[ Arrêt & Sevrage ]

Impossible de contrôler ma consommation

Bonjour à tous,

Cela fait 5 ans que je consomme du cannabis, principalement de la beuh et bien souvent de la cali (je dis pas ça pour me la pêter mais pour que vous imaginiez les quantités de THC que je me mettais dans la gueule). J'ai beaucoup utilisé un vaporisateur pour éviter la combustion et trop me niquer les poumons, je faisait entre 15 et 20 vapos par jour à mon "prime". Hein parce que se retrouver à l'hôpital à seulement 20 ans à cause d'un sérieux problème aux poumons c'est pas très rassurant. Faut dire que l'appel du joint, avec tabac donc a toujours été aussi super puissant (ne jamais sous-estimé la puissance du shoot de nicotine) donc j'alternais 1 semaine sur deux avec joints l'autre avec vapos ... J'ai été accro au tabac mais un truc de fou. A même pas 20 ans j'étais à un paquet par jour, jusqu'à même 2 paquets en soirée avec de l'alcool. La ça fait 1 mois et demi que j'ai arrêté la clope grâce aux patchs : je suis passé à 1 patch entier (équivalent d'un paquet) à 1/4 de patch à l'heure actuel soit l'équivalent de 5 cigarettes par jour. Je tiens à dire que grâce aux patchs la cigarette a été facile a arrêter pour moi.

Par contre le THC c'est une autre histoire... La clope, ça y est j'ai capté que ça m'apportais rien dans la vie et que ça ne m'avais jamais rien apporté dans la vie d'ailleurs donc let's go je peux tourner la page. Par contre marie jeanne... c'est comme si j'étais marié avec elle.

A 16 ans je commence direct par de la cali grâce à un pote cultivateur. J'avais des trips au LSD limite, perception de la société comme étant une matrice où les gens se comportaient comme des caricatures d'eux-mêmes de qui ils étaient vraiment. Les visages étaient déformés, mes mains disparaissaient aussi... tous me faisait rire tellement le monde me semblait absurde. Alalala l'époque où j'allais en cours défoncé avec mes potes qu'est-ce qu'elle me manque... Puis la musique quoi faut en parler. Je percevais tout dans les moindre détail et en simultané, l'ensemble formait une symphonie une symbiose incroyable qui m'en donnait des frissons à chaque fois. Je compte plus le nombre d'heures où je me mettais à danser dans la forêt et où mon corps me semblait être un prolongement de cette musique... D'ailleurs le cannabis m'a fait me connecter à la nature, que je considère maintenant comme un être sacré. Avant je voyais la forêt comme étant un ensemble, maintenant je perçois chaque arbre comme étant un être à part entière avec sa propre énergie, sa manière d'être... Ptn les films aussi : je comprenais toutes les ficelles scénaristiques, qu'est-ce que le réalisateur voulait nous montrer ? Pourquoi le fait-il de tel ou tel manière ? Pourquoi le jeu des acteurs est-il charismatique ... Et puis j'ai même trouvé un charme à la nuit, le jeu de lumière entre la nuit noir et l'électricité humaine me procurait une sensation inexplicable : mystère, admiration devant la technologie humaine et puis cette sensation de liberté que j'avais la nuit, le sentiment de pouvoir "agir dans l'ombre". Je n'avais plus peur ni ne redoutais ce moment-là bien au contraire...

