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Dernière modification par cependant (13 février 2023 à 16:03)
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Les défis que doit désormais relever l’humanité sont pléthoriques et colossaux. Albert Einstein a dit en substance que les problèmes ne peuvent pas être résolus avec le mode de pensée qui les a engendrés. Tout cela laisse entrevoir le formidable changement que nous devons opérer dans le registre intellectuel et même cognitif. Les esprits contemporains sont conditionnés par l’impératif de maîtrise et de contrôle, pour gagner en efficacité, pour obtenir toujours plus en toujours moins de temps. Cela fut possible grâce à la simplification des considérations sur les systèmes impliqués. Le simplisme a décuplé la puissance, mais l’indépendance conceptuelle, qui ne retient que certains fils de l’écheveau du monde actionné, génère un écart qui se creuse, entre les systèmes artefacts et la matrice du réel. La tension induite et croissante menace d’effondrement la civilisation. Il convient donc de reconsidérer résolument la pensée simplificatrice qui génère les problèmes et d’apprendre à penser différemment, en complexité. Le présent ouvrage se propose d’exposer les justifications de la pensée complexe, ses modalités de mise en oeuvre dans la conception et le pilotage des projets, ainsi que ce qu’il est permis d’en attendre dans tous les champs culturels, économique, scientifique, politique, et dans tous les domaines d’activité.
L’ambition est véritablement de sensibiliser et d’entraîner la pensée à une autre rationalité, à même de renouveler l’intelligence collective.
Il distingue les systèmes simples, compliqués et complexes.
En fait presque tous les sytèmes sont complexes mais dans certains cas on peut les simplifier et c'est le triomphe de la Science moderne, physique, chimie et en Médecine traitement des infections, des fractures etc.. Même si ces actions sont parfois compliquées elles sont relativement prévisibles et intelligibles en fonction de leurs constituants (antibiotiques, asepsie etc..) et peu sensibles aux événements sociaux (famille, histoire personnelle etc..).
Par contre les systèmes complexes sont plus que la somme de leurs parties. Une personne ne peut pas être recréée par l'assemblage de ses différents organes. Avec les mêmes organes elle pourra être Saint François d'Assise, Landru ou n'importe lequel d'entre nous.
Malheureusement la science adopte facilement la démarche de simplification aux personnes, qui sont l'expression même de la complexité.
L'echelle abstinence <> addiction en est l'exemple. Elle "permet" de classer un comportement (en oubliant la personne) et "explique" l'efficacité des actions dans un sens ou un autre (TSO, cure ou consommation compulsive).
Mais il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit que d'une simplification qui n'a qu'une faible valeur opératoire.
La PUD est un système complexe qui répond à ces interventions de façon variable (dans l'effet et dans la durée) pour créer une personne dans toute son individuation.
Or, le système de soin actuel (du moins dans sa version rigide) impose à la PUD cet espace restreint d'évaluation et d'action, qui ne lui permet pas de l'intégrer à l'ensemble de sa personne (génétique, histoire des consommations, histoire de ses ressentis etc..) pour bâtir une "nouvelle personne". De ce fait, il connait de nombreux echecs, qui renforcent encore le mépris du "toxicomane menteur et irresponsable".
Je crois donc que la notion d'addiction peut être utilisée tant que l'on garde à l'esprit qu'il s'agit d'une simplification élémentaire.
Ainsi la même "addiction" n'aura pas le même sens selon les personnes, les contextes et les projets de vie et surtout dans la durée. Et, surtout, ce qui est typique des problèmes complexes l'evolution n'est pas linéaire. Telle personne lourdement addicte pourra modifier sa consommation quelques mois plus tard et souvent pas par l'effet du traitement.
On appellera donc à un soin qui prend en compte la personne et ses projets de vie et ce n'est pas une utopie, ça existe !!! Son interêt est qu'il n'est pas seulement éthique mais qu'il répond aussi à une exigence forte de la pensée.
nb= F Pissochet (2eme texte ) est addictologue.
Amicalement
Complexité jean-yves Rossignol edp sciences page 159
Dans le meilleur des cas l'action politique à but social se borne à concevoir des dispositifs, certes bien intentionnés, mais dénués d'humanité : les usagers sont traités comme des catégories objectives, où les personnes sont assimilées et réduite à leur symptôme, et dont l'état justifie un traitement qui passe par des solutions construites dans la plus grande neutralité.
