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Je vais vraiment mal ...

Dernière modification par Nineta (05 septembre 2023 à  14:38)

Nineta a écrit

Salut Orpha !

J'avais pris le temps de te répondre sur ton blog mais mon post ne s'est jamais envoyé et j'avais pas copié collé du coup la loose !

Je suis tous les jours sur PA en ce moment car moi aussi je subis les effets d'une dépression sévère et ce forum est un peu mon refuge. Je me dis que ce n'est pas du temps perdu j'apprends plein de choses du coup et ça me servira grandement quand je reprendrai mon activité de bénévolat en Rdrd en milieu festif.

J'ai bien lu la plupart de tes posts et du coup j'ai compris que tu avais un trouble du stress post traumatique complexe voir très complexe.... cela me met hors de moi de savoir qu'il y a des victimes qui ont une vie gâchée à cause de personnes qui reproduisent les maltraitances qu'elles ont elles même certainement connues. (La lourdeur de ma phrase). J'imagine que tu as déjà essayé beaucoup de choses pour te sortir de cette torpeur. Du coup je ne pense pas que mon message sera très utile mais ayant moi-même subit de nombreux traumas je voulais échanger avec toi autour des thérapies possibles pour des personnes dans notre situation.

As-tu déjà essayé l'EMDR? Apparemment c'est une méthode qui a d'ores et déjà faite ses preuves et j'aimerais bien essayer. Est ce qu'il y a un service  psychotrauma vers chez toi ?
J'attends de tes nouvelles prends soin de toi courage !

Ps: un petit lien qui ne sert pas à rien https://www.psycom.org/comprendre/la-sa … 0la%20peur

Bonsoir , désolée de ne pas avoir répondu avant mais j'avais peur d'être jugée. Ce soir je me suis dit qu'au point où j'en suis je n'ai plus rien à perdre et je réalise que j'ai eu peur pour rien ...

L'EMDR j'ai déjà tester une fois pour un trauma tout à fait différent et ouais ça avait porter ses fruits clairement. Au jour d'aujourd'hui selon mon psychiatre ce n'est pas d'actualité car je suis trop instable émotionellement et l'emdr remets le doigts sur les traumas "à classer"

Courage à toi et n'hésite pas à me tenir au courant si jamais tu testes.

Orpha ♡

Greof a écrit

Hello,

Je ne suis pas sûr d’être d’une grande aide mais j’ai parcouru un peu tes écrits et il y a certaines choses qui, à défaut d’être partagées, me donnent envie de réagir.

Je connais très bien la sensation d’être une marmite émotionnelle prête à exploser à chaque instant. L’impossibilité de livrer, voire de transférer finalement tout ou partie de cette surcharge qui procurerait le soulagement attendu. Vouloir s’en défaire, quitte à s’en déconnecter, semble alors évident.

Je ne peux pas parler pour toi, mais personnellement, j’ai été victime de harcèlement scolaire, ce qui a constitué, et ce qui constitue encore aujourd’hui un fer de lance puissant dans l’entreprise qu’est la vie (échec scolaire > parcours chaotique > vouloir tout contrôler par peur de l’échec > auto-sabotage pour se prouver qu'on est incapable, etc.).

Avec le temps je réalise que tout est plus ou moins systémique, et qu’il s’agit d’une équation bien plus complexe que mon simple vécu personnel qui est à la fois conséquence et composante de l’interaction entre ces systèmes. D’un côté, c’est assez encourageant, car je me comprends mieux. Cela me donne aussi le sentiment de pouvoir agir, retourner la situation, mais paradoxalement, me percevant ne pas y parvenir, ça en devient une charge excessivement lourde. Je sais pourtant que je n’ai pas besoin de me blâmer pour ça, je fais avec les moyens du bord, et à mon rythme. Mais comme le mentionne (merci au passage) l’article publié dans le post précédent décrivant bien le TSPT, les réactions aux traumatismes ont une raison d’être, à court et à long terme, c’est ce qui a permis au cerveau, et donc à l’individu de survivre à une situation vécue comme une violence extrême. Parfois, le seul moyen de se sauvegarder est hélas de se couper de ses émotions, de débrancher la machine à ressentir.

