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Dernière modification par prescripteur (26 mai 2023 à 12:27)
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Dernière modification par Morning Glory (26 mai 2023 à 12:35)
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Morning Glory a écrit
Amha il peut y avoir des séquelles à vie telles que le PSSD par exemple, dont nombre de celleux qui en sont atteint-es se plaignent également de troubles cognitifs qu'iels ne rencontraient pas avant. Mais ce n'est heureusement pas systématique...
Mais pour le vivre moi-même je dirais que dans certains cas oui, ce peut être irréversible dans le cas ISRS. Pour les neuros je sais pas.
Mais ce serait plus compliqué qu'une simple balance entre dopamine et sérotonine apparemment, cela dit nous n'en sommes qu'à des théories... Dont la modification de l'epigenetique neuronale par exemple...
Voilà c'est ça mon soucis
Merci
J'ai peur ..
Même si je reconnais que les symptômes dépressifs tels que la migraine reviennent méchamment après l'arrêt des ISRS
Mais bon
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Morning Glory a écrit
La migraine un symptôme dépressif ? Je ne suis pas médecin mais jamais entendu parler de ça? Après bon peut être je sais pas
Tout ce qui relève des douleurs, des maux de tête, ou du corps, oui
Je peux en témoigner....
J'ai mal partout
Des myalgies etc
Mon message est un peu ambigu
À vrai dire comme la dépression ne " se voit pas" j'ai peur d'avoir traité quelque chose qui ne devrait pas être traitée.
Comme vous le savez aucun test ni bilan sanguin ne peut démasquer une maladie mentale
C'est pour ça que j'ai envie de savoir si en arrêtant tout traitement le cerveau peut se guérir
Ou si la dépression sera toujours là
C'est pour ça que je fais appel aux anciennes personnes accros au drogues, sans malentendu, pour voir si elles ont été en mesure de reprendre leur santé en main
Est ce que même un usage récréatif est réversible ?
Est ce que même un cerveau sain auquel on a administré des produits à but récréatif est capable de guérir ?
Dernière modification par Luttant Luttant (26 mai 2023 à 13:27)
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Bonjour Luttant !
Tes messages m'interpellent. Je souhaite t'apporter mon témoignage, et quelques réflexions personnelles sur les questions que tu soulèves implicitement. Peut-être que ça contribuera à te rassurer un peu face à tes inquiétudes sur l'état de ton cerveau. A défaut, bah ça me donne l'occasion de m'exprimer sur un sujet qui me tient à coeur : celui de la "maladie mentale" et de ses "médicaments".
Dans ma jeunesse, mon cerveau "malade" s'est gavé de neuroleptiques, ISRS, benzodiazépines et chloral pendant des années. Et à des doses pas du tout thérapeutiques pour les benzos et le chloral. Je n'en ai gardé aucune séquelle psychique. Et mon entourage confirme.
Par contre, les effets secondaires ont laissé des traces physiques. J'ai de très gros problèmes dentaires à cause de toutes ces années de bouche sèche, et j'ai une petite hernie hiatale qui s'est déclarée suite à un sevrage brutal des benzos. Dans les deux cas, le lien n'est pas formellement établi. Disons qu'avant les traitements, je ne savais pas ce que c'était qu'une carie ou une brûlure d'estomac. Alors que depuis, j'en ai régulièrement, et que c'est objectivé par les examens.
Quand j'ai tout arrêté, mes TOCs ne sont pas réapparus. Il faut dire qu'ils n'avaient probablement pas disparu grâce aux traitements chimiques, puisqu'ils y ont résisté des années. Ca a disparu comme par enchantement quand je les ai entièrement acceptés. Quand j'ai complètement cessé de lutter. Je n'y ai rien compris, mais ça a disparu. Mais les autres symptômes persistaient.
Quand j'ai tout arrêté, je ne peux pas vraiment dire que j'ai retrouvé ma "dépression" du début. Car elle n'était jamais vraiment partie. Et mes angoisses non plus. Et mes insomnies non plus. Je me pétais aux médocs, mais ça ne me soulageait pas vraiment, en fait. Mes angoisses finissaient toujours par percer le bouclier chimique que j'essayais de me construire. J'augmentais la fréquence et les doses par frustration...
