Hey !
Précision : après relecture, je me suis rendu compte que mon post était assez volumineux.
Je me suis permis de mettre en italique mon expérience perso, et classer comme j’ai pu le reste pour le rendre plus digeste.En premier lieu, je pense que c’est un « moindre mal » qu’il s’agisse jusqu’à maintenant d’un besoin non pas quotidien, mais d’une aide pour certaines de tes activités.
J’insiste sur les « », et ce n’est tout de même pas à prendre à la légère, mais le corps est généralement bien fait, et il est dans la plupart des cas dotés de bons signaux d’avertissement.
J’entends par « moindre mal » que ta consommation ne semble (à première vue, je ne suis aucunement qualifié pour l’affirmer avec certitude) pas être une échappatoire dans laquelle tu te réfugies, mais un « bonus ».
(Je ne sais pas si je suis clair, mais j’ai eu l’impression en observant beaucoup de consommateurs ces dernières années que ceux qui prenaient de manière purement récréative avaient tendance à accrocher moins fortement que ceux qui le faisaient pour combler un mal-être, ce n’est pas une généralité avérée évidemment, mais une tendance que j’ai remarqué.)
De plus, le fait que tu aies cette prise de conscience aussi tôt et que tu te rendes compte dès les premiers signes que tu ressentais un début de perte de contrôle, que ce besoin s’accentuait et s’étendait à d’autres activités que les sorties, c’est également rassurant.
Certains s’enfoncent dans une consommation qui en vient à devenir un réel problème pour la vie perso/pro, et n’ont un déclic que lorsqu’ils sont déjà enracinés dans une addiction bien installées, de laquelle il sera souvent difficile de sortir et que des dégâts aux conséquences importantes ont déjà affecté leur vie.
Dans le fait de consommer d’une manière générale, (encore une fois d’après
MON avis), le ratio bénéfices/effets négatifs est ce qui déterminera si la consommation est problématique ou non.
C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire, et cela demande de réussir à prendre du recul, mais des « checkpoints » régulièrs pour faire un point sur ce ratio peut permettre d’avoir ce déclic pour modifier ce qui ne va pas.
Cette balance est propre à chacun, et dépend d’une multitude de facteurs personnels/environnementaux.
Mais si la tienne commence à te poser problème et que tu commences à sentir que tu es sur une pente glissante, écoute toi.
Profite d’avoir ces signaux ressentis que certains n’ont parfois que très tard, pour ajuster le tir et rétablir l’équilibre de ta balance.
Je dirai que les cartes sont entre tes mains, et les solutions dépendront de toi, de ton tempérament et de ta manière d’aborder les choses.
Première piste :Tu peux avoir le caractère de te discipliner et de faire preuve de rigueur en contrôlant et espaçant tes prises.
De manière à ce qu’elles ne te posent pas de problèmes.
Mais ça c’est une capacité dont, d’après ce que j’ai pu observer, peu de gens sont capables.
Moi le premier, je sais pertinemment que j’ai un caractère plus qu’addictif, et j’ai très vite fait de déraper.
C’est généralement tout ou rien, l’excès ou l’abstinence.
Je n’ai eu que peu d’addiction avec un produit en particulier, mais une poly-addiction bien ancrée.
Un besoin de lâcher-prise pour, entre autres, combler un mal-être profondément présent qui m’a conduit à avoir ce besoin régulier de défonce.
Alors en 6 ans de prises, depuis ma découverte avec les substances psychoactives dont j’ai dès le départ et malgré mon manque de maturité de l’époque du à ma jeunesse, directement ressenti que j’ai trop apprécié ça.
J’ai donc malgré tout multiplié les découvertes et n’ai du passer qu’au maximum depuis tout ce temps que quelques mois sobre.
Donc avec le temps, j’ai appris à faire, après avoir détruit beaucoup de choses dans ma vie, fais doucement en sorte que cette poly-addiction ne prennent plus le dessus de manière de manière aussi malsaine et nefaste sur ma vie.
J’ai décidé il y a un moment par faire un tri et supprimer les produits que je jugeais « sans intérêt » pour moi (aucun jugement, mon ressenti), comme la MD, qui d’ailleurs après un an d’excès hebdomadaire n’avait plus le moindre effet sur moi, même après une année d’abstinence, ou encore la CC, ou plus largement les stimulants type cathinones...
Enfin bref, les substances qui selon moi ne m’apportaient plus rien sur le plan spirituel, et dont les effets négatifs avaient complètement effacés tout bénéfice.
(Néanmoins je ne cracherai pas dans la soupe, j’ai vécu des soirées incroyables avec ces substances, mais je considère avoir fait mon temps avec.
Et si je dois me confesser, j’avoue y être retourner, l’espace de quelques soirées, sûrement par nostalgie et idéalisation d’un temps où elles créaient des instants magiques.