Une telle réponse devenue habituelle n’est pas à négliger et peut créer des difficultés qui surgissent parfois bien plus tard, notamment lorsqu’on a soigneusement évité de se retrouver face aux situations susceptibles de rappeler le trauma. Il n’est pas moins risqué de s’y confronter trop brutalement. Je déconseille même clairement.

Ce que j'exprime ici me paraît malgré tout être en léger décalage avec, je crois comprendre, les difficultés que tu traverses, dont les causes directes sont plus récentes.

Commencer par exprimer, même pour soi, par écrit, ce qu’on ressent, demande déjà bien des ressources, en plus de traduire l’intention de résoudre un problème, une souffrance.

Tout comme il n’y a rien d’anormal à se sentir mal, il y a toujours un contexte. Notre perception du monde est pleine de biais, et conduit bien souvent les personnes psychiquement plus vulnérables (à un moment donné, car ce n’est pas une fatalité) à culpabiliser excessivement de leur situation. Je trouve que c’est très injuste.

Ton ressenti est légitime, et les éventuelles maladresses du corps médical, parfois, peuvent et pourront créer beaucoup de frustration. Parfois encore, c’est la relation médecin/thérapeute - patient qui vient remettre en question des croyances, dans un sens comme dans l’autre, c’est aussi l’objet de la thérapie. Et de nouveau, parfois, il peut être utile de changer de psy. C’est à l’appréciation de chacun.e.

Prends soin de toi.



Par rapport au sujet lancé ci-dessus, un TSPT m’a aussi été détecté récemment. J’ai tenté une fois l’EMDR il y a quelques années, ça n'a pas été très efficace, mais je pense que je n'y étais pas préparé et que je minimisais mes difficultés (souffrance diffuse). C'est toutefois une option recommandée pour traiter les traumas.

PS : Je ressens de la culpabilité à envoyer ce long message.

Aucune culpabilité à avoir au contraire merci pour ton message qui donne de bonnes perspectives de réflexion. Aujourd'hui je suis considérée par mon psychiatre comme en anesthésie affective.
Je ne ressens plus aucunes émotions, même pour mes proches ... Et il est vrai que j'évite toutes les situations anxiogène vu que je reste chez moi ou bien dans un cercle très très restreint. Et encore, même dans ce cercle je suis en plein mutisme et hyper vigilance.

Orpha ♡

Unposcaille a écrit

Hello,
Ce message n'aidera sûrement pas, mais je me reconnais dans tes écrits et dans les réponses, aussi. J'ai problèmes psys à côté de conso et ce forum c'est mon refuge, car c'est l'endroit où je suis le plus comprise et le moins jugée. Je pense que c'est l'endroit sur internet où j'ai eu le plus de soutien, mes amis ne connaissant pas les problématiques de consommation. Ici je me sens comprise. Mais bien seule des fois avec du ptsd etc...

Ton clavier ne te répondra peut être pas, mais nous oui, vois le comme un médiateur vers un peu d'espoir quand tu es dans le noir. Tu n'es pas seule, même si on ne se connaît pas, une mention, un dm, un post que je vois à temps et je débarque.

Je me sens tellement seule depuis des années sans jamais avoir eu une main tendue que ton message m'a fait couler quelques larmes ...

On ne se connaît pas mais merci ...

Ici je suis un peu timide je n'ose pas trop m'exprimer de peur d'être jugée mais merci à tous et toutes les personnes qui prennent le temps de lire et répondre à mes pauvres écrits...

Merci ...

Orpha

Unposcaille a écrit

Orpha a écrit

Je me sens tellement seule depuis des années sans jamais avoir eu une main tendue que ton message m'a fait couler quelques larmes ...