Seulement là je vous ai dépeint que la belle partie du tableau. La vérité c'est que le cannabis m'a rendu insociable, j'aime parler avec les autres mais plus de discussions profondes ou philosophique. Parler sur les autres, essayer de faire rire la galerie ne m'intéresse plus trop. Je réfléchit trop et tous le temps à tout, faisant que je ne suis plus spontané quand je réponds à quelqu'un et que je bégaie souvent. Je perds peu à peu le ressenti de mes émotions, faisant que je me sent vide et quand je parle c'est d'une manière monotone ou dépressive. La foncdal ça doit être l'un des pires effets secondaires... je pouvais manger jusqu'a vomir et que de la merde ptn ... pour vous dire j'alternais entre : bonbons / chips / fast-food h24 au point où chaque matin je me réveillais avec un mal de ventre terrible, le soir j'étais cloué à mon lit et dans l'impossibilité de bouger tellement je me sentais faible et sans énergie (vu que tout passait dans la digestion). Et puis le nombre de fois où j'étais trop def et où je me mettais à phaser pendant des temps infini à penser à rien, à être incapable de bouger ou d'être productif qu'est-ce que ça m'énerve ! Je ne faisait plus de rêve la nuit, vu que je passais mon temps à tripper la journée. Mais ça aussi je trouve ça grave car je me réveillais jamais en forme, j'avais toujours la tête dans le cul. Heureusement je suis jeune et j'arrivais à paraître à peu près "normal" lorsque j'allais à la fac. La weed me met dans un contentement du moment présent que je trouve malsain parfois, je m'en fou des autres et à cause de ça j'ai perdu pas mal d'amis, j'ai jamais réussi à me mettre en couple alors que j'ai 21 ans... prcq je gâchait tout à chaque fois... J'étais capable de mettre des remis d'une semaine à des filles que j'appréciais vraiment c'est quand même chiant.
La seule chose qui me rattache encore à la vie réelle, c'est que j'ai réussi mes études, que j'ai réussi ma licence et que je vais en master là. Pourtant je ne compte pas le nombre de fois où j'ai pleuré devant mes fiches de révision car j'étais persuadé que j'allais échoué aux partiels tellement ma mémoire est niqué. Heureusement j'ai quand même réussi grâce à tout ce que j'avais appris par instinct, intuition.

Pourtant j'adore le cannabis mais j'ai l'impression que ça fait 5 ans que je fume et 5 ans que je n'ai pas vraiment été heureux dans ma vie. Il y a un an j'ai fait une pause de 2 mois avec pour objectif de reprendre de manière modéré : une journée par semaine où je pouvais fumer à ma guise. Echec total, j'ai repris au même rythme qu'une station essence 7j/7 24h/24.
Je me déteste de m'être coupé des autres et d'être aussi seul tout ça parce que je fait constamment des plans sur la comète à vouloir changer le monde et la société mais en procrastinant et en ne faisant RIEN au final.
J'ai assisté plusieurs fois à des réunions des narcotiques anonymes où j'ai appris que j'étais dépendant, que c'était une "maladie" qui ne se soignait pas et que c'était pour ça que je rechutais à chaque fois sans pouvoir maitriser ma consommation... Mais sur psychoactif j'ai aussi appris que le problème c'était le consommateur et son rapport au produit, pas le produit en lui-même. Et puis je crois aussi beaucoup à l'effet Pygmalion qui stipule que l'on devient ce que l'on te persuade d'être. Donc je ne sais pas si c'est une bonne idée que je me considère comme "malade" et que je me colle cette étiquette jusqu'à la fin de ma vie ... 

Le fait est que j'aimerai beaucoup retrouver les mêmes effets qu'au début de mes consos où il n'étaient quasiment que positifs et je rêve du jour où je pourrais enfin me contrôler, que le cannabis soit la récompense d'une semaine de travail par exemple... mais pour l'instant (j'espère que c'est juste pour l'instant) j'en suis incapable.

J'aimerai vraiment savoir quelles seraient les facteurs qui feraient que je pourrais un jour contrôler ma consommation sans pour autant penser h24 durant la journée au moment où je vais consommer, parce que ça aussi ça me soule bien comme il faut. Prcq oui en soi je peux passer la journée sans fumer et attendre le soir, mais c'est une torture, j'y pense plusieurs fois par heure et c'est une charge mentale de fou.

Y'en a t il parmi vous qui savent avoir une consommation raisonné de cannabis qui ne nuise ni à leur santé ni à leurs relations sociales ? Parce que là j'ai seulement 21 ans et j'ai l'impression d'avoir déjà gâché ma vie tellement que le cannabis fait parti de mon identité, de qui je suis. J'ai peur de me dire que si j'arrête c'est comme si j'avais gâché 5 ans de ma vie, ça me fane vraiment. Je passe un des pires été de ma vie à remettre tout en question. Je vais plus en teuf, je sors plus. J'essaye de bien manger et de faire du sport mais ça me gave ...

J'aimerais tellement pouvoir explorer à nouveau cette plante de manière raisonné et que cela soit bénéfique pour moi-même mais je n'ai pas le mode d'emploi ou l'expérience de vie suffisante je ne sais pas...