Dopage quotidien au tramadol

Bonsoir,

Ma présentation ici pour éviter les redites : https://www.psychoactif.org/forum/viewt … #p54912360

Je suis surmené depuis la naissance de notre deuxième enfant en janvier. J'ai beaucoup de travail pour la fac et je dois bosser la nuit (même si ma moitié me libère du temps en journée). J'essaie de garder une hygiène de vie correcte pour assumer à la fois les gamins, le quotidien et le boulot, mais ça bloque sur la fin. Pour débloquer : tramadol. J'ai trouvé ça tombé du camion disons, et j'en ai pris un soir où j'étais claqué de chez claqué avec de belles névralgies (normalement traitées à l'ibuprofène). Et là boom, nuit blanche hyper productive et lendemain hyper zen. La nuit dodo, et le surlendemain : grosse anxiété (avec facteurs externes, crises des gamins etc.). Donc le soir, gros malin, je prends 400mg alors que j'avais bu au repas, en me disant : "la molécule est sympa, on dit de pas mélanger à l'alcool alors je vais me percher un peu pour me changer les idées". La soirée passe, un peu groggy mais pas fracassé. Au réveil : impossible de se lever, gerbe sur gerbe, angoisses, apathie, miction impossible par dessus le marché (tu pisses comme un berger allemand dysplasique). Donc à partir de là je crois avoir cerné le produit : zéro alcool, 100mg tous les deux jours pour faire la vague insomnie / zen / recharge / insomnie / ad lib.
Depuis (ça doit faire un peu plus d'un mois) je la joue comme ça pour fonctionner jusqu'à la soutenance de mémoire en juin. Mais je suis dans le gris un peu, déjà parce que je ne sais pas vraiment si l'insomnie que provoque le tramadol est compatible avec l'apprentissage : je dirais oui dans la mesure où on ne dépasse pas un certain degré de fatigue générale. Donc dopage OK. Ensuite la dimension sérotonine fait un peu soucis, car elle joue sur des cordes qui ne me plaisent pas ; je vais essayer de développer sans faire mon analyse. En gros je suis un bazar thymique, assez colérique, ultra anxieux, vaut mieux pas que j'en parle à quelqu'un qui a un DSM-5 sous la main pour pas me faire psychiatriser côté trouble du comportement ou autre. Mon dada c'est l'angoisse, je cherche à en faire une profession (philosophe). Or les antagonistes à la sérotonine me changent vraiment,  ils me rendent "mou", "béat", "conforme", et j'aime pas ça, j'ai besoin de mon angoisse pour fonctionner sans vouloir crever. Mais là, le tramadol me rend juste plus réceptif à la présence de mes proches. C'est l'effet inattendu de mon petit dopage : j'apprécie mille fois mieux de faire un câlin à mon fils. C'est assez troublant car alors je remets en cause la façon dont je réponds aux besoins affectifs de mes proches en général. Et conformément à la logique de l'inversion entre effets de la prise et de la non-prise, je ressens fortement la nuance quand je ne prends plus la molécule. Je me mets à penser que je les déteste tous, qu'ils m'empêchent de bosser etc. (idées que je juge quasi-instantanément comme stupides bien sûr). En gros les montagnes russes énergétiques se couplent d'un gros butoir affectif. Le butoir je l'ai testé une ou deux fois, où j'ai essayé de sauter un jour (de passer à 100mg tous les trois jours), et aujourd'hui. En fait là, ça fait 3 jours que j'ai pas pris et je commence à retrouver une stabilité affective mais j'ai fait une insomnie de travail à partir de 2h ce matin (alors hors de question de rempiler), insomnie difficile et peu productive comparée à celles sous tramadol. Niveau thymique ça va. L'enjeu pour moi c'est de passer à 100mg/3j sans baisse de productivité jusqu'à juin, avec le minimum d'effets secondaires, puis cold turkey. Je vous donnerai des updates.

Merci pour la lecture, j'espère que ce post répond aux conditions du forum et vous aura intéressé...