On ne se connaît pas mais merci ...

Ici je suis un peu timide je n'ose pas trop m'exprimer de peur d'être jugée mais merci à tous et toutes les personnes qui prennent le temps de lire et répondre à mes pauvres écrits...

Merci ...

Orpha

Je comprends ton sentiment de solitude immense. Ma main n'est pas juste tendue, ce sont les deux bras qui t'accueillent grand ouverts telle que tu es si tu en as besoin.

Les campagnes de prévention parlent souvent de surveiller "le retrait" des proches comme signe d'addiction ou de consommation, mais je pense qu'on ne parle pas assez de l'effet inverse de la stigmatisation : la solitude, l'isolement, l'aliénation parfois, l'impossibilité et la peur de parler. Sache que c'est OK que tu ailles à ton rythme, et bien que je ne sois que simple membre du forum, je pense que les espaces comme psychoactifs sont conçus pour justement nous permettre d'avoir ce petit refuge et cet espace de discussion où l'on essaie de s'entre aider et de se comprendre au mieux. Tu dis être timide et avoir peur d'être jugée, et ça aussi c'est quelque chose que je vis beaucoup, finalement je suis ici comme un poisson dans l'eau. Mais rien que le fait que tu aies posté et que tu répondes aux messages et tout c'est fort. C'est bizarre, mais je me sens fière de toi et ça me met les frissons alors qu'on a échangé peut-être deux messages !

Si je dis encore merci je vais avoir l'impression d'être ultra barbante mais vraiment tu m'as compris...

Il y a 3 jours mon agression c'est un viol que j'ai subis par une "personne de confiance" que j'avais quasiment tout les jours au téléphone pendant 1 an et que j'avais vu 1 mois l'année dernière...

C'était juste un ami , il savait mon passif , mes médicaments etc ... D'ailleurs la gendarmerie m'a appris que sur son historique de recherche il y avait le nom de tout mes médocs et leurs effets selon les dosages...je comprends mieux pourquoi il s'intéressait autant à mes prises...

Et j'ai appris aujourd'hui qu'il avait demander l'assistance d'un avocat et qu'il m'avait bloquer et supprimer de partout. C'est lui qui m'acheve mais c'est lui qui me bloque.

A qui dire ça a part ici ?

Unposcaille a écrit

Eh bien déjà, tu as ici.
Ensuite, je te recommande de te renseigner sur l'aide juridique gratuite si lui l'a fait, pour ta tranquillité, même si c'est fatigant. Ne te sens pas coupable si tu n'en a pas la force.

Ensuite, déjà, c'est absolument horrible ce que certains hommes qu'on pense proche sont capables de faire. L'abus médicamenteux et de confiance est malheureusement particulièrement courant chez les personnes vulnérables (malades...) comme toi. Ce qu'il a fait était prémédité et absolument impardonnable. Comment on peut faire ça et se regarder dans la glace...

Enfin, en fonction de où tu habites, il y a des infrastructures pour femmes qui ont été violées ainsi que des associations féministes qui pourront t'écouter et aussi te rediriger vers des psychologues bienveillant-e-s qui, à travers différents outils, pourront t'aider à gérer cette phase difficile et faire en sorte que l'impact sur ton futur soit plus limité, avec de l'emdr ou d'autres accompagnements.

Et enfin, il y a ici, aussi, bien sur. Remercie moi autant que tu en auras besoin si ça te fait du bien. Plein d'amour et de force sur toi pour ce qu'il t'a fait subir.

Je suis suivie par l'association France Victime mais je reste très en retrait, là-bas il y a des juristes gratuits et j'ai pris rendez-vous pour comprendre des détails de procédure mais sinon j'ai tellement pas confiance que je reste à distance... Seule dans le silence de mon appart alors que j'ai envie de parler, mais pas de parler à des psy avec leur morale copié collé...