Mais je me suis vite rappelé à chaque prise pourquoi je les avais écartées de ma vie.)
Pour désormais ne garder que les psychédéliques et les dissociatifs, que je consomme de manière espacées, car ce sont des molécules qui d’après moi, si bien utilisées, peuvent avoir de réels effets bénéfiques notables et durables sur la psyché.
Ce fameux set & setting si primordial.
C’est du moins ce que j’ai pu constater sur moi.
Enfin bon je m’égare, c’est un autre sujet.Deuxième piste :Je sais que pour ma part (oui je relate beaucoup de mon expérience, peut-être que certaines personnes s’y reconnaîtront), j’ai pu voir que les habitudes qui s’étaient instaurées (sorties/travail/détente) étaient trop assimilées à la consommation de produits spécifiques à chacune d’elles, et il ne m’était plus possible de les entretenir sans avoir ce besoin irepressible de consommer, besoin qui m’empêchaient d’entretenir ces habitudes sans être dénué de plaisir, de motivation..
Donc j’ai, c’est un exemple parmi d’autres, du dans un premier temps, et après une période d’abstinence totale, changer d’activités de sortie, j’ai troqué les soirées techno contre des soirées en appartement, écarté des relations toxiques, et avec du recul superflues.
Ça n’a pas tout réglé comme par magie, et ça a mis du temps, mais petit à petit, j’ai ré-appris à ne plus entrevoir chaque chose que j’entreprenais accompagnée d’une substance.Quant à toi, si tu as réellement peur d’accrocher trop fortement, peut-être pourrais-tu essayer de t’imposer une pause, et d’essayer de modifier certaines habitudes dans ton quotidien.
Pour ce qui est des sorties, peut-être faire un break avec les teuf/soirées techno, qui sont mine de rien un lieu de tentation énorme pour consommer.
Et essayer de changer d’environnement, par exemple faire des soirées en petit comité avec tes amis proches, ou t’essayer à des activités que tu n’avais jamais tenté !
Le fait de découvrir autre chose peut peut-être même te faire un grand bien, et cette pause pourra te permettre si tu décides de retourner dans le son d’apprécier le moment encore plus qu’auparavant.
Pour ce qui est de l’aspect pro, essayer de compenser ce stress avec une activité qui te détendra et permettra de relâcher la pression. (Modification de ton emploi du temps si possible, t’accorder des pauses et les mettre à profit pour bouqiner, écrire, dessiner...)
Je sais que mon discours est un peu idéaliste et est bien plus facile à déblatérer ici qu’à mettre en place dans sa vie.
Mais ce sont des petites idées, il n’y a rien à perdre à piocher celles qui te tentent et d’essayer.
Piste 3 :Et une dernière proposition, je ne sais pas si la Guadeloupe est dotée de
CSAPA, mais une autre bequille possible pourrait peut-être être de consulter.
Tout le monde n’est pas réceptif au fait de s’ouvrir, mais parfois, l’on peut être surpris des effets bénéfiques que de se livrer peut apporter.
Enfin voilà , je me suis sûrement trop étendu, désolé pour le pavé, mais j’ai voulu essayer d’apporter un maximum de clés, celles qui ont pu fonctionner sur moi, pour se soulager de ses démons.
On est tous évidemment différents, chacun a sa propre manière de gérer ses émotions, et de palier à ses maux.
Et malheureusement il n’y a pas de recette magique universelle pour les soigner, la vie serait bien plus simple à affronter.
Mais la petite note positive de fin, est que je suis persuadé qu’il y en a pour tous, la difficulté réside dans le fait de les trouver.
En conclusion, je pense que ce qu’il faut retenir, c’est l’espoir. Sentiment qu’il ne faut jamais perdre de vue.
Tant qu’il sera là, même s’il nous paraît invisible, la sortie vers un esprit apaisé sera possible.
En tout cas je te souhaite du courage, et surtout, ne te culpabilises pas trop, tu l’auras sans doute compris, mais, même étant de nature pessimiste, je suis de ceux qui pensent que rien n’est jamais perdu, peu importe l’ampleur de l’addiction, ou de son mal-être.
Et d’autant plus dans ta situation, qui semble plutôt rassurante, de part ta lucidité et ton stade de consommation.
J’espère en tout cas que ce petit warning de ton cerveau, cette petite prise de conscience te permettra de retrouver une conso qui te permettra d’être sereine, de rétablir ton équilibre et d’être en paix avec toi-même.
Take care, et si l’envie t’en prends un de ces jours, donne nous des news, je les lirai avec plaisir, et je suis sûr que beaucoup d’autres ici aussi
Sociop.
Dernière modification par Sociophrenic (29 juillet 2022 à 08:15)