[ Expériences ]

[TR] DMXE au Teknival, un voyage étonnant

Bonjour tout le monde,
Voici mon retour d’expérience sur la DMXE en oral (165mg pour 9h30 d’effets) + bonus fumer un joint à la fin du trip (ça tourne mal).

Ça faisait un petit moment que je voulais tester un RC dissociatif similaire à la kétamine, que j’apprécie beaucoup, et mon choix s’est rapidement porté sur la DMXE, une aryle imitant la MXE avec un oxygène en moins (Déoxy-Méthoxétamine). Je précise que je n’ai jamais pris de MXE, et ne pourrais donc pas savoir à quel point la copie est fidèle à l’original.

Bref, je saute le pas et commande un gramme sur un des derniers site de RC hollandais qui livre encore en France, en prévoyant d’essayer tout ça aux 30 ans du Teknival fin mai. Je réceptionne le colis en point relais et attends mon heure.

Départ le mardi soir en convoi, avec pas mal de stress sur la route pour éviter les arrêtés (on transporte du son), pour une arrivée sur le site jeudi à 13h, après 10h d’embouteillages depuis le point de rasso (c’était l’enfer). Donc on était déjà bien claqué en arrivant.
Au réveil de ma sieste, il fait beau, trop chaud, et les façades se montent petit à petit. On ne sait pas encore comment ça va se passer avec la préfecture, il y a une ambiance d’euphorie et de stress à la fois qui rend le moment spécial.
Voilà pour ce qui est du set & setting.

Je fais le test allergique à 16h30 et drop un para de 33mg à 18h.

T+35 : Premier body high, je sens moins mes jambes et mon angoisse.
T+42 : Le produit monte doucement. Mon corps est lourd, beaucoup plus vite qu’avec la kétamine, mais ma tête est claire. Je n’ai aucune difficulté à écrire ou exprimer mes idées. C’est un début d’anesthésie, comme une montée de kétamine mais beaucoup plus douce (sûrement à cause de la prise en oral). Conscience de ma respiration amoindrie.
T+48 : Premières altérations de la vision similaire à la kétamine
T+1h20: Je rejoins des potes, je marche un peu dans le teknival, je vais devant le son… j’achève la montée et j’ai le sentiment d’atteindre un plateau. Je sens que je vais gérer le produit donc je décide de redrop.

T+1h22 : Redrop 33mg (66mg total).
T+1h33 : Devant un mur de son, aucune osmose musicale. Mon corps est lourd et n’a pas envie de bouger plus que ça. Je décide plutôt d’aller au campement saluer les nouveaux arrivants.
T+2h15 : J’assiste à une dispute entre un couple d’ami de manière très relaxe. Le redrop fait effet et je commence à vraiment toucher du doigt la dissociation. Mon esprit est au fond d’un tunnel, loin des hommes : il y trouve une sérénité et un détachement très agréable.
T+2h50 : Plateau atteint. J’ai passé l’heure à discuter à droite à gauche avec des potes. Je me sens en hyperconfiance sans pour autant être de bonne humeur. J’ai les sourcils froncés et n’ai pas particulièrement d’euphorie : je sens que le produit ne tape pas spécialement sur la séroto ou sur une autre amine qui améliorerait artificiellement mon humeur. En revanche, la suppression des angoisses offerte par la disso est un plaisir inouï. Les gens évoquent généralement les stimulants quand on cherche l’hyperconfiance. Mais l’effet des stimulants est une mascarade de sérénité puisqu’il est impossible de rester sans rien faire. On est esclave de l’hyperactivité, on se cherche des buts pour combler le vide intérieur qu’on a en nous. Et quand bien même on est immobile qu’on a des stimuli nerveux (doigts, mâchoire) impossible à réfréner. Cette hyperconfiance est factice et son plaisir ne repose que sur la rétribution des actions qu’on mène à bien. Sans actions, pas de plaisir. Faire pour faire, vite, et mieux… Tandis qu’avec un disso, je suis en état de sérénité totale. L’anesthésie ne me donne aucune envie particulière : je ne recherche rien, et me sens bien là où je suis, dans l’instant présent.

L’oral change absolument tout pour un disso. Ce n’est pas une fusée pour Saturne décollage narine gauche, c’est une toile de fond, un paysage pratique, fonctionnel, qui prend racine dans l’estomac et se diffuse lentement au reste de mon corps. Ces sensations sont extrêmement agréables.

T+3h01 : Redrop 33mg (100mg total).
T+3h37 : Remontée douce. Je commence à m’habituer à la molécule, à ses effets. J’accompagne des amis devant le son.
T+4h07 : Trente minutes de pure osmose avec le son pendant un set d’acidcore. Je danse comme si c’était ma première teuf. Avec l’anesthésie, je ne bouge pas mon corps frénétiquement. C’est plutôt doux, une sorte de jouissance mentale, un sentiment de connexion au son par l’esprit plutôt que par les tripes. C’est assez difficile à décrire.
T+4h43 : Je reviens au campement, je tombe sur trois potes dans leur tentes en train de chiller, de se maquiller. On reste ensemble assez longtemps. Ils trouvent que j’ai l’air bien, apaisé, que la molécule donne envie.
T+5h30 : On passe une heure dans la tente à se retrouver, à discuter. Je sens que le produit est en train de redescendre et me sens presque sobre.

