Bonjour à tous,
Désolé si je déterre ce vieux sujet mais je trouve l'idée de centraliser les
TR sur le
5-MAPB plutôt bonne puisqu'elle permet d'avoir un bon condensé des différentes expériences sans avoir à farfouiller partout sur le forum en quête de
TR égarés...
Ce que je vais raconter, est, plus qu'un
TR, une liste quasi exhaustive de tout ce qu'il ne faut pas faire avec le
5-MAPB ou autre
RC. Je n'en suis pas fier, ma conscience m'a longtemps taraudée et je regrette encore aujourd'hui ma profonde irresponsabilité. Ne me crachez pas trop dessus, s'il vous plaît, je m'en suis bien chargé tout seul...
J'ai commandé le matos en question sur un shop relativement fiable (B*****C****) et les tests allergiques ont été fait en bonne et due forme.
à‚ge : 23 ans, 65 kilos. Nous étions 4, trois hommes et une femme, les deux hommes sont des amis d'enfance que j'appellerai A et B, et la femme est la copine de A, nous l'appellerons C.(Que d'originalité !)
A est un psychonaute chevronné de 30 ans, toutes substances et combos divers et variés confondus, un vétéran en quelque sorte. B n'a rien pris ce soir là . C est plutôt expérimentée également, mais ne pèse pas bien lourd (je ne lui ai pas demandé, mais je dirais autour de 50 kg).
Contexte : après un repas bien (trop) arrosé : quelques bières, une bouteille de vin et 2-3 digestifs par tête. Malheureuse conséquence de mon expérience plutôt poussée avec l'
alcool : j'ai l'impression de toujours tout contrôler et de n'être pas saoul alors que je suis rond comme une queue de pelle.
Prise : c'est là que les choses se gâtent. J'avais un batch de 1 g que j'ai coupé en deux fois 500 mg avec une balance de précision chez un ami quelques jours auparavant. Je n'avais pas pour ma part de balance au 0,001 g chez moi, mais seulement une au 0,01 g. Je me suis dit que pour un
RC dont les doses recommandées se trouvent aux alentours de 100 mg, ce n'était pas bien grave. Je monte dans ma chambre pour préparer 4
paras (je pensais que B en prendrait) mais étant complètement ivre je galère beaucoup à peser les bonnes quantités, et je finis par me dire que le
5-MAPB étant un produit "soft" (d'après ce que j'en avais lu, et je ne m'étais visiblement pas assez documenté) il suffirait de couper ce qu'il y avait dans le pochon en 4 pour avoir les bonnes doses. Quelle connerie ! Je fabrique donc 4
paras assez maladroitement, les doses étaient bien entendues plutôt disparates, donc A et moi prenons les plus gros, et nous laissons à C le plus petit. On emporte le
para restant histoire de pouvoir redoser en
sniff si besoin est. Détail important : je prends aussi 3 pailles dans ma poche.
T+0 Chacun avale son truc, dosage entre 125 et 150 je dirais vu comme mes souvenirs sont flous... Et c'est bien trop costaud...
Bref, on décide d'aller dans un squat non loin de chez moi où passe de la bonne bass music comme on aime. Il faut prendre le bus, mais il est tard, le prochain étant dans 20 minutes, on décide de marcher.
T+0:15 Ah, ça commence à monter.
T+0:16 Merde, ça pousse beaucoup trop fort, beaucoup trop vite, je comprends que j'ai merdé et que j'ai largement surdosé. Je sens que je vais perdre mes esprits, je demande donc à B, qui est plutôt sobre, de bien vouloir appeler les urgences si jamais l'un d'entre nous se sent trop mal. Et à partir de là , c'est le
blackout.
T+? Tout ce que je peux raconter, ce sont ce que mes amis A et B m'ont dit. A a eu un trip "normal" malgré sa dose de cheval. Nous finissons par prendre le bus, et en sortant C et moi vomissons en même temps. A partir de là , C n'est pas très bien, elle est par terre et ne comprend pas vraiment ce que A lui raconte, elle a les yeux dans le vague, un peu crispée...