J'espérais trouver un remède à mes souffrances. Et j'assume cela. Chercher un remède n'est pas une fuite. Ca aurait pu marcher. Certains témoignent de l'aide que leur apporte leur traitement. La chimie peut beaucoup. Mais il existe certaines plaies qu'elle ne peut pas panser. Ou penser, comme on voudra.
C'est pour ça que je te rejoins dans l'amertume que tu exprimes dans ta présentation. Quand les psys nous disent "L'important c'est de prendre ton traitement et ne pas chercher à comprendre", ben c'est un peu court, pas très empathique, et complètement sourd aux évidences cliniques ! On fait quoi quand ça marche pas ?! En fait, je trouve ce discours extrêmement violent.
Perso, c'est mon dépit face à l'échec de la médicalisation de mes souffrances qui m'a poussé à l'excès. A toujours élargir la liste des produits utilisés et à augmenter les doses toujours plus. Les médecins ne m'ont pas forcé (pour une fois), c'est moi qui voulais ça. Cette croyance obstinée en un traitement qui pouvait me soulager est devenue une fuite en avant, une addiction source de déceptions, et d'un dépit toujours plus grand.
J'ai l'impression que ces traitements ne m'ont pas beaucoup aidé, mais c'est difficile d'avoir une certitude à ce sujet. Ca a peut-être atténué le "pic" de mes souffrances, le climax de mes symptômes, quand j'étais totalement envahi par le mal-être. Mais je ne m'en rendais pas compte, puisque ça perçait toujours.
Ce dont je suis sûr, c'est que la croyance aveugle en la "maladie mentale", pensée comme une biologisation de mes souffrances, ben ça ne m'a pas aidé du tout. Et je n'ai pas croisé grand monde que ça aidait...
Comme j'avais l'impression que les médicaments "ça ne marchait pas sur moi", ben au fil du temps, j'ai appris à gérer mes symptômes. A en devenir l'expert, et à les considérer comme l'expression de la singularité de mon être, plus que comme une maladie, pour finalement en faire quelque chose de plus sympa et de plus fécond qu'une souffrance paralysante. Ma psychothérapie m'a beaucoup aidé, mais certains y arrivent seuls. Je ne pense pas que la "volonté de fer" dont tu parles y soit pour grand-chose. Ca n'est pas parce qu'on parle de psychisme et de subjectif que la volonté devient toute puissante. C'est même tout l'inverse à mon avis.
Et j'ai fini par me dire que mes "médicaments" ne servaient plus à rien. A partir de là, l'arrêt est venu tout naturellement. Il ne restait plus que la dimension purement physique de la dépendance aux benzos et aux antidépresseurs, mais la diminution progressive en est venue à bout facilement.
Et il n'y a que des conséquences sur mes dents et mon estomac, mon cerveau se porte bien. Aussi bien qu'avant les traitements en tout cas.
Mais je ne sais pas ce qu'il en est de mon cerveau "biologique", ni de mes niveaux de dopamine, sérotonine et tout ça. Et je m'en fiche, car c'est ce que je ressens qui compte !
Luttant Luttant a écrit
À vrai dire comme la dépression ne " se voit pas" j'ai peur d'avoir traité quelque chose qui ne devrait pas être traitée.
Comme vous le savez aucun test ni bilan sanguin ne peut démasquer une maladie mentale
C'est pour ça que j'ai envie de savoir si en arrêtant tout traitement le cerveau peut se guérir
Ou si la dépression sera toujours là
Tu le dis toi même : une "maladie mentale", ça "ne se voit pas". Ni aux examens sanguins, ni avec les techniques d'imagerie les plus perfectionnées.
Pour diagnostiquer ces "maladies", et suivre leur évolution, les médecins restent entièrement dépendants de ce que dit la personne sur son ressenti. On est dans la dimension du subjectif, de l'invisible : on ne "voit pas" la souffrance.
Dès lors, pourquoi les considérer comme des maladies ? Ce qu'on vit n'est pas que du biologique !
Considérer la souffrance psychique comme une maladie, n'est-ce pas ce qui conduit les psys à nous dire "l'important c'est de prendre ton traitement et ne pas chercher à comprendre" ?
