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Dernière modification par chaeunwoo (22 avril 2023 à 18:29)
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Marpa fut très remué lorsque son fils fut tué, et l'un de ses disciples dit - ‘vous nous disiez toujours que tout est illusion. Qu'en est-il de la mort de votre fils, n'est-ce pas une illusion?’. Et Marpa répondit - 'Certes, mais la mort de mon fils est une super-illusion’.
Les bouddhistes ne sont pas opposés à la dépendance mais à l'attachement excessif.
Donc quand on est dépendant de quelque chose, en général, on souffre d'en être privé. On a donc une dépendance psychologique.
Il existe aussi une "dépendance physique" qui fait que quand on prend certains produits (alcool, opiacés, bzd, tabac, cannabis) on ne peut pas se sevrer brutalement. On a donc un syndrome de sevrage.
C'est par exemple le cas de personnes traitées au long cours aux opiacés pour des douleurs et pour lesquels la cause de la douleur disparait. Ils doivent se sevrer progressivement. Mais evidemment ils ne sont pas malades dépendants. Au contraire ils vont mieux puisque la douleur a été guérie.
Donc jusque là pas de maladie que ce soit pour une dépendance aux parents ou à un psychotrope pris de façon contrôlée et sans problème majeur psychique, social ou de santé.
Rappelons la définition de malade
https://www.cnrtl.fr/definition/malade
MALADE, adj. et subst.
I. − Emploi adj.
A. −
1. [En parlant d'une pers.] Dont la santé est altérée; qui est atteint d'une maladie, qui éprouve un malaise. Synon. indisposé, souffrant, en mauvaise santé; anton. bien portant, en bonne santé.Elle avala un verre d'eau où elle avait fait tremper une poignée d'allumettes, ce qui la rendit horriblement malade , sans la tuer (Zola, Nana, 1880, p. 1452).Je sortais d'un dispensaire, j'avais joué avec des enfants malades, sans répugnance pour leurs plaies, toute douce et toute attendrie (Bernstein, Secret, 1913, iii, 3, p. 35).Sa voisine de chambre était gravement malade, (...) elle avait un cancer (...), elle allait mourir (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 38):
Mais malheureusement il y a l'addiction. Celle ci ne se définit pas par la seule dépendance mais par des difficultés, souvent insurmontables, à gerer sa consommation.
Au point que les personnes elles même cherchent de l'aide, médicale ou non, et se considèrent comme addicts.
https://www.inserm.fr/dossier/addictions/
Comprendre les addictions
L’addiction est une pathologie qui repose sur la consommation répétée d’un produit (tabac, alcool, drogues…) ou la pratique anormalement excessive d’un comportement (jeux, temps sur les réseaux sociaux…) qui conduit à :
une perte de contrôle du niveau de consommation/pratique
une modification de l’équilibre émotionnel
des troubles d’ordre médical
des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale
Un diagnostic très normé
Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés dans un manuel, le Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM). Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre. Un sujet est considéré comme souffrant d’une addiction quand il présente ou a présenté, au cours des 12 derniers mois, au moins deux des onze critères suivants :
Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu
Augmentation de la tolérance au produit addictif
Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
Incapacité de remplir des obligations importantes
Usage même lorsqu’il y a un risque physique
Problèmes personnels ou sociaux
Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques
L’addiction est qualifiée de faible si 2 à 3 critères sont satisfaits, modérée pour 4 à 5 critères et sévère pour 6 critères et plus.
Les experts du DSM ne recensent comme addiction que les dépendances aux substances et celle aux jeux vidéo et d’argent. Les usages intensifs de smartphone, l’hyperactivité sexuelle ou professionnelle ne sont pas, à ce jour, considérés comme d’authentiques addictions car on ne dispose pas de données scientifiques convaincantes en ce sens.
Dans la mesure où la personne cherche de l'aide on peut donc la considerer comme "malade" mais sans en faire une dénomination négative. On pourrait aussi dire et je pense que c'est préfèrable "usager(e) des services de soins".
Le problème est quand l'usager ne se considère pas "addict" mais qu'il l'est vu comme tel par les autres et notamment son entourage.
C'est notamment le cas de l'usage dit problématique où l'usager est conscient des inconvénients du produit mais ne cherche pas à s'en priver.
C'est aussi malheureusement le cas pour les nombreuses "bonnes gens" qui considèrent que prendre de la drogue est une maladie (et/ou un délit).
Dans le passé ils qualifiaient aussi de malades les homosexuels, les athées, etc.. Et en Russie ceux qui critiquaient le pouvoir officiel et se retrouvaient à l'hopital psychiatrique.
Les exemples d'abus de la société "normale" sont helas nombreux !
Personnellement (je souligne) je pense qu'il faut s'aligner sur la perception que la personne a d'elle même. Si elle se considère comme ayant besoin d'aide elle est potentiellement usagère des services de soins. Elle peut d'ailleurs l'etre sans cesser ses consommations, comme avec les TSO.
Donc au total je pense qu'il faut refuser le terme "malade" qui est trop flou et potentiellement chargé de significations discriminantes , au bénéfice de patient ou usagers des services de soins. D'ailleurs on peut aussi etre usagers sans être "malades" (sans rien ressentir d'anormal) comme un diabetique sans complication ou simplement en cherchant un certificat medical.
Et pour les usages problématiques décrire les problèmes tels qu'ils sont dans leur indvidualité, sans les regrouper abusivement sous un parapluie unique de "maladie", inutile et stigmatisant.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (21 avril 2023 à 12:05)
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