu'à ta place je ne sais même pas si je me pose la question d'arrêter et comment ou avec quoi ou pas. drogue-peace

Just say no prohibition !

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PetiteSourisEnEquilibre femme
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>>> Zaz et Zopi, merci, mais vraiment MERCI!!
Je sens au travers vos réponses que vous avez pris le temps de me lire et de me comprendre et rien que ça, ça me fait du bien... Tu as raison Zaz, je vais appeler les Doc qui sont vers chez moi, et j'exposerais ma situation, je sentirais vite celui qui sera compréhensif ou pas, et j'appellerais jusqu'à en trouver un qui accepte de prendre le relais. C'est vrai qu'un refus sera plus facilement gérable par téléphone et ca va m'éviter le stress dans la salle d'attente à répéter dans ma tête comment je vais pouvoir exposer mon cas, et surtout la peur de ne pas être prise en charge et d'avoir perdu mon temps, je ne me vois pas faire ça plusieurs fois d'affilée, merci bcp pour ce conseil! :)

Je vais me pencher sur les solutions dont vous me parlez tous les deux, c'est vrai que depuis 15 ans les choses ont évoluées, et que peut-etre qu'un accompagnement ne serait pas du luxe...J'avoue me sentir un peu déprimée ces derniers temps, je vis seule et avec le covid je bosse en télé travail, jusqu'a 18h, je ne vois donc personne la semaine, et a force c'est lourd a vivre, le we je vais voir ma mère je l'amene un peu faire des courses, elle aussi est seule mon papa est décédé. Par contre elle n'est pas au courant pour mon traitement, ni elle ni personne à part mon docteur... Je l'ai toujours bien caché, par honte...  Je ne savais pas toutes les possibilité qu'il existent, c'est vrai que mon docteur n'était pas un spécialiste, je vais me renseigner, d'un coté je me sens parfaitement bien avec mon traitement actuel, mais d'un autre côté j'en ai parfois marre d e devoir tout anticiper, si je pars un semaine en vacances, il faut que je calcule que ca ne tombe pas la semaine ou je dois renouveler, pareil quand mon doc partait en congé... J'aimerais ne plus être dépendante de rien, je fais peut-etre un blocage car en effet je sais que ma dose est minime, j'ai essayé ta solution Zopi, de baisser très doucement, surtout lorsque mon doc m'a annoncé sa retraitre, je m'étais même fait un espèce de tableau prévisionnel, en diminuant d'un quart de comprimé tous les deux jours, je notais toutes mes prise, ce qui me restait etc... Mais cela devenait une obsession, j'y pensais encore plus et j'en avais encore plus envie...

Je vais commencer par appeler les docs des alentours ma priorité absolue pour l'instant c'est de trouver un remplaçant à mon docteur, je serais plus zen une fois que j'aurais trouvé.
Et ensuite je me rapprocherais d'un centre qui pourrait m'aider dans ma démarche de sevrage
Encore merci a vous 2, ca fait du bien de se sentir soutenue

“Le bonheur est un délicat équilibre entre ce que l’on est est ce que l’on a.”

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PetiteSourisEnEquilibre femme
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Merci Mister No... Je suis contente de m'être inscrite ici, j'ai bcp hésité avant, mais je ne regrette pas, merci pour ton soutient. Je me sens moins seule et j'ai moins peur.
Peut-être que je vais tomber sur un nouveau docteur encore mieux que l'ancien, si il prend sa retraite c'est qu'il a un certain âge (forcément) et peut-être n'est-il pas informé des dernières avancées en matière d'addictologie...
Vos messages m'ont boostée! Allé on y croit, le meilleur reste a venir :)
Bonne soirée :)
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Content d’avoir pu aider, de te lire reboostée et surtout: Welcome ! Zaz

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