Durée entre deux prises de cocaïne

Salut,

à mon avis le conseil de l'espacement pour les opiacés est surtout en prévision de réduire l'accroche physique. (et pour moi ça a plutôt pas mal marché pendant sept ans au moins !).

Officiellement il n'y a pas de véritable dépendance physiologique à la cocaïne (même si parfois j'ai pu remarquer que c'est bien réducteur de considérer la dépendance à la cocaïne que d'un point de vu psy...et les choses me paraissent bien plus compliquées dans la gestion effective, car même s'il n'y a pas de manque à proprement parler avec la cocaïne j'ai bien pu remarquer des effets comme grosse fatigue, déprime, parano, insomnie, mal-être physique aussi à l'arrêt de grosses consos). Et malheureusement il n'y a pas de substitut officiel pour la coke (justement parce que l'addictologie réduit la dépendance à un truc qui se ne passerait "que" dans la tête).

Bref, tout ça pour dire qu'en vrai je ne crois pas qu'il y a des règles précises et qui marchent pour tout le monde à tout moment.

À mes yeux, le développement d'une dépendance se passe avec différents facteurs : la rencontre entre un produit, une personne (avec son état psy du moment, son métabolisme, son histoire avec les prods etc) et d'un contexte social (facilité d'accès aux prods par exemple, partage des consos, ressources économiques etc).

Ce que j'ai constaté personnellement, c'est qu'ils existent différentes stratégies que j'ai pu mettre en place pour arriver à gérer ma conso.

Pour ce qu'il concerne la coke, j'en prends depuis une bonne dizaine d'années (y compris la coke basée, le crack) mais j'en suis pas dépendante...

En vrac, voici quelques unes des stratégies qui ont été fonctionnelles pour moi :

- utilisation dans un contexte festif et/ou "partagé" (avec d'autres personnes), de manière occasionnelle (sans compter les jours du tout, mais plutôt selon les occasions qui se présentent sans trop les chercher expressément (même si oui, ça m'est arrivé de proposer à des potes « allez, on irait pas pécho ? », mais justement parce que c'était la teuf)

- je n'achète que très rarement pour moi toute seule et je ne veux pas avoir de numéros directs à appeler, ni savoir exactement où en trouver près de chez moi

- éviter le plus possible une utilisation "dopante" pour la vie quotidienne, sur moi ça ne marche pas trop pour être efficace au taf ou des trucs comme ça, du coup, c'est assez "naturel" et facile pour ce qui me concerne

- penser variété : perso je consomme différents produits, du coup je n'hésite pas à changer de prod consommé (parfois ce n'est pas de la coké mais du speed par exemple)

- prévoir la descente et trouver comment finir une session : je prévois souvent des opiacés (et/ou au pire des benzo, si j'ai pas d'opis) pour "switcher" et ça marche pour moi pour éviter le craving (par exemple sur une soirée crack, je prévois de la came pour arrêter d'avoir envie d’enchaîner encore les pipos) et j'essaye de prendre soin de moi le lendemain d'une session (bien manger, m'hydrater, faire des trucs qui me mettent bien)

- j'essaye aussi d'appliquer le conseil de ne pas enchaîner deux jours de suite et d'éviter les sessions sur  plusieurs jours, ce qui me permet que ça ne rentre pas trop dans mes habitudes, j'en fasse pas un rituel trop fréquent...

Bon voilà, après ça ne reste que mon expérience et ça se peut aussi qu'un jour mon rapport au prod change...mais pour l'instant c'est le seul retour que je peux te faire. Je sais que du coup je ne réponds pas directement à la question, mais pour moi ça ne marcherait pas trop compter les jours et m'imposer des délais précis (car oui ça m'est arrivé par période de ne pas attendre deux semaines, tout comme ça m'est arrivé aussi d'espacer de quelques mois).
Il y a des personnes qui au contraire de moi, trouvent leur compte avec une boite sécurisé à temps (qui ne s'ouvre pas avant une certaine date par exemple), pour moi serait une frustration qui me donnerait envie d'en prendre par ex.

Bref, à toi de trouver les moyens qui te conviennent, mais je trouve cool déjà de se poser la question pour avoir conscience des habitudes et des stratégies de conso qu'on peut mettre en place, sans forcément se retrouver dans des situations où on a l'impression de subir le produit, vu que la conso nous a échappé...