En ce qui me concerne, je suis physiquement apte, je suis debout, marche correctement, mais dans le cerveau c'est la fin. Je parle avec conviction une langue qui n'existe pas, avec des gens qui n'existent pas ou qui ne sont pas là , je vais régulièrement chercher des affaires dans diverses pièces de ma maison alors que nous sommes dans un parc... J'essaie à plusieurs reprises d'allumer les pailles que j'avais prises pour sniffer, pensant qu'il s'agissait de
cigarettes... Le
5-MAPB est donc, comme la
MDMA, délirogène à forte dose.
T+5:43 : je me "réveille" en sursaut, avec la nette impression d'avoir dormi jusque là . Je demande donc à mes compagnons si j'ai dormi, ils me répondent que non... Je suis super trippé, comme un plateau avec une bonne dose de
MDMA, sensation de bien-être dans tout le corps, envie de bouger, de parler, sourire figé, tout est beau, tout le monde il est gentil... Bref, j'aurais été franchement incapable de distinguer le prod de la
MDMA à ce stade. Par contre niveau serrage de dents, pire que la
MD... ma mâchoire est comme bloquée, les chewing-gums n'y font rien... On reste dans le parc encore 2 bonnes heures, puis il commence à faire franchement jour (il devait être à peu près 7h30) et nous partons avec C en quête de
cigarettes.
Encore complètement trippés que nous sommes, mydriase comme c'est pas permis, gueules de déterrés et peids nus, les gens à qui nous demandons des informations semblent plutôt effrayés...Nous finissons par trouver un
tabac mais en ressortant nous nous rendons compte que nous nous sommes beaucoup éloignés et que nous sommes perdus... Heureusement, conscient de ce risque, A et B nous avaient suivis de loin, et nous partons donc en direction de chez moi.
Nous arrivons vers 9h, on se pose un peu dans un parc pour fumer quelques
joints histoire de redescendre tranquillement. Habituellement je ne fume plus de
joints, mais vu ma défonce extrême à ce moment là , je ne les sens même pas. Le serrage de dents est à son apogée, j'ai l'impression que ma mâchoire va se fracturer, un truc de dingue, jamais vu ça, même avec de bonnes doses d'amphèts ou d'
ecsta... Je rentre avec B chez moi vers 11h, je suis lessivé mais encore un peu stimulé par le côté amphétaminique. Je me couche sans trop de problèmes (les
joints aidant) et suis réveillé par B vers 15h. J'ai un mal de mâchoire incroyable, je n'arrive pas à manger, et j'ai toujours un peu de mal à rester en place.
La
descente fut franchement soft, voire inexistante. à J+1, rien de notable sinon que ma mâchoire me faisait encore plus mal que la veille, courbatures obligent, quasiment impossible d'ouvrir la bouche, et un peu de fatigue. A J+2, petit coup de cafard mais impossible de dire si la
descente jouait un rôle, car ce coup de cafard était causé par un souci personnel. A J+3, pareil que J+2. A J+4, plus rien. J'ai pu aller au boulot tranquillement à J+1 alors qu'après une perche aussi balèze à la
MDMA j'aurais été bon pour garder le lit une bonne semaine...
Voilà pour mon
TR, disons que ça enrichira un petit peu la discussion en montrant précisément où se situent les dosages "limites", à mon avis ne pas dépasser 100 mg, au-delà ce n'est vraiment pas amusant. Je n'ai pas fait un
bad trip, pas d'angoisses particulières, mais je n'ai pas non plus profité, j'étais simplement "ailleurs". Et je ne recommande à personne de donner un produit dosé à l'arrache aux gens à qui on tient -ni à personne d'ailleurs- on fait des nuits blanches en pensant aux choses horribles qui auraient pu se passer.
Merci de m'avoir lu !
Bingie