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TO a écrit
Absolument TOUS les professionnels que j'ai vu évoquent la consommation dépendante d'alcool comme une "maladie" et prônent un arrêt "à vie", tout comme la plupart des gens rencontrés aux A.A., etc.
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Je n´ai jamais eu de problème avec l´alcool, mais amha lorsque une personne dit:
"Bonjour,
Je suis alcoolique abstinent"
Pour moi, je pense que la personne à toujours un problème...
Dernière modification par meumeuh (03 juin 2022 à 06:32)
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meumeuh a écrit
"Bonjour,
Je suis alcoolique abstinent"
Pour moi, je pense que la personne à toujours un problème...
Je plussoie meumeuh.
J'ai bu comme un vrai trou pendant 4/5 ans et la dernière année très accro aux alcools fort dès le réveil de 5 heures du mat.
J'ai arrêté en 1989 en passant par l'hôpital plusieurs fois et fait les post cures proposées.
Pendant les 10 premières années, j'appliquais l'abstinence à 100% tant que boire un seul verre m'entrainait à finir la bouteille et ses copines si il y en avait. Ce qui me laissait croire qu'alcoolique à vie était une réalité bien palpable. Et puis, passé encore quelques années sans aucune tentation, j'ai accepté de boire un verre de très bon bordeaux en dégustant l'excitation de mes papilles sans que ne se déclenche ce fameux engrenage qui appellerait à continuer sans s'arrêter. Est arrivé le jour où mon cerveau a été débarrassé du schéma :"encore un" et ce jour là, j'ai arrêté d'être un alcoolique "abstinent".
TO a écrit
Absolument TOUS les professionnels que j'ai vu évoquent la consommation dépendante d'alcool comme une "maladie" et prônent un arrêt "à vie", tout comme la plupart des gens rencontrés aux A.A., etc.
Je n'ai pas du tout l'intention de boire à nouveau mais avec le temps, je m'interroge sur le caractère de "maladie" et sur le caractère "définitif" de l'arrêt. Je comprends que l'on prône le caractère "définitif" tant le danger est grand mais existe-t-il des parcours qui prouvent le contraire ? Des parcours différents ?
Je suis guéri de mon attirance morbide pour l'alcool qui était culturelle (famille qui picolait bien) et bien guéri. Un apéro ne m'attire pas du tout, même une bière ne me plaît plus.
N'en déplaise à la théorie de l'alcoolique à vie, je ne le suis plus tel que décrit et accepté par toute la profession en alcoologie. Je ne re-bois pas "normalement" si une normalité peut exister. Je continue à ne pas boire simplement sans me sentir concerné par une crainte.
Fil
Dernière modification par filousky (03 juin 2022 à 09:57)
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J'ai bu comme un vrai trou pendant 4/5 ans et la dernière année très accro aux alcools fort dès le réveil de 5 heures du mat.
J'ai arrêté en 1989 en passant par l'hôpital plusieurs fois et fait les post cures proposées.
Pendant les 10 premières années, j'appliquais l'abstinence à 100% tant que boire un seul verre m'entrainait à finir la bouteille et ses copines si il y en avait. Ce qui me laissait croire qu'alcoolique à vie était une réalité bien palpable. Et puis, passé encore quelques années sans aucune tentation, j'ai accepté de boire un verre de très bon bordeaux en dégustant l'excitation de mes papilles sans que ne se déclenche ce fameux engrenage qui appellerait à continuer sans s'arrêter. Est arrivé le jour où mon cerveau a été débarrassé du schéma :"encore un" et ce jour là, j'ai arrêté d'être un alcoolique "abstinent".
C'est extrêmement intéressant et j'aimerais comprendre quels mécanismes conscients ou inconscients, biologiques ou non, se sont développés pour conduire à cette évolution. Ce qui m'intéresse particulièrement, c'est de pouvoir le comprendre pour pouvoir le répliquer de façon dirigée sans les 10 années de sobriété. Pense tu que si tu avais attendu 1 an, 5 ans, tu aurais eu la même réaction d'indifférence ?
Je rejoins aussi Meumeu dans le sens que de se mettre une étiquette indélébile à vie, encore et encore bien en évidence sur le front, je trouve qu'il y a quelque chose qui va pas. Mais ça sauve des vies, en attendant qu'on trouve plus efficace.
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Je rejoins aussi Meumeu dans le sens que de se mettre une étiquette indélébile à vie, encore et encore bien en évidence sur le front, je trouve qu'il y a quelque chose qui va pas. Mais ça sauve des vies, en attendant qu'on trouve plus efficace.
Oui je me faisais la même réflexion aux A.A. quand chaque personne qui prend la parole commence par "je suis malade alcoolique, abstinent depuis XX années". Quand ça fait 15 ou 20 ans qu'on n'a pas bu mais que l'on se définit encore par rapport au produit je me dis qu'il y a quelque chose qui cloche...