Au contraire François Pissochet préconise de se distancier de la démarche "résolution de problèmes" pour adopter une posture de "compassion professionnelle" envers des individus-sujets, de manière à "ouvrir une relation compassionnellle où chacun, au delà d'une vision réductrice, peut s'exprimer et être reconnu dans sa complexité et sa singularité, mais aussi où il est possible de construire de nouveaux arrangements faits de co-expertises élaborées ensemble pour une nouvelle lecture des situations."
Aini un bénéfice mutuel , émerge d'une telle conception de l'action sociale car les usagers en devant des sujets humanisés "participent à rendre compétents les professionnels en s'investissant ou non dans la relation, en adhérant ou non aux projets proposés."
https://www.intelligence-complexite.org … umain/open
Les Sciences Humaines traditionnelles proposent des savoirs qui permettent de comprendre pour orienter l’action, la relation ; cela se fait le plus souvent ‘de l’extérieur’ dans un domaine où règne certitudes et prédictibilité ; elles organisent et activent des ‘états’. De l’expérience compassionnelle se dessine une ‘Science de l’Humain’ qui viendrait ‘de l’intérieur’ dans un mouvement où c’est la relation qui apporte compréhension et oriente l’action, dans un champ d’incertitude, d’inattendu, de mouvant, et où s’activent des ‘processus’. Cette Science de l’Humain s’élaborerait comme alternative complémentaire, dialogique, aux Sciences Humaines.
Sortir des chemins imposés pour une approche ouverte qui prenne en compte l’inattendu pour explorer et expérimenter ensemble d’autres manières d’être et de faire. Dans cette démarche, le projet n’existe pas a priori, mais il se construit au fur et à mesure de la co-élaboration. Il s’agit là d’un travail qui prend forme dans l’engagement de la rencontre et qui s’élabore au fil du déroulement de cette rencontre en fonction de tous les aléas qui stimulent réflexion, créativité et adaptation, pour déboucher sur des agencements ou émergences, résultats de ce processus.
Ainsi, la compassion serait ce ‘merveilleux malheur’ qui ouvre un espace de partage, de
compréhension réciproque, de co-élaboration dans la collaboration pour une mobilisation et un engagement dans l’action ?
Dernière modification par prescripteur (17 février 2023 à 10:13)
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Dernière modification par Zarathoustra (15 février 2023 à 10:36)
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Zarathoustra a écrit
D’ailleurs l’un des podcats interessant est celui avec Beigbeder... il s’en tape de sa diabolisation des drogues et du "j’en suis sorti" et maintenant je crois avoir tout compris.
Dis-moi, t’étais chaud patate, hier soir !
Jamais goûté le 2-CB.
« En pleine tempête », c’est le film avec George Clooney ?
Exactement pareil ! Quand j’ai écouté Beigbeder, ouf ! j’ai soufflé ; c’est te dire.
Je suis loin d’être un grand fan du bonhomme, mais il m’a fait bien plaisir : un petit bol d’air en pleine tempête de moraline.
Ayant longtemps vécu au Royaume-Uni, inévitablement, je me suis retrouvé à quelques réunions des Alcooliques Anoymes.
Et oui, comme tu dis : là-bas, j’ai rencontré de drôles de personnages, ouverts et empathiques, dont un chauffeur de limousine privé qui a passé vingt ans à convoyer de riches clients en conduisant bourré complet du matin au soir… jusqu’au jour où.
Depuis, c’est divorce, chômage et fauteuil roulant à vie.
Ce jour-là, j’ai compris qu’il fallait que j’arrête un peu avec mes jérémiades d’enfant gâté… jérémiades que j’ai bien sûr réitérées quelques semaines plus tard.
Mais ce mec, je l’oublierai jamais ; j’y repense souvent quand je retombe dans l’auto-apitoiement. Eh ouais, malheureusement, le malheur des uns fait définitivement le bonheur des autres.
De plus, si on ne gobe pas tout leur dogme aveuglément, les AA/NA proposent tout de même quelques outils bien pratiques et efficaces contre nos addictions : « One day at a time. », « Poor me, poor me, pour me another drink. », etc.
D’ailleurs, il m’est arrivé de les défendre plusieurs fois sur ce forum.
Pour certains, l’abstinence totale s’avère la seule et unique solution ; à condition que celle-ci ne soit pas imposée.
Donc oui, en matière d’addiction, rien n’est si simple.
Quant à la culpabilité, savoir si elle est « biologique » ou culturelle, c’est un bon sujet de réflexion. En tout cas, elle semble nécessaire en micro-dosage pour qu’une société fonctionne.
Merci, beau commentaire : je me suis régalé à te lire de bon matin avant d’aller au charbon. Ici, il commence à faire chaud ; c’est parti pour six mois de fournaise…
Dernière modification par Zénon (17 avril 2023 à 10:54)
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