Sevrage Subutex - Mon témoignage

Bonjour a toutes et a tous,

J'ai finalement décidé de m'inscrire car j'ai beaucoup lu sur les forums du site et j'y ai trouvé de l'aide également. Le but de mon post est, d'une part, partager ma propre expérience de mon sevrage, et de l'autre, aider un maximum de personnes qui ont décidé de passer par cette étape difficile.

Entrons directement dans le vif du sujet.
Je ne vais pas trop détailler mon passé, mais exposer les plus grandes lignes qui m'ont mené ici; Consommateur d'héroïne pendant environ 8 ans, avec des arrêts et rechutes. C'est la aussi ou Jai appris a connaitre le subutex, que je consommais que tres rarement, uniquement quand la came était absente plusieurs jours..
Bref, je me suis sevré de l'héroïne en 2019 a la dure. Arrêt du jour au lendemain, jai pris l'avion et je suis allé au Laos..

Mais le sujet est le Subutex.
En janvier 2022 je m'éclate le dos au park en Snowboard et j'avais tellement de douleurs pendant un certains temps, qu'au bout de plus de 2 ans sans opioïdes dans mon corps, je fais la mauvaise rencontre... Un mec qui as du sub. Direct, ca m'aide, et je retombe dans l'addiction.
J'ai donc eu un traitement de 1.6mg par jour par mon médecin. Très rapidement j'ai baissé et ma "dose de confort" était de 0.8mg journalier. Toujours en snif, deux a trois fois par jours. Cela, pendant 1 an environ....

J'en avais marre de ce geste de merde, de devoir me cacher de tous et de voir ma vie sombré a nouveau, alors que j'étais tellement épanoui après mon arrêt de la came.
J'ai donc décidé de faire un sevrage a la dure, comme je l'ai fais avec l'héroïne. Et donc d'arrêter du jour au lendemain.. "Finalement, ca va vite passer... 1 semaine de galère, la deuxième meilleure et au bout de la troisième, je suis refait..."
Tu parles... c'est beaucoup plus long que le sevrage a l'héroïne...

Donc mon sevrage,

JOUR 1 : Premier matin, a 12 heures depuis ma dernière prise. Ca va, grosse envie de prendre le sub, mais autrement ca va. Au fil de la journée, je me sens de plus en plus fatiguée et la nuit je ne dors quasiment pas.

JOUR 2 jusqu'au JOUR 7 : A partir du deuxième jour, j'ai commencer a être très fatiguée, des larmes qui coulent, extrement froid.. Et les symptômes se sont accentuer au fil des heures. Douleurs dans les jambes, les reins, insomnies totale, diharres, mal de crane et vision super flou..
Au petit matin du 3eme jour, je craque et je coupe un subutex 0.4mg en 4, pour essayer de consommer un 0.1mg sous la langue. Résultat, je dors 2 ou 3 heures... Le tout est peut-être légèrement atténué mais j'ai quand même tout les symptômes encore.
Au 5eme, 6eme et 7eme jour j'ai tous les jours, a un moment ou un autre quand c'était trop dur a supporter, pris des "0.1mg" que j'avais coupé sur le 0.4.
Souvent la nuit, car cette première semaine, j'ai beaucoup ressenti les jambes sans repos et je n'ai quasiment pas dormi du tout.

JOUR 8 : J'ai encore un dernier 0.4mg, mais je décide de ne plus en prendre, de peur de juste me rallonger le temps de sevrage. Et j'avais l'impression, que ca m'aidait pas vraiment, ou a peine.. Donc enfaite l'arrêt vraiment officiel total est au 8eme jour. Par contre, a partir de la, je reçois une ordonnance pour du Valium 5mg et de l'Imovan. Car a ce stade c'est les nuits qui me font le plus de mal. Toujours de l'inconfort dans les jambes, et si je dors a peine 1heure, je me réveille trempé de sueur.

JOUR 9 jusqu'au JOUR 15 : Au neuvième jour je ne me sens pas vraiment mieux, le Valium et l'Imovan m'ont fait dormir un peu, maximum 4h, mais l'Imovan me laisse un gout horrible dans la bouche tout le lendemain, donc je laisse direct tomber.