Je crois que dans beaucoup de cas, la cause de l'alcoolisme n'est pas claire ni bien interprétée et donc pas bien soignée. On soigne le symptôme, l'alcoolisme mais, de fait, l'envie de consommer demeure et le cercle addictif se poursuit. Et l'alcool demeure finalement omniprésent même sans en consommer. Je crois que seule la psychologie ou la psychiatrie peuvent soigner les causes de l'addiction. Je crois que ça rejoint ce que dit Filousky, qui s'est défait de son attirance "culturelle" pour l'alcool.
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TO a écrit
Bonjour,
Nouvel inscrit, je découvre le forum, et peut-être ce sujet a-t-il déjà été abordé mais je ne trouve pas.
J'ai picolé comme un trou pendant bien 10 ans, avec ses réjouissances classiques, perte de mon entourage, de mon boulot, etc. L'an dernier, j'ai décidé de tout arrêter, sevrage sec et définitif, du jour au lendemain. Ma détermination était telle que je n'ai eu aucun problème, à part les classiques du sevrage alcoolique qui ont bien du durer une dizaine de jours. Mais au-delà de ça, pas de manque du produit, changement d'habitudes et de contextes, nouveau rituels, nouveaux centres d'intérêts, etc. Je m'étonne de le vivre aussi bien, au point que je méfie presque de ce qui pourrait me tomber sur la gueule sans que je m'en rende compte. Bref.
J'ai mis du temps à arrêter car je crois que je n'envisageais pas l'arrêt total et définitif, à vie, du produit. Aujourd'hui ça me semble banal et même pas problématiques mais je me pose quand même des questions à ce sujet.
Absolument TOUS les professionnels que j'ai vu évoquent la consommation dépendante d'alcool comme une "maladie" et prônent un arrêt "à vie", tout comme la plupart des gens rencontrés aux A.A., etc.
Je n'ai pas du tout l'intention de boire à nouveau mais avec le temps, je m'interroge sur le caractère de "maladie" et sur le caractère "définitif" de l'arrêt. Je comprends que l'on prône le caractère "définitif" tant le danger est grand mais existe-t-il des parcours qui prouvent le contraire ? Des parcours différents ?
Est-il possible de re-boire un jour ? Un alcoolique l'est-il à vie ? Et qu'est-ce que cela signifie exactement ? Certaines personne ici ont-elles re-bu de manière normale quelque temps après le sevrage et la prise de conscience du problème ? De quelle manière ? Quelles ont été les conséquences ?
Merci.
Bonsoir j'espère que tu vas bien et que ton sevrage se passe bien :)
Ce que je vais dire peut-être faux je ne suis pas encore médecin je parle seulement de mon expérience personnel est de ce qu'on m'a appris en fac de médecine.
Je ne pense pas qu'un sevrage sec soit la meilleure des solutions, car chez les patients j'ai déjà observé des gens qui faisait un sevrage sec et qui partaient dans des delirium tremens, je pense que tu peux toujours t'autoriser un verre de temps à autre mais sans retomber dans l'addiction, les médecins que tu as dû voir ton sûrement parler des différents traitements qui existe pour le sevrage alcoolique.
J'espère ne pas avoir fait trop d'erreurs dans ce que j'ai dit.
Bonne soirée à bientôt
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Dernière modification par Figuration (04 juin 2022 à 01:15)
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Figuration a écrit
Mais un sevrage sec, seul et sans benzos, c'est extremement dangereux, il y a plusieurs risques de syndromes (Korsakoff, Delirium Tremens) qui peuvent amener à mourir.
J'ai fait une ou deux fois un sevrage sans benzos, c'était vraiment différent, je me sentais vriller, je voyais pas des elephants roses mais des milliers de serpents grouillant partout autour et sur moi (j'ai horreur des serpents). Il faut aussi de la thiamine, pas cher en pharma... Au total quelques debuts de Delirium Tremens, 2 crises d'epilepsie pendant mes annees alcool.. et en cadeau: l'anxiete, quasi chronique.
Alors, je ne l'ai pas mentionné, mais bien entendu j'ai pris des benzo pendant quelques semaines et je crois que ça a été fondamental dans cet arrêt sec quiu aurait sans doute été bien plus violent sans, voire voué à l'échec.
Figuration a écrit
Et le reste de ces glutamates et autres (je suis vraiment Pas medecin), quand vous allez recommencer la picole, certains elements de votre cerveau faisant partie de la route du schema alcoolique va s'exciter. 'Suffit d'une biere' entend-on dire souvent.
Et en gros pour votre cerveau qui a toujours l'ancienne habitude quelque part en mode veille, eh ben il la reprend de plus belle, il a zappé les 10 ans clean, et vous vous tapez des sevrages atroces et de plus en plus longs, et ce même avec benzos et thiamine ou phenibut. C'est de pire en pire. Et alors evidemment apres vient le PAWS etc,....
Exactement ce qui me fait peur, je reste hyper vigilant là-dessus, les chiffres sont très parlants.
