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Dernière modification par g-rusalem (17 juillet 2022 à 11:32)
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Jusque-là, les chercheurs poursuivront leur quête à travers le travail progressif et incertain de formulation, de tests précliniques et, espérons-le, d'essais cliniques. « Je suis agnostique. Je tombe dans la poubelle des "je ne sais pas". Mais c'est une hypothèse qui mérite d'être testée », a déclaré le Dr Roth. "Il n'y a pas de données définitives pour savoir si vous avez besoin d'une expérience psychédélique ou si vous n'avez pas besoin d'une expérience psychédélique. On peut interpréter les données dans les deux sens, je pense. Ce que je dis, c'est que j'aimerais savoir. Et c'est ce que nous essayons de faire. »
Mais en attendant de savoir quelques remarques.
Plusieurs experimentations montrent que les psychedeliques creent une "libération" du réseau du mode par défaut. Le réseau par défaut est (je simplifie ou divague donc corrigez moi) en quelque sorte le sillon que nous avons creusé dans notre vie psychique et avec lequel nous tournons en rond. Les psychedeliques permettraient de sortir de ce sillon, ce qui peut etre une expérience positive mais aussi négative.
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9se … %C3%A9faut
C'est potentiellement la base neurologique du soi17,18, puisqu'il est associé au traitement des souvenirs autobiographiques, est activé quand l'individu a des pensées centrées sur lui-même ou pense à son propre état émotionnel, se souvient du passé ou planifie l'avenir5,19. Cependant, une forte activité du réseau par défaut est corrélée à des sentiments négatifs, comme de la rumination et l'inquiétude pour l'avenir1
Les statistiques présentées au début de l'article montrent le poids écrasant des maladies psychiques. Pourtant les pouvoirs publics un peu partout dans le monde ne soutiennent ni la recherche pharmacologique "avancée" (ie les produits potentiellement efficaces mais illégaux ou "non officiels") ni la recherche non pharmacologique. A l'école il y a 10 à 100 fois plus de cours sur les connaissances que sur l'art du bien être psychique (acquisition des "habiletés sociales").
Avez vous vu dans un programme politique la proposition d'une grande action collective contre la maladie psychique, autre qu'augmenter les places d'hopital psychiatrique ?
Et pourtant les chiffres montrent que c'est un probleme bien plus grave que beaucoup de ceux qui sont abordés dans les campagnes electorales. On a l'impression que, pour les politiques, c'est une fatalité et qu'ils n'y peuvent rien.
Mais cet article montre que l'obstacle principal est la masse des préjugés sur les "psychoactifs" , restreignant l'usage à ceux qui ne sont ni agreables, ni hedonistes, ni "libérateurs". (et la pharmacologie "officielle" ne nous déçoit pas sur ce manque de qualités).
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (17 juillet 2022 à 11:15)
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Merci Prescripteur même sans utiliser deepl, la traduction est de qualité.
Donc pour résumer :
- La neuroplasiticité induite par les psychédéliques serait la cause de leurs effets positifs sur la dépression et d'autres pathologies. À ça, je dois préciser qu'ils produisent une neuroplasticité dans des aires spécifiques. La coke produit aussi une neuroplasticité, mais délétère, ce qui crée l'addiction et ses comportements compulsifs.
- En partant du principe qu'on provoque une neuroplasticité au bon endroit, les psychédéliques sont très neutres dans leur façon de faire. Il faut orienter le coup de reset si je puis dire, avec de la thérapie pour maximiser l'effet positif pour l'individu.
- Olson est le chercheur qui est arrivé avec cette idée de "psychoplastogène", molécule aux propriétés voisines des psychédéliques sans les hallucinations.
Personnellement, j'ai l'impression qu'avec ce genre d'idées opposées (1. On peut avoir tous les effets positifs des psychédéliques sans le trip, 2. Il faut absolument le trip pour avoir un effet positif des psychédéliques), la réalité doit se situer un peu entre les 2. Ça serait génial qu'on ait une grande part de l'effet positif des psychédéliques sans le trip. Mais une énorme remise en question, se confronter à un traumatisme profondément défendu, ça doit forcément être facilité par une expérience puissance qui ne laisse pas d'autre choix que de se confronter à ce qui remonte de l'inconscient.
