Un article sur les surdoses en Colombie Britanique

Désobéissance civile

Le Drug Users Liberation Front (DULF), un club compassion offrant des drogues illicites, n’a pas attendu l’autorisation du gouvernement pour passer à l’action. En août 2022, l’organisme, qui a pignon sur rue dans le Downtown Eastside, a acheté de la cocaïne, de la méthamphétamine et de l’héroïne sur l’Internet clandestin, les a testées pour en assurer la pureté et les a vendues au prix coûtant à un groupe de 47 utilisateurs membres du VANDU. Ceux-ci peuvent donc obtenir jusqu’à 14 grammes de substance prohibée, au vu et au su des autorités.

« Le gouvernement nous conduit vers nos tombes », dit le cofondateur du DULF, Garth Mullins, lui-même utilisateur d’opioïdes. « Il fallait agir vite. »

Une expérience de désobéissance civile tout à fait illégale pour prouver le bien-fondé de clubs compassion. Le DULF a néanmoins tenté, en vain, d’obtenir une exemption de Santé Canada. « L’idéal aurait été d’obtenir des drogues de qualité pharmaceutique auprès des fabricants homologués au lieu de devoir les acheter sur le Web invisible », ajoute Garth Mullins.

Une étude publiée dans l’International Journal of Drug Policies démontre que, durant les mois d’existence du DULF, les surdoses non mortelles des sujets ont diminué de moitié. On ne compte aucun décès lié à la consommation d’opioïdes parmi les 47 participants.

Mais en octobre 2023, le Service de police de Vancouver a procédé à une descente dans les locaux de l’organisme. Deux des fondateurs du groupe, Jeremy Kalicum et Eris Nyx, font aujourd’hui face à trois chefs d’accusation liés au trafic de stupéfiants.

Amicalement

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