Figuration a écrit
Je n'ai pas trouvé de resultat probant sur pourquoi on dit qu'un alcoolique le sera à vie. Il y a tout un schema autour, familial, culturel, genetique, clairement vous avez cerné et réglé le problème. Moi, j'ai eu deux enfants depuis, et rien que le fait d'imaginer etre bourré devant eux, ou les mettre en danger, ca me met en terreur.
Je ne suis pas spécialiste hein, donc si je dis n'importe quoi dites moi, je ne raconte que mon vécu. Il est different selon chacun: Dans mon cas j'ai carrement changé de pays pour avoir un nouvel environnement.
Oui, l'environnement est essentiel. Mon arrêt s'est accompagné de beaucoup de changements dans ma manière de gérer ma vie, de nouveaux rituels, j'ai changé d'appart, de décor, de boulot aussi - j'ai eu la chance de pouvoir faire tout cela et ça a été essentiel, j'ai changé mes habitudes. Ca se fait petit à petit mais le contexte dans lequel on s'est habitué à l'alcool, le contexte dans lequel on consomme doit absolument changer, sinon on demeure stagnant.
Figuration a écrit
Donc je te dirais, que selon mon humble avis d'ancien alcoolique pendant 10 ans et sobre depuis 10 ans oui c'est possible, mais apres pas mal d'années, un gros boulot de reflexion, et preparer ce moment de conso pas anodin, se dire qu'on est à risque, sans se faire une montagne et flipper, mais garder ca en tete quelque part.Au pire voir un toubib pour ca d'abord, il y a peut etre de nouveaux traitements, et le baclofene,
Oui c'est excatement ce que je pense, j'ai développé une vigilance accrue vis à vis du produit et je crois qu'elle ne me quittera plus. J'imagine reboire comme une sorte de défi, de pied de nez à l'addiction, comme une possibilité de me dire que je peux le faire, mais je n'ai en réalité aucunement l'intention de le faire, ni aujourd'hui ni dans 10 ans. Je verrai comment j'évolue, mais ça ne fait pas du tout partie de mes projets.
Figuration a écrit
Si je peux me permettre, as tu d'autres addictions? ou as tu développé d'autres addictions depuis? (genre n'importe quoi, de la came comme des legos) C'est souvent le cas, d'ailleurs c'est le mien, l'alcool ayant rendu mon cerveau en mode anxieux chronique, donc depuis je prends des benzos. Par contre la aussi je suis vigilant. Et j'ai une personnalité d'addict je le reconnais; accro à d'autres passions pas liees a la drogue mais une drogue pour moi, et ....d'autres substances beaucoup plus legeres: Kratom, (que la aussi je controle), et la je touche un peu aux RC que je decouvre apres mes 10 ans clean mais je suis pas loin d'en avoir fait le tour, et le dutch blanklet ban va changer pa mal...
Tu vas trouver ça hyper con mais j'ai remarqué que je me suis mis à bouffer des gâteaux à très haute dose, je crois que le sucre est en cause - ce qui n'est encore pas top pour le foie mais enfin c'est toujours mieux que du rhum ! Je ne sais même pas si c'est une addiction, d'ailleurs, mais enfin j'ai remarqué que j'avais comme "besoin" de me remplir de sucres. Je ne sais pas quoi en penser. Le sport, aussi, je crois que ça m'a bcp aidé, plus psychologiquement que physiquement, d'ailleurs.
Figuration a écrit
Ne te surestime pas non plus, tu as les chiffres contre toi, ton cerveau qui a deja ete touché et qui est prêt pour un autre tour.... Mais si tu en es conscient et vigilant, pourquoi pas. en restant extremement vigilant... le risque est grand, mais peut etre pas pour toi. Ce serait donc une bonne ou une ,mauvaise surprise.
C'est un parfait résumé !
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g-rusalem a écrit
C'est extrêmement intéressant et j'aimerais comprendre quels mécanismes conscients ou inconscients, biologiques ou non, se sont développés pour conduire à cette évolution.
Moi aussi, j'aimerai comprendre ces mécanismes. Les décrire est facile, les analyser moins. Il y a un facteur biologique, c'est certain mais il y a autre chose que j'ai tu dans mon post précédent. Après 10 ans d'abstinence, le schéma de replonger à la première goutte a fonctionné à quelques reprises au point de me faire très peur (peurs panique).
Ayant des soucis de consommation opiacée en parallèle, j'ai demandé et obtenu la mise en place d'un TSO méthadone pour me protéger consciemment des opioïdes et de l'alcool, sources identifiées de pas mal de mes ennuis passés.
C'est à partir du moment où mon corps a été comblé en méthadone que tout réflexe de "craving" a disparu vis à vis de l'alcool et des drogues issues de l'opium ou synthétisées par Big Pharma.
J'ai conservé cette méthode maison qui marche pour moi et suis, 20 ans après, assez reconnaissant de la légalité du TSO méthadone.
L'alcool ne fait pas bon ménage avec la méthadone chez moi. Ce qui fait bon ménage et entretient bien cet équilibre là chez moi est l'adjonction de cannabis vaporisé (pas trop, mais de bonne qualité).
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Dernière modification par filousky (04 juin 2022 à 12:13)
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