J'ai un peu l'impression avec ça que les psychoplastogènes ce seront des molécules complémentaires et très utiles, plus accessibles. Anecdotiquement, j'ai trouvé utile la prise de microdosage de champignon avant d'aller en séance de psychothérapie EMDR. Je conçois facilement la prise de psychoplastogène comme catalyseur d'une psychothérapie. Mais ça ne remplacera peut-être pas les "vrais" hallucinogènes et l'expérience spirituelle intense qui peut en découler.
Après, je dois avouer être très intéressé par cette recherche, car là, on va très probablement mieux comprendre l'expérience psychédélique. Par exemple, le 3-meo-DMT est décris comme très peu visuel, mais personne ne remettra en cause sa capacité hallucinogène et transformatrice, ce qui pose la question de l'utilité du visuel pour un trip. Si on fait le parallèle avec les pratiques méditatives, il y a des méditations de visualisation, des méditations de mantras (ou l'on répète des sons/mots), des méditations silencieuses, et toutes ces méditations ont la capacité de transformer profondément le cerveau. Peut-être que plus que la manière de provoquer la neuroplasticité, qu'importe la manière, l'effet thérapeutique arrive lorsqu'on la provoque. Peut-être que l'expérience spirituelle, c'est le boost de neuroplasticité le plus intense qu'on puisse provoquer, à tous les niveaux, ce qui en fait la manière la plus radicale et potentiellement positive de procéder...
Plusieurs experimentations montrent que les psychedeliques creent une "libération" du réseau du mode par défaut. Le réseau par défaut est (je simplifie ou divague donc corrigez moi) en quelque sorte le sillon que nous avons creusé dans notre vie psychique et avec lequel nous tournons en rond. Les psychedeliques permettraient de sortir de ce sillon, ce qui peut etre une expérience positive mais aussi négative.
J'ai la même conception même si je suis pas spécialiste. Le réseau par défaut qui donne le sens du soi, et qui s'accompagne de toutes nos ruminations. L'idée que les psychédéliques provoquent leur effet positif en affaiblissant ce réseau, me convainc encore plus de l'utilité de la méditation qui cible ces mêmes réseaux neuronaux. A quand une prévention non pharmacologique de la pathologie mentale avec des cours de méditation à l'école ? C'est toujours plus efficace de prévenir que de guérir après coup.
Ici par exemple : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6137697/
Ces dernières années, l'étude scientifique de la méditation et des drogues psychédéliques a connu des développements remarquables. L'attention accrue portée à la méditation dans les neurosciences cognitives a conduit à une classification transculturelle des styles de méditation standard validée par des données neuroanatomiques fonctionnelles et structurelles. Parallèlement, la renaissance de la recherche sur les psychédéliques a mis en lumière la neurophysiologie des états modifiés de conscience induits par les psychédéliques classiques, tels que la psilocybine et le LSD, dont les effets sont principalement médiés par l'agonisme des récepteurs de la sérotonine. Peu de tentatives ont été faites pour établir un lien entre ces deux domaines de recherche, malgré des preuves intrigantes de chevauchement entre la phénoménologie et la neurophysiologie de la pratique de la méditation et des états psychédéliques. En particulier, de nombreuses traditions contemplatives visent explicitement à dissoudre le sens du moi en provoquant des états modifiés de conscience par la méditation, tandis que les psychédéliques classiques sont connus pour produire des perturbations significatives de la conscience de soi, un phénomène connu sous le nom de dissolution du moi induite par la drogue. Dans cet article, nous discutons des preuves disponibles concernant les convergences et les différences entre les données phénoménologiques et neurophysiologiques sur la pratique de la méditation et les états induits par les drogues psychédéliques, avec un accent particulier sur les altérations de l'expérience de soi. Si la méditation et les psychédéliques peuvent tous deux perturber la conscience de soi et les processus neuronaux sous-jacents, nous soulignons que ni la méditation ni les états psychédéliques ne peuvent être conçus comme des catégories simples et uniformes. De plus, nous suggérons qu'il existe des différences phénoménologiques importantes même entre les états conscients décrits comme des expériences de perte de soi. En conséquence, nous proposons que la conscience de soi soit mieux interprétée comme une construction multidimensionnelle, et que la " perte de soi ", loin d'être un phénomène univoque, puisse prendre plusieurs formes. En effet, divers aspects de la conscience de soi, y compris les aspects narratifs liés à la mémoire autobiographique, les pensées liées au soi et le voyage dans le temps mental, et les aspects incarnés ancrés dans les processus multisensoriels, peuvent être affectés différemment par les psychédéliques et les pratiques de méditation...
