L´incidence du diabète est nettement plus élevée chez les personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral que dans la population non-infectée, maladie liée à l´âge et à l´adiposité. Les données sur ce sujet ont été parfois contradictoires, mais les résultats de la cohorte Aproco-Copilote sont clairs. Bénéficiant d´une durée de recherche importante - près de 15 ans -, les données qui en résultent sont précieuses. Entre 1997 et 2009, 1.047 personnes ont été suivies, 111 cas de diabètes ont été identifiés, une incidence identique pour les hommes et les femmes. Une variation au cours du temps a été observée, avec un pic autour des années 1999-2000 puis une décrue expliquée par l´apparition de nouveaux antirétroviraux. L´âge a été associé au risque de diabète, ainsi que les paramètres d´adiposité, les patients en surpoids avaient un risque multiplié par 1,9 et les obèses par 2,8. Par ailleurs, la lipo-atrophie multipliait le risque par 2,1. Aucune association n´a été trouvée avec les antécédents familiaux de diabète, l´hypertension, le tabagisme, la co-infection avec le VHC, les caractéristiques liées au VIH ou l´origine ethnique. Par contre certains antirétroviraux sont mis en cause : l´indinavir (Crixivan®) ou la stavudine (Zerit®) pour une forte prévalence du diabète, ainsi que la didanosine (Videx®) en utilisation prolongée et au contraire, une décroissance de l´incidence avec le nelfinavir (Viracept®). Selon les chercheurs, les diabètes développés par les personnes vivant avec le VIH diffèrent de ceux de la population générale car les antirétroviraux prennent le pas sur les facteurs de risques traditionnels, et leurs effets persistent même après l´arrêt des médicaments.
Source : Act Up-Paris - protocole