Alors que je commence à écrire ces lignes, je prends conscience de l'intensité du voyage que j'ai vécu. Cela fait 3h00 depuis le dernier dosage.
Voilà, j'ai, par curiosité assez mal saine, mis la main sur 1gr de
Kétamine. M'est alors venue l'idée innovative de me poudrer le nez par ce bel après-midi de Printemps.
Pour contextualiser un peu, il s'agit d'un homme de 21 ans de 70 kg pour 1m83, autant vous dire que ça ne rigole pas. L'individu en question n'est pas un consommateur régulier, c'est d'ailleurs la première fois qu'il achète un tel objet. En revanche, ce n'est pas sa première rencontre avec la substance.
Cette poudre était très bonne qualité, petits bâtonnets en verre transparents.
La première ligne devait être dosé entre 30 et 70 mg. Connaissant ce produit en particulier, je me suis permis de m'accorder un tel dosage.
Ca pique un tout petit peu, pas dérangeant, c'est drôle, j'ai toujours ce petit rush d'adrénaline au moment ou je sens cette poudre tapissé mon ma narine. Allez, je me dépêche, je m'installe devant ce pirate des caraïbes que je n'avais plus vu depuis des années. Je me permet de préciser que je le regarde sur un grand écran, avec une très très bonne sono environnante. Quel crétin ce Johny Depp hahahahahah, de le voir arrivé avec son bateau.
Je rigole, je scrute les décors, je me rappelle de certaines scènes, certains dialogues. C'est drôle je sens une lourdeur, comme si l'apesanteur de mon esprit venait de se réactiver. La k me dissocie, et mon esprit commence à livrer une bataille. Effectivement, ma mémoire tente de rattacher les éléments du film à des souvenirs, alors que la K tente de me détacher de ce spectacle.
C'est assez particulier, car je sens le film m'aspirer dans une sorte de cocon privé. Comme si le monde extérieur avait cessé de fonctionner, voir d'exister, pour me laisser regarder ce film.
45 min ce sont écoulées, et je sens qu'il faut que je re plonger, mais cette fois plus profond.
Je me lève du canapé et sent mon corps qui a un peu de peine à s'activer. Allez, c'est pas ça qui va m'empêcher d'aller dans ma chambre. C'est amusant car j'ai de la peine à évaluer mon état global. D'un côté je me dis, mouais t'es quand même bien flex là, et de l'autre, ça va, t'arrive à marcher facilement quand même.
Je décide de me rouler un
joint, il me reste un peu d'herbe (pas terrible), mais il me reste un peu de hasch
cbd, qui est pas mal du tout. Je roule ce petit engin, sans trop de problème. J'allume ça, et fume la moitié. La première trace étant redescendu un peu, mais tout de même bien labourer par le
joint, je décide de redoser
Cette fois ci, mon poignet, un peu mou, renverse les petits bâtonnets que je m'apprête à piler. Un jolis petit tas de riz m'observe, je l'écrase.
Ca fait quand même un sacré trait. facilement le double de l'autre. C'est fou, je n'ai pas du tout l'habitude de faire des traits. Allez, on va éviter de faire un fait divers dans le journal du coin, je prend ce trait en 2 fois. 1 et 2.
Voila, le bordel commence. Malgré le fait que mon nez était déjà très anesthésié, je sens une masse assez conséquente se déposer dans mon antre. A peine eu-je le temps de terminer ma seconde trace que je sens la première commencer à cuisiner mon humble cervelet.
Oula, ça va être autre chose là, je relance le film, mais au milieux du film je me dis qu'il fait quand même très beau et que ce serait dommage de ne pas aller se promener.
Je ne me suis jamais promener sous cette quantité de produit. J'enfile mes chaussures, mais mon casque audio, et prend le reste de mon pétard. C'est fou, je remarque que je commence à avoir beaucoup de peine à reconnaitre la rue devant chez moi, c'est très bizarre de voir ma rue avec cette méconnaissance. J'ai l'impression de porter des grosses chaussures de skis. Je me retrouve face à une route avec bcp de passages. C'est en voyant les voitures passer devant moi que je me rend compte que je suis dans un sale état. Ne conduisez pas sous ce produit. Je me rend compte que ça va être assez difficile de traverser. Une voiture passe et s'arrête pour me laisser passer. Je l'a vois ralentir frame par frame. C'est fou j'étais persuadé qu'elle ne pouvait pas s'arrêter à cette vitesse.