Les journées, je me sens moins fatigué que les premiers 10 jours; assez pour sortir marcher un peu, ou aller faire de petites courses en bus. Mais pas assez pour faire du sport encore. Surtout que les nuits sont toujours tres courtes, max 3h de sommeil avec toujours des sueurs au réveil.. J'ai l'impression que sans le Valium, c'est pareil.. Je continue sans lui, et effectivement je dors aussi ces 3h environs. Et la, c'est uniquement la weed qui accompagne mes nuits.( J'en fume depuis le début de mon sevrage, juste au cas ou )

JOUR 16 jusqu'au JOUR 21 : Je pars en France, chez ma sœur qui vit en Alsace. J'étais enfermé quasiment 15 jours tout seul chez moi et enfin je ressens que j'ai assez d'énergie pour tenir toute une journée en dehors de chez moi. Je sais pas pourquoi, mais j'avais emmener le 0.4mg qu'il me restait. Peut-être pour me rassurer, au cas ou...
Bref, je refais un peu de sport; des pompes, des tractions, du shadow boxing et du sac de frappe. Mes journées sont redevenu a peu prés a la normale, avec de la fatigue, mais légère et un peu des moments d'angoisses... a trop penser, ou a pas vraiment reussir a apprécier le moment présent.. Les nuits, ...ca reste le plus dur pour moi a ce stade, avec maximum 5 a 6heures de sommeil , mais toujours en deux fois.

JOUR 22 jusqu'au JOUR 32 : Le 22eme jour après le début de mon sevrage. Je rentre chez moi en Suisse. Ah oui, le matin avant de partir, je jette le 0.4 a la poubelle. Psychologiquement, je suis beaucoup plus stable, certes, de petites angoisses et un sentiment d'ennui, mais c'est vraiment largement gérable. Physiquement, je me sens bien. J'ai juste des crises d'éternuements encore, a éternuer des fois 6 ou 7 fois a la suite haha mais ca c'est vraiment rien de méchant: Je continue toujours mes entrainements sportif et même, je ressens des bienfaits dans mon corps, sans sub.

J'ai tenu un journal pendant mon sevrage, et aujourd'hui, au 32 -ème jour, je m'en sers pour vous écrire tout ca.
Je n'ai vraiment aucune envie de prendre du sub ou quoi que ce soit d'autre maintenant. J'ai un putain de dégout des médicaments et des drogues dures, voila tout.
Je me sens revivre petit a petit, j'arrive a apprécier a nouveau des choses simple de la vie. Je suis un peu fatigué parfois, car mon sommeil est toujours tres perturbe. Maximum 6h et pareil, toujours en deux fois. Mais voila, psychologiquement je suis bien, et je sais que le sommeil lui aussi va s'améliorer de semaine en semaine.

Je n'ai pris pourtant qu'un an de Subutex. Et a une dose bien inferieurs a d'autres. Mais je pense que pour n'importe qui, qui veut arrêter, l'arme numéro une dont il faut s'armer, est la Volonté.
Je dirais, ce qui m'as aidé; et pourrait aider.., c'est de m'avoir préparé a l'avance. Dans ma tète, comme dans mon environnement. Jai préparé mon apart' vraiment pour accueillir un malade pendant 15 jours, que tout sois le plus simple possible a faire pendant que le mal sera la.
C'est connu maintenant, la douche chaude, ou si on peut, des bains chauds. De pair bien sûr avec boire beaucoup beaucoup d'eau.
Jai aussi commencé et suivi une cure de vitamines et de magnésiums pendant le sevrage, trouvé facilement en pharmacie, utilisés en complément des repas.
Même si c'est difficile, manger tous les jours est important, ca évite trop de diharres... Pain de mie, des boites juste a réchauffer et si on arrive autant qu'on peut, des fruits.
Essayer d'etre actif autant qu'on peut.. Aller marcher autant qu'on peut...

Enfin, en gros c'est ce qui m'as aidé.. On le sais tous nous héroïnomanes, il n'existe pas de produits miracles. Il faut s'armer de courage et être patient; et se dire, 30 ou 45 jours dans une vie, ce n'est rien.
Je pense que dans mon cas, le Valium m'as un peu aidé... Mais je n'irai pas jusqu'à le conseillé, si l'on ne veut pas se retrouver avec une nouvelle addiction. Car pour qu'il me fasse de l'effet pendant mon sevrage, j'ai du prendre vraiment de trop grosses doses..
Valium, Xanax, Immovan, Stilnox et j'en passe... ok pour s'en servir pour un sevrage reussi, pourquoi pas.. mais par contre le danger est énorme, de juste décaller son addiction sur une nouvelle molécule ou substance. Par contre, la weed ( sans tabac dans mon cas ), m'as aidé a être un peu défoncé les nuits. Donc je conseillerai plutôt de rester avec du naturel.

Si tu es arrivé jusqu'à la est que tu entreprend un sevrage, je souhaiterais pouvoir t'aider autant que je peux. Rien que d'en parler ca fait du bien, donc n'hésites pas a m'écrire ou a me contacter, ..si ca peut soulager un peu...