T+5h33 : Redrop 33mg (133mg total).
T+6h06 : Il fait maintenant totalement nuit, je suis devant une façade et la DMXE remonte trop lentement à mon goût : je décide de redrop 33mg (166mg total). Ce sera mon dernier drop de la soirée.
T+7h08 : Je termine ma remontée en vagabondant entre les façades. Je suis avec des potes et le voyage commence de plus en plus à ressembler à une aventure nocturne avec ma lampe frontale. J’ai la sensation d’être arrivé à la fin d’un cycle avec le produit et je je décide de fumer quelques lattes sur un joint de beuh avec de la damiana (pas de tabac, les vrais savent) pour voir le potentiel de combinaison entre les deux molécules. Je précise que je suis un fumeur occasionnel et qu’il me suffit habituellement d’un joint pour être en orbite.

T+7h19 : J’allume le kamas devant la façade des copains, je tire trois barres…
T+7h30 : J'assiste à une explosion de couleurs dans mon champ de vision. J’ai l’impression de voir et de sentir les particules de vent sur mon visage, sur mes doigts… Ma perception du temps est ralentie ; pas autant qu’avec un psychédélique, mais comme sous une grosse dose de THC (avec seulement trois lattes). Je croise un ami avec qui je discute pendant un bon moment qui me confirme que je suis sur Saturne. J'ai une sorte d’effet choc : je suis incapable de savoir quelle émotion ressentir, quoi faire, ni même quoi penser. Mais je m'en fous : je suis dans un état de contemplation total face à ces paysages colorés. Je me fais alors entraîner par un groupe d’ami au pôle rdr pour prendre des bouchons d’oreille. En arrivant, on me parle du laboratoire d’analyse du stand qui est géré par plusieurs associations dont Techno+. Je décide donc de faire analyser ma DMXE sur le site par curiosité (et parce que je suis pas en état de faire autre chose). Je suis pris en charge par une équipe et passe l’essentiel de mon voyage dans la tente du labo, à observer les volontaires passer ma molécule aux tests infrarouges et au marquis. A ce moment-là, je suis encore sous l’effet du choc et je n’arrive pas à correctement interagir avec des inconnus. Je suis incapable de m’exprimer normalement : j’arrive à formuler des idées, mais sans réussir à y mettre le ton, la bonne émotion... J’ai l’air de pierre et mes phrases sont monocordes. Comment pourraient-ils voir l’odyssée de couleurs et de sensations qui se cache derrière mon visage inexpressif? Heureusement, mes amis rendent le moment plus agréable pour tout le monde. Verdict : la DMXE n’est pas dans la base de données de T+, mais tout porte à croire que ça en est. L’équipe prélève un dernier sample destiné à être envoyé à un laboratoire pour confirmer à 100% le prod. Quand je sors du labo, ça fait une heure et demie que j’ai fumé (ressenti x10) et je sens que le voyage touche à sa fin. Mes amis m’accompagnent à la tente, et je reprends peu à peu toutes mes fonctions essentielles (fin du choc). Malgré ça, je constate mon ébêtement à la régie, face aux charbonneurs de la façade qui, à trois, tiennent la baraque et cherchent une solution d’urgence pour remplacer un DJ un peu couche tôt… Retour à la tente, et dodo vers T+9h30.

Au réveil, j’ai clairement la tête en vrac. J’ai encore des toutes petites persistances lumineuses (comme des flashs, qui s’estomperont après quelques heures), et j’accuse le coup. Je suis de bonne humeur, mais je sens que la combinaison DMXE + THC m’a agressée, trop vite, trop fort. Ça avait beau être sensationnel, j’aurais dû y aller plus doucement pour éviter le choc. Au delà de ça, et alors que la puissance du mélange aurait pu me faire perdre pied, je ressentais une parfaite harmonie. Une sorte de moment magique très inspirant. Je pense que l’effet anxiolytique de la DMXE a neutralisé la paranoïa du THC, ce qui en fait une superbe interaction. Les deux molécules ont eu sur moi une potentialisation très forte, donc faites attention quand même.
Pour ce qui est de la DMXE seule, le ressenti doit beaucoup changer selon la roa : en oral, c’était vraiment très intéressant. Une montée plus douce, un plateau plus subtil peut être. J'ai eu la sensation d'être cueilli et d'être gentiment accompagné dans mon voyage par la molécule. Depuis mon retour du teknival, je suis plus léger, calme et serein, et je sens que cette agréable expérience y est pour beaucoup. En revanche, j'ai l’impression qu’il n'est pas possible de holer avec ce produit. Autre bémol, on suspecte une propriété antibiotique à la DMXE qui pourrait affaiblir le système immunitaire après une prise, et effectivement j’ai été malade deux jours après (courbatures, frissons). Vu le contexte du teknival, ça peut aussi être autre chose, mais voilà, à étudier. En tout cas c'est une molécule très intéressante, à explorer pour tous les amateurs de dissociation, et une belle découverte de mon côté. Toujours faire le test allergique et commencer petit, on est jamais à l’abri d’une erreur d’étiquetage. Gros big up à ceux qui étaient au tekos, et merci à Techno+ et à l’équipe rdr, vous ếtes précieux.

Merci de m'avoir lu
C’est tout pour ce retour d’expérience.

ekkend

Dernière modification par ekkend (30 mai 2023 à  11:00)