Je traverse et rejoins la forêt qui est à 2 min de moi. Je vais maintenant décrire les effets sans pour enter suivre de fil conducteur spatio-temporel.
Je ressens ce sentiment de flottement et de lourdeur, qui m'enveloppe pas à pas. C'est vraiment très particulier car je ne ressens quasiment plus l'air qui arrive sur ma peau. J'ai l'impression d'être en intérieur alors que je suis en pleine forêt. Effectivement, je ne sens pas du tout le feeling " d'être dehors". C'est assez perturbant car on un léger sentiment d'oppression, pas dérangeant, mais on sent cette sorte de viscosité de l'air qui nous empêche de pouvoir pleinement ressentir le " dehors " . Vraiment spécial et dur à décrire.
La musique sonne très différente. J'ai l'impression que le son est passé sous un rouleau compresseur. C'est très étrange car je ressens ce même sentiment de " ne pas être dehors " mais avec la musique. Comme si il manquait quelque chose pour pouvoir entendre pleinement le son. C'est vraiment l'inverse de la
mdma qui au contraire donne cette impression de mieux entendre la musique.
Il en va de même avec l'air que je respire, c'est très difficile de le sentir remplir mes poumons, à se demander si on respire toujours. Je met en garde les gens sensibles, car on peut vite paniquer en pensant que on ne respire pas assez d'air.
Je m'assied sur un banc, et sens mon corps fusionner avec celui-ci. C'est bizzard mais je me rend compte qu'il va être très difficile de repartir hahahaha. Je finis par repartir avec mon champ de visio qui commence à tanguer, un peu comme avec bateau.
Sur le chemin j'observe 2 silhouettes qui s'approche de moi. C'est là que l'on peut observer le potentiel d'étrangeté de la K et surtout sa capacité à nous dissocier du réel. En effet, j'ai cette impression très particulière de m'observer à la première personne. Comme si quelqu'un avait posé un go pro sur ma tête et filmait sans enregistré et que je voyais un live Twitch sur moi même dans la forêt. Ca peut sembler confus, mais c'est comme ça que j'arriverais le mieux à décrire.
La k donne un sentiment de froideur, c'est pour ça que je trouve ce produit si particulier. La k nous fait oublié nos conventions sociales, mais pas de la même manière que le ferait un psychédélique classique, car elle réduit notre spectre de sensibilité au lieu de l'intensifier comme avec du
LSD par example.
La forêt à l'air fausse, je me pince la main et peine à sentir la pression sur ma peau. je décide de toucher la parois rocheuse à coté de moi, et suis surpris par la non-sensation de ma main avec le relief rugueux de la pierre. Quelle lourdeur je me dis, je tente de me retourner rapidement et de regarder derrière moi. Le décalage entre ma vision et mon cou est monstrueux.
Je reste impressionner par cette intensité en si peu de temps. Je décide fumer le reste de mon
joint en regardant les arbres danser dans le vent. C'est fou, l'environnement à l'air très agité visuellement, mais je ne ressens pas du tout cette agitation en moi.
A nouveau j'utiliserai cette image de la camera qui filme sans appuyer sur le bouton record. je continue ma promenade avec mes bottes de skis au pieds rentre chez moi un peu plus d'une heure s'est écoulé depuis le dernier dosage et je sens encore mon corps qui sort d'une lourde opération chirurgical.
Je finis par redescendre lentement en fumant un autre
joint et en observant le lac depuis ma terrasse. C'est fou comme le cerveau fini par se réequilibrer malgré toute ces turbulence. Il est 21h00 maintenant et j'ai l'impression d'avoir retrouver mon état normal.
Voilà, c'était mon petit aprèm de repos après une semaine intense de rédaction de papier universitaire. J'attends vos retours, je répondrai avec plaisir