Dernière modification par g-rusalem (17 juillet 2022 à 11:49)
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Dernière modification par prescripteur (17 juillet 2022 à 13:49)
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Dernière modification par prescripteur (18 juillet 2022 à 10:55)
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Dernière modification par Mister No (18 juillet 2022 à 22:12)
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Je me méfie des effets secondaires et ou des effets d'annonce.
Tu as raison, et il y a des questions importantes auquel il faut répondre. Tu cites le médiator très justement, je pense notamment au risque de cardiotoxicité créé par tout ce qui active les récepteurs 5HT2B (présents aussi dans le cœur), ce qui comprend aussi bien évidemment les hallucinogènes sérotoninergiques. Il y a une énorme culture du microdosage qui s'est répandue, ça serait dommage qu'une flambée des cas de valvulopathies suive. Mais si la recherche reprends, alors on va surement régler ces interrogations. Moi, je suis hyper confiant et enthousiaste et je pressent que ça peut créer une révolution en psychiatrie. Mais il y a des questions précisent auquel on doit être en mesure de répondre.
Dernière modification par g-rusalem (18 juillet 2022 à 22:08)
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J’ai entendu récemment sur un podcast que l’intérêt porté sur les psychés aujourd’hui et surtout car on n’a pas beaucoup d’autres options, ayant épuisé les capacités des SSRI etc. Qu’en gros il n’y a pas énormément de classes de pharmaceutiques, et que tout a déjà été inventé, et que maintenant on cherche à réutiliser les drogues qu’on a pour traiter les maladies auxquelles elles n’étaient pas forcément destinées à la base (sauf que dans le cas des psychédéliques c’est surtout la légalité qui les a empêché de devenir courant comme traitement). Je sais pas ce que ça vaut, ce renseignement, à quel point c’est grossier/fait pour les lambdas comme moi sans connaissance chimique qui écoutent des podcasts.
En recherche pharma, ça coûte plusieurs milliards de sortir un médicament. Et on commence à avoir des médicaments pour un paquet de cibles biologiques. Du coup, réétudier les propriétés d'un médicament qui a déjà une autorisation de mise sur le marché, et lui trouver une autre utilité, ça réduit les coups de recherche de façon drastique : Il n'y a pas besoin de repasser par tous les tests de sureté du médicament. Ca s'appelle le "repurposing".
La kétamine pour la dépression est un bon exemple de repurposing. Le médoc était déjà utilisé couramment en anesthésie, il a juste fallu qu'on évalue son effet antidépresseur et hop, une nouvelle utilisation !
Après, je pense que la reprise au niveau de la recherche sur les psychédéliques, ça va bien plus loin que du simple repurposing, comme tu le dis toi-même. On passe de drogues qui étaient illégales et officiellement sans aucunes propriétés thérapeutiques, à une recherche de leurs propriétés thérapeutiques. Et en tant que mécanisme d'action, ils sont totalement uniques par rapport à tous les médicaments actuels disponibles sur le marché. Il y a donc théoriquement à la clef une révolution en termes de traitement médicamenteux de certaines pathologies mentales. Mais ce n'est pas des médicaments comme des autres que tu dropes 3x par jour. C'est plutôt une grosse prise unique (thérapie psychédélique), ou des petites prises répétées (thérapie psycholytique) même peut-être microdosage ou découverte de molécules non psychédéliques ayant les mêmes propriétés sur la neuroplasticité (psychoplastogènes). Ça nécessite un suivi psychologique, ça va bouleverser la psychiatre (en tout cas je l'espère dans le bon sens).
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