voici la lettre je soussigné docteur médecin addictologue, certifie avoir examiné ce jour madame .Cette patiente a appris en 1986 qu elle était infectée par le vih.Elle est sous trithérapie depuis une dizaine d années et suivie a l hopital de Son bilan médical, en particulier charge virale indetectable et lymphocytes supérieurs à 500 par mm3 est actuellement bon.Madame bénéficie depuis prés de 15 ans d une allocation adulte handicapé.Suite à un début d incendie à son domicile, la police a découvert 760 grammes de
cannabis dont 500 grammes de feuilles et 250 grammes de tetes (sommités fleuries).Madame m indique qu elle consomme ce
cannabis à des fins thérapeutique.En particulier, le
cannabis lui permet de supporter les effets secondaires digestifs fréquents des médicaments qui traitent son infection à vih, nausées, perte d appétit.Il permet en outre une diminution de son anxiété et améliore la qualitée de son sommeil. Les effets appelés (oréxigènes) du
cannabis c est à dire la propriété de stimuler l appétit sont largement reconnus par la communauté scientifique et médicale. C est d ailleurs pour cette raison que le
cannabis est réapparu au début des années 80 comme médicament d autant qu on ne disposait pas à l époque de traitement de l infection à vih et que les patients étaient atteints d un (syndrome cachectique), amaigrissement mettant en jeu le pronostic vital. Or si l on disposqe de nombreux médicaments (anorexigéne), qui coupent la faim, on ne dispose que de trés peu de produits ayant des propriétés de stimulation de l appétit.Il existe sur ce point une large bibliographie. Concernant les effets anxiolytiques et hypnotiques c est à dire diminuant l anxiété et favorisant le sommeil, ils sont aussi largement documentés.Cependant les alternatives thérapeutiques existent et sont dominées par les benzodiazzzzzépines, une trés large gamme de médicaments qui présentent certes une bonne éfficacité mais provoque néanmoins une dépendance physique et psychique non négligeables. En tant que médecin spécialisé dans le traitement des addictions, il me semble important d insister sur la réalité des propriétés thérapeutiques du
cannabis et des
cannabinoides.Il n y a certes pas consensus dans la communauté médicale mais les publications se multiplient sur la question. Les trois effets recherchés par cette patiente correspondent à ce que l on sait des effets thérapeutiques du
cannabis. Concernant les effets anxiolytiques et hypnotiques, il y a certes des alternatives mais elles présentent des inconvénients sérieux. Il est possible en France à un médecin hospitalier de demander à l afssaps (agence francaise de sécurité sanitaire des produits de santé) une autorisation temporaire d utilisation (ATU) pour du
THC sous forme de gélules.Mais cette ATU est nominative c est à dire la plus difficile à obtenir.De fait, seules quelques dizaines de patients y ont accès dans notre pays.En conclusion, et en tant que spécialiste, il me semble important qu il soit largement tenu compte des benéfices que madame , atteinte d une maladie grave, retire des propriètés thérapeutiques du
cannabis.Et l on peut considerer qu _il lui permet une bonne observance de son traitement contre le VIH et donc de son bon état de santé actuel.