En l'état actuel de nos connaissances, aucun argument matérialiste ne peut vraiment démontrer l'existence d'une "maladie mentale", au sens biologique du terme. On commence à peine à trouver quelques contreparties physiques à ce qu'on ressent.
La seule définition scientifique qu'on peut donner de la "maladie mentale" est comportementale. On juge maladifs certains comportements ou certains discours. Comme les TOCs par exemple, ou l'usage de drogue, ou les discours délirants. Pour faire bonne figure, on ajoute que ça n'est pathologique que si ça entraîne une souffrance pour la personne, mais on l'oublie bien vite dans la pratique. Ce qui partait d'un désir d'objectivité fini par tomber dans le jugement de valeur et le contrôle social.
Pour moi, il en va de la "maladie mentale" comme de la "toxicomanie", ce sont des interprétations, des suppositions émises par la médecine afin d'expliquer nos souffrances et nos comportements à risque. Des théories simplificatrices qui contiennent une logique autoritaire et normative. On y croit d'autant plus volontiers qu'on est fragilisé par le désarroi, désemparé par ce qui nous arrive, et qu'on ne trouve pas d'explications ni de solutions convaincantes. Et nos proches y croient, avec tout le reste de la société, car ça leur donne un semblant d'explication à nos comportements ou nos plaintes qui les angoissent.
Suivre cette croyance nous conduit à nous en remettre entièrement au discours médical sur notre souffrance, sur ce qu'on vit. Au détriment de notre expérience, de notre propre savoir sur ce qu'on ressent, de sa mise en valeur, de sa construction, de son élaboration, et de sa culture. Et au détriment de notre singularité, de notre estime de nous, ainsi que du respect qui nous est dû. Et au bout du compte, au détriment de notre qualité de vie, trop souvent...
Etre "souffrant" et être "malade", ça n'est pas la même chose, ça ne mobilise pas du tout les mêmes logiques.
Pour moi, les drogues psychotropes que les médecins nous prescrivent ne "traitent" pas nos "maladies mentales". Quand ça marche, elles apaisent nos souffrances, tout comme la morphine qui calme la douleur d'une blessure grave. Et c'est déjà pas mal !
Ca calme, et c'est déjà beaucoup, mais ça ne soigne pas vraiment. Si tu enlèves la morphine, et que la blessure n'est pas soignée, la douleur reviendra. La morphine sert seulement à supporter le temps nécessaire à la guérison de la blessure.
Pour conclure, je suis totalement favorable à l'utilisation des psychotropes en médecine. En psychiatrie comme en addictologie. Mais je regrette que ça soit trop souvent la seule et unique réponse proposée face à la souffrance psychique. Ca me semble notoirement insuffisant. C'est un déni de subjectivité. C'est une violence symbolique.
Luttant Luttant a écrit
Est ce que même un cerveau sain auquel on a administré des produits à but récréatif est capable de guérir ?
Un cerveau sain ?!
Quand je lis ça, je ressens un certain malaise...
Ton message, c'est l'histoire du "malade mental" qui envie le cerveau sain des "toxicomanes" !
Je suis content de lire que tu trouves que les usagers de drogue peuvent être sains d'esprit, et que leur cerveau n'est pas malade. Psychoactif milite pour défendre ce genre d'idées, alors ça fait plaisir que tu sois d'accord.
Mais ça m'attriste de lire que tu t'exclus toi même de cette revendication salvatrice !
Je t'invite à te considérer comme une personne qui utilise des drogues, et non comme un cerveau malade !
Que ces drogues soient interdites ou prescrites n'est qu'une question administrative, ça reste des produits psychotropes. D'ailleurs, certaines changent de catégorie en fonction des volontés politiques du moment. Seule la répression fait une grosse différence. Les stigmates associés aux drogues utilisées comme médicament en psychiatrie sont un peu différents de ceux touchant les drogues illégales, mais pas tant que ça. La violence des préjugés et de la marginalisation est la même. L'ingérence médicale sur les doses et les produits choisis est tout aussi intrusive et nuisible. L'infantilisation est tout aussi humiliante. Le peu de valeur accordé à l'alliance thérapeutique et au consentement éclairé est tout aussi navrant, et source d'échecs thérapeutiques tout aussi désespérants.
Par ailleurs, de nombreux usagers de drogues illégales le font pour apaiser leur souffrance psychique, en suivant exactement la même démarche que les usagers de drogues médicales. C'est la même chose, mais hors circuit de soin.
Et de nombreux autres usagers de drogue ont un pied dans chaque univers.
Pour moi, il n'y a donc aucune différence fondamentale entre ton "cerveau malade" d'usager de la psychiatrie, et le "cerveau sain" des usagers de drogue non psychiatrisés. A mes yeux, la différence, c'est toi qui te l'imagines, et la médecine qui t'y encourage en rationalisant cette idée, à travers la notion de "maladie mentale".
Luttant Luttant a écrit
je reconnais que les symptômes dépressifs tels que la migraine reviennent méchamment après l'arrêt des ISRS
A mon avis, ta peur est mauvaise conseillère. Ou plutôt, elle constitue un matériel psychique important qu'il serait utile de travailler. Si j'étais toi, je me laisserais guider par ce que je ressens. Quels sont les avantages et les inconvénients des ISRS pour toi, comment tu vis ce traitement, les réactions de tes proches, etc. plutôt que par la seule idée abstraite et indémontrable que les ISRS abîment ton cerveau.
Je trouve que considérer son cerveau comme "malade", c'est de l'auto stigmatisation. Et que ça nous fait beaucoup de tort.
On peut crier sa souffrance ou son mal-être chronique, et y chercher remède, sans se considérer comme malade. On peut assumer sa singularité et vivre sa différence, même si elle gêne notre insertion sociale, sans se considérer comme malade. Et donc, sans s'en remettre entièrement à la médecine qui nous ordonne de gober la pilule sans chercher à comprendre. Ou d'arrêter de gober des pilules sans chercher à comprendre. Selon l'époque et le produit...
Morning Glory a écrit
La migraine un symptôme dépressif ? Je ne suis pas médecin mais jamais entendu parler de ça? Après bon peut être je sais pas
Je confirme, on peut avoir des douleurs physiques, d'origine psychique. En particulier via des contractures musculaires. Ma copine y est particulièrement sujette. Et selon les chaînes musculaires concernées, ça peut lui donner de violentes migraines, résistantes à tous les traitements (ou alors, c'est une excuse bidon^^).
Quand je dis, "d'origine psychique", j'admets que c'est indémontrable : on ne peut jamais être certain de ce genre de truc. Mais c'est des douleurs qu'on ne peut pas objectiver aux examens, qui varient selon l'humeur, et qui disparaissent comme par enchantement quand elle prend des champis ou de la MD. Alors que la tendinite qu'elle s'est faite au coude en reprenant le sport trop vite, ben elle est encore là même sous Champis/MD.
D'origine psychique ne veut pas dire que c'est "dans la tête", que c'est imaginaire. Ca fait mal pareil. Ca mobilise le système nerveux pareil. Ca nous affecte pareil. Ca nous vient du réel en dépit de notre volonté, pareil. On doit faire de notre mieux avec, pareil.
Les médecins désemparés parce qu'ils ne trouvent rien aux examens feraient bien d'en tenir compte. Et de cesser d'utiliser le concept de maladie CONTRE ce que ressent le patient, en niant ce qu'il vit, au nom de la science et du biologique.
A nous de les devancer, en faisant pareil pour nous même. N'utilisons pas le concept de maladie CONTRE ce qu'on vit.
Bonne chance et bon courage :)
Dernière modification par Pesteux (31 mai 2023 à 10:19)
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Pesteux a écrit
Ce dont je suis sûr, c'est que la croyance aveugle en la "maladie mentale", pensée comme une biologisation de mes souffrances, ben ça ne m'a pas aidé du tout. Et je n'ai pas croisé grand monde que ça aidait...
Je comprends mieux certains échanges que nous avons eu en lisant ton témoignage pesteux.
Je fais une toute petite appartée au sujet principal en partageant avec vous le lien d'une vidéo de Bruce Lipton qui aorde le sujet des "maladies de l'esprit". Cela devrait vous interesser.
Désolé par contre c'